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Les variétés linguistiques
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Toute réflexion sur la variation et les variétés linguistiques repose sur l’idée que la communauté linguistique est hétérogène et elle présente des différenciations dans l’usage linguistique. L’homogénéité semble laisser entendre qu’une langue est un tout monolithique, une langue uniforme. Mais il est connu qu’il y a d’énormes différences linguistiques parmi ceux que nous considérons parfois comme des locuteurs qui font partie d’une communauté linguistique.
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Une langue varie partiellement selon trois facteurs qui sont l’espace, le temps et les registres.
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Toute langue tend à se différencier lorsqu’elle est parlée sur une vaste étendue. Cette variation dite aussi variation diatopique (dans l’espace) est le plus souvent à l’origine de l’apparition des dialectes. De ce fait, elle permet une variation sur les plans : phonétique, lexical, morphologique et stylistique.
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Par ailleurs, il semble nécessaire de montrer qu’une langue peut avoir des sous-ensembles des « traits » caractérisant des variétés qui sont dans la plupart des cas en corrélation régulière avec certaines grandes catégories contextuelles ou situationnelles. Une variété de langue est un sous-ensemble de traits formels et/ou substantiels qui correspondent à un type particulier des traits socioculturels.
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Les variétés de langue sont aussi réparties en deux classes principales : celles qui sont plus ou moins permanentes et celles qui sont occasionnelles car elles changent selon la situation immédiate de la communication. I- Les variétés permanentes englobent les dialectes et les idiolectes : a- L’idiolecte : variété liée à l’identité personnelle du locuteur. b- Le dialecte : variété de la langue liée à l’origine du locuteur ou à son intégration dans un cadre géographique, temporel ou social.
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II- Les variétés dépendantes de la situation immédiate de la communication comprennent les registres, les niveaux de la langue et le mode de manifestation. a- Le registre : variété d’une langue liée au rôle social plus général que joue le locuteur au moment de la communication ex. registre scientifique, technique, religieux, administratif…) b- Les niveaux de langue : variété liées au nombre et à la nature des destinataires et à la relation du locuteur avec les destinataires (niveau soutenu, familier, etc.)
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Qu’est-ce que donc un dialecte ?
Il semble que la notion de dialecte a des connotations assez différentes dans la théorie linguistique, les connotations sont différentes, des acceptions courantes. Dans son acception populaire un dialecte, c’est une sous-variété non normalisée, non reconnue par ses formes. Un dialecte est aussi considéré comme « une dérivation ou même bien souvent une déformation de la norme reconnue. Sur le plan historique ce point de vue est inexact, car la grande majorité des prétendus dialectes ne présente que le développement régulier et différencié des formes de langues antérieures à la langue officielle. » (Sapir,1967, p.66)
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A partir de là on peut dire que la langue est fondée sur un dialecte qui a eu le mérite d’acquérir la prééminence sur le plan culturel. Au départ ce dialecte qui a atteint le statut de la langue s’est développé aux dépens des autres dialectes dotés à l’origine du même prestige. L’évolution d’une langue s’accompagne le plus souvent de nombreuses particularités de variation, leur présence donne à chaque région son originalité linguistique.
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D’autres cas de figures :
Outre les cas de variétés que nous avons cités, il y a d’autres qui naissent des contacts des langues, ou comme conséquences d’un plurilinguisme, sans oublier pour autant celles qui naissent pour répondre à des besoins communicatifs, permettant l’intercompréhension. C’est le cas des créoles, des sabirs et des pidgins, qui sont le plus souvent considérés comme des langues contaminées, des langues mixtes, des langues mélangées. Les pidgins et les sabirs ne se développent que dans des situations de contact des langues, et ils sont caractérisés par l’instabilité et l’hétérogénéité et ils sont sujet à des changements rapides, leur lexique, leur phonétique et leur grammaire proviennent de sources différentes.
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Les créoles On désigne par créoles les idiomes « parlés par les descendants d’esclaves amenés d’Afrique au nouveau monde et dans les îles de l’océan indien » (Martinet, ELG, p.158). Les créoles se sont formés aux XVIe et XVIIe siècles, par suite de la traite des esclaves noirs par les puissances coloniales de l'époque (particulièrement la Grande-Bretagne, la France, le Portugal, l'Espagne et les Pays-Bas). Aussi trouve-t-on surtout des créoles à base anglaise, française, portugaise, espagnole et néerlandaise.
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Le créole est un phénomène linguistique d’importance considérable
Le créole est un phénomène linguistique d’importance considérable. Un créole se forme au contact des langues pour en former une nouvelle. Tout créole est essentiellement le résultat du mixage de langues différentes. La population créolophone à base française est estimée à près de 10 millions de locuteurs, dont 7 millions en Haïti, à l'île Maurice, à La Réunion, à la Martinique, etc.
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Les pidgins Un pidgin correspondrait à un système linguistique doté de structures rudimentaires (lexique réduit, structures grammaticales élémentaires) et de fonctions sociales limitées. Le pidgin n'est la langue maternelle d'aucun des locuteurs qui l'utilisent. Le pidgin est le résultat d’un contact de l’Anglais avec diverses langues d’Extrême Orient (Chinois notamment). Il permet l’intercompréhension entres les communautés parlant des langues différentes. Son vocabulaire renvoie à plusieurs activités, il est composé de vocabulaire anglais et de base grammaticale chinoise.
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Les sabirs Un sabir est une langue de relation utilisée entre des locuteurs parlant des langues maternelles différentes mais placés devant la nécessité de communiquer, d'où l'emploi spécialisé de cette langue dans un domaine donné. On parle également de langue véhiculaire. Les sabirs sont des langues composites. Elles sont également utilisées dans les transactions commerciales permettant une sorte d’intercompréhension entre les commerçants parlant des langues différentes. Les structures grammaticales sont mal faites et leur lexique est pauvre. Le type de sabir le plus connu est la lingua franca, parlée autrefois dans les ports de Méditerranée. Le pataouète PATAOUÈTE Parler des Français d'Algérie, à l'époque où celle-ci était française, comportant beaucoup d'emprunts à l'arabe, à l'espagnol et à l'italien. Le zdimoh (parler de la ville de Tizi Ouzou): Le parler zdimu est la langue maternelle de nombreux locuteurs dans la ville de Tizi Ouzou. Il est nommé par certains sociolinguistes arabe tizi-ouzien. Lebdjaouiya (parler de la ville de Béjaia) Le même procédé est utilisé pour désigner les parlers de la ville de Béjaia : qat-li (elle m’a dit), qat-li ou qat-lek (elle m’a dit et elle te dit : cette expression arabe est utilisée avec un accent kabyle. L’accent arabe rappelle ici la déformation du kabyle
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Références bibliographiques
Bourdieu P. , 1979, La distinction critique sociale du jugement, Paris, Ed. Minuit. Garmadi J. , 1981, La sociolinguistique, Paris, PUF. Martinet A. , 1970, Eléments de linguistique générale, Paris, Ed. Armand Collection. Sapir E. , 1967, Langage, Paris, Payot. Sapir E. , 1968, Linguistique, Paris, Minuit.
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