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UFCV – BAFA et BAFD Citoyenneté active

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Présentation au sujet: "UFCV – BAFA et BAFD Citoyenneté active"— Transcription de la présentation:

1 UFCV – BAFA et BAFD Citoyenneté active
Les valeurs de la République et la laïcité UFCV – BAFA et BAFD Citoyenneté active Samedi 21 mai 2016 Centre de Loisirs d'ART sur MEURTHE

2 Le problème : comment vivre ensemble ?
L’éducation, le patrimoine génétique et les événements de la vie font que chacun construit une ou des identités collectives et personnelles, précises ou floues, cohérentes ou incohérentes entre elles, avouables ou non, stables dans la durée ou changeantes. L’identité, c’est croire que l’on peut avoir une représentation de soi et qu’elle correspond à une réalité stable. On la définit par des marqueurs arbitraires, variables selon les groupes et l’histoire, mais considérés comme essentiels (sexe, âge, territoire, statut social, nation, religion, profession, etc.). L’identité personnelle dépend des autres et de ce que l’individu accepte de la pression collective, de son rôle social ou de sa perception par les autres (stigmatisation, étiquetage, etc.).

3 Le problème : comment vivre ensemble ?
L’identité n’est donc qu’une croyance : nous resterions la même personne dans le temps en raison de la continuité du corps et de l’esprit. Il y aurait en nous un invariant, une essence stable. L’artiste serbe Miodrag Krkobabic crée une apparente identité collective à partir de portraits de lui-même : la pluralité peut renvoyer à une unité invisible, l’identité individuelle. Mais celle-ci change sans cesse. Dans quel état j’erre ?

4 Que faire de cette croyance en grande partie illusoire ?
La remettre en question ou la détruire ? C’est possible, mais cela a plusieurs inconvénients puisque cette illusion crée une sécurité chez l’individu. Elle permet aussi à ceux qui ont du pouvoir de mobiliser les hommes. Le Colombien Paolo Almario fait son portrait en juxtaposant les images des lieux différents où il a vécu et des hommes rencontrés.

5 Que faire de cette illusion non perçue par les êtres humains ?
La solution la plus courante dans l’espèce humaine, est d’utiliser, mais aussi de contrôler cette illusion identitaire.

6 La solution de la République
Face aux bricolages identitaires, si on ne veut pas détruire les croyances, on a deux solutions : - Les utiliser pour passer du toi au moi avec cette citation (faussement) attribuée à Saint-Exupéry : « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ». La croyance identitaire (des autres) permet de détruire l’identité (en soi). - Ou bien construire, au–dessus des individus et de leurs sphères « privées », une institution « publique », la « chose publique » (« res publica » en latin) ou République. Les sens de ce mot ont évolué (forme de gouvernement qui vise le bien commun, puissance souveraine, gouvernement ou État, enfin, au XVIIIe siècle, mode de gouvernement démocratique opposé à la monarchie.

7 La solution de la République
La 1re République est proclamée le 1er Septembre Elle proclame aussitôt les droits de l’homme associés plus tard à trois valeurs centrales : Liberté Égalité Fraternité

8 La solution de la République
La devise républicaine : liberté, égalité, fraternité n’apparaît qu’en 1948 avec la IIe République. Elle est reprise par la IIIe République même si la solidarité est préférée à l’égalité qui peut supposer un nivellement social. Dans la première Constitution, il n’y a pas de devise. La liberté et l'égalité sont seules posées comme principe dans l'article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de Dans un discours sur l'organisation des gardes nationales, Robespierre préconise, en décembre 1790, que l’expression « le Peuple Français" et "Liberté, Egalité, Fraternité" soient inscrits sur les uniformes et sur les drapeaux, mais son projet n'est pas adopté. En 1793, à Paris, apparaît la devise : « unité, indivisibilité de la République, liberté, égalité ou la mort ». Mais cette devise (« Vivre libre ou mourir ») disparaît à cause de la Terreur et de son souvenir.

9 La solution de la République
La fraternité pose un problème aussi car elle suppose un « père » commun, ce qui est la doctrine des religions monothéistes de deux ancêtres communs à tous les hommes, idée absurde aux yeux de plusieurs députés. La devise est inscrite sur le fronton des édifices publics à l'occasion de la célébration du 14 juillet Elle figure ensuite dans les constitutions de 1946 et 1958 et fait aujourd'hui partie intégrante de notre histoire. On la trouvait sur les monnaies et les timbres.

