S’accueillir au cœur de l’interculturel ● Nous sommes différents, je ne suis pas comme lui, je ne pense pas comme … ● Et alors…? ● Le problème, c’est que.

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Transcription de la présentation:

S’accueillir au cœur de l’interculturel ● Nous sommes différents, je ne suis pas comme lui, je ne pense pas comme … ● Et alors…? ● Le problème, c’est que nous devons vivre ensemble, travailler ensemble, construire des projets ensemble… ● Et alors….? ● Le problème, c’est qu’il faut s’aimer, témoigner du même amour, être signes du Royaume, annoncer le même Evangile…. ● Et alors….? ● C’est un défi à relever ensemble Lisieux, le 5 janvier 2016

Le défi de l’inter-culturalité ● Introduction ● 1. De la pluri-culturalité à l’inter- culturalité ● 2. Comment vivre les différences, de manière positive ? ● 3. Un Evangile qui transcende les cultures et les « appropriations » ? ● 4. Inculturation ou inter- culturation ● 5. De Babel à Pentecôte ● Conclusion

Introduction : différences, méfiance = 1930 : construction d’un grand barrage sur le fleuve Niger, au Mali ● Rencontres interculturelles : travail, manière de se nourrir, de s’habiller, de parler, de parler de Dieu, des ancêtres, des morts… ce qui semble important. = 1960 : étudiants à Paris : français parlé en Afrique =/= français parlé en France ● Risque : communiquer peu ; peur de ne pas trouver la bonne oreille, attentive, indulgente… = : Concile Vatican II, des évêques de partout, contexte interculturel, quelle identité ? = Musée des Autres : quelles frontières entre « Nous » et les « Autres » ? = Le texte biblique : une multitude de contextes, de situations, de points de vue et d’auteurs… = Expérience de l’Université de Dauphine, à Paris, en lien avec l’ISTR (ICP) de Paris …

A l’heure de l’interculturalité ●.Etrangers dans un autre pays : quels risques ? Quelles chances ? = : arrivée en France, accueil, papiers, diverses manières de faire, d’être, de vivre sa foi, de résoudre les problèmes… ● …/ …/ … ● La rencontre interculturelle: échelles de valeurs, diverses religions, pratiques sociales, situations, logiques… ● Comment construire la rencontre « au croisement des cultures » ? ● Inter-culturalité : chemins d’ouverture à l’autre ? Pourquoi ? ● Problème de communication : comment s’intéresser à l’autre ? ● Problèmes anthropologiques, théologiques ?

I – De la pluri-culturalité à l’inter- culturalité… ● La culture, c’est quoi ? ● « culture » : savoirs, croyances, techniques, art, mœurs… (E. B. Tylor, Primitive Culture,) ● Le nécessaire pour accéder pleinement à l’humanité ; Cf. GS 53 ● Styles de vie divers et des valeurs différentes ● Progrès de tout le genre humain ● Vit-on les rencontres interculturelles sur fond de conflits ? ● Quels rapports à l’autre/aux autres? ● Quelles exigences ?

1. 1- Se rencontrer… pour quoi faire ? ● Question : « pourquoi s’intéresse-t-il à moi ? » Par amitié, amour, intérêt… faire un bout de chemin, méfiance… ● Je me sens malien, français, burkinabè, sénégalais, protestant, musulman, adepte des RTA, philosophe, anthropologue, historien… les frontières des « appartenances » sont mouvantes… Catholique, c’est tout ? ● La manière de voir les choses, de communiquer, d’interpréter… sont très différentes ● Communiquer: qui dit quoi à qui, comment et dans quel contexte ? « Qui parle à qui, et sous quel enjeu ? » …

1.2 - On ne dit pas ceci… On ne fait pas ainsi « ici », « chez nous »… ● On ne dit pas « je t’aime », « j’attends un bébé », « je t’annonce le décès d’untel »… Traditions, « savoir-faire », « savoir-dire », « savoir-vivre », « savoir-être », « sagesse »… ● « On ne parle pas en mangeant » ● On n’adresse pas n’importe quel proverbe à une personne plus âgée que soi… Pourquoi ? ● « Il faut me regarder quand tu me parles; regarde-moi dans les yeux… » ● Certaines questions sont interdites tant qu’une relation spéciale ne s’est pas établie... « De quoi te mêles-tu ? » ● Jeu de langage, ne pas perdre la face, privilégier la relation, l’harmonie, « la » vérité ?

