Articulation Education Formation Présentation: M. Yankhoba SAGNA, Conseiller en Planification à la DAGE/MEN Vision du système éducatif sénégalais: ‘’Un système d’éducation et de formation équitable, efficace, efficient, conforme aux exigences du développement économique et social, plus engagé dans la prise en charge des exclus, et fondé sur une gouvernance inclusive, une responsabilisation plus accrue des Collectivités Locales et des acteurs à la base »
La vision de l’éducation de base conception sénégalaise de l’éducation définie lors du Colloque de Saint-Louis en août L’expression l’éducation de base prend le sens élargi d’offre publique ou privée d’un minimum éducatif, que ce soit par le sous-système formel d’éducation ou par le sous-système non formel. Son sens alors se confond avec l’éducation fondamentale telle que définie lors de la Conférence de Jomtien en 1990, c’est à dire une réponse effective, formelle ou non formelle, aux besoins éducatifs fondamentaux évolutifs des enfants, des jeunes et des adultes. L’article premier de la Déclaration mondiale sur l’Education pour Tous adoptée à Jomtien (Thaïlande) en 1990 : « toute personne - enfant, adolescent ou adulte - doit pouvoir bénéficier d'une formation conçue pour répondre à ses besoins éducatifs fondamentaux. Ces besoins concernent aussi bien les outils d'apprentissage essentiels (lecture, écriture, expression orale, calcul, résolution de problèmes) que les contenus éducatifs fondamentaux (connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l'être humain a besoin pour survivre, pour développer toutes ses facultés, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre ».
Relation éducation formation La relation qui lie l’éducation et la formation n’est plus à démontrer. La transmission de savoirs et de savoir-faire, relève d’un système d’éducation très organisé dans toutes les sociétés. Les techniques et les savoirs nécessaires sont enseignés progressivement à des moments déterminés. L’enjeu est de généraliser l’accès à l’éducation pour tous les jeunes et de répondre aux besoins de formation dans les divers domaines d’activités des adolescents et adultes. L’articulation des différents niveaux du système d’éducation et de formation doit être vue dans cette perspective. L’accès à l’alphabétisation et à la formation professionnelle doit avoir un effet significatif sur les capacités des analphabètes à trouver des solutions efficaces et durables aux multiples problèmes
Contexte Sénégalais La FPT une des priorités du gouvernement sénégalais dans le cadre de sa politique de mise en œuvre de programmes de développement pour un pays émergent. Cette volonté s’était déjà manifestée dans le PDEF qui est arrivé à terme et se poursuit dans le nouveau programme établit du secteur qu’est le PAQUET/EF. Ces programmes offrent dans l’ensemble un cadre d’opérationnalisation de la nouvelle politique en matière d’Éducation et de Formation. A cet effet, l’état des lieux de la FPT présente une situation assez particulière dans le secteur de l’éducation.
Modèle logique du PAQUET (Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence de l’Education et de la Formation)
En matière d’accès les effectifs d’apprenants sont passés de à entre 2007 et 2011, ce qui a donné un taux d’accroissement moyen annuel de 3,36 % pour une cible de 4.05 % soit un gap de 0.69 %. La part du public dans les effectifs a légèrement évolué passant de 44 % en 2007 à 48 % en 2011 soit une avancée d’un point par rapport à la cible (47 %).
Structure des taux transitions Education Formation La situation de 2011 présente : 0,5 % des sortants du primaire sont accueillis dans les CRETF et CETF ; 2,3 %des sortants du moyen sont accueillis dans le Secondaire technique ; 1,5 % des sortants de la classe de quatrième vont au CAP ; 1 % de ceux qui achèvent le collège s’inscrivent au BEP; 0,4 % de ceux qui achèvent le collège s’inscrivent au BT.
En ce qui concerne la qualité, la prise en compte effective des acteurs du secteur informel du point de vue de leur renforcement de capacité a démarré depuis 2003 et cette intégration dans le dispositif de formation professionnelle s’effectue à travers la mise en œuvre de quelques projets expérimentaux. Ces derniers ont d’abord concerné les maîtres d’apprentissage dans un souci de renforcement pédagogique et technique. La capitalisation de ces expériences a ensuite permis de stabiliser des stratégies et mécanismes pertinents pour la satisfaction des besoins en renforcement de capacités des acteurs de l’apprentissage traditionnel sur l’ensemble du territoire national. Au total, apprentis et 435 maîtres d’apprentissage ont été formés à travers les dispositifs de l’apprentissage rénové entre 2003 et 2011.