10 La liberté La liberté, définie négativement, est l’état d’une personne ou d’un groupe qui ne subit pas de contraintes de la part d’une autre personne ou d’un groupe (État illégitime ou puissance étrangère) et qui peut se déplacer à son gré. C’est aussi, définie positivement, la possibilité d’agir, au cas où l’on est doué de raison, selon sa volonté propre et qu’on accepte donc de ne pas mettre en cause sa sécurité ou celle d’autrui et de ne pas porter atteinte aux droits des autres. La liberté a de nombreuses formes (politique : liberté d’opinion et d’expression, de presse (1881), d’association (1901), de mouvement, de choix syndicaux, de conscience, choix ou refus d’une religion, de culte (1905), etc. Ce sont les libertés publiques garanties par la Constitution et par les juges.

11 La liberté Un enfant ou adolescent non émancipé ne possède pas de liberté dans sa vie civile. C’est un mineur soumis aux lois de l’État et à la puissance parentale ou à la tutelle qui la remplace. Il ne peut recevoir des revenus, gérer librement des biens qu’après sa majorité légale. Ce qu’il peut faire ou ne pas faire n’est jamais décidé par lui, mais par ses parents dans le cadre des lois et de la réglementation, générale ou particulière, promulguée. Et pourtant l’enfant doit faire l’apprentissage des limites de sa liberté en rencontrant les autres, 1) en comprenant qu’il ne dit pas toujours librement « non », ce qui est le signe de la liberté, 2) qu’il est libre seulement s’il respecte la liberté des autres.

12 La liberté

13 Le sens du mot « liberté » dans la devise de la République
Le sens du mot liberté est juridique et il est précisé par les articles de la Déclaration des droits de l’homme. La liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut. « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. » (article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme) « La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. » (article 5)

14 L’égalité L’égalité est seulement l’égalité juridique devant la loi ou pour le vote. Chacun est soumis aux mêmes obligations que les autres. Chacun doit avoir les mêmes chances que les autres. Il n’y a pas de groupe humain, de sexe ou de religion supérieurs aux autres (refus du racisme). Chacun doit être traité impartialement comme les autres quelle que soit son origine ou son statut. Éventuellement, il peut y avoir des inégalités, des discriminations positives pour créer l’égalité (par exemple, la parité entre les sexes). Ce n’est pas l’égalitarisme au sens social ou économique, ni la normalisation de tous les individus selon un modèle unique.

15 Le sens du mot « égalité » dans la devise de la République
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » (article premier). Cela signifie que la loi doit être la même pour tous, sans distinction de naissance ou de condition. L'égalité est un principe du droit seulement. Le Législateur assure les mêmes droits pour tous les citoyens. On admet cependant que ce principe a des limites « en admettant des modulations lorsque celles-ci reposent sur des critères objectifs et rationnels au regard de l'objectif recherché par le législateur et que cet objectif n'est lui- même ni contraire à la Constitution, ni entaché d'une erreur manifeste d'appréciation » (Conseil constitutionnel). 

16 La fraternité Il y a certes des différences d’une personne à l’autre, mais chacun appartient à la même espèce. En dehors du particulier, il y a un universel. Cette conscience peut créer un lien affectif, à des niveaux différents, d’un simple groupe à l’humanité, entre les hommes. Et ce lien peut créer des actes de solidarité (ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’il nous soit fait et faire aux autres le bien qu’on aimerait recevoir), ce qui peut aller de la prise de risque jusqu’au sacrifice de soi. Cette notion est cependant souvent oubliée. « la fraternité d’armes »

17 Le sens du mot « fraternité » dans la devise de la République
Si les deux premiers termes de la devise sont pris dans un sens juridique, ce terme a des implications morales. Il y a d’abord les normes de liberté et de l’égalité et il en découle la fraternité entre tous ceux qui s’opposent à l’Ancien Régime. « Nous faisons serment solennel de ne jamais nous séparer, et de nous rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie » (Serment du jeu de Paume). Pour les députés chrétiens, il y a d’abord la fraternité qui n’est pas un droit (« aime ton prochain comme toi- même ») et le reste en découle.

