Blaise Pascal VIème partie
Les sciences et l’homme. Critique de la raison. Plan Soucieux d’approcher l’infiniment grand, l’homme pense pouvoir comprendre l’espace Mais il ne comprend pas qu’il est lui-même un infini qu’il ignore Notre connaissance est à l’image de notre situation entre ces deux infinis Blaise Pascal
L’infini des espaces L’homme veut, par sa raison, tout embrasser. Il observe les astres et se rend compte qu’il n’y a pas de fin à son entreprise. Dans la simple rêverie (réflexion) des espaces, la raison comprend son impuissance. Dieu, dans ce mouvement de notre pensée, affirme son empire sur notre raison. Nous saisissons les limites de notre entendement.
« Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature. Nulle idée n’en approche. Nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n’enfantons que des atomes, au prix de la réalité des choses. C’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Enfin, c’est le plus grand caractère sensible de la toute-puissance de Dieu, que notre imagination se perde dans cette pensée. »
L’homme est à soi-même un infini qu’il ignore Dans un étourdissement, l’homme porte ses regards vers le monde qui l’entoure et comprend qu’il n’est rien dans l’immensité des espaces. Il sait combien est vaine son entreprise de vouloir tout connaître.
« Que l’homme, étant revenu à soi, considère ce qu’il est au prix de ce qu’il est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que, de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix. Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ? »