thème I, 2. mutations politiques d’époque archaïque : législations et tyrannies

A. des problèmes de la terre aux RéFORMES DEs législateurs La période archaïque : une période de troubles et de tensions en Grèce. = la stasis, une crise politique et sociale. Les répondes politiques sont diverses (outre la colonisation) : - la mise par écrit de législations. - la tyrannie

A.1. Problèmes de la terre et inégalités économiques Le clivage principal oppose les aristocrates au « peuple » (le démos) Hésiode décrit dans les Travaux et les Jours le morcellement des terres en Béotie au VIIe s. et les inégalités entre petits et gros paysans L’accumulation des biens par une élite : Solon : « On ne connaît de limite humaine à la richesse, car ceux d’entre nous qui ont plus de possessions se hâtent de les redoubler. Qui aura jamais pleine satisfaction ? » (frgt 13) ; « Les chefs du peuple sont animés d’intentions mauvaises et mûrs pour souffrir grandement de leur arrogance sans frein, car ils ne savent restreindre leur avidité, ni festoyer avec décence sous les auspices de la paix » (frgt 4).

A.2. Fixation par écrit des lois aux VIIe et VIe s. Trois fragments de lois connus pour le VIIe s. : - la loi de Dréros sur la rotation de charges des cosmes (magistrats) - la loi athénienne de Dracon (620) sur le meurtre involontaire - la Rhétra spartiate, la première « constitution » de Sparte

Sparte : de la conquête de la Messénie à la Rhétra Les paysans messéniens deviennent dépendants : les hilotes. Des sources tardives attribuent à un législateur mythique, Lycurgue, la première constitution spartiate (la Rhétra au VIIe s.)

A.3. Athènes et les réformes de Solon

Les réformes de Solon, archonte en 594-593 tentent de résoudre les problèmes économiques et sociaux en s’opposant aux aristocraties traditionnelles : De petits paysans citoyens, les hectémores devaient verser une partie de leur récolte à de grands propriétaires ; les plus endettés pouvaient être réduits en esclavage (= esclaves pour dettes). Avec la révolte de ces petits paysans, Athènes connaît une stasis La « seisachteia » (« levée du fardeau ») de Solon abolit l’hectémorat et l’esclavage pour dettes.

Pas de nouveau partage des terres : les petits paysans citoyens ne sont donc pas satisfaits Solon se revendique de l’ eunomia = la bonne justice, équilibrée (le contraire de l’hubris)

la réforme des classes censitaires. La définition solonienne repose sur l’évaluation des revenus agricoles qui remplace la naissance comme critère principal pour l’accès aux magistratures : 4 classes censitaires : Les pentacosiomédimnes (+ 500 mesures de blé) Les hippeis (cavaliers, + de 300 mesures) Les zeugites (+ de 200) Les thètes (- de 200)

B. les tyrannies archaïques Le pouvoir de décision est entre les mains d’un petit nombre d’hommes = oligarchies À Athènes : 9 magistrats (dont 3 archontes) dirigent la cité avec un conseil d’Anciens, l’Aréopage. à Sparte, un conseil des Anciens dirigeant la cité : la Gérousia.

Le terme apparaît pour la première fois dans nos sources dans un poème d’Archiloque de Paros au VIIe s. Pas de connotation péjorative : c’est un monarque qui tire son pouvoir et sa légitimité d’une autre source que la succession dynastique. Exemples de tyrannie connues : la tyrannie des Kypsélides, la plus ancienne, à Corinthe (655-585 env.) ; celle de Théagénès à Mégare ; de Pisistrate à Athènes au 6e s  ou encore de Polycrate à Samos au 6e s.

B.1. Traits généraux caractéristiques des tyrannies archaïques Elles sont généralement de courte durée = un pouvoir personnel, et sans légitimité. Prise de pouvoir par un coup de force, souvent avec des mercenaires. Ex. à Corinthe, Cypsélos assassine en 657 le roi bacchiade. Diverses mesures sont prises contre les aristocrates Parallèlement, les tyrans se sont souvent appuyés sur le peuple : tyrans démagogues. Une politique de prestige (grands travaux, offrandes monumentales…) Ils conservent le cadre institutionnel antérieur mais dirigent seul

B.2. La tyrannie des Pisistratides à Athènes Pisistrate, un aristocrate célèbre pour sa victoire sur Mégare, prend le pouvoir, le perd et le reprend à 3 reprises entre 561 et 527. Après lui, ses fils Hippias et Hipparque demeurent au pouvoir jusqu’en 510 . Une période de prospérité pour l’Attique  : premières monnaies ; aménagements urbanistiques et constructions monumentales. Athéna devient la divinité poliade 

Céramique attique à figure noire Exaleiptron (v. 570-560) La figure rouge Amphore (v. 550-540) Amphore (v. 515) Cratère (v. 500-490)

Un mythe athénien : les tyrannoctones Les premiers mortels honorés d’une statue par la cité d’Athènes sur l’agora v. 480, Copie romaine de l’original en bronze