Pipilotti Rist: Ever is over all, 1997 http://vimeo.com/36043033 „Messages that are conveyed emotionally and sensuously can break up more prejudices and habitual behaviour than umpteen pamphlets and intellectual treatises.“

Mais revenons à ces tracés de mains datant du paléolithique, et voyons comment tout cela a commencé? Tracé de mains, 40 000 av. J.C. Tracé de mains

1-2 L’Art de la Préhistoire 1-2-1 L’art du paléolithique: peintures rupestres, gravures, objets de dimension de la main 1-2-2 L’art du néolithique 1-2-3 L’art préhistorique dans nos contrés

1-2-1 L’art du paléolithique Peintures rupestres et objets de dimensions de la main

Le Paléolithique –l’âge de la pierre taillé La dernière étape du Premier Age de Pierre, le Paléolithique, commence vers 35000 ans av. J.C., et en Europe Centrale et du Nord dure jusqu’à environ 5000 av. J.C. . Les hommes sont chasseurs de grands herbivores (rennes, bisons). Le Paléolithique correspond à l’utilisation de la pierre comme outil, et notamment à l’étape où l’homme non seulement choisit, mais aussi façonne ses outils: ce sont les premières manifestations de l’artisanat. L’homme du paléolithique taille la pierre: nous appelons cette période l’âge de la pierre taillée.

Art rupestre/Art pariétal C’est dans les grottes, en Espagne et au sud-ouest de la France (Pyrénées, Massif Central) que les plus grands ensembles de peintures, gravures et sculptures datant de cette période ont été préservés. Art rupestre/Art pariétal Art rupestre = art sur les roches Art pariétal = art sur les parois d’une caverne; Nous allons voir en exemple les grottes d’Altamira en Espagne, et l’abris de la Madeleine et la grotte de Lascaux en France.

1. La grotte d’Altamira, Espagne La grotte d’Altamira, située en Cantabrie, en Espagne, a été la première découverte, en 1880. Les objets trouvés lors des excavations dans le sol de la grotte datent de deux périodes: les plus anciens de 18 500 av. J.C., les plus récents d’entre 15 500 et 13 500 av. J.C. Entre ces deux périodes la grotte n’était pas habitée par les hommes. Vers -13000 des rochers tombés scélèrent l’entrée, préservant la grotte et son contenu. Les objets trouvés datent du Solutréen (18 500 av. J.C. ) et aussi de la période suivante, le Magdalénien (entre -15 500 et -13 500 ans). Cette découverte a été sujet d’une polémique puisque le réalisme des scènes représentées (leur grande force expressive, la grande finesse d’observation de « l’artiste » paléolithique et sa grande maîtrise technique) remettait en question les idées que les scientifiques de l’époque se faisaient de l’homme du Paléolithique.

Les plus anciennes peintures trouvées dans la grotte d’Altamira sont ces images de chevaux et chèvres et des tracés de mains (négatives et positives) (18500 av. J.C.). Solutréen

occupants magdaleniens Sur le plafond de la grande salle des polychromes, un troupeau de bisons de steppes a été peint plus récemment, par les occupants ayant habité la grotte entre -15500 et -13500.

Bison, Altamira, La grande salle des polychromes Les images polychromes Les artistes ont utilisé le charbon de bois, l’ochre et l’hématite pour créer des images polychromes, diluant ces pigments pour obtenir les variations d’intensité de la couleur. Bison, Altamira, La grande salle des polychromes Terminologie: Les pigments = matières colorantes polychrome = en plusieurs couleurs (contraire: monochrome)

Le bison recroquevillé est l’image la plus connue de l’ensemble Le bison recroquevillé est l’image la plus connue de l’ensemble. L’artiste a ici utilisé le relief du plafond pour donner du relief à sa représentation du bison. magdalénien (-15000 - -10000) Bison recroquevillé, grotte d’Altamira, Espagne, (15000 – 10000 av. J.C.)

Le relief naturel de la grotte est utilisé pour obtenir l’effet de la troisième dimension pour les peintures… Bison recroquevillé, grotte d’Altamira, Espagne, (15000 – 10000 av. J.C.)

