Blaise Pascal VIIIème partie
La place de l’homme Plan L’homme a tendance à vouloir sortir hors de lui-même. Il est un être de passions et aime se perdre dans des fumées, des espérances vaines. Certains philosophes l’invitent à se retirer en lui-même La vraie situation du bonheur Blaise Pascal
L’homme cherche à sortir de lui-même. Cela dénote une certaine connaissance de l’homme en tant qu’être de passions. Mais cette idée nous paraît bien familière. On pense au Discours sur les passions de l’amour. Mais on peut aussi songer aux sciences elles-mêmes ou encore à la philosophie, qui proposent d’étudier le monde pour mieux y vivre. Tout ceci a souvent une même conséquence : nous éloigner de nous-mêmes.
« Nous sommes pleins de choses qui nous jettent au-dehors. Notre instinct nous fait sentir qu’il faut chercher notre bonheur hors de nous. Nos passions nous poussent au-dehors, quand même les objets ne s’offriraient pas pour les exciter. Les objets du dehors nous tentent d’eux-mêmes et nous appellent, quand même nous n’y pensons pas. » Pascal et le monde. le chevalier de Méré
Certains philosophes lui présentent qu’il est préférable de chercher en soi-même. Nous ne savons plus où chercher, quelle direction prendre. Vouloir connaître le monde, est-ce nécessairement se détacher de soi-même ? « Et ainsi les philosophes ont beau dire : « Retirez-vous en vous-mêmes, vous y trouverez votre bien », on ne les croit pas ; et ceux qui les croient sont les plus vides et les plus sots.
Les Stoïques disent : « Rentrez au-dedans de vous-mêmes, c’est là où vous trouverez votre repos. » et cela n’est pas vrai. Les autres disent : « Sortez au-dehors ; recherchez le bonheur en vous divertissant. » Et cela n’est pas vrai. »
La vraie situation du bonheur Pascal veut montrer que nous ne pouvons même pas déterminer ce qui peut représenter le bonheur, comment le rechercher. Toute l’organisation des Pensées est orientée dans ce sens : l’homme ne connaît ni son lieu, ni son état, ni même ses passions. Il ne se comprend pas lui-même. C’est seulement en Dieu qu’il peut mieux s’approcher de lui-même. « Le bonheur n’est ni hors de nous, ni en nous ; il est en Dieu, et hors et dans nous. »