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Présentation Chapitre de seconde
Comment les économistes, les sociologues et les politistes raisonnent-ils et travaillent-ils? Margaux Osenda
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Le préambule du programme de seconde
« Dans cette perspective, les élèves sont initiés aux principales étapes d’une démarche scientifique en sciences sociales : formulation d’hypothèses, réalisation d’enquêtes ou construction de modèles, confrontation aux faits, conclusion. Ils sont familiarisés avec une démarche articulant modélisation et investigations empiriques et permettant de porter un regard rigoureux sur le monde économique et social. Ils ne confondent pas la construction de modèles avec une idéalisation normative. Ils sont sensibilisés aux spécificités disciplinaires de l’économie, de la sociologie et de la science politique »
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« Les objectifs d’apprentissage du programme »
Comprendre : - qu’une des questions de base de l’économie est : « Qu’est-ce qu’une allocation efficace des ressources rares ? » - que celles de la sociologie sont « Comment fait-on société ? Comment explique-t-on les comportements sociaux ? » - et que celle de la science politique est: « Comment se conquiert et s’exerce le pouvoir politique ? » Comprendre que ces disciplines réalisent des enquêtes et utilisent des données et des modèles (représentations simplifiées de la réalité) A partir d’exemples comprendre la distinction entre causalité et corrélation et savoir mettre en évidence un lien de causalité.
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M. Verret « Le temps des études » (1975)
La transposition didactique De la transformation d’un objet à enseigner en un objet d’enseignement « Toute pratique d’enseignement d’un objet présuppose en effet la transformation préalable de son objet en objet d’enseignement » M. Verret « Le temps des études » (1975) Objet de savoir Objet à enseigner Objet d’enseignement
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Une proposition de séquence
Les objectifs de la séquence de cours : Définir les concepts suivants : Science économique, science politique, sociologie, démarche scientifique, allocation des ressources, rareté, jugement de fait, jugement de valeur, concept, prénotions, pouvoir politique, notion, réseau social Distinguer la science économique, la science politique et la sociologie Distinguer jugement de fait et jugement de valeur Distinguer langage courant et langage scientifique Distinguer concept et notion Distinguer pouvoir et pouvoir politique Enoncer les principales étapes de la démarche scientifique
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Une proposition de séquence
Comment créer les conditions de l’apprentissage ? « Le rôle du maître est plutôt d’amener les élèves à assumer intellectuellement un problème qui, au départ, leur est extérieur afin qu’ils prennent en charge les moyens conceptuels de sa résolution ». Astolfi, Darot, Ginsburger-Vogel et Toussaint « Mots-clés de la didactique des sciences » « Le problème didactique n’est pas d’expliquer aux élèves quelque chose qu’ils ignorent pour vérifier ensuite s’ils l’ont appris et compris. C’est d’identifier périodiquement où en est la classe par rapport à des objectifs majeurs sur lesquels elle progresse de façon non linéaire, et c’est en même temps caractériser les obstacles qui ont pu être surmontés ». J.P Astolfi « La saveur des savoirs, Disciplines et plaisir d’apprendre » (2017)
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Une proposition de séquence
Comment créer les conditions de l’apprentissage ? Pour montrer aux élèves les enjeux des savoirs et saisir leurs représentations sociales, on peut partir d’une « situation problème » ou d’un « objectif- obstacle ». Dans cette perspective, on soumet aux élèves un problème intellectuellement exigeant, qu’ils ont les moyens de comprendre et par la suite on construit un dispositif pédagogique permettant aux élèves de résoudre le problème posé et donc de franchir les « obstacles ». « L’idée d’objectif-obstacle vise à estimer le franchissement possible d’un obstacle, à un moment donné du cursus scolaire. Elle tente de caractériser le progrès intellectuel qui correspond à ce franchissement, en définissant un objectif atteignable. » J.P Astolfi « La saveur des savoirs, Disciplines et plaisir d’apprendre » (2017)
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Une proposition de séquence
Exemples de situations-problèmes du cours : Quel est l’objectif d’un chercheur comme par exemple un physicien, d’un géographe, d’un chercheur en médecine ? Comment les chercheurs procèdent-ils pour atteindre leur objectif ? Qu’est-ce qui distingue le discours d’un chercheur en médecine sur la question des risques pour la santé du tabagisme d’une personne qui n’est pas chercheur en médecine ? Qu’est-ce qui distingue la « géographie » de « l’histoire » ? Les géographes ont-ils un objet d’étude particulier et différent des historiens ? Le géographe peut-il étudier un thème étudié par l’historien ?
