MISSION SAMBEN NOVEMBRE 2015 EPILEPSIE CONDUITE A TENIR Docteur Patrick VITTOT
LA CRISE D’EPILEPSIE Définition : une crise d’épilepsie est la manifestation clinique d’une hyperactivité paroxystique synchrone d’un groupe plus ou moins étendu de neurones. Deux grands types de causes : Lésion du cortex cérébral (tumeur par exemple), qui va entraîner une épilepsie dite symptomatique; Une anomalie génétiquement déterminée de l’excitabilité neuronale qui va entraîner une épilepsie dite idiopathique. Deux grands types d’épilepsies : Les crises généralisées Les crises focales
LA CRISE D’EPILEPSIE GENERALISEE Il existe toujours une perte de connaissance prolongée : crise +coma, suivi d’une confusion post critique Forme typique : crise tonico-clonique : 3 phases : - tonique (10 à 20 secondes) : début par une chute brutale (traumatisme) avec un grand cri, suivi d’une hypertonie flexion puis en extension des 4 membres + révulsion oculaire apnée et cyanose. la morsure du bord latéral de la langue est inconstante mais pathognomonique. - clonique (20 à 30 secondes) : secousses régulières bilatérales synchrones intenses, puis espacées - résolutive (post-critique) : coma profond hypotonique Perte des urines possible (non pathognomonique). La respiration reprend bruyante (stertor), avec hypersécrétion salivaire (bave aux lèvres). La conscience revient progressivement avec confusion mentale suivie d’une amnésie de la crise avec céphalées, courbatures voire douleurs post traumatiques (chute initiale)
LA CRISE D’EPILEPSIE
CRISES D’EPILEPSIE FOCALES ABSENCE OU PETIT MAL Forme d’épilepsie généralisée sans crise motrice. Rupture de contact de quelques secondes de début et de fin brusque, avec le regard vide. Fréquente chez l’enfant; CRISES D’EPILEPSIE FOCALES MYOCLONIES MASSIVES ET BILATERALES SANS PERTE DE CONNAISSANCE CRISES PARTIELLES FOCALES : motrices sensitives, visuelles, olfactives, hallucinatoires ou psychiques… ETAT DE MAL EPILEPTIQUE Crises d’épilepsie prolongées ou subintrantes
ABSENCE ou PETIT MAL Forme d’épilepsie généralisée sans crise motrice. Rupture de contact de quelques secondes de début et de fin brusque, avec le regard vide.
ETIOLOGIE DES CRISES D’EPILEPSIE CAUSES TUMORALES CAUSES VASCULAIRES CAUSES TRAUMATIQUES CAUSES INFECTIEUSES : Forte fièvre (convulsions du NN) Méningite, Neuropaludisme… CAUSES CONSTITUTIONELLES génétiques, idiopathiques CAUSES TOXIQUES : OH COCAINE, AMPHETAMINES,ORGANOPHOSPHORES CAUSES MEDICAMENTEUSES : surdosage ou sevrage en psychotropes CAUSES METABOLIQUES : HYPOGLYCEMIES, HYPOCALCEMIE, HYPONATREMIE, INSUFFISANCE RNEALE SEVERE, DEFICIT en VIT B chez NOUVEAU NE
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL SYNCOPE : durée beaucoup plus brève de quelques minutes, Chute fréquente avec traumatisme facial Le patient reprend le plus souvent rapidement conscience sur le lieu de l’évènement. NB : Parfois si la SYNCOPE est prolongée, elle peut s’accompagner d’une crise d’épilepsie ou d’une perte d’urines/selles. TRAUMATISME CRANIEN : suivi d’une perte de connaissance (intervalle libre) : Attention risque d’un HEMATOME EXTRA DURAL, HEMATOME SOUS DURAL
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL MALAISES AVEC AGITATIONS SANS VERITABLE PERTE DE CONNAISSANCE : ATTAQUE DE PANIQUE : Benzodiazépine +++ ETHYLISME AIGU HYPOGLYCEMIE : G30 ou perf de G1O ICTUS AMNESIQUE : dure quelques heures. Oublie au fur et à mesure. Pose les mêmes questions de façon itérative. Bon Pc+++ NARCOLEPSIE, CATATONIE : chutes par hypotonie
PSEUDO CRISE EPILEPTIQUE ou CRISE NEVROTIQUE Pertes de connaissances prolongées >crise épilepsie Plusieurs dizaines de minutes de mouvements anormaux Mouvements des membres anarchiques : opithotonos (corps arc bouté), mouvements du bassin, cris. En présence d’un public (famille). Antécédents familiaux : conflit familial conjugal Abus sexuels (enfance ou conjoint) Terrain hystérique Résistance à l’ouverture des yeux Pas de morsure de la langue ni de perte des urines CAT : Benzodiazépines en IV ou per os
CAT DEVANT UNE CRISE D’EPILEPSIE AU POSTE DE SANTE : CAT : PLS, oxygène. Libérer les voies aériennes. Canule de Gueydel. Retirer les prothèses dentaires. Prise pouls, TA, température, fréquence respiratoire Perfuser si possible voie veineuse avec sérum physiologique. Pas de benzo pour la première crise. Glycémie capillaire : si hypoglycémie : G30 IVD ou perfusion G10 500cc Si fièvre : Paracétamol 1 gramme dans 125cc toutes les 6 heures. Si 2ème crise : VALIUM enfant ; IR : 0.5 mg/kg; en IVL ou IM : 0.2mg/kg Adulte : 10 mg (VALIUM) en IV lente à renouveler Facteurs déclenchants : fièvre, paludisme, alcool, hypoglycémie, manque de sommeil…
CAT DEVANT UNE CRISE D’EPILEPSIE AU CENTRE DE SANTE : En plus de la CAT au poste de santé : ` Bilan sanguin : NFS, Iono urée créatinine, glycémie, calcémie Goutte épaisse : recherche de paludisme. Ponction lombaire si possible, en l’absence de signe de focalisation neurologique (paralysie) Traiter une cause bien définie (infection, paludisme) Oxygénothérapie par masque facial ou lunettes : 3 à 5 l/mn SI CONVULSIONS > 30 minutes : EVACUER A L’HOPITAL (EEG SCANNER) NB : GARDENAL : A : 2 à 3mg/kg/j; E : 3 à 4 mg/kg/j le soir à dose progressive