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Publié parCatherine St-Arnaud Modifié depuis plus de 5 années
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CONFERENCE Thème: L’ARGUMENTATION ET L’ARGUMENTATIVITE
UNIVERSITE DE BIALYSTOCK (POLOGNE) L’ARGUMENTATION ET L’ARGUMENTATIVITE Jean-Marie Andoh Gbakré Université Peleforo Gon Coulibaly Jean-Marie Andoh Gbakré Université Peleforo Gon Coulibaly Jean-Marie Andoh Gbakré Université Peleforo Gon Coulibaly Conférence présentée par :
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INTRODUCTION Une approche du fonctionnement interactif qui les instruit fait place à l’étude de quelques procédés argumentatifs. Dans des échanges entre locuteur et interlocuteur, différents moyens permettent à chacun d’amener et soutenir son opinion. Comment fonctionne ces deux notions ? Si l’argumentation porte l’intention de dire en vue de transformer un état, l’argumentativité est la manière de dire, les moyens pour dire afin d’aboutir au résultat souhaité. Au final, la réflexion montre en quoi l’argumentativité est une visée de l’argumentation. Il y a d’une part l’intention à faire admettre à l’autre la valeur des idées, et d’autre part, l’ensemble des outils dont le sujet dispose pour atteindre ce but. En quoi l’argumentativité est-elle une visée de l’argumentation ?
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1 De l’interactivité des deux notions
Le raisonnement argumentatif ne se fait pas en dehors des réalités sociales. L’argumentation construit un système logique qui met en scène des relations successives de données connues. Le système argumentatif dans son ensemble répond par ailleurs à une ‘’théâtralité’’ selon l’expression de G. Vignaux. L’argumentation recherche un accord entre les partenaires à l’échange à partir d’un principe de coopération. L’interactivité des notions d’argumentation et d’argumentativité relève d’un rapport consubstantiel. Argumenter selon J.B. Grize, c’est « chercher, par le discours à amener un auditeur ou un auditoire donné à une certaine action. Il s’en suit qu’une argumentation est toujours construite pour quelqu’un, au contraire d’une démonstration qui est pour ‘’n’importe qui’’. Il s’agit donc d’un processus dialogique, au moins virtuellement ». (J.B. Grize, 1981 : 30). Pour lui, le dit est une représentation, ayant une structure théâtrale dont les éléments sont : Le discours est donc dit argumentatif quand il engage une certaine logique immédiate qui motive l’acte de parole vers une finalité escomptée en tant que résultat à atteindre. L’approche particulière que le locuteur fait de ses données induit l’idée de valeurs, « c’est-à-dire de ces règles, de ces principes, voire de ces préjugés dont la présence témoigne à la fois de l’idéologie et des conditions socio-historiques de production ». (G. Vignaux, 1976 : 25).
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-Les Situations- définies par leurs origines, leurs effets et l’impact de leurs modes d’existence, notamment à partir des relations entre acteurs et procès qui les précisent et dont elles permettent la détermination. C’est la catégorie qui renferme donc : lieux spatio-temporels, contextes où naît le rapport acteurs-procès, champs clos construits par le sujet énonciateur. -Les Acteurs- sujets ou objets, les uns et les autres pouvant être agissants ou agis. Les acteurs peuvent être aussi des notions plus générales. -Les Procès- relations entre acteurs, relations acteurs-situations, comportements, modes d’existence ou d’action. -Les Marques d’opérations- déterminations, emphases, insistances, redites, associations acteurs+procès, thématisations, qualifications, modalités diverses, etc. »
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1- De l’interactivité des deux notions
La théâtralité induit la liberté du sujet de composer son discours en fonction d’un ordre qui serve la logique de ses idées. Cela dit, l’articulation du discours en tant que mot prononcé, mais aussi la structure autour de laquelle les idées sont développées participe du jeu interactif du binôme argumentation-argumentativité.
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2 L’argumentativité : sens et fonctionnement
La relation entre l’argumentativité et l’argumentation opère dans le sens d’un acheminement de procédés qui caractérisent la première au profit de la seconde. Selon M. Tutescu (2005 :47): « l’argumentativité est un trait constitutif des énoncés, qu’on ne saurait employer sans prétendre orienter l’interlocuteur vers un certain type de conclusion (par le fait qu’on exclut un autre type de conclusion), cela suppose qu’« il faut donc dire, quand on décrit un énoncé de cette classe, quelle orientation il porte en lui ou encore […] en faveur de quoi il peut être argument » (J.C. Anscombre et O. Ducrot, 1976 : 14-15). Si les opérateurs comme même, je trouve que peuvent être étudiés au niveau du premier registre, l’argumentativité des stéréotypes et des clichés par exemple peut intéresser le second. C’est l’argumentation qui se trouve être enrichie de moyens connexes à son fonctionnement, lesquels moyens participent à son efficacité. L’argumentativité peut fonctionner avec des mots du discours ou avec des notions qui répondent à des stratégies discursives
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des stéréotypes et des clichés
2 L’argumentativité : sens et fonctionnement 2-1- Les mots du discours Dans le registre de la langue, il existe des petits mots ou morphèmes qui orientent, renforcent, etc. la pensée du locuteur. 2-1- Les mots du discours 2-2- Les stratégies discursives : le cas des stéréotypes et des clichés L’argumentativité à travers les mots du discours est consubstantielle à la langue comme l’on peut le voir à travers les opérateurs même et je trouve que dans les énoncés suivants :
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a- La fête était belle, le président de la république est venu. même
b la BMW est plus confortable que la Mercedes. Je trouve que En (a), l’information précède l’argumentation. L’adverbe même intervient en tant que renforçateur d’idée pour conduire le destinataire vers la conclusion d’une qualité R, expression d’un succès indiscutable. En (b), l’argumentation précède l’information. L’opérateur argumentatif je trouve que traduit une expérience de la chose jugée. Le rapport de comparaison provient d’un savoir de connaissance.
