Secours A Personnes – SAP 1

Secours A Personnes – SAP 1
Les intoxications Objectifs Définition – Généralités Intoxication au CO Intoxication aux fumées d’incendie Toxi-infections alimentaires collectives Alcool / drogues Conclusion L’objectif est de connaitre les différents types d’intoxications, leurs symptômes et leurs traitements.

Les intoxications : définition
Une intoxication est un ensemble de troubles du fonctionnement de l'organisme dus à l'absorption d'une substance étrangère, dite toxique ou poison. L'absorption du toxique peut se faire : par inhalation (aspiration, respiration d'un aérosol (gaz ou vapeur, brouillard, fumée) ou de poussières) par ingestion (boire, manger) par contact cutané (soit effraction cutanée par plaie ou brûlure, soit par diffusion à travers le derme et l'épiderme) par injection directe dans le sang (tout ce qui est piqûre)

Exemple de type de toxiques : Aliments contaminés Plantes vénéneuses Toxiques domestiques Toxiques industriels Drogues, alcool Médicaments …

On distingue : l'intoxication de l‘asphyxie, qui est l'absence de dioxygène (par exemple une atmosphère de di-azote ou de CO2 est asphyxiante mais pas toxique, par contre, une faible teneur de monoxyde de carbone dans l‘air est toxique, mais pas asphyxiante) les intoxications alimentaires, principalement dues au développement de germes (comme le botulisme) ou à l'absorption d'un produit non-comestible (comme certains champignons)

les intoxications médicamenteuses par utilisation d'un médicament inadapté, ou une absorption excessive (surdosage) L’intoxication par des produits toxiques accidentelle, volontaire (TS) ou à des fins criminelles la toxicomanie : intoxication volontaire avec un phénomène d‘accoutumance et de dépendance (alcool, tabac, cocaïne, héroïne …)

Les intoxications : conséquences
La gravité varie en fonction de la nature et de la quantité de la substance toxique qui a pénétré dans l’organisme Une intoxication peut provoquer des troubles non spécifiques immédiats ou secondaires : - Une inconscience - Un arrêt respiratoire - Un arrêt cardio-respiratoire - Une détresse vitale - Des troubles digestifs (douleurs, vomissements…) - Des brûlures

Les intoxications : monoxyde de carbone
LE MONOXYDE DE CARBONE

Chaque année en France, 5000 personnes sont victimes d’une intoxication due au monoxyde de carbone (CO), et 90 en décèdent. Les sapeurs-pompiers peuvent le rencontrer au cours des interventions et doivent y penser !

Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore. Sa densité est voisine de celle de l’air. Sa présence résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane … Il diffuse très vite dans l’environnement. Il agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l’organisme, se fixe sur l’hémoglobine.

0,1 % de CO dans l’air (1 000 ppm) tue en une heure 1 % de CO dans l’air ( ppm) tue en 15 minutes 10% de CO dans l’air ( ppm) tuent immédiatement

Le monoxyde de carbone (CO) est inhalé dans l’air et absorbé par les poumons lors de la respiration. Ses propriétés toxiques sont le résultat de sa combinaison avec l’hémoglobine, protéine qui transporte habituellement l’oxygène dans le sang. Cette liaison aboutit à la formation d’un composé relativement stable, la carboxyhémoglobine (HbCO), qui empêche l’hémoglobine de jouer son rôle de transporteur de l’oxygène vers les tissus.

En raison de l’affinité beaucoup plus grande de l’hémoglobine pour le CO que pour l’oxygène, lorsque l’on inspire de l’air contenant du CO, celui ci se fixe préférentiellement sur l’hémoglobine, prenant ainsi la place de l’oxygène.

Les familles socialement et économiquement fragiles ont plus de risque d’intoxication au CO : appareils de chauffage vétustes, leur entretien et celui des systèmes de ventilation parfois négligés par souci d’économie. Des cas d’intoxication collective sont observés régulièrement dans des grandes surfaces, des restaurants, des églises ou des patinoires, faisant alors plusieurs dizaines de victimes de tous âges.

l’intoxication aiguë entraîne une intervention des secours en urgence et se manifeste par des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire un coma et le décès. l’intoxication chronique entraîne des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. Difficilement détectable, elle peut entraîner, à la longue, des troubles cardiaques ou respiratoires.