18 Le triptyque républicain
« S’il n’y avait signé que la liberté, l’inégalité irait toujours croissant et l’Etat périrait par l’aristocratie ; car les plus riches et les plus forts finiraient toujours par l’emporter sur les plus pauvres et les plus faibles. S’il n’y avait qu’égalité, le citoyen ne serait plus rien, ne pourrait plus rien par lui-même, la liberté serait détruite, et l’Etat périrait par la trop grande domination de tout le monde sur chacun. Mais la liberté et l’égalité réunies composeront une République parfaite, grâce à la fraternité. C’est la fraternité qui portera les citoyens réunis en Assemblée de représentants à concilier tous leurs droits, de manière à demeurer des hommes libres et à devenir, autant qu’il est possible, des égaux » (Charles Renouvier). Ces trois valeurs, devise de la République française qui ordonnent un monde désirable, ne sont toutefois que des idéaux. Ceux-ci ne sont que formels et non réels.

19 Les autres valeurs de la République : la justice
1848 : la valeur de justice doit remplacer la charité afin de ne pas choisir « ses » pauvres. Il s’agit de commencer à mettre en application le principe formel d’égalité et de répondre à long terme aux problèmes de pauvreté. Il ne s’agit pas de donner à chacun la même chose (justice commutative), mais de distribuer, par exemple selon les mérites, les biens pour assurer le plus grand bien commun pour le plus grand nombre en supprimant, par exemple, des inégalités subies, dès la naissance, qui sont injustes, mais en acceptant les autres inégalités utiles. L’idéal de la justice distributive doit être l’équité.

20 Les autres valeurs de la République : L’État-providence
Après la défaite de 1870, la République cherche d’autres valeurs. On décide alors d’assurer des retraites minimales à tous les citoyens. Après la Seconde Guerre mondiale, on crée une sécurité sociale pour permettre à tous les citoyens de se soigner. On assure ainsi, autrement que par les solidarités professionnelles, un minimum de bien-être à tous qui fait que l’État n’est plus seulement un gendarme chargé de la police, de l’administration de la justice et de la diplomatie. La bienfaisance publique s’étend aux travailleurs.

21 Les autres valeurs de la République : L’État-providence
Mais l’État-providence coûte cher. Et ce ne sont pas toujours ceux qui en ont le plus besoin qui en bénéficient. Et on ne comprend pas toujours ce qui est proposé.

22 Les autres valeurs de la République : la justice
Ce principe énonce qu’il faut prendre soin des gouvernés, en particulier des plus vulnérables : chaque vie fragilisée doit devenir moins fragile. On peut aussi lutter contre de trop grands écarts, par exemple de salaires, contre les différences de statuts pour éviter le mépris des plus puissants et la dépression ou la violence des autres.

23 Les autres valeurs de la République : la citoyenneté
Il est important de ne plus être reconnu seulement comme ayant des devoirs (respect des lois, paiement des impôts), mais aussi comme disposant, en retour, de droits civiques, être juré dans les tribunaux, être militaire ou pouvoir voter. Et ces droits pourraient même être donnés à des étrangers résidants permanents, Européens ou non, pour les élections locales ou nationales, pour être électeur ou candidats éligibles aux fonctions publiques, pour être protégé sur le territoire national ou à l’étranger, la citoyenneté ne se confondant plus avec la nationalité. Des droits pourraient même être accordés à des étrangers réfugiés.

24 Les autres valeurs de la République : l’absence de discrimination
C’est le refus de toute action d'un agent politique ou économique introduisant une différence de traitement entre les hommes, ce qui fausse les conditions d'une réelle concurrence ou la reconnaissance de la compétence. Est antirépublicain celui qui croit qu’il existe des races (arabe, juive, etc.) et qui leur associe des traits permanents ou des défauts, justifiant ainsi son intolérance. C’est le cas du raciste ou de l’antisémite condamnés par les loi Pleven (1972) et Gayssot (1990). La tolérance fut une valeur religieuse. On tolère celui dont on pense qu’il a tort. Elle a été remplacée par le droit d’expression : chacun peut avoir ses raisons de s’exprimer (respect des identités locales) à condition de ne jamais porter tort à autrui (provocation à la haine raciale, négation des crimes contre l’Humanité) et de respecter la loi.

25 Loi Pleven du 1er juillet 1972
Cette loi vise surtout la presse. La provocation publique à la haine raciale est définie comme visant certaines personnes ou groupes de personnes « à raison de leur origine ou leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». De cette manière, les personnes désignées sont protégées contre la diffamation et contre l'injure opérée par l’écrit ou par l’image privilège qui n'était accordé jusque là qu'aux corps constitués, armée, président. toute association légalement constituée représentative de tel ou tel intérêt ou de telle ou telle communauté peut ester en justice. Les peines encourues sont plus sévères que pour la diffamation ordinaire.

