Morgane Devigny Bryan Geiser
Le mois de décembre est aussi l'occasion pour les familles de se mettre derrière les fourneaux pour confectionner des gâteaux de Noël (" Weihnachtsplätzchen "). Il s'agit de petits sablés - en forme d'étoiles, de sapins, d'animaux ou de pères Noël - à la cannelle (" Zimtsterne "), à la pâte d'amande (" Marzipankartoffeln "), à l'anis, à la cardamome, aux clous de girofle ou encore à la vanille (" Vanillekiperl "). Il existe notamment les traditionnels " Spekulatius " (spéculoos) ou " Lebkuchen " (pain d'épices). Une autre tradition sucrée persiste avec les pâtisseries figuratives (" Gebildbrote "), qui prennent aujourd'hui les formes les plus originales (trains, personnages de dessins animés et même des sportifs... j'aimerai voir un gâteau avec la tête de Ribéry !). Le soir du 24 décembre, les familles allemandes se retrouvent autour d'un diner, même si celui ci prend moins d'importance que dans les pays latins notamment. Ce repas de Noël est organisé très tôt pour laisser place ensuite aux enfants et aux cadeaux. Il s'agit d'un repas souvent très simple avec par exemple une salade de pommes de terre et des saucisses, accompagnés de vin rouge ou de bière.
Le 24 décembre est la journée précédant Noël qui est appelée en Allemagne Heiliger Abend ou Heiligabend. On emploie le matin à faire ses dernières courses, pour ériger et orner le sapin de Noël et pour installer la crèche de Noël. Le soir, on a un simple dîner traditionnel de la région, par exemple en Franconie des truites ou des carpes, en Basse-Bavière des saucisses avec de la choucroute qui doit rappeler les circonstances misérables de la naissance de l’Enfant Jésus. Après celui-ci, on offre les cadeaux, chante des chansons traditionnelles de Noël, par exemple Stille Nacht, heilige Nacht (Douce nuit, sainte nuit), en mangeant des petits gâteaux et buvant du vin chaud. Dans les régions du Sud de l'Allemagne qui sont majoritairement catholiques, les enfants croient que le Christkind, l’enfant Jésus personnifié par une jeune fille toute de blanc vêtue et coiffée d’un voile, apparaît le soir de Noël. À cause de la sécularisation et de l’influence des États-Unis, elle est en train d’être plus en plus remplacée par la figure du Weihnachtsmann (père Noël) dans les régions protestantes du Nord, du Centre et de l'Est. La tradition veut que les enfants lui écrivent une liste de cadeaux quelques semaines avant qui est envoyée à son adresse. Au matin du 24 décembre, les enfants posent une petite assiette avec de petits gâteaux de Noël et un verre de lait devant la fenêtre et attendent jusqu’au soir quand le Christkind apporte les cadeaux. Le son de la petite clochette, une fenêtre ouverte, les gâteaux entamés et le verre quasiment vide sont des signes qu’il est passé.
Le 6 décembre on commémore saint Nicolas de Myre. Saint Nicolas vécut au IV e siècle, à Myra, dans la Turquie actuelle. C’était un évêque. On dit de lui qu’il protégeait les enfants et les veuves et qu’il faisait plein de miracles. Il est mort un 6 décembre et il devient le patron des marins, des commerçants, des boulangers, des bouchers, des tailleurs, des tisserands, des voyageurs, des prisonniers, des avocats, des notaires, des prêteurs sur gage, des mendiants et surtout des enfants ! Depuis le XIV e siècle, la coutume veut que le 6 décembre saint Nicolas offre des cadeaux aux enfants. Aujourd’hui, joué normalement par un membre de la famille et après que les enfants ont récité un poème, il lit son livre ”d’or“ si ceux-ci ont été sages pendant l’année. Si tel est le cas, il leur donne des friandises ou des petits cadeaux. Mais ceux qui n’étaient pas sages doivent s’exposer au Père Fouettard accompagnant le saint Nicolas qui dispense des coups de fouet aux vilains garnements.