Les symptômes : maux de tête, vertiges, malaises, nausées, dyspnée, troubles de la vision, de l’odorat ou du goût, troubles du sommeil, de la mémoire, de l’attention, douleurs thoraciques, abdominales, musculaires décompensation d’un mauvais état cardiaque ou cérébral

Trois situations cliniques particulières méritent d’être notées : la femme enceinte : risque élevé pour le fœtus l’enfant de moins de deux ans : présentation atypique, par exemple cris les personnes âgées : les signes non spécifiques peuvent être attribués à tort à l’âge

Dès que le taux de CO dépasse le seuil de 50 ppm, des précautions doivent être prises surtout pour les constitutions fragiles : enfants, femmes enceintes, personnes souffrant d'anémie, de problèmes cardiaques ou respiratoires, asthme, emphysème, bronchite chronique… Ainsi la barre des 50 ppm a-t-elle été retenue comme premier niveau d’alerte pour les appareils de mesure du CO ambiant.

le tabac est un générateur important de CO. Dans certains lieux publics comme dans des bureaux, locaux mal aérés, il est parfois possible d'identifier des taux pouvant aller jusqu'à 30 ppm. De même dans la circulation automobile, notamment dans des tunnels ou des parkings en sous-sol, il est courant de rencontrer des taux importants de CO.

Le traitement des intoxications au CO se fait par l’oxygène normo ou hyperbare : l'élimination du monoxyde de carbone dans le corps humain dépend du taux d'oxygène dans l'air et de la pression atmosphérique.

Les intoxications : fumées d’incendie
LES FUMEES D’INCENDIE

Les victimes d’incendie sont potentiellement exposées à : une agression thermique une intoxication par les fumées un irritation broncho-pulmonaire une détresse respiratoire asphyxique L’inhalation de fumée est la principale cause de mortalité chez les victimes d’incendie (2/3 des décès sont dus aux fumées et en pré-hospitalier)

Les effluents d ’incendie sont toujours un mélange complexe de composants solides, liquides ou gazeux qui ont des propriétés asphyxiantes ou irritantes : Gaz Particules (les suies) Vapeur d’eau

Conséquences physiologiques : Privation d ’oxygène et inhalation de gaz asphyxiants (CO2, CO, HCN) : perturbations neurologiques perturbations métaboliques perturbations cardio-vasculaires Agression chimique par les gaz irritants (particules) : yeux, gorge voies aériennes, parenchyme pulmonaire Brûlure thermique par les gaz chauds

Signes respiratoires : suie dans les voies aérodigestives supérieures (confirme l’intoxication) raucité de la voix, dyspnée, toux, douleur thoracique dysphagie tachypnée, difficultés respiratoires

Signes de gravité : dysphonie, dysphagie intoxication au CO brûlures de la face surface brûlée importante (longueur de l’exposition) collapsus par brûlure, hémorragie ou intoxication aux cyanures troubles de la conscience, agitation, signes déficitaires, convulsions arrêt cardio respiratoire

Recherche des facteurs aggravants : intoxication alcoolique ou médicamenteuse traumatismes associés (brûlures, traumatismes, blasts) âges extrêmes : moins de 5 ans et plus de 64 ans tares associées (pathologies cardio-pulmonaires)

Prévention – protection – détection :

Traitement : Oxygénothérapie en FiO2 100% Mise en place sans délai au masque haute concentration Elle vise à prévenir et corriger une hypoxémie Antidote du CO mais aussi de l’acide cyanhydrique Elle pourra être relayée par une intu bation ou une oxygénation hyperbare

Les intoxications : toxi-infections alimentaires
TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES COLLECTIVES

Les intoxications : toxi-infection alimentaire
Définition : Les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) se définissent par l’apparition d'au moins 2 cas similaires d'une symptomatologie en général gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire.

Définition : Une toxi-infection alimentaire (en langage courant, une intoxication alimentaire) est une maladie, souvent infectieuse et accidentelle, contractée suite à l'ingestion de nourriture ou de boisson contaminées par des agents pathogènes qu’il s’agisse de bactéries, virus, parasites ou de prions.

Définition : Pour les maladies d’origine alimentaire provoquées par l’ingestion de produits non-comestibles ou toxiques (intoxications médicamenteuses, métaux lourds, empoisonnement, champignons vénéneux, des produits chimiques), on parle seulement d’intoxication alimentaire.