Le système de formation professionnelle et technique a permis la formation de nouveaux titulaires de diplômes d’État (CAP, BEP, BP, BT, BAC, BTS) entre 2006 et 2011 soit en moyenne nouveaux diplômés par an. Ces nouveaux diplômés sont répartis en moyenne comme suit : 50 % d’ouvriers qualifiés (CAP et BEP), 32 % de techniciens (BAC et BT) et 18 % de techniciens supérieurs (BTS). La cible pour le taux global de réussite aux examens (CAP, BEP, BAC, BT, BTS) n’a jamais été atteinte depuis 2006 (53 % en 2011 pour une cible de 60 %).
En ce qui concerne la gouvernance un projet de loi d’orientation et des décrets d’application ont été élaborés durant l’année 2010 de manière participative avec l’ensemble des composantes du système de Formation professionnelle et technique. Des actes de la promotion d’un partenariat dynamique avec le secteur privé ont été posés depuis la première phase du PDEF avec l’installation en 2002 de la Commission nationale de Concertation sur l’Enseignement technique et la Formation professionnelle (CNCETFP). Cette commission n’a pas donné les résultats escomptés, ce qui a amené l’installation en novembre 2009 de deux autres commissions que sont : – la Commission nationale de Concertation sur la Formation professionnelle et technique (CNCFPT) qui s’est réunie une seule fois en août 2010 depuis son installation en 2009 et – la Commission partenariale des Programmes (CPP) qui, n’a jusqu’à présent pas tenu sa première rencontre.
Au niveau de l’allocation intra sectorielle, la part du budget alloué à la Formation professionnelle et technique s’est située à 6.32 % en 2011 d’après le rapport de performance Toutefois, le budget accordé au Ministère en charge de la FPT par l’État s’est sensiblement accru ces dernières années passant de FCFA en 2005 à FCFA en La structure interne du budget montre la part prépondérante des dépenses de personnel sur les autres (44 % en 2010 et 36 % en 2011). Hormis une forte baisse intervenue en 2010, la part des dépenses d’investissement a régulièrement augmenté depuis Malgré cet accroissement de l’investissement, les besoins en construction de nouvelles structures pour satisfaire la forte demande et promouvoir l’orientation encore très faible des jeunes sortants de l’enseignement général vers la Formation professionnelle et technique sont loin d’être satisfaits.
Perspective La Lettre de Politique sectorielle retient les huit (8) mesures prioritaires suivantes : Réaliser la carte de la Formation professionnelle et technique en fonction des demandes de l’économie et des potentialités des différents pôles de développement économique du pays ; un centre de formation technique et professionnelle spécialisé sera ainsi créé dans chacun des six pôles de développement avec une correction des disparités entre zones rurales et zones urbaines; Développer un partenariat puissant avec les entreprises publiques et privées et les organisations professionnelles ; dans ce cadre, une liste d’entreprises partenaires de la formation sera établie et les dispositions juridiques, financières et pédagogiques nécessaires élaborées ; Accueillir, à l’horizon 2025, au moins 30% des sortants du Cycle fondamental vers la Formation professionnelle ; Intégrer progressivement, avec la collaboration des chambres de métiers et les organisations professionnelles, le système d’apprentissage traditionnel dans le dispositif de formation professionnelle par la mise en place de curricula standard dans tous les corps de métiers couverts par l’apprentissage et par le développement d’un cadre de certification permettant à jeunes présents dans le secteur informel de valider leurs compétences pratiques et d’obtenir des qualifications ; Renforcer l’accès et le maintien des filles aux filières industrielles ; Renforcer la qualification des formateurs et mettre en place un dispositif d’assurance qualité de la formation technique et professionnelle impliquant les chambres de métiers et les organisations professionnelles des entreprises ; Appuyer l’insertion des formés dans la vie économique ; Mettre en place une politique hardie d’équipement, de surveillance et de maintenance dans les centres de formation professionnelle ; Impliquer davantage les acteurs du secteur privé dans le pilotage et la gestion du système de FPT par la mise en place des Conseils d’Administration (CA) et des Conseils d’Établissement (CE).