L’art du Moyen âge: l’âge des ténèbres, art carolingien, art ottonien… À l’issue de la migration des peuples nomades, qui adoptent le christianisme, un nouvel art se forme: c’est un mélange de l’ancienne tradition nomade du style animalier, avec les entrelacs romains et paléochrétiens. Cet art se propage rapidement, car exécuté sur des supports portables: enluminure des manuscrits travail du métal, du bois et de la pierre. Nous appelons art carolingien l’art de l’époque de Charlemagne et de ses descendants. C’est la première phase de fusion entre l’art antique et l’art des tribus celto-germaniques. Nous parlons aussi de « renaissance carolingienne ». Nous appelons art ottonien l’art de l’époque du roi saxon Otton Ier, et de ses descendants, qui bâtit sur l’héritage carolingien. L’art carolingien et ottonien sont aussi qualifiés d’art protoroman. Otton Ier couronné empereur du Saint Empire romain gérmanique en 962. art carolingien et ottonien est aussi qualifié de protoroman. Roman entre 1050 et 1200
L’art du Moyen âge: l’âge des ténèbres… À l’issue de la migration des peuples nomades, qui adoptent le christianisme, un nouvel art se forme: l’ancienne tradition nomade du style animalier se mêle avec les entrelacs romains et paléochrétiens. Cet art se propage rapidement car ses supports sont transportables: orfèvrerie, boiserie, enluminure de manuscrits.
Art carolingien: L’entrée monumentale ouest dont la forme va se développer en façade ouest à deux tours: Chapelle palatine Aix-la-Chapelle vers 800. Abbatiale de Corvey, 873-885, monastère bénédictin fondée vers 820 en Westphalie par Louis le Pieux, fils de Charlemagne Chartres façade ouest après 1145
L’art ottonien reprends la façade ouest carolingienne : porche profond entouré de deux tours. Vers la fin du IXème siècle, le pouvoir des petits-fils de Charlemagne est affaibli, les peuples Nordiques envahissent le nord-ouest de la France (la Normandie), et adoptent le christianisme et la civilisation carolingienne. L’abbaye bénédictine de Saint Pantaléon à Cologne
Art carolingien: plan basilical des églises, un transept à l’est forme avec la nef la forme de la croix latine.
Art ottonien: deux transepts, ouest et est Art ottonien: deux transepts, ouest et est. L’art carolingien et ottonien sont aussi qualifiés d’art protoroman. Le principal monument de l’époque ottonienne est l’abbaye bénédictine de Saint Michel de Hildesheim (1001-1033), Début des travaux 1010
En enluminure de manuscrits, l’art carolingien s’inspire de l’art paléochrétien (s’inspirant de l’art antique): nous retrouvons les illustrations figuratives d’événements bibliques des manuscrits paléochrétiens. Mais les saints ici ne sont plus les philosophes posés et réfléchis, mais des inspirés de Dieu. .. Saint Marc, Évangéliaire d’Ebbon de Reims, 816-835 Saint Marc, Évangéliaire d’Ebbon de Reims
En sculpture et peinture ottonienne, l’influence byzantine du second âge d’or est visible (Otton II a épousé une princesse byzantine…): nous y voyons le pathos byzantin dans la représentation du Christ, transposé en réalisme expressif … Crucifix de Géréon, Cathédrale de Cologne, 975-1000
3-1-2 L’art du Moyen Âge: Art roman Art romain/ Art roman Église romane: le plan, l’intérieur Terminologie Portail roman
Art Romain-Art Roman: termes Nous avons commencé notre cours l’année dernière, avec l’art romain, l’art de la Rome antique. Nous appelons roman le style de toute architecture du XIème et XIIème siècle, ayant quelque rapport avec l’héritage romain (en général par l’intermédiaire de l’art carolingien). En effet, l’art médiéval pré-gothique par son utilisation d’arcs en plein cintre et ses voûtes en berceau ressemblait au style romain antique, d’où le terme roman. art carolingien et ottonien (Otton Ier couronné 962) est aussi qualifié de protoroman. Roman entre 1050 et 1200
L’arc en plein cintre et les voûtes en berceau reprennent les exemples de l’architecture romaine antique, d’où le terme art roman.
Période romane (entre le Xème et XIIème siècle): contexte historique Le christianisme triomphe en Europe, la plupart des peuples « barbares » s’y convertissent, de nombreuses églises sont construites: « c’était comme si le monde entier… se revêtait d’un blanc manteau d’églises ». En Europe de l’ouest règne un grand morcellement: la société féodale des seigneurs locaux ne trouve son unité qu’au travers de la religion chrétienne. L’Église étend son influence sur la société: l’enthousiasme religieux multiplie les pèlerinages, et culmine par les croisades. Le commerce et l’artisanat se développent, et surgit une classe moyenne et citadine: les églises romanes sont aussi bien abbatiales qu’urbaines, véritable cœurs des cités.