2. – Comment vivre les différences de manière positive ? ● Difficile gestion des problèmes socioculturels /interculturels ● Une initiation commune pour résoudre des problèmes communs : vol, manque de respect des anciens, conflits, discordes, perte de valeurs… ● Comment vivre ensemble, sans partager les mêmes croyances, la même religion, la même conception de la vie…? ● Comment construire ensemble la même région, le même pays, la même communauté de vie, la même Eglise, la même communauté… ?

2.1- Difficile gestion des problèmes socioculturels/interculturels ● Le temps des uns et le temps des autres : temps linéaire, cyclique, basé sur des rapports, des relations, des liens ● La « bonne parole », comme la bonne nourriture, a une bonne odeur (Dogon du Mali) ● Paroles imagées, noms, proverbes : c’est ensemble que l’on précise le sens de ce qui est dit ; prendre soin de la parole… ● Un long chemin pour se comprendre : prendre le temps… la force de la palabre… mais Time is money ● Pourquoi le chef de mon village s’appelle- t-il « Y en a marre » ? Pourquoi mon cousin s’appelle-t-il « mauvais type » ?

2.2- « on ne peut pas ne pas communiquer » Une communication décentrée sur soi : ce que je veux dire ; ce que l’autre a compris… A partir du modèle “Speaking” de Dell H. Hymes : Setting (cadre, lieu, temps; cadre psychologique), Participants (destinateur, destinataire, présents), Ends (finalité, but, intention, résultat), Acts (actes, contenu du message, thème, forme), Key (tonalité, attitude sérieuse, plaisanterie, ton grave, pleurs, rire…), Instrumentalities (instruments, moyens de communication, canaux, codes), Norms (normes d’interaction, d’interprétation, tours de parole, interruptions, silence…), Genre (genre, type d’activité de langage, situation de communication en fonction des distinction de la communauté : conte, chant, devinette, lettre commerciale, genre bavardage à batons rompus, au cours d’un déjeuner familial avec beaucoup d’allusions personnelles) La gestion de la distance entre les interlocuteurs, des gestes, des paroles du “non-verbal”, des regards…

2.3 – Mots, regards, gestes… qui peuvent fâcher ● « Il est impoli de regarder dans les yeux d’une personne plus âgée que soi quand elle vous adresse la parole »… Où ? Pourquoi ? ● Il est impoli de couper la parole à plus âgé que soi ; on ne dit pas forcément qu’on n’est pas d’accord ; on le signifie de diverses manières… ● La personne qui parle et parole d’autrui ont quelque chose de sacré, de respectable... L’ailleurs fait signe ● Maintenir liens sociaux, alliances, relations au-delà des opinions, idées philosophiques, politiques et religieuses… Hypocrisies ? Franchise ? Vérité ? L’essentiel : vivre ensemble ?

3. – Un Evangile qui transcende les cultures et les « appropriations » ? ● Dialoguer avec l’autre est difficile ● Dialoguer avec les autres pour devenir plus humains ensemble ● Inter-culturalité, métissage, réciprocité… ● Inculturation : la foi au cœur de la culture; la culture critiquée par la foi, l’Evangile… ● « Culture chrétienne » ? Le chrétien : levain dans la culture ● « Evangile inculturé » : la foi chrétienne enrichie ? Le christianisme actualisé et enrichi ? ● Une foi chrétienne pour que des hommes d’ici et de partout en vivent…

3.1- Dire la vérité et/ou maintenir la communication C’est difficile de dialoguer… ● Laisser deviner semble être la « bonne manière » (intelligente, sage) de parler, le proverbe étant un cas dans cette « bonne manière » de dire les choses, dans certaines partie de l’Afrique. ● Prendre en compte le silence, les gestes, le regard, le temps que l’on prend pour dire les choses auxquelles on accorde une importance (annonce de décès, reproches…) ● L’ancien comme le sorcier peuvent avoir un regard dangereux; il faut éviter leur « œil » (regard) : attendre pour montrer le bébé à tous… (3/4 jours)

