Animation poésie et Printemps des poètes – Feurs – 17/12/2008 Déroulement de l’animation Objectifs de la matinée : présentation du Printemps des poètes se constituer une culture pédagogique commune sur la poésie à l’école s’approprier des actions à mettre en œuvre dans sa classe à l’occasion du Printemps des poètes Questions - échanges Printemps des poètes : Centre national de ressources pour la poésie créé par J. Lang et JP Siméon : assure information, conseil, soutien, formation… Organise une manifestation nationale du 2 au 15 mars 2009 intitulée « Printemps des poètes » - Thème 2009 : « En rires » autour de Jean Tardieu
Quand on a mission d’éveiller, on commence par faire sa toilette dans la rivière. Le premier enchantement comme le premier saisissement sont pour soi. (René Char – Les Matinaux)
Poésie ou récitation ? Poésie : usage spécifique de la langue « capacité à faire parler la langue comme personne pour tout le monde » - Alain Borer – doc. « La poésie à l’école » Récitation : liée à mémorisation : une partie du travail possible en poésie
Pourquoi aussi peu de lecteurs de poésie ? - 1% du lectorat français La nécessité de la poésie n’est pas ressentie - Les pratiques scolaires habituelles ne conduisent pas à une fréquentation des poètes
3 lieux communs sur la poésie Ça rime : réduction au seul aspect sonore, or poésie = travail permanent sur la forme « Il faudrait faire entendre que la poésie est tout le contraire de l’immobilisation dans une forme. » J.P. Siméon Poésie = atelier des formes ça rime : Confusion chanson – comptine et poésie : La rime est une composante formelle variable et non constante : cf. « Métamorphoses » – Printemps des poètes : le haïku (5 – 7 – 5, page 81) ; le calligramme (page 37) ; l’épigramme (page 63) ; le pantoum (page 109) ; l’aphorisme (page 17 + René Char)… On réduit la poésie au seul aspect sonore du langage, aspect trop réducteur Il faudrait faire entendre que la poésie est tout le contraire de l’immobilisation dans une forme. La poésie est une perpétuelle métamorphose ! Poésie = atelier des formes NB : Autres fonctions du poème (J. P. Balpé – cf. doc de CMV)) syntaxique (« moule » du poème) spatiale (« Carrés » de C. Tarkos) rythmique (le « tempo » du haïku : 5 - 7 – 5) sonore (allitérations et assonances : « Menu menu de Jacques Roubaud) textuelle : le conversationnel de Jean Tardieu dans « Conversation » page 33 ; on sort du poème écrit de façon classique énonciatrice : quelle énonciation (je, tu, nous,…) , essayer d’en changer calligraphique : Mise en valeur en associant forme et sens (Apollinaire) strophique : cf. « Métamorphoses » – Printemps des poètes sémantique : utilisation permanente de la polysémie du langage à l’opposé de la conversation ordinaire ou l’on privilégie l’aspect univoque pour bien se faire comprendre (pensée de la raison)
Différentes fonctions du poèmes Fonction syntaxique : Une forme très précise qui constitue une sorte de « moule » du poème Une fourmi de dix-huit mètres Avec un chapeau sur la tête Ça n’existe pas, ça n’existe pas ! Robert Desnos
Différentes fonctions du poèmes Fonction spatiale : Scanner le poème page 62 extrait de « Carrés » de C. Tarkos
Différentes fonctions du poèmes Fonction rythmique : Les douze pieds de l’Alexandrin CF. « Dépêche-toi de rire » de Jean Tardieu composé de vers à six syllabes qu’on « entend » particulièrement bien lors de la lecture
Différentes fonctions du poèmes Fonction sonore : Allitération : répétition des mêmes sonorités qui produit un effet harmonieux Assonance : répétition à la fin de deux vers de la même voyelle accentuée (tondre/ombre) CF. « Le menu du boa » de Jacques Roubaud
Différentes fonctions du poèmes Fonction textuelle : CONVERSATION (sur le pas de la porte, avec bonhomie) Comment ça va sur la terre ? - Ça va ça va, ça va bien. Les petits chiens sont-ils prospères ? - Mon Dieu oui merci bien. Et les nuages ? - ça flotte. … Jean Tardieu
Différentes fonctions du poèmes Fonction énonciatrice : Jouer dans une phrase ou un court poème à changer de dimension : passer de je à tu, à il … PLEINE LUNE J'ai ouvert ma fenêtre et la lune m'a souri J'ai fermé la fenêtre et j'ai entendu un cri pour voir tomber la pluie Et comme c'était dimanche je me suis rendormi Philippe Soupault
Différentes fonctions du poèmes Fonction calligraphique Le calligramme : Mot-valise inventé par Guillaume Apollinaire en combinant les mots « calligraphie » et « idéogramme » ; l’écrivain dispose les textes poétiques de façon à dessiner approximativement quelque objet correspondant
Différentes fonctions du poèmes Fonction strophique La forme strophique symbolise particulièrement la poésie Beaucoup de combinaisons existent
Différentes fonctions du poèmes Fonction sémantique : En langage ordinaire, on veut se faire comprendre aspect univoque : « Va chercher la boîte de feutres qui se trouve sur l’étagère » En poésie, on joue sur la polysémie du langage, sur son aspect équivoque, on essaie sans cesse de construire des images insolites, des comparaisons étonnantes, des rapprochements inhabituels, des dispositions spatiales qui dérangent le sens, des chocs sonores, etc.
3 lieux communs sur la poésie C’est joli : représentation mièvre de l’enfance - poésie ≠ Disney Land Les grandes questions ne sont pas absentes du monde des enfants Interroge le rapport à la « belle langue » c’est joli : Représentation édulcorée du sentiment et regard mièvre sur l’enfance ; les grandes questions ne sont pas absentes du monde des enfants et leur mise en mots constitue un appui, donne forme à leurs interrogations. On n’est pas à Disney Land ! Interroge le rapport à la « belle langue » : Prévert « Oh Barbara, quelle connerie la guerre » ; Jean Tardieu « La môme néant - page 35 de J. Tardieu un poète » La poésie transgresse tout notamment l’usage du lexique : Tardieu « Epithètes page 22 – même livre)
3 lieux communs sur la poésie C’est le rêve, l’évasion : or les poètes sont pleinement dans la réalité Qu’est-ce que la réalité ? Surface ou au-delà de cette face visible La poésie interroge la partie immergée de notre existence C’est le rêve, l’évasion : Enorme contresens, les poètes sont dans la pleine réalité de la vie, « ils mettent les pieds dans le plat de l’existence – JP Siméon » cf. « La poésie engagée – La bibliothèque Gallimard » Qu’est ce qu’être dans le réel, qu’est-ce que la réalité ? Ne pas vouloir la réduire à sa surface, à ce qu’on voit. Nous tenons debout parce que nous sommes comme l’iceberg, avec une importante partie immergée. Réalité = surface (ce qui est apparent) mais aussi vie intérieure, inquiétudes, désirs, angoisses, regrets (« Les passantes » de Antoine Pol chantées par Brassens) Le poète interroge la partie immergée, même quand il semble ne s’intéresser qu’à la surface ( cf. Nathalie Quintane – « Remarques » - Cheyne éditeur) Jeu de description oral avec des élèves : « L’arbre dans la cour »