Dyspraxie développementale

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Transcription de la présentation:

Dyspraxie développementale

Dyspraxie développementale Trouble développemental de coordination Clumsy child syndrome Trouble qui débute dans l’enfance, d’origine neurologique, affecte la planification et la coordination des mouvements, diagnostiqué en l’absence de troubles moteurs ou sensoriels évidents.

Introduction DD / Trouble d’intégration sensorielle incluse dans le TAC Mal connue: immaturité ou retard de développement Travaux scientifiques peu nombreux jusque dans les 1980. Interêt et recherche croissants Etudes longitudinales: la maladresse à la petite école corrélée aux difficultés d’apprentissage, échecs scolaires, troubles psychologiques Aussi, dans le comportement, intégration sociale … La DD gêne l’action motrice intentionnelle (sans atteinte neurologique évidente)

Historique Depuis 1900: Ford, Collier (congenital clumsiness), de Ajuriaguerra (dyspraxie de l’enfant), Denckla, Cermak, Vaivre-Douret Termes variés: maladresse, apraxie développementale, difficultés d’intégration sensorielle, d’apprentissage moteur, perceptivo- motrices, trouble de coordination, … DD: Denckla & Cermak, 1984. Absence de consensus sur définitions et dysfonctionnements (cf. DSM: developmental coordination disorder); (CIM 10: Troubles spécifiques du comportement moteur); (DSM IV-R: TAC)

1994: Consensus pour TAC enfants avec déficits mineurs de coordination motrice d’origine développementale. Origine développementale de la dyspraxie: - patients ne disposent pas des mécanismes neurologiques nécessaires à un développement normal des praxies - ce déficit n’est pas dû à une lésion identifiable Prévalence ~ 6% chez les 5-11 ans Incidence: garçons > filles

Toujours difficile de préciser les typologies des dyspraxies - Divers critères diagnostics (DSM, CIM) - Divers tests, mesures, standards - Professionnels impliqués: neuropédiatrie, psychologie, ergothérapie, éducateurs, …/ divers roles *nature et complexité de la coordination motrice*

Etiologie de la DD et TDC Etiologie inconnue, mais semble être liée à des processus de maturation du SNC. Causes hétérogènes: - prématurité – tr. intégration sensorielle - H cérébral dominant - facteurs périnataux consécutifs à une anoxie ou l'hypoxie .

Etiologie de la DD Troubles de connexion inter- / intra- hémisphérique, dysfonction cérébelleuse, ganglions de la base, dysfonction pariétale.

Etiologie de la DD Incidence élevée constatée des anomalies cérébrales non spécifiques (TEP, IRM) Atrophie ou démyélinisation corticale, amincissement du corpus calleux et dilatation ventriculaire.

Etiologie de la DD Troubles oculomoteurs ou du regard, anomalies neurovisuelles dans certaines études sur troubles de coordination.

Le geste intentionnel vise un but à atteindre Intention motrice Prise de décision, motivation Cortex limbique, thalamus Planification du mouvement Stratégies, but de l’action Perception des indices (+ mémorisation) dans l’environnement (visuels, auditifs, kinesthétiques, tactiles) et proprioceptifs pour déterminer le mouvement à réaliser Cortex préfrontal, pariétal, temporo-occipital + ganglions de la base Programmation du mouvement Représentation interne des divers paramètres du mouvement Spatiotemporels + rétroaction Cortex moteur, prémoteur, thalamus, GB, cervelet Exécution du mouvement (action) Déclenchement du mouvement Déplacement des segments corporels + contrôle Cortex moteur, cervelet, noyaux rouges et vestibulaires, moëlle, muscles (squelettiques, phonatoires, oculaires)

Développement psychomoteur jusqu’à 4 ans Motricité globale de l’enfant acquise dans les limites de la normale Peut exister retard moteur, trouble neuromoteur modéré. • Enfant dyspraxique présente retard notable: coordinations visuomanuelles, manipulation de cubes, graphies, praxies bimanuelles, … alors qu’il comprend bien la tâche. • Comportement moteur: instabilité posturale, parfois difficulté de fixation du regard.

Divers types de dyspraxie Idéatoire – succession chronologique des étapes pour réaliser un geste et manipuler un objet idéomotrice – organisation du geste moteur en l’absence de manipulation réelle visuoconstructive - assemblage et construction visuospatiale – organisation et structuration spatiales (échec dans la reproduction de dessins) de l’habillage – se distingue d’un problème éducatif buccolinguofaciale – réalisation des programmations motrices (souffler, tirer la langue, …)

Activités domestiques quotidiennes - Maladroit ou gauche pour transporter objets. - Casser par inadvertance ses jouets. - Peut trébucher seul Bouscule personnes et meubles Confusion droite et gauche: s’habiller ou lacer Peu d’intérêt ou en échec pour jeux d’encastrement, coloriage, activité manuelle.

A l’école Productions graphiques pauvres; écriture déformée, non respect de la ligne, parfois illisible,

A l’école Difficulté pour poser et résoudre des opérations de calcul simple (géométrie, schémas) Colorier, découper, propriétés spatiales Peu attiré par le sport Bonne compréhension avec bon niveau verbal prédominant Mal à l’aise dans son corps  isolement jeux, sensible aux moqueries et échecs de ses actes. Compense par clowneries, limite de l’insolence.

Impacts sur apprentissages scolaires Graphisme Arithmétique (repérage spatial et opérations sur la feuille; mauvaise compréhension des problèmes lus) Géométrie Lecture – hésitante, confusion de lettres Compréhension de consignes écrites:difficultés avec structure spatiale du texte ou des figures Orthographe: en lien avec troubles de copie et lecture Apprentissage des leçons lues: désorganisation spatiale, sauts de lignes, manque de repères.

Impacts sur comportement Autonomie, initiative réduites (aider à ranger, ..) Lenteur dans l’éxécution des gestes et instabilité posturale Fatigable. Affectueux, se sent mal compris, tendance à fuir les tâches, impulsivité et instabilité motrices Infantilité psychoaffective

Comorbidité dans la DD Troubles contrôle moteur et motricité volontaire (voie pyramidale, hémiparésie discrète) Tonus postural (origine cérebelleuse vestibulaire ou neuromusculaire) Coordination motrice globale et fine dans contrôle postural ou mouvement (cervelet, GB) Coordination bimanuelle (corps calleux?) Langage écrit (dyslexie, dyscalculie) Langage oral (dysphasie expressive) Attentionnels: hyperactivité, impulsivité Fonctions éxécutives: troubles planification, impulsivité Psychopathgologie associée: trouble envahissant du développement (altérations qualitatives des interactions sociales réciproques, des modalités de communication, répertoire d'intérêts et d'activités restreint, stéréotypé et répétitif) Trouble visuel avéré; nystagmus

Importance du diagnostic Nécessaire d’écarter retard psychomoteur lié - milieu – déficit mental global – difficultés psycho-socioaffectives – troubles du comportement psychopathologique. Eléments de l’anamnèse, données médicales sur développement depuis période néonatale. Observations comportementales en questionnant les parents: praxies – autonomie alimentation, habillement, activités ludiques, apprentissages moteurs Tests d’évaluation standardisés (praticiens diplômés dans la discipline évaluée)

L’évaluation neuropsychomotrice et neuropsychologique De 4 à 8 ans – épreuves simples, identiques, étalonnées. Coordination motrice globale: dans les limites de la normale. Parfois en échec en équilibre statique ou dynamique. Coordination fine: écriture en difficulté dans déroulement et contrôle du geste + trouble orientation visuospatiale des lettres. Praxies manuelles (opposition au pouce) ou buccofaciales souvent en échec. Repères spatiaux de base: normaux pour l’âge. Corps orienté (soi, autrui, objet): souvent en échec pour repères sur autrui Organisation visuospatiale (topologie, relations spatiales, …): souvent en échec. Fonctions éxécutives (Tour de Londres): normales, ou parfois avec trouble de planification. Langage: normal; sauf si trouble associé à des fonctions du langage. Test psychométrique Wechsler: majorité des enfants dyspraxiques se situe dans la moyenne, mais parfois QI supérieur à la moyenne. Différence entre QI verbal eet QI performances, au moins 12 points. (tests en échec: dessin des blocs)

Axée en priorité (jeune enfant) en psychomotricité (schéma corporel, intégration sensorimotrice, praxies, structuration temporelle et spatiale) Mise en route de l’orthophonie si troubles du langage écrit ou dyscalculie; utilisation de la gestion mentale Prise en charge

Prise en charge Psychothérapie proposée si perturbation psychoaffective avérée, état dépressif, ou aider à préserver estime de soi. Aide individuelle si enfant ne compense pas ses diificultés scolaires; ordinateur portable en cas d’incapacité graphique. Important de demander le tiers-temps supplémentaire pour contrôles et examens académiques. Prise en charge adaptée en fonction des types de dyspraxies et éventuelle comorbidité.

La DD: un profil complexe Développement atypique du cerveau – impact sur l’acquisition des habiletés praxiques et motrices En recherche/clinique: question de précision du diagnostic Les DD: un travail en réseau des praticiens avec l’école et les parents. Avant le diagnostic: une certaine incompréhension de l’entourage, et pour l’enfant le constat d’une différence vis-à-vis ses pairs. Le diagnostic DD — un effet thérapeutique immédiat: soulage l’enfant et parents d’une incompréhension du dysfonctionnement (Important: caractéristiques socioculturelles – environnement prêt ou non à accepter le handicap).