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a- La fête était belle, le président de la république est venu. même
b- Je trouve que la BMW est plus confortable que la Mercedes. En (a) et (b) les faits sont rendus de sorte à traduire une valeur rattachée au regard du locuteur. Les conclusions vont de soi, le soin en est laissé au destinataire. L’argumentativité est inhérente aux énoncés. Les connecteurs ou opérateurs argumentatifs établissent le lien entre l’information et le prédicat discursif en question.
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des stéréotypes et des clichés
2 L’argumentativité : sens et fonctionnement 2-2- Les stratégies discursives : le cas des stéréotypes et des clichés 2-1- Les mots du discours Enoncer un cliché, c’est donner à entendre ce que tout le monde est censé savoir. L’argumentation exploite des stratégies discursives pour véhiculer un point de vue. Outre l’argumentativité des mots du discours, des notions spécifiques en analyse du discours peuvent aussi conduire efficacement une argumentation. 2-2- Les stratégies discursives : le cas des stéréotypes et des clichés Au nombre de ces stratégies figurent les stéréotypes et les clichés que L.M Morfaux définit comme des « images préconçues et figées, sommaires et tranchées des choses et des êtres que se fait l’individu sous l’influence de son milieu social » (L.M Morfaux, 1980 : 341). Le nœud par ailleurs, c’est qu’en tant qu’idée préconçue et généralement admise par le sens commun, le stéréotype peut être utilisé à décharge ou à charge dans une argumentation. Soit les deux énoncés suivants :
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c- Les Anglophones sont pragmatiques.
d- Les Arabes sont violents. la mise en avant du stéréotype (d) sous la forme d’un avis délibératif, loin d’être un énoncé banal, peut avoir une influence négative sur une décision à prendre contrairement à (c) où l’indice psychologique est plus gratifiant.
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2 des stéréotypes et des clichés
L’argumentativité : sens et fonctionnement 2-2- Les stratégies discursives : le cas des stéréotypes et des clichés Sous une apparence bénévole, le stéréotype est pourtant capable d’entraîner des effets argumentatifs insoupçonnés. Une fois énoncé, il met en mouvement tout un réseau de sens qui dépasse le simple acte énonciatif. En dehors des mots du discours, l’argumentativité peut ainsi relever de l’instrumentalisation d’une stratégie discursive. Par le jeu du discours, elle se fait ainsi le noyau stratégique de toute argumentation. Plus qu’un jeu d’idées, le stéréotype ou cliché fonctionne comme un moyen de reconnaissance sociale et participe ainsi du jeu argumentatif. Il induit une croyance sociale à travers laquelle l’argument prend forme et sens. Selon J.M Gbakré : « Le stéréotype n’est pas confiné à la réserve énonciative, il mobilise une force de représentation délocutoire qui suscite chez l’auditoire une curiosité à l’information dont l’élan psychologique mis en jeu détermine le réseau de sens sous-jacent ». (J.M Gbakré, 2017 : 68).
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3 L’argumentativité : le noyau stratégique de l’argumentation L’argumentativité, perçue comme l’habile manipulation des mots affectés à l’analyse d’une situation associe à l’expression plusieurs dimensions de la langue. Evoquer l’argumentativité comme étant le noyau stratégique de l’argumentation suppose ainsi l’enjeu d’une pensée sociale qui associe aux idées une manière de dire et un fond d’expression. l’argumentation ‘’fait corps’’ avec le raisonnement. Elle est un exercice de la langue qui confère au locuteur une certaine notoriété et lui attribue une certaine légitimité. L’argumentation est un jeu de construction d’idées qui doit aboutir à un résultat comme effet de son exercice. Le fait qui motive la prise de parole du sujet est toujours relatif aux réalités de son environnement. C’est en fonction des informations relatives à son champ cognitif que le locuteur évalue les événements. Cela dit, vu que le sujet n’argumente pas sur un fait qui est en dehors des réalités de son univers cognitif, l’enjeu de toute argumentation est la finalité recherchée d’un contact qui justifie la bonne coopération entre celui-ci et la société à travers l’auditoire. Dire est une chose, mais bien dire et parvenir à transformer un état A en un état B en est une autre. Par ailleurs, c’est un tel enjeu dont la fluidité est une exigence qui donne valeur et mérite au locuteur. En bref, l’argumentativité par le truchement des moyens discursifs et des effets envisagés est le prétexte d’une raison de dire afin de laisser entendre. C’est autour de ce jeu d’idée que son lien avec l’argumentation prend tout son sens.
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CONCLUSION Au compte de l’argumentativité sont logés des outils linguistiques tels que les mots du discours (je trouve que, même, etc) ou encore des notions comme l’émotion, les stéréotypes et clichés, etc. susceptibles de servir efficacement une argumentation. L’argumentation et l’argumentativité s’interpénètrent. La première renvoie à l’exercice de la pensée soumise à une finalité d’action. La seconde est l’organisation même de cette pensée pour aboutir à un résultat. L’argumentativité en tant que manière d’argumenter est en un mot le noyau stratégique de l’argumentation. Parler d’interactivité entre l’argumentation et l’argumentativité c’est faire cas du lien qui les amène à viser un même but. L’une et l’autre participent au jeu du langage par une actualisation des données qui structurent l’environnement des sujets.
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