2. L’abris de la Madeleine, en Dordogne, France, donne le nom à la période entre -15000 et -10000, appelée aussi le magdalénien. Les Vénus de la Madeleine: Nous retrouvons ce procédé d’utilisation du relief existant accentué par la taille de l’artiste, dans les représentations gravées dans les parois de la grotte de la Madeleine (Dordogne, France). Le corps de femme, trouvée dans la roche, est accentué et complété par la taille de l’homme.

3. La grotte de Lascaux, France, environ 17300 ans avant J.C.

« La chapelle Sixtine de l’Art Pariétal » La grotte de Lascaux, en Dordogne, est l'une des plus importantes grottes ornées paléolithiques; L’âge des peintures et gravures qu'elle renferme est estimé à environ 17300 ans avant J.C.. La grotte est subdivisée en zones (salles, couloirs) pour faciliter la description: Selon les auteurs, elles sont attribuées au Magdalénien ancien ou au Solutréen qui le précède, voire au Gravettien. www.lascaux.culture.fr

Lascaux, la salle des taureaux

Lascaux, Diverticule axial, paroi gauche Notez le thème, ce qui est représenté: Lascaux, Diverticule axial, paroi gauche Diverticule axial, paroi droite

Lascaux, Diverticule axial, paroi gauche, panneau du grand taureau noir

Le cheval rouge et noir, diverticule axial, paroi gauche, panneau du grand taureau noir Diverticule axial, paroi gauche, panneau du grand taureau noir, vache rouge à tête noire Lascaux, Diverticule axial, La paroi droite, Panneau des chevaux chinois, Troisième Cheval Chinois Diverticule axial, Panneau des vaches rouges, Vache à la voute

Peinture pariétale aborigène, Western Arnhem Land, Australie du Nord

Le thème, universel dans les peintures rupestres paléolithiques: le gibier, les animaux que l’homme du paléolithique chassait. Troisième cheval chinois, Lascaux, Diverticule axial, La paroi droite, Panneau des chevaux chinois

Le thème, universel: le gibier. En Australie, les kangourous… Peinture aborigène sur écorce d’eucaliptus, Chasse au Kangourous, style radiographique, 20ième siècle

Notez comment ce thème est représenté: Lascaux, Diverticule axial, paroi gauche, panneau du grand taureau noir

L’art des peuples nomades: Gobelet de Suse, vers 5000 4000 av JC Louvre decor-animalier-bouquetins Chapiteau à taureaux, 510av. J.C., salle d’audience du palais de Darius I

Réalisme: représentation réaliste du grand taureau noir. (contraire: représentation stylisée, ou alors fantastique) Lascaux, Diverticule axial, paroi gauche, panneau du grand taureau noir

Notez comment l’espace de la représentation est « organisé »: Lascaux, la salle des taureaux, Panneau de la licorne, Le grand taureau Lascaux, la salle des taureaux,

Lascaux, Salle des taureaux, panneau de l’ours

Superposition des dessins, Lascaux, la salle des taureaux, Les dessins sont superposés les uns sur les autres, comme ces chevaux dessinés par-dessus le dessin du grand taureau. Lascaux, la salle des taureaux, Panneau de la licorne, Le grand taureau Superposition des dessins, Lascaux, la salle des taureaux,

Lascaux, Diverticule axial Et enfin, pourquoi l’homme du paléolithique aurait-il fait ces peintures? Lascaux, Diverticule axial

Rites, magie et art rupestre: caractère rituel de l’art rupestre Nous supposons que l’homme du Paléolithique, en peignant ces peintures sur les parois des cavernes et abris, ne le faisaient pas pour décorer, mais comme part d’un rite, ce qui explique les caractéristiques essentielles de l’art rupestre: peindre un animal, c’est en « tuer » l’image, cela facilitait la chasse dans la réalité, d’où le thème, universel: le gibier (les animaux que l’homme du paléolithique chassait) ; peindre un animal, c’est aussi le créer dans les entrailles de la terre, quand le gibier se faisait rare (rites de fécondité)? D’où le réalisme. Une image sur laquelle le rituel a déjà été exécuté ne pouvait plus servir, d’où les couches superposées d’images?