Églises romanes (entre le XIème et XIIème siècle): les caractéristiques L’art roman surgit simultanément dans toute l’Europe occidentale avec une grande variété de styles régionaux, avec toutefois de nombreux points communs. Les églises romanes sont plus grandes que les églises de la période précédente, surtout celles dans les grandes villes ou le long des routes de pèlerinage. Nous allons dans notre étude nous concentrer sur la terminologie liée à l’architecture de l’église romane… Terminologie: transept, croix latine, les nefs latérales, les bras du transept, l’abside, les chapelles absidiales, les chapelles rayonnantes , le déambulatoire, le chœur, le chœur de pèlerinage
Le plan de l’église se fixe: un transept à l’est donne la forme de la croix latine à l’édifice, les nefs latérales se prolongent faisant le tour des bras du transept et de l’abside: c’est le déambulatoire, facilitant le passage des fidèles et des pèlerins pratiquant le culte des reliques. Les chapelles absidiales semblent rayonner de l’abside et des bras du transept: on les appelle aussi chapelles rayonnantes. Avec le déambulatoire elles forment le chœur de pèlerinage. Transept (ukrsnica), deambulatorijum, hodočasnicki hor Église romane: Saint Sernin de Toulouse, 1080-1120, plan Transept (ukrsnica), deambulatorijum, hodočasnicki hor
L’intérieur de l’église romane Ces édifices nouveaux se distinguent de la période précédente par leur voûtement en pierre, remplaçant le plafond en bois. Ces voûtes en pierre sont très lourdes, et faites en berceau, exercent une forte poussée sur les murs, qui doivent être épais. Voûtes en berceau des églises romanes Hildesheim, Saint Sernin, Vezeley Plafond en bois de l’église ottonienne
La voûte en berceau est très lourde, son poids est transmis par les arcs aux colonnes colossales et aux murs qui doivent être massifs pour supporter ce poids. Ici la voûte en berceau est renforcée par les arcs doubleaux: Sainte Madelaine, Vezeley, après 1120 Rebrasti svod
Le poids des lourdes voûtes en berceau empêche l’ouverture des baies dans la nef, la lumière ne pénètre que par le chevet et les bas-côtés: les églises romanes sont obscures, elles favorisent l’introspection. Ceci est bien convenable car la plupart des églises romanes sont des églises abbatiales.
L’Abbaye de Fontenay, XIIème siècle, Bourgogne Terminologie: église abbatiale L’église abbatiale est l’église d’une abbaye (d’un monastère) ou se réunit une confrérie. L’abbaye de Fontenay, XIIème, Bourgogne. L’église paroissiale par contre, est l’église d’une paroisse, où se réunissent les laïcs L’Abbaye de Fontenay, XIIème siècle, Bourgogne
Les églises sont bâties aussi dans les centres urbains, et deviennent monumentales le long des routes de pèlerinage, comme le Saint Sernin de Toulouse, bâti vers 1100. en chemin pour Saint-Jacques de Compostelle Saint Sernin de Toulouse, bâti vers 1100.
Notre-Dame-la-Grande, 1150, Poitiers La monumentale façade ouest est, porche à deux tours, introduite par l’art carolingien, est ornée de reliefs, statues, colonnettes… Notre-Dame-la-Grande, 1150, Poitiers
Le portail de l’église est un lieu symbolique: il est le passage entre un monde de péchés et le paradis que l’église préfigure. « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Évangile selon Saint Jean) La sculpture du portail roman veut éduquer et transmettre un message moral: ses thèmes sont toujours en rapport avec la question du Salut. (Moissac)
Portail roman: Saint Pierre, Moissac, portail sud, 1120 -1135
La sculpture du portail roman: Sainte Madeleine, Vézelay, XIIème Portail roman: thèmes en rapport avec la question du Salut. La sculpture du portail roman: Sainte Madeleine, Vézelay, XIIème
Notre-Dame-la-Grande, 1150, Poitiers La forme de la monumentale façade ouest, est celle de l’arc du triomphe romain: c’est le triomphe de Jésus et de l’Église. Notre-Dame-la-Grande, 1150, Poitiers
La période romane est une période d’expérimentation architecturale: on teste les limites techniques pour bâtir plus haut, avec plus d’ouvertures, d’où la grande disparités des solutions: Saint-Savin sur Guertampe Saint-Savin sur Gertampe XI-XIIv, La cathédrale d’Autun: arc brisé 1120-1132 Cathédrale d’Autun: arc brisé
À Saint-Savin sur Gertampe (XI-XII) nous voyons la lourde voûte en berceau dont le poids est transmis par les arcs aux colonnes colossales séparant la nef des bas-côtés, qui sont ici de la même hauteur que la nef. Poluobličasti svod, dvoranska crkva
Ici la voûte en berceau est renforcée par les arcs doubleaux: Sainte Madelaine, Vezeley, après 1120 Rebrasti svod
(krstasto-rebrasti svod) La voûte d’arrêtes: intersection à angle droit de deux voûtes en berceau. (krstasto-rebrasti svod) Krstasto rebrasti svod, St Ambrogio
Prelomljeni luk L’arc brisé apparait dans la voûte et les arcades de la nef de la Cathédrale d’Autun (1120-1132)
Dans la voûte de la cathédrale de Durham nous voyons une voûte d’arêtes et les arcs d’ogives entre les compartiments. Les arcades entre la nef et les bas-côtés sont toujours d’arcs en plein cintre.
C’est la découverte de l’arc brisé (en ogive) et la voûte d’ogives, qui va résoudre le problème de bâtir plus haut tout en laissant la lumière entrer: passant le poids des voûtes sur les piliers au dessous, le mur est libéré du poids de la voûte et peut être percé de baies. La nef de la cathédrale Notre Dame de Chartres (1174-1220) l’arc brisé (en ogive) la voûte d’ogives Notre Dame de Chartres (1174-1220)
La nef de la cathédrale Notre Dame de Chartres (1174-1220) C’est l’église gothique, dont les murs disparaissent entre les piliers. Notre Dame de Chartres (1174-1220) La nef de la cathédrale Notre Dame de Chartres (1174-1220)