Les vulnérabilités des enfants : un concept pour l’action Sandrine Dekens Orphelins Sida International
Difficultés de nomination Enfants vulnérables : « Orphelins du sida », « orphelins de guerre », « enfants des rues », etc. Modes de catégorisation proposés Difficultés à penser un phénomène vaste et uniforme Obstacles dans la mise en œuvre d’actions de terrain Chevauchement de catégories Ne plus faire appel à la catégorisation mais développer le concept de vulnérabilité
Risques socioéconomiques : logique de survie, faim, déscolarisation, conflits armés, drogue, prostitution... Risques sanitaires : VIH et autres IST, grossesse précoces et non désirées, maladies infectieuses, rougeoles, carences alimentaires et vitaminiques... Risques psychologiques : carences affectives, deuils multiples, maladie du parent, absence d’adulte de référence, violences sexuelles, discrimination... Des catégories de risque : qui varient et présentent des constantes selon le contexte socioculturel, économique et politique et doivent faire l’objet d’études précises
La vulnérabilité est produite par une situation sociale et résulte d’un processus qui s’inscrit dans la durée (un parent vivant, plus ou moins malade, orphelin double) et dans l’intensité (enfant vivant avec ou sans fratrie, avec un grand-parent, dans une famille de voisins, dans la rue...) de l’exposition aux risques (risques mettant la vie en péril, exposant à une forte dégradation des conditions de vie, ayant un impact immédiat ou à long terme). VulnérabilitéS ou vulnérabilité globale
Pour réduire la vulnérabilité, il faut simultanément agir sur 3 niveaux : Mesurer les risques d’exposition afin d’évaluer les différents types de vulnérabilité de l’enfant Renforcer la capacité de l’enfant en lui donnant les ressources nécessaires (appui direct ou indirect) Réduire la potentialité du risque c’est-à-dire ses éventuelles conséquences, en prenant en compte les forces et faiblesses du contexte local (dimension macro-sociale)
Concevoir une échelle de mesure de la vulnérabilité incluant les effets de contexte pour permettre une prise en charge globale des enfants
Médicale et sanitaire (VM) : risques sanitaires et médicaux (enfants séropositifs, handicapé moteur, autres pathologie...) Socioéconomique (VS) (dont la malnutrition) : prend en compte la famille et le contexte de vie de l’enfant Psychologique (VP) : le vécu spécifique de chaque enfant (catégorie de risque) influencera la prise en charge 3 types de vulnérabilité : haut (V3) moyen (V2) bas (V1) 3 degrés d’exposition :
Vulnérabilité Médicale et sanitaire Socio- économique Psychologique ForteVM3VS3VP3 MoyenneVM2VS2VP2 FaibleVM1VS1VP1 Exemples (Congo) : Un orphelin ayant perdu ses 2 parents, infecté lui- même par le VIH, et vivant dans la rue doit être classé en grande vulnérabilité dans tous les domaines (VP3 + VM3 + VS3). Une fille déscolarisée, vivant avec une mère seule, en bonne santé et vendant au jour le jour du bois de chauffe sera classée à différents niveaux dans les 3 domaines (VS2 + VM1 + VP2)
AVANTAGES DE L’ECHELLE : Elle est transversale à toutes les catégorisations, et met en évidence les points de convergences et les différences de besoins entre les enfants. Elle permet de différentier les types d’aides apportées et de rationaliser les coûts des interventions. Elle est basée sur un recueil de données initiales avant l’intervention, facilitant l’évaluation de l’impact du projet.