Per una teoria delle istituzioni
L'importanza del Corso di Linguistica Generale non è stata compresa subito, ma è stato necessario l'avvento prima della glossematica di Hjelmslev e poi, soprattutto, della fonologia della Scuola di Praga - da cui deriva la corrente strutturalista degli anni '60-'70 - perché se ne riconoscesse l'importanza fondamentale, non solo per la linguistica, ma per le scienze dell'uomo in generale. Il Corso, in effetti, pone le basi di quel che si può definire la teoria delle istituzioni, di cui la lingua costituisce un caso privilegiato: privilegiato in se stesso, per il ruolo della lingua nella società, e privilegiato per lo studioso, perché la comunicazione rende la verifica possibile in alto grado.
Questa teoria delle istituzioni si articola essenzialmente in tre distinzioni: anzitutto quella tra i rapporti di opposizione e i rapporti di significazione, dalla quale scaturisce la nozione di valore; poi quella tra l'istituzione stessa, astratta per definizione (la langue), e la sua realizzazione nel comportamento concreto degli uomini (la parole); infine la distinzione tra il modo in cui l'istituzione funziona in un momento dato (sincronia) e il modo in cui essa evolve nel corso del tempo (diacronia).
Le scienze dell'uomo, che forse, in definitiva, non sono altro che scienze delle istituzioni dell'uomo, sono ancora ben lontane dall'aver tratto dal pensiero di Saussure tutto ciò che esso è in grado di offrir loro. L. J. Prieto 1990
Quelques illuminés ont dit : « le langage est une chose tout à fait extra-humaine, et en soi organisée, comme serait une végétation parasite répandue à la surface de notre espèce ». D'autres : le langage est une chose humaine, mais à la façon d'une fonction naturelle. Whitney a dit : le langage est une institution humaine. Cela a changé l'axe de la linguistique. La suite dira, croyons-nous: c'est une institution humaine, mais de telle nature que toutes les autres institutions humaines, sauf celle de l'écriture, ne peuvent que nous tromper sur sa véritable essence, si nous nous fions par malheur à leur analogie.
Les autres institutions, en effet, sont toutes fondées (à des degrés divers) sur les rapports NATURELS des choses, sur une convenance entre [ ] comme principe final. Par exemple, le droit d'une nation, ou le système politique, ou même la mode de son costume, même la capricieuse mode qui fixe notre costume, qui ne peut pas s'écarter un instant de la donnée des [proportions] du corps humain. Il en résulte que tous les changements, toutes les innovations... continuent de dépendre du premier principe agissant dans cette même sphère, qui n'est situé nulle part ailleurs qu'au fond de lâme humaine.
Mais le langage et l'écriture ne sont PAS FONDÉS sur un rapport naturel des choses. Il n'y a aucun rapport à aucun moment entre un certain son sifflant et la forme de la lettre S, et de même il n'est pas plus difficile au mot cow qu'au mot vacca de désigner une vache. C'est ce que Whitney ne s'est jamais lassé de répéter pour mieux faire sentir que le langage est une institution pure. Seulement cela prouve beaucoup plus, à savoir que le langage est une institution sans analogue (si l'on y joint l'écriture) et qu'il serait vraiment présomptueux de croire que l'histoire du langage doive ressembler même de loin, après cela, à celle d'une autre institution, ni qu'il ne mette pas en jeu (à chaque moment) des forces psychologiques semblables pour être pratiqué.
Linstitution du mariage selon la forme monogame est probablement plus raisonnable que selon la forme polygame. Cela peut philosophiquement se discuter. Mais l'institution d'un signe quelconque, par exemple cr ou s pour désigner le son s, ou bien de cow ou de vacca pour désigner l'idée de vache est fondée sur l'irraison même; c'est-à-dire qu'il n'y a ici aucune raison fondée sur la nature des choses et leur convenance qui intervienne à aucun moment soit pour maintenir soit pour supprimer une [ ] Saussure, novembre 1894
Cours de Linguistique Générale Nous venons de voir que la langue est une institution sociale ; mais elle se distingue par plusieurs traits des autres institutions politiques, juridiques, etc. Pour comprendre sa nature speciale, il faut faire intervenir un nouvel ordre de faits.
Ne peut-on pas modifier d'un moment à I'autre des lois existantes et heritées? Cette objection nous amène a placer Ia langue dans son cadre social et à poser la question comme on Ia poserait pour les autres institutions sociales. Celles-ci, comment se transmettent-elles ? Voila Ia question plus générale qui enveloppe celle de l'immutabilité. Il faut dabord apprécier Ie plus ou. moins de liberté dont jouissent les autres institutions ; on verra que pour chacune d'elles il y a une balance différente entre la tradition imposée et l'action libre de Ia société.
la langue, au contraire, chacun y participe à tout instant, et c'est pourquoi elle subit sans cesse l'influence de tous. Ce fait capital suffit à montrer l'impossibilité d'une révolution. La langue est de toutes les institutions sociales celle qui offre Ie moins de prise aux initiatives.
Non seulement Ies deux domaines reliés par Ie fait linguistique sont confus et amorphes, mais Ie choix qui appelle telle tranche acoustique pour telle idee est parfaitement arbitraire. Si ce nétait pas Ie cas, la notion de valeur perdrait quelque chose de son caractère, puisquelle contiendrait un element impose du dehor. Mais en fait les valeurs restent entièrement relatives, parce que le lien de l'idée et du son est radicalement arbitraire.
A son tour, l'arbitraire du signe nous fait mieux comprendre pourquoi Ie fait social peut seuI créer un systeme linguistique. La collectivité est necessaire pour établir des valeurs dont l'unique raison dêtre est dans l'usage et Ie consentement general; l'individu à lui seul est incapable d'en fixer aucune.
Carattere formale delle tre distinzioni tra i rapporti di opposizione e i rapporti di significazione, dalla quale scaturisce la nozione di valore; tra l'istituzione stessa, astratta per definizione (la langue), e la sua realizzazione nel comportamento concreto degli uomini (la parole); tra il modo in cui l'istituzione funziona in un momento dato (sincronia) e il modo in cui essa evolve nel corso del tempo (diacronia).
Larbitrarietà non è definitoria di una istituzione ma nemmeno il modo in cui un soggetto si individua nella pluralità, nella massa, e neppure la sua variabilità, lo spazio in cui i soggetti riconoscono (anche poco consciamente) di partecipare alla stessa istituzione.