Lascaux, la salle des taureaux, le panneau de la licorne Caractéristique essentielle de l’art rupestre: caractère rituel, thème universel (gibier), réalisme, superposition des couches d’images. Lascaux, la salle des taureaux, le panneau de la licorne Devoir: visite virtuelle de la grotte de Lascaux au www.lascaux.culture.fr

Dessins, gravures et objets de la dimension de la main En plus de ces exemples d’art pariétal, les hommes du Paléolithique supérieur ont aussi réalisé des dessins et des gravures de la dimension de la main, sur les supports en os, corne ou pierre, avec des outils de silex. L’origine du procédé de la création de ces images est liée à la découverte dans le matériel des représentations fortuites, comme nous l’avons déjà vu avec le bison recroquevillé, qui s’inspire du relief existant de la grotte d’Altamira, ou avec les Vénus de la Madeleine.

Bison recroquevillé, grotte d’Altamira, Espagne Les Vénus de la Madeleine: relief dans les parois de la grotte de la Madeleine (Dordogne, France), aidé par la taille de l’artiste (entre 15000 et 10000 avant J.C.)

Dans l’abris de la Madeleine, en Dordogne, de nombreux propulseur, harpons et autres outils en os ont aussi été trouvés. Le plus remarquable est ce Bison se léchant l’épaule, taillé dans le bois de renne, vers 15000 à 10000 av. J.C. Magdalenien 17000-12000 ans, propulseurs, harpons montrent le travail de l’os developpé, cette civilisation a été rapprochée avec celle des Inuits. le bois de renne = les cornes de renne

L’exemple le plus connu de ces sculptures est la Vénus de Willendorf (Autriche), figure féminine de fécondité, taillée dans un galet ovoïde. Ce procédé semble remonter à un procédé plus ancien, quand les hommes de l’Age de la pierre voyaient des qualités figuratives dans certain galets, ce qui les rendaient magiques. Vénus de Willendorf, pierre, hauteur 11 cm, vers 15000-10000 av. J.C.

Vénus de Willendorf, pierre, hauteur 11 cm, vers 15000-10000 av. J.C.

La fin du paléolithique L’art de l’Age de la Pierre taillé, en Europe, ne survivra pas à la fin de la période glaciaire. Il ouvre le chemin à de nouvelles évolutions entre 10000 et 5000 av. J.C. (la révolution du Néolithique). Dans des régions particulièrement inhospitalières ou faute de rivalité, il se prolonge jusqu’à des dates récentes, comme l’art des Boschimans de l’Afrique du Sud ou des Aborigènes d’Australie, qui présente jusqu’à nos jours le même caractère.

Peinture aborigène sur écorce d’eucaliptus, Chasse au Kangourous, style radiographique, 20ième siècle

Peinture pariétale aborigène, Western Arnhem Land, Australie du Nord

Dégager l’essentiel: Caractéristiques essentielles de l’art paléolithique Deux sortes de réalisations artistique datant du paléolithique nous sont parvenues: il s’agit des peintures rupestres ou pariétales, faites sur les parois rocheuses des abris et des grottes et des objets de dimensions de la main, taillés dans la pierre, la corne ou l’os.

Lascaux, la salle des taureaux, le panneau de la licorne Caractéristique essentielle de l’art rupestre: caractère rituel, thème universel (gibier), réalisme, superposition des couches d’images. Lascaux, la salle des taureaux, le panneau de la licorne Devoir: visite virtuelle de la grotte de Lascaux au www.lascaux.culture.fr

Dessins et gravures de la dimension de la main, sur les supports en os, corne ou pierre. L’origine du procédé de la création de ces images est liée à la découverte dans le matériel des représentations fortuites. Les qualités figuratives trouvés dans certain galets les rendaient magiques. Bison se léchant l’épaule, bois de renne, 15000 à 10000 av. J.C. Vénus de Willendorf, pierre, 11 cm, 15000-10000 av. J.C.

Septembre: Travaux individuels Visite virtuelle de la grotte de Lascaux au www.lascaux.culture.fr Complétez vos cahiers pour un examen de cahiers (à partir des notes prises au cours et du blog). Travail pratique: rechercher autour de vous des images fortuites, en faire des photos, faire imprimer une photo et l’apposer dans vos cahiers avec votre explication/accentuation. Expliquez: En quoi ce procédé s’apparente-t-il à l’art paléolithique? Réfléchissez: Où, aujourd’hui, nous pouvons retrouver ce procédé?