3.2 – “L’étranger a des gros yeux…” ● “L’étranger a de gros yeux, mais ils ne voient pas”… ● « J’ai suivi un chemin ; il s’est divisé en deux et j’ai suivi les deux » ; qui suis-je ? ● Quel plaisir pour les interlocuteurs ? ● Conflit des interprétations ● « Si le cadavre refuse une bande de tissu, c’est qu’il en a vu deux » ● La mixité peut être heureuse : « la parole n’est pas délicieuse dans une seule bouche » mais elle est exigeante…

3. 3. Un concept de culture : aspects visibles (la partie émergée de l’iceberg) et aspects cachés (la partie immergée de l’iceberg) ; Cf. CCFD-Terre solidaire : rencontre interculturelle = Les aspects visibles (perception immédiate) observables lors de la traversée d’une région, d’un pays (habitat, habillement, langue, musique, danses, jeux, art culinaire…) = Les aspects cachés (échappe à la perception immédiate), découverts, quand on vit dans un groupe et qu’on cherche à connaître l’origine des aspects visibles: vision du monde, séduction, résolution des conflits, rapports hommes/femmes, place de l’enfant, concepts, attitudes morales, cosmogonie, péché, rythme du travail, langage corporel, gestion des émotions, du temps, des relations, compétition/coopération, notion de ce qui est juste, prise de décision…

3.4. Questions superficielles et vitales Selon Jean Baubérot, il n’existe pas de "modèle français" unique de laïcité (loi de séparation des Églises et de l'État, 1905, et son inscription dans la Constitution de 1946 et 1958), mais des visions divergentes qui s’affrontent dans un rapport de forces toujours évolutif. Ainsi le contenu de la loi de 1905 a représenté un enjeu entre quatre conceptions différentes de la laïcité. Celles-ci ont subsisté en s’adaptant, alors que trois "nouvelles laïcités" sont apparues. Ces sept laïcités, l’auteur nous les décrit en les qualifiant de : laïcité antireligieuse, laïcité gallicane, laïcité séparatiste stricte, laïcité séparatiste inclusive, laïcité ouverte, laïcité identitaire et laïcité concordataire.

4- Inculturation ou inter-culturation ● Inter-culturation : un défi pour nos sociétés ● Evangile dans une culture, oui, mais dans des cultures changeantes / Inter-gentes (appartenir à plusieurs cultures)… ● Evangile adressé à des personnes partageant diverses cultures ● Ensemble, « Nous » et « Eux » (les Autres) nous formons la communauté, l’Eglise, le Corps du Christ, l’humanité ● Ensemble, nous travaillons à l’unité du genre humain…

Culture et cultures : incompréhension ● Le sens des autres, comme le sens de l’orientation ● Le sens, c’est la relation, le sens social ● Le sens social : 2 axes (appartenance, identité/ relation, altérité) ● Individu/ altérité : une double opposition : individu/collectivité ; même/ autre ● Opposition/complémentalité du même et de l’autre ● Pluralité de points de vue ● Significations, ambiguïté, protection de soi et du groupe; la peur de l’étranger, l’incompréhension… ● Qui est « humain », « homme », « femme » pour « nous », pour « eux » ?

Comprendre l’autre, se comprendre

Personnalité de chacun : ce que je suis aujourd’hui… comme un fruit ; cf. CCFD- Terre solidaire : La rencontre interculturelle Facteurs acquis : I nfluence du milieu : (religieux, professionnel, associatif, politique, familial, scolaire…) Histoire personnelle Culture, Histoire École-formation, Famille Facteurs innés : hérédité, sexe, constitution, tempérament Transmission de caractères normaux et pathologiques Aspects morphologiques qui caractérisent l’individu Assise physiologique… Fruit de cet arbre = ce que je suis aujourd’hui…

5- De Babel à Pentecôte ● Regard positif sur la diversité des langues, des religions, des cultures, des pratiques, des manières d’être, de penser, de vivre, de tisser des liens… ● Pentecôte : traduire la richesse multiforme du Mystère de Dieu, du mystère de l’Homme, du Monde… ● Pentecôte et non pas Babel : on ne retourne pas dans le passé… ● Polycentrisme culturel, pluralisme théologique, intercommunication ● L’Evangile, critère de jugement (crisis), de critique pour toutes les cultures, toutes les « valeurs »…, facteur de communion…

Regard positif sur la diversité ● Dans la déclaration Nostra aetate du 28 octobre 1965, et pour la première fois dans son histoire, l'Église catholique reconnaissait solennellement que les religions non chrétiennes « apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes »… ● L’Eglise exhortait ses fidèles à dialoguer et à collaborer avec toutes les religions « en reconnaissant, en préservant, en faisant progresser les valeurs spirituelles, morales et socioculturelles dont elles sont porteuses ».