Surveillance : En France, cette surveillance : - est assurée par la déclaration obligatoire depuis 1987, - est complétée par les données provenant du Centre national de référence (CNR) des salmonelles.

Les différents foyers de TIAC : - confirmés : lorsque l’agent pathogène est isolé dans un prélèvement humain (sang/selles) ou dans des restes alimentaires ou des repas témoins ; - suspectés : lorsque l’agent pathogène n’a pas été confirmé; il est alors suspecté à l’aide d’un algorithme d’orientation étiologique prenant en compte les signes cliniques, la durée médiane d’incubation et le type d’aliments consommés ;

Les différents foyers de TIAC : - d’étiologie inconnue lorsque l’agent pathogène n’a été ni confirmé, ni suspecté à l’aide de l’algorithme.

Epidémiologie : En France, environ et cas annuels : - 34% des foyers sont survenus dans le cadre de repas familiaux, - 56% en restauration collective (cantines, restaurants commerciaux, établissements d’accueil…),

Epidémiologie : Les œufs et aliments à base d’œufs représentent les aliments le plus fréquemment incriminés dans la transmission. Salmonelles

Epidémiologie : Une telle contamination résulte habituellement de méthodes inadéquates de manipulation, préparation, stockage ou conservation ou cuisson des aliments (non-respect des températures d’entreposage ou de cuisson). De bonnes pratiques d’hygiène avant, pendant, et après la préparation de la nourriture peuvent réduire les risques des toxi-infections.

Symptômes : Les symptômes débutent typiquement plusieurs heures à plusieurs jours après l’ingestion et selon l'agent en cause, peut comprendre un ou plusieurs des troubles suivants : nausée, douleur abdominale, vomissements, diarrhée, fièvre, céphalées ou fatigue physique. En général guérison, parfois décès

Agents pathogènes : Le plus souvent d’origine bactérienne : salmonelles, Escherichia coli, staphylocoque … Virus : 1/3 des intoxications alimentaires, exemple Rotavirus

Agents pathogènes : Parasites : la plupart des intoxications alimentaires dues à des parasites sont des zoonoses Divers aliments peuvent contenir naturellement des toxines qui ne sont pas produites par des bactéries et sont présentes naturellement dans les denrées alimentaires.

Les intoxications : alcool / drogues

Définition : OMS,1975 : « Un état psychique et parfois physique, résultant de l'interaction entre un organisme vivant et un produit, caractérisé par des réponses comportementales ou autres qui comportent toujours une compulsion à prendre le produit de façon régulière ou périodique pour ressentir ses effets psychiques et parfois éviter l'inconfort de son absence (sevrage). La tolérance peut être présente ou non. »

Définition : Addiction = mode d'utilisation inapproprié d'un produit entraînant des signes physiques et psychiques.

Définition : Dépendance psychologique : recherche compulsive de produit psycho actif malgré la raison et la volonté. Besoin majeur et incontournable. Dépendance physique : apparition d’une intolérance et d’un syndrome de sevrage lors de l’arrêt de la consommation.

Elle se manifeste par l'apparition d'au moins trois des signes ci-après sur une période d'un an : une tolérance (ou accoutumance) => augmentation des doses pour un effet similaire, un syndrome de sevrage en cas d'arrêt, incapacité à gérer sa propre consommation, efforts infructueux pour contrôler la consommation, temps de plus en plus important consacré à la recherche du produit, abandon des activités sociales, culturelles ou de loisir, poursuite de la consommation malgré la conscience des problèmes qu'elle engendre.

Les addictions les plus répandues concernent la cigarette (nicotine) et l’alcool, avec de nombreux effets nocifs pour la santé, notamment un risque accru de cancer et de pathologies cardiovasculaires. En dehors de ces substances licites, il y a la dépendance aux drogues, que celles-ci soient dites "douces" (cannabis) ou "dures" (héroïne, cocaïne, morphine, amphétamine et dérivés de synthèse).

Pour la plupart des addictions, les hommes sont plus concernés que les femmes. Elles peuvent survenir à tout moment de l’existence, mais la période de 15 à 25 ans est la plus propice à l’émergence des dépendances. Il existe des prédispositions génétiques aux effets de l'usage de substances psycho actives et/ou à la survenue d'une dépendance : tous les individus ne sont pas égaux devant les substances ou les activités addictives.