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Une proposition de séquence
La résolution des problèmes Plan du cours : 1) La démarche scientifique Document 1: « Les règles de la méthode scientifique » : premier élément de définition Document 2: « Les règles de la méthode scientifique » : second élément de définition 2) Le regard des économistes, des sociologues et des politistes sur le monde Document 3: « La sociologie, la science économique et la science politique : éléments de définition »
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Une proposition de séquence
La résolution du problème Le choix des documents Les documents choisis, quelle que soit leur nature (texte, vidéo, graphique, tableau…) doivent: Etre un élément de réponse au(x) problème(s) soumis aux élèves Correspondre à un ou plusieurs objectifs déterminés par l’enseignant. Etre accessible aux élèves, c’est-à-dire qu’il faut veiller à ce que le vocabulaire de sens courant soit connu des élèves ou le définir si ce n’est pas le cas. Les concepts présents dans le document doivent faire l’objet d’un apprentissage.
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Une proposition de séquence
La résolution du problème Pourquoi le document 1 ? Quels sont les objectifs auxquels il permet de répondre ? Définir : Concept, prénotion, jugement de fait, jugement de valeur, démarche scientifique (concernant ce concept, il s’agit d’un début de définition), notion, réseau social Distinguer jugement de fait et jugement de valeur Distinguer langage courant et langage scientifique Distinguer concept et notion
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Une proposition de séquence
Pourquoi insister sur la distinction entre le langage courant et le langage scientifique ? Pourquoi refuser de faire le choix d’adopter des « mots ordinaires » dans le cadre de l’apprentissage des élèves ? « A noter : il faut donc distinguer le langage employé par les chercheurs qu’on appelle « langage scientifique » du langage de la vie quotidienne » (extrait de ma séquence) 1) D’un point de vue épistémologique Dans le cadre de l’objectivation, les chercheurs sont amenés à conceptualiser la réalité. « Il (le sociologue) ne peut se contenter d’utiliser naïvement la langue de tous les jours car celle-ci exprime tout à la fois les valeurs, les croyances, les habitudes, les idées des hommes vivant en société. Cette langue constitue par là même, une barrière à la connaissance scientifique. » S. Paugam, « L’enquête sociologique » 2) Du point de vue des chercheurs en science de l’éducation : éviter les malentendus des apprentissages et permettre le passage au langage second. « Les enseignants sont ainsi également enclins à penser que parler au plus près de la langue des élèves, non seulement introduit une atmosphère moins formelle, moins formaliste, et plus propice au travail, mais permet aussi une meilleure compréhension. Pourtant, l’utilisation des mots « ordinaires » comme « côté » quand il se substitue à « arête » en mathématiques produit de l’ambiguïté si ce n’est de l’incompréhension. » E. Bautier et P. Rayou « Les inégalités d’apprentissage, Programmes, pratiques et malentendus scolaires »
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Une proposition de séquence
La résolution du problème Pourquoi le document 2 ? Quels sont les objectifs auxquels il permet de répondre ? Compléter la définition du concept de démarche scientifique. Pourquoi le document 3 ? Définir : Science économique, science politique, sociologie, allocation des ressources, rareté, pouvoir politique Distinguer la science économique, la science politique et la sociologie Distinguer pouvoir et pouvoir politique
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Une proposition de séquence
La résolution du problème Le choix des questions posées Les questions formulées doivent permettre aux élèves d’atteindre les objectifs fixés. Dans cette perspective, elle doivent être « ni trop facile », « ni trop difficile ». Autrement dit, elles doivent se situer dans ce que Lev Vygotsky appelle la « Zone proximale de développement ». « (…) les apprentissages sont particulièrement efficace dans les situations intermédiaires, ni trop facile, ni trop difficile. Trop faciles, les situations provoquent l’ennui, trop difficiles elles découragent. Mais entre les deux, se place cette fameuse zone proximale, particulièrement stimulante parce que génératrice de défi… tout en restant accessibles. » (Astolfi) Cela suppose donc un cadrage adéquat de l’activité cognitive des élèves. Ce cadrage doit permettre une progressivité dans les apprentissages.
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Une proposition de séquence
L’institutionnalisation des savoirs « Rappeler sans cesse aux élèves que l’important n’est pas l’accomplissement de la tâche, la note (…), mais bien tel ou tel savoir, telle ou telle compétence qu’ils ont acquis par l’intermédiaire de diverses activités. (…) il peut être prudent d’amener les élèves à repérer et à nommer pour chaque activité scolaire « ce que j’ai fait », « ce que j’ai appris », « ce que je peux réutiliser et dans quelle situation » (contextualisation, décontextualisation, recontextualisation). (…) cela oblige à nommer ce quelque chose (savoir en jeu) et à envisager de l’utiliser dans une nouvelle situation. La répétition systématique et rigoureuse de ce questionnement constitue des balises solides qui contribuent à ramener l’élève au texte de savoir. » « Repérer que certains élèves sont restés attachés à l’activité sans pouvoir nommer le savoir en jeu permet de voir qu’ils sont dans le malentendu socio-cognitif. » S. Kahn « Pédagogie différenciée » (2014)
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Une proposition de séquence
L’institutionnalisation des savoirs Pourquoi est-ce indispensable d’institutionnaliser les savoirs qui ont été enseignés ? L’institutionnalisation contribue à l’appropriation par les élèves des savoirs qui leur ont été enseignés en les rendant visibles (au sens de B. Bernstein). Autrement dit, elle doit permettre aux élèves d’identifier le savoir en jeu et (ses enjeux) ce qui permet d’éviter les malentendus des apprentissages, c’est-à-dire d’éviter que l’élève ne travaillent « à côté » des objectifs visés par l’enseignant. « Sans cette conscience du savoir à construire qu’il faut garder en tête dans chacune des activités (…) , le risque est grand pour l’élève non initié à ces « évidences » scolaires, comme nos observations de classes le montrent, de passer à côté de ce qui fait l’essentiel de la leçon et qui sera évalué » S. Bonnéry « Support pédagogique et inégalités scolaires » Comment institutionnaliser les savoirs ? En faisant systématiquement noter aux élèves le savoir appris et à maîtriser ce qui suppose de rendre visible les objectifs à atteindre.