Différences et quête d’unité : au départ ou à l’arrivée ? ● Et pour que cela ne reste pas lettre morte, deux décennies plus tard, le pape Jean-Paul II invitait tous les chefs religieux du monde à le rejoindre à Assise (27 octobre 1986) dans une commune démarche pour la paix. ● Benoit XVI a renouvelé l’expérience en octobre 2011 ● Le regard de l’autre ● Quand le regard de l’autre « éveille » et aide à être plus « humain », plus « fraternel »…

Pluralisme religieux : une chance à saisir ● Claude Geffré voit dans ces deux événements « un tournant herméneutique de la théologie », elle- même indissociable de l'histoire des hommes et de son devenir. ● Christianisme non sûr de lui-même ? ● Quelle signification ? Un pluralisme religieux accepté comme une donnée irréductible ? ● Pluralisme considéré comme un obstacle dont il faudrait, bon gré mal gré, prendre son parti…? ● C’est une chance à saisir. ● Passer de la condamnation aux essais de compréhension ● Passer de l’incompréhension à la recherche des « voies de salut », au discernement dans l’Esprit

Les « autres » ont des richesses propres ● Grandes traditions religieuses : ébauches inachevées dont le christianisme serait l'ultime et parfait accomplissement (J. Daniélou, H. de Lubac, K. Rahner, Y. Congar) ? ● Mieux : des référents essentiels qu'il faut accepter pour eux- mêmes, avec les richesses qui leur sont propres... ● L’autre est « autre »; il n’est pas « moi » avec du « plus » ou du « moins »… Quelle référence ?

Polycentrisme culturel, dialogue intra-religieux ● Car dans la diversité de ses réalisations historiques à travers les siècles, le christianisme n'a pas et ne saurait épuiser toutes les formes du religieux. ● Le christianisme a une singularité, laquelle ? ● Le christianisme peut apprendre beaucoup dans un dialogue intra- religieux qui apparaît aujourd'hui comme « l'horizon de toute réflexion théologique ». ● Que puis-je apprendre des autres pour devenir plus humain?...

L’Evangile, critère de jugement, facteur de communion ● Avec Michel de Certeau, G. Geffré reconnaît : « Selon la pédagogie même de Dieu dans l'histoire du salut, il y a (pour le christianisme) une fonction prophétique de l'étranger pour une meilleure intelligence de sa propre identité » (p. 56, 110). ● On a toujours besoin de l'autre et il faut faire la place à une « herméneutique de la différence » (p. 19, 110, 123). ● Au regard de la réalité ultime vers laquelle chacun chemine, que pouvons- nous espérer ensemble ? ● On a souvent besoin d’un « bon » étranger chez soi, pour se connaître…

La religion sans la culture ? ● L’Unesco : La culture est bien ce qui caractérise en propre chaque peuple, son « génie », mais l’art se voit accorder une sorte de primat comme « part la plus haute » de chaque culture, qui est aussi son aspect le plus aisément communicable… ● Culture et diversité culturelles : patrimoine commun de l’humanité ● Peut-on penser « sérieusement » la religion sans culture ? Non. ● Comment être un croyant ouvert, raisonnable, « tolérant », cultivé et « critique »?

Conclusion : De la critique à la recherche commune, source de communion ● Avec la mondialisation le dialogue interculturel s’impose, parfois dans la douleur, les affrontements  1. Soigner la manière de dire les choses  2. « Hors du dialogue point de salut »  3. Communication : sorties de soi et transformations réciproques  « Le cochon ne se fatigue pas de porter sa tête »… Les hommes ne peuvent pas se « fatiguer » d’être solidaires, fraternels, « humains », dans la vie, en ouvrant des chemins de dialogue, de paix, d’amour…  L’accueil de l’autre, de sa parole… a un prix

Mieux communiquer ● La culture : - manière de parler, de communiquer, de manger, de croire, d’accueillir, de vivre… - révélant des manières d’être ( déclaration du 2/11/2001) ● Gestions des différences : résistances, réticences, silences… enrichissement mutuel : donner et recevoir, participer…

Aller toujours plus loin dans les rencontres

Le Décalogue du dialogue (1992) – Jean-Claude Basset ● C’est moi le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait sortir de la sécurité et de la servitude des croyances et des pratiques religieuses ● 1. Tu ne m’opposeras pas d’autres dieux car il n y a qu’une réalité ultime pour donner un sens au monde et à ta vie. ● 2. Tu ne te feras aucune représentation du divin ; tu ne prendras pour dieu aucune image, aucun concept et tu ne reconnaîtras comme absolu rien de ce qui est dans le monde, car Dieu ne supporte aucune comparaison. ● 3. Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur ton Dieu, mais tu respecteras ce nom quel qu’il soit car il est accès à ma transcendance

Le Décalogue du dialogue (1992) – Jean-Claude Basset (suite-1) ● 4. Tu mettras un temps à part pour te rappeler le mystère du monde. Tu laisseras de côté tes préoccupations, tes activités et tes engagements pour être en communion avec la nature et l’humanité. ● 5. Honore ton père et ta mère dans la foi et respecte l’héritage qu’ils t’ont transmis; tu peux en tirer le sens et l’épanouissement de ta vie. ● 6. Tu ne porteras pas atteinte à la vie ni à la foi d’autrui par ta violence, ton mépris ou ton ignorance. ● 7. Tu ne céderas pas à la confusion ni aux amalgames en te créant une religion à ta convenance. ● 8. Tu ne mettras la main ni sur les personnes ni sur les biens et les valeurs des autres communautés.

Le Décalogue du dialogue (1992) – Jean-Claude Basset (suite et fin) ● 9. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain en dénigrant sa foi et ses pratiques. ● 10. Tu n’auras pas de visées sur la famille religieuse de ton prochain et tout et tout ce qui lui appartient. (Voir « Dire Dieu en dialogue », in Bulletin du Centre protestant d’études, 44 e année, 5/1992, pp. 2; ou AFOM et Klauspeter Blaser, Repères pour la mission chrétienne, Cerf/Labor et Fides, 2000, pp )

Le dialogue à la portée de tous… (ou presque) – Dennis Gira ● Cinq règles d’or pour construire un dialogue réel :  ne pas chercher chez les autres ce qui important pour nous ;  Reconnaître les limites des mots ;  Avoir un « principe organisateur » ;  Juger la tradition de l’autre par ses « sommets » et non par ses « sous- produits » ;  Deux choses peuvent être radicalement différentes sans être radicalement opposées… Sortez de vos« cadres habituels de pensée ! »

Au cœur du dialogue ● JMJ Madrid

Coexister… ou vivre et construire ensemble Selon Dennis Gira, o Les cinq « ennemis » qui bloquent le dialogue sont :  Le silence, la peur,  le savoir, l’orgueil  et le mépris o Les cinq « amis » du dialogue sont :  Le respect, l’amitié  L’humilité, la patience  et l’écoute.

Aller toujours plus loin… en dialoguant ● Diverses manières de dire les choses : « cartésienne » (classificatoire, ordonnatrice, abstraite), « logique » du « récit » (imagée, répétitive, métaphorique) ● Pour se construire, avec des repères culturels en rapport au temps (rythmes, horaires, prévision), à l’espace et au corps (relations, rites, naissance, maladie, mort…): signifier « l’humain » ● Pour entrer en relation avec autrui : relations homme-femme, rapport au collectif, aux générations, à l’autorité, à l’argent, à la vérité… préciser ensemble « ce qui est humain » et même « qui est humain »…

Organismes de développement, CCFD, ONG, volontaires, religieux, religieuses, coopérants, Fidei donum, jeunes, moins jeunes… tissent des liens à travers le monde…

Merci pour votre attention Pierre Diarra

Communiquer et aller toujours plus loin ● Questions pour aller plus loin : ● 1. Donnez deux aspects des cultures qui rendent difficile l’accueil de l’Evangile. ● 2. Quels sont les trois aspects de la culture qui vous semblent les plus importants à prendre en compte dans les rencontres interculturelles ? ● 3. Quelles sont les quatre attitudes à adopter pour s’ouvrir à l’autre et à sa culture ou ses cultures ? ● 4. Relevez deux convictions et une question pour le débat en grand groupe, pour aller plus loin.