Le principal symptôme des addictions, toutes classes confondues, est la difficulté éprouvée par le sujet à réfréner son désir de consommation. La prise de substance (ou l’activité) est généralement quotidienne. Ce comportement provoque par ailleurs une souffrance et est perçu par le sujet comme une erreur – sinon, il s’agirait d’une simple habitude, et non d'un trouble.

Non soignées, les addictions ont souvent une issue tragique. Issue liée à l’usage excessif de la substance (overdose, coma éthylique) ou provoquée par les effets secondaires à long terme (cancers des buveurs et fumeurs, troubles neurologiques et psychiatriques des consommateurs réguliers de drogue, contamination par le VIH...). La dépendance à certaines activités, ou même à une substance, aboutit à l’isolement, la désocialisation et une paupérisation économique.

Les différents types de drogues : Les stimulants : favorisent temporairement un état d'éveil et d'excitation et réduisent la fatigue. Ils induisent un sentiment fallacieux d'assurance et de contrôle de soi. L'effet est généralement suivi d'un état d'épuisement et de dépression. Leur consommation peut entraîner des troubles psychiques (paranoïa, dépression), fatigue généralisée. Ils sont aussi la cause d’accidents par surestimation de ses capacités. Amphétamines, cocaïne, tabac, crack …

Les sédatifs ou dépresseurs : entraîne apaisement, relaxation, réduction de l‘anxiété, somnolence, ralentissement de la respiration, démarche chancelante, troubles du jugement et diminution des réflexes. À forte dose, la plupart des sédatifs peuvent entraîner l‘inconscience et la mort. Barbituriques, benzodiazépines, alcool, solvants, héroïne …

Les hallucinogènes ou perturbateurs : substances qui provoquent des hallucinations ou des états pathologiques euphoriques : perturbation de la perception de l'environnement et de la réalité avec modifications de la perception du temps et de l'espace, sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons. A long terme, ils peuvent modifier durablement la personnalité du consommateur. Ecstasy, opium, cannabis, morphine …

Les anabolisants : ils développent les tissus de l'organisme : les muscles, le sang... Ils augmentent force, puissance, endurance, agressivité, vitesse de récupération après une blessure. Selon la dose consommée : risque de tendinite, acné, céphalées, saignements de nez, déchirures musculaires, maladies du foie pouvant évoluer vers des cancers et des troubles cardiovasculaires pouvant entraîner le décès. Risque de dépendance physique. Dérivés de la Testostérone

Les narcotiques : assoupissent et engourdissent la sensibilité. Ils sont utilisés pour supprimer ou atténuer la sensibilité à la douleur, et provoquer une impression de bien-être. Effets nocifs : risques de dépression respiratoire, d'accoutumance et de dépendance physique, diminution de la concentration et de la capacité de coordination.

La réglementation française classe les "substances vénéneuses", selon l'article L du Code de la Santé Publique, en 4 catégories en fonction de leur toxicité et de leur dangerosité : Les substances stupéfiantes (morphine, cocaïne, héroïne, cannabis, etc.) Les substances psychotropes (médicaments, antidépresseurs, tranquillisants, hypnotiques, etc.) Les médicaments "inscrits sur les listes I et II". Les substances dangereuses (éther, acides, etc.)

Rappel sur le risque routier: Conduire sous l’emprise de l’alcool met en péril sa propre sécurité et celle des autres usagers. Les premières perturbations sont constatés dès 0,3 g/litre de sang. A partir de 0,5 g/litre de sang les risques sont réels : Rétrécissement du champ visuel Perception du relief ,la profondeur et les distances sont modifiées Perte de réflexe Temps de réaction augmenté Sensibilité à l’éblouissement est plus important La vigilance et la résistance à la fatigue diminue

Réglementation : Interdiction de consommation et détention de produits illicites, Le code du travail limite l’introduction d’alcool en entreprise (art L 332-2), Le règlement intérieur du SDIS apporte des précisions.

Réglementation : Le recours à l’alcootest par l’employeur est possible dans la mesure où l’état d’imprégnation alcoolique de l’agent constitue un danger pour lui-même ou son environnement. Arrêt Corona du 1er février 1980. L’état d’ébriété constitue une faute grave.

Merci de votre attention
Les intoxications Merci de votre attention Conception : Dr Céline ROBERJOT Validation : Dr Naima BALADI S/C Arnaud DA COSTA Année : Contact : pour toute remarque concernant ce document, merci d’envoyer un mail sur l’adresse suivante :

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