26 La loi Gayssot du 13 juillet 1990
Cette loi vise tout individu. « Art. 1er. - Toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite ». Le procureur peut prendre l’initiative des poursuites sans qu’il y ait de plainte. Les peines sont alourdies. Cette loi réprime également la négation des crimes de guerre nazis (un an d'emprisonnement et euros d'amende ou l’une des deux peines). « Le droit de réponse prévu par l'article 13 pourra être exercé par les associations… lorsqu'une personne ou un groupe de personnes auront, dans un journal ou écrit périodique, fait l'objet d'imputations susceptibles de porter atteinte à leur honneur ou à leur réputation à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

27 Les autres valeurs de la République : l’absence de discrimination
Ce principe a donné lieu, plus récemment, à la loi du 6 juin sur la parité (les femmes ont un égal accès à la représentation nationale ou locale) On ne peut pas discriminer les femmes enceintes, personnes âgées, ou les handicapés (l’article du Code pénal). On ne peut pas discriminer quelqu’un en raison de son orientation sexuelle, ce qui est l’objet de la lutte contre l’homophobie (loi pour l’égalité des chances).

28 La loi du 6 juin 2000 sur la parité
Les femmes détiennent le droit de vote et d’éligibilité depuis l’ordonnance du 21 avril 1944. la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 énonce « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». Cela sera réaffirmé par son inscription à l’article 1er de la Constitution lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008. Il doit y avoir parité dans les scrutins de liste et les scrutins uninominaux (un homme et une femme sur les bulletins de vote et un homme et une femme élus ensemble pour les conseils départementaux).

29 La lutte contre l’homophobie et le harcèlement lié aux préférences sexuelles.
Pour éviter le mal-être, voire les suicides, on peut agir par prévention, l’écoute et le soutien des victimes, par la publicité faite à ces comportements et par le recours aux sanctions permises par la loi. Une proposition de loi, relative à la lutte contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie, a été faite en 2003, mais refusée. Il n’existe que la loi du 16 novembre 2001 contre les discriminations pour cause « d'orientation sexuelle » dans le cadre professionnel (travail ou formation) et à l'occasion de l'accès au logement. En attendant, seul est possible le recours aux articles du Code pénal à 221-4, à et à

30 Les autres valeurs de la République : Vivre ensemble
Cette valeur est apparue récemment comme substitut de la fraternité ou de la solidarité absente. Elle est énoncée en raison des difficultés apparues dans des quartiers marginalisés et transformées en ghettos selon des logiques d’exclusion (lutte contre les roms, les sans-papiers, les étrangers,. Il faut aussi lutter contre l’individualisme et la tentation générale de repli sur soi puisque sans gouvernement du collectif, la liberté individuelle est un leurre. On propose alors de construire des espaces de rencontre et d’échange, de créer une mixité sociale, d’ouvrir les espaces publics aux exclus, de lancer une politique de la ville.

31 Les autres valeurs de la République : Vivre ensemble
Comment « vivre ensemble » ? Quelques exemples dans le cadre d’activités associatives de droit privé : En multipliant les rencontres entre enfants ou ados et adultes. En proposant à des jeunes anciens un tutorat pour les nouveaux. En formant des jeunes à devenir médiateurs sans faire immédiatement appel aux adultes. En encourageant des activités mixtes (loisirs ou sports). En créant des spectacles ou des jeux de rôles qui mettent en scène les différences. En provoquant des débats sur la place des exclus. En provoquant des rencontres avec d’autres groupes voisins. En organisant des séances de découverte de cultures autres. En proposant des fêtes permettant la découverte d’autrui.

32 Les autres valeurs de la République : Vivre ensemble
Il faut aussi mieux assurer la fraternité en cherchant tous les moyens concrets assurant de mieux vivre ensemble : apprendre à devenir médiateur, savoir régler ses conflits sans violence, à gagner sans écraser, à communiquer, à écouter les autres, à les respecter, à perdre sans haine, à coopérer, à maîtriser ses sentiments, Tout cela s’apprend chaque jour.

33 Les autres valeurs de la République : Vivre ensemble
Cela nécessite aussi de travailler sur soi-même. Pour des résultats parfois magique résultats parfois magiques. Mais est-ce le rôle de l’État que d’apprendre à vivre ensemble ?

34 Les autres valeurs de la République : Vivre ensemble
C’est normalement le rôle de la famille puis de l’école que d’apprendre une morale permettant de vivre sans conflit malgré les différences. Des formations religieuses peuvent aussi intervenