Le programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM)

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Transcription de la présentation:

Le programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) L’étude des données de mortalité par cancer de la plèvre ARS et CRSA Corse – 14 octobre 2011 Guillaume Heuzé Cire Sud - InVS

Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) Objectifs : Estimer l’incidence nationale du mésothéliome pleural et son évolution ; Améliorer le diagnostic de ce cancer ; Estimer la part attribuable à l’amiante et contribuer à la recherche d’autres facteurs étiologiques ; Evaluer le processus de reconnaissance en maladie professionnelle. Incidence : nombre de nouveau cas par an A l ’origine (1998), il couvrait 17 départements, il en couvre maintenant 23, dont les deux départements corses depuis 2006. Centre local PACA Corse : Cyrielle ORENES, Marseille Le Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) a été mis en place en 1998 à la demande de la Direction des relations du travail (DRT) et de la direction générale de la santé (DGS). Qualifié registre multicentrique en 2006. la surveillance des cas de mésothéliome (cancer de la plèvre) mise en œuvre dans le cadre du Programme National de Surveillance du Mésothéliome est la méthode de surveillance la plus adaptée au contexte spécifique de la Corse. Les cas de mésothéliome sont en effet quasi exclusivement imputables à une exposition à l’amiante, considéré comme marqueur de l ’exposition à l ’aimante au niveau populationnel autres facteurs étiologiques : fibres céramiques réfractaires, laines minérales, radiations ionisantes, virus SV40

Les données sanitaires L’incidence et la mortalité par mésothéliome observées actuellement sont la conséquence d’expositions passées (médiane du temps de latence entre 30 et 40 ans). Chaque cas incident est classé suivant le département où le diagnostic a été porté Devant le très faible nombre de cas annuels attendus et observés en Corse, l’interprétation des données observées doit être faite avec précaution. Au cours des 4 années 2006-2010, 18 cas incidents de mésothéliome actuellement domiciliés en Corse ont été identifiés, dont 72 % résidaient en Haute-Corse.

Répartition des cas incidents de mésothéliomes recensés (2006-2010) pour les régions PACA Corse (source InVS) Une fois rapportée à la population, l’incidence en Corse est comparable à la moyenne des trois départements de PACA.

Répartition des 18 cas en Corse entre 2006 et 2010 En moyenne, par an : 1 cas en Corse du sud, 2 à 3 cas (2,6) en Haute Corse

Incidence par département L’incidence dans chacun des départements est supérieure à l’incidence nationale, hormis la Corse du Sud et dans le Var pour les femmes. Les chiffres pour la Corse sont à interpréter avec beaucoup de précaution étant donné le faible nombre de cas : 8 cas sur 2 ans, soit 4 cas en moyenne par an 1 cas chez une femme fait passer au dessus ou en dessous de l ’incidence nationale Sur les 2 années : - 4 hommes et 2 femmes en Haute-Corse - 2 hommes en Corse du Sud données 2006-31/08/2011 : alpes maritime : 92 bouches du rhone : 228 var 130 2A : 6 2B : 13 Incidence nationale de 2,25 chez les hommes et de 0,7 chez les femmes

Description des cas (source InVS) Sur 18 cas : 5 refus d’enquête en 2006-2007 et un en 2009. Les 12 enquêtes ont montré : une suspicion d’exposition professionnelle pour 5 cas en Haute-Corse et 2 cas en Corse-du-Sud ; une notion de lieu de vie actuel en zone potentiellement amiantifère pour 4 cas, dont 2 dans l’une des 50 communes les plus à risque ; 1 cas en Corse du sud sans qu’aucune exposition d’ordre professionnel, environnemental ou extra-professionnel ne soit retrouvé. Sur 6 autres cas ayant résidé en Corse et enregistrés dans un autre département du PNSM : 2 suspicions d’exposition professionnelle ; 1 résidence dans l’une des 50 communes. Pour les 5 cas avec exposition professionnelle, les professions les plus souvent citées sont celles de docker, d’électricien ou d’électromécanicien et les métiers du BTP . L ’exposition ne s ’est pas nécessairement faite en Corse Pour les 6 autres cas, on a des résidences en corse de durée très variable (2 à 28 ans) avec ou sans activité professionnelle en corse. Les 2 expos professionnelles étaient hors corse.

Mésothéliome : passage en maladie à déclaration obligatoire mesure du plan cancer 2009-2013 deux objectifs complémentaires de ceux du PNSM 1 - Renforcer la surveillance des mésothéliomes tous sites anatomiques (plèvre, péritoine et autres) dans toute la France (métropole et ultramarine) 2 - Améliorer la connaissance de tous les cas liés à des expositions extraprofessionnelles à l’amiante et notamment environnementales en ciblant sur les mésothéliomes du péritoine les mésothéliomes survenant chez les femmes les mésothéliomes survenant chez les moins de 50 ans d’ici fin 2011 les modalités du PNSM restent inchangées : enquête approfondie sur les expositions ; certification de diagnostic DO, dans un deuxième temps, il y aura une enquête environnementale

L’étude des données de mortalité par cancer de la plèvre 4 4 702 634 4 611 521 3 4 3 583 1 2 1 236 253 289 228 245 La mortalité par tumeur maligne de la plèvre aurait tendance à baisser de façon plus importante sur l’ensemble de la période de 25 ans en Corse, particulièrement chez les hommes. On note une forte mortalité chez les femmes sur la période 1989-1993. En France métropolitaine, la mortalité augmenterait jusqu’en 1994-1998 avant de diminuer à partir de la période 1999-2003. Le diagramme montre qu’en Corse le taux standardisé de mortalité par mésothéliome pleural: - était supérieur de 20 % au taux national chez les hommes jusqu’à la période 1988-1992 avant d’être inférieur de 10 à 20 % au taux national entre 1993 et 2002 pour de nouveau être supérieur au taux national de 10 à 20 % depuis 2003. Ces différences ne sont pas significatives sur l’ensemble de la période. - était supérieur de 20 % au taux national chez les femmes jusqu’à la période 1994-1998 (cette différence étant significative sur la période 1989-1993) avant de revenir au niveau du taux national sur la période 1999-2003 et d’être désormais inférieur de 20 % au taux national sur la période 2004-2008 (sans que cette différence soit significative). Sur France entière, elle est assez stable pour les femmes. La dernière période (2004-2008) ne présente pas de différence significative entre la Corse et la France entière en termes de mortalité par tumeur de la plèvre. A noter que le nombre de décès moyen annuel sur la dernière période (4) est comparable à l’incidence mesurée par le PNSM. 1 Taux standard : nombre de cas pour 100.000 hab, affranchi de la pyramide des âges, pour pouvoir comparer entre France et Corse

Conclusion sur le risque sanitaire dû à l’amiante environnemental La mise en œuvre du PNSM en Corse est récente (2006). Cependant, la bonne corrélation avec la mortalité laisse penser que les données sont fiables. Comparaison des données de mortalité présentées : Corse / France, or l’amiante naturel n’affecte qu’une partie de la population de la Haute Corse. Restreindre à la population exposée n’améliorerait pas la significativité des chiffres (nombres d’autant plus faible) ; Ce constat ne contredit cependant pas la réalité d’un risque car les études nationales et internationales vont dans le sens d’un effet sanitaire pour l’exposition environnementale à l’amiante. Ceci doit conduire à la mise en œuvre de mesures de prévention, notamment pour les populations à proximité d’affleurements naturels pouvant être modifiés par l’activité humaine (construction, voiries, revêtements, etc.). Une comparaison des données de mortalité entre Corse et France métropolitaine est peu significative, du fait de leur globalisation à la Corse, alors que l’exposition n’affecte qu’une partie de la population de la seule Haute Corse ; La mise en œuvre du PNSM en Corse est trop récente pour en tirer des statistiques fiables. De plus, le début de l’exposition des cas actuellement examinés remonte à plusieurs décennies. L’exposition de la population qui prévalait alors est très mal connue, sauf celle résultant de l’exploitation de la mine d’amiante de Canari. Il n’est pas possible de différencier l’origine « tabac » d’une éventuelle origine environnemental pour le cancer du poumon. L’amiante est un cocarcinogène ayant un effet multiplicatif sur le risque de survenue d’un cancer du poumon, mais l’excès de risque de cancer du poumon associé à l’exposition à l’amiante n’est pas aisé à mettre en évidence dans la population générale étant donné l’effet de masque des nombreux cas résultant spécifiquement de l’exposition au tabac.

Merci de votre attention