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Pourquoi est-ce légitime d’enseigner cela ?
La référence aux savoirs savants « La science naît dans les problèmes et finit dans les problèmes » K. Popper
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La démarche scientifique Le respect des « règles de la méthode scientifique »
La construction de l’objet d’étude : Le processus d’objectivation « Rien ne va de soi, rien n’est donné, tout est construit » G.Bachelard « La philosophie du non » (1940) « La science se construit contre l’évidence, contre les illusions des connaissances immédiates » G. Bachelard « Le nouvel esprit scientifique » (1934) Dans le cadre de son travail le chercheur doit faire preuve de vigilance épistémologique. Il doit donc faire abstraction de ses prénotions pour « expliquer le social par le social ». Autrement dit, il doit appliquer la guillotine de Hume en distinguant les jugements de fait (ce qui est) des jugements de valeurs (ce qui devrait être). « On ne peut déduire ce qui doit être de ce qui est » D. Hume « Traité de la nature humaine » (1739)
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La démarche scientifique Le respect des « règles de la méthode scientifique »
Dans le cadre du processus d’objectivation, le chercheur doit également construire des concepts pour comprendre et expliquer la réalité. « Pour développer le nouveau cours de la connaissance que chaque discipline établit, elle ne peut pas continuer à utiliser la langue quotidienne. Nos mots de tous les jours sont trop chargés, trop fluctuants. Surtout ils sont porteurs de représentations et d’interprétations avec lesquels il s’agit précisément de rompre. C’est pourquoi la création d’une langue de spécialité est la condition indispensable à la vie d’une communauté scientifique ». J.P Astolfi « La saveur des savoirs, discipline et plaisir d’apprendre » (2017) La conceptualisation de la réalité sociale est indispensable à la construction de modèles qui sont au cœur de l’activité scientifique.
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La démarche scientifique Le respect des « règles de la méthode scientifique »
La modélisation: au cœur de l’activité scientifique « A quoi servent les modèles ? » (chapitre 1) « Mais que sont les modèles économiques ? Le meilleur moyen de les comprendre consiste à se les représenter comme des simplifications destinées à mettre en évidence la manière dont fonctionnement certains mécanismes en les isolant d’autres effets prêtant à confusion. Un modèle se concentre sur des causes particulières et cherche à mettre en évidence comment elles produisent leurs effets à travers le système. Un modélisateur construit un monde artificiel révélant certains types de connexions entre les parties du tout- des connexions qu’il pourrait être difficile de discerner si l’on observait le monde réel dans toute la confusion de sa complexité.» D. Rodrik « Peut-on faire confiance aux économistes ? Réussites et échecs de la science économique» (2017)
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La simplicité est-elle un obstacle à la pertinence ?
La démarche scientifique Le respect des « règles de la méthode scientifique » La modélisation: au cœur de l’activité scientifique La simplicité est-elle un obstacle à la pertinence ? « En vérité, des modèles simples tels qu’en construisent les économistes sont absolument essentiels pour comprendre les fonctionnements de la société. Leur simplicité, leur formalisme et leur ignorance de certains aspects du monde réel sont précisément ce qui les rend précieux. Ce sont des qualités et non des défauts. Un modèle est utile en ce qu’il saisit une facette de la réalité. » « Les modèles sont pertinents et nous apprennent des choses sur le monde parce qu’ils sont simples. La pertinence n’exige pas la complexité et la complexité peut constituer un obstacles à la pertinence. (…) Les modèles ne sont jamais vrais mais il y a de la vérité en eux. On ne peut comprendre le monde qu’en le simplifiant. » D. Rodrik « Peut-on faire confiance aux économistes ? Réussites et échecs de la science économique» (2017)
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La démarche scientifique Le respect des « règles de la méthode scientifique »
La modélisation: au cœur de l’activité scientifique Les modèles sont toujours contextualisés et dépendent des problématiques auxquelles les chercheurs souhaitent répondre. « Des contextes différents- marchés, conjonctures sociales, pays, époques, etc différents- exigent des modèles différents. » D. Rodrik « Peut-on faire confiance aux économistes ? Réussites et échecs de la science économique» (2017)
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La démarche scientifique Le respect des « règles de la méthode scientifique »
La construction des modèles:
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