Epicure Vème partie

Très peu de textes d’Epicure sont parvenus jusqu’à nous. Certaines lettres présentent un système de réflexion, de pensée, devant permettre de parvenir à la vérité. Pour Epicure, vivre, c’est bien conduire ses actes, et pour cela apprendre à penser correctement. Le but est-il véritablement de parvenir au bonheur ? ou ne serait-ce pas l’inverse : être heureux pour être à même de conduire correctement ses actes ? La canonique

Pour rechercher la vérité, Epicure élabore une logique (la canonique). Selon lui, nous pouvons découvrir la vérité à partir de plusieurs sortes d’évidences. Tout ce que nous connaissons nous vient de l’expérience et celle-ci, de nos sens. La sensation. Ce que nous percevons grâce à nos sens est vrai. Nous en connaissons la cause, l’origine. Nous sommes sensibles à ce qui est. Cette cause, l’objet, extérieure à l’être, existe donc nécessairement. Si nos sensations ne reposaient sur rien, cela voudrait dire que rien ne serait susceptible d’être perçu par nos sens.

Les prénotions Les données générales de notre connaissance se construisent à partir de sensations renouvelées : l’idée d’arbre vient de ce que nous nous sommes habitués à identifier ainsi certains végétaux, après en avoir souvent vus, nous les connaissons comme tels. La perception de l’objet a été plusieurs fois à l’œuvre dans notre esprit et l’idée ou la notion s’est imposée. Ce sont les prénotions qui fondent notre culture, nos croyances, et en général notre interprétation des choses, notre jugement.

Les appréhensions Elles jouent le même rôle que les prénotions. Notre raisonnement nous amène à déduire de nos sensations certains objets qui ne sont pas immédiatement perceptibles : les traces d’un animal nous font concevoir sa présence, l’odeur de cuisson nous incite à penser que, non loin de nous, quelqu’un cuisine. L’intuition de notre pensée nous permet de concevoir l’univers. Nous nous représentons un objet que nous ne connaissons pas, que nous ne voyons pas, simplement à partir de ce que nos sens nous enseignent

Les affections Ce sont des sensations comme le plaisir et la douleur ou la peine qui nous font connaître ce qui peut nous être favorable ou nuisible. Elles sont des critères de jugement parce qu’elles nous montrent ce qui est la cause de ce que nous ressentons».