ESPRIT D’OBSERVATION M. DIOUF MICHEL D.E EIID
Objectifs spécifiques Définir en ses propres termes : l’observation infirmière et l’esprit d’observation, Décrire au moins deux (2) buts de l’observation, Citer les cinq (5) étapes d’une observation Citer au moins deux (2) avantages de l’acquisition de l’esprit d’observation, Décrire avec deux (2) exemples à l’appui, l’implication de chacun des cinq (5) sens dans l’observation infirmière.
INTRODUCTION L’observation est une technique parmi d’autres qui permet à l’infirmier (ère) et la sage-femme de recueillir les données indispensables, et à la base de toute intervention. Elle constitue en général le premier mode de communication. Si l’observation dans notre vie quotidienne, peut relever du hasard, de l’accidentel, il en va tout autrement de l’observation infirmière. Elle n’est pas le fait d’aptitude « innée », mais s’acquiert par l’apprentissage, le développement de savoir, de méthodes et d’outils empruntés à la fois aux sciences sociales et aux sciences médicales. L’observation constitue la compétence la plus importante que l’infirmière ou la sage-femme doit acquérir durant sa formation et maîtriser plus tard dans sa pratique quotidienne. L’enseignement des soins infirmiers étant théorique et pratique, il est demandé aux élèves infirmiers et sages-femmes de posséder une qualité essentielle : l’esprit d’observation. Avant de développer ce concept il convient de donner la définition, les buts et les étapes de l’observation infirmière.
I DEFINITION DE L’OBSERVATION L’observation est l’action de regarder avec attention les être et les choses, les évènements, les phénomènes pour les étudier, les surveiller, en tirer des conclusions. L’observation en soins infirmiers est un processus actif au cours duquel l’infirmier(ère) maîtrise ses sens, ses connaissances, ses capacités à dépister, identifier, relever et transmettre des informations de types clinique, comportemental, socioculturel susceptibles d’influencer le devenir de la personne, lors d’une situation ou d’un état de santé spécifique.
II BUT DE L’OBSERVATION INFIRMIERE Recueillir des informations permettant d’entrer en relation avec la personne soignée. Dépister les signes cliniques en faveur d’une variation dans l’état de santé de la personne en vue de transmettre les informations recueillies à la personne habilité à en traiter le contenu. Identifier les signes psychologiques, comportementaux qui indiquent l’inadéquation de la personne à son état de santé actuel. Observer un ensemble de paramètres, spécifiques d’une recherche sur le terrain.
III ETAPES D’UNE OBSERVATION Observer la personne et son environnement. Identifier les caractéristiques en faveur d’un changement d’état. Mesurer l’importance ou le degré de gravité de ce changement (interpréter, formuler une hypothèse expliquant se changement). Informer, agir en temps opportun, en ayant le comportement approprié à la situation. Consigner les résultats de l’observation par écrit.
IV DEFINITION DE L’ESPRIT D’OBSERVATION Avoir l’esprit d’observation, c’est avoir la disposition ou l’habileté à observer. C’est avoir une curiosité et une ouverture d’esprit qui permettent, à travers des raisonnements cohérents, d’analyser les symptômes constatés et les gestes à accomplir auprès de chaque malade pour l’aider à satisfaire ses besoins car les malades ne se présentent jamais tout à fait de la même façon.
V/ AVANTAGES DE L’ACQUISITION DE L’ESPRIT D’OBSERVATION Place les élèves au dessus des soins routiniers pour les établir dans une atmosphère professionnelle et scientifique. Evite aux élèves d’avoir un défaut majeur : le manque de jugement. Evite aux élèves les fautes d’inattention qui surviennent quand on est comme absent au travail.
VI IMPLICATION DES SENS L’observation infirmière relève à la fois de l’activité de nos cinq (5) sens (vue, ouïe, odorat, goût, toucher) mais également de notre habileté à identifier chez notre interlocuteur en occurrence la personne soignée, un changement brutal, majeur ou mineur dans l’état de santé. Pour posséder l’esprit d’observation, l’élève infirmier (ou sage-femme) doit s’exercer à développer tous ses sens :
1. La vue L’observation doit porter sur l’attitude du malade au lit (position, agitation, inertie, passivité), ses activités, son comportement, l’état des téguments, le faciès, le rythme respiratoire, ses fonctions physiologiques : urines (rares ou abondantes), selles (diarrhéiques, sanglantes, abondantes). Exemple : l’étudiant dira : tel malade me paraît changé ; il est amorphe ; son visage est fatigué ; sa respiration est modifiée ; il est en sueur ; il ne s’est pas alimenté ; il a négligé sa toilette
2. L’ouïe Il s’agira de répéter un bruit discret ou exagéré provenant du malade ou de son entourage et qui a une incidence thérapeutique. Exemple : le son exagéré d’un poste radio qui trouble le repos du malade. Borborygme (gargouillement produit dans l’abdomen par les gaz intestinaux). Géne à l’élocution ou timbre cassé. 3. L’odorat Il s’agira de repérer : l’haleine du malade (cétonique, ammoniacale, alcoolique, etc.) ; l’odeur de certains pansements (fécaloïde), des alèses (incontinence d’urines) la viciation de l’air ambiant (nécessité de l’aération, de la propreté, etc.)
4. Le toucher Il s’agira par exemple : Repérer une artère, la profondeur d’une veine ; Sentir la température d’une peau, l’œdème d’un membre ; Apaiser un malade tout simplement (la relation peau à peau libère les tensions).
CONCLUSION En faisant le lit du malade, en lui prodiguant un autre type de soin ou tout simplement en entrant dans sa chambre, l’élève infirmier, ou sage-femme doit chercher à découvrir sur son état général et autour de lui tous les changements pouvant avoir une incidence thérapeutique. Pour développer des compétences à l’observation, l’infirmier (ère) doit : Etre attentif aux buts de l’observation ; Faciliter l’observation en adoptant une attitude permettant à la personne observée de s’exprimer ; Utiliser la perception sensorielle ; Prendre note des signes vitaux verbaux et non verbaux ; Faciliter le recueil d’informations à l’aide d’un outil simple et exhaustif. Avoir de bonnes connaissances de physiologie et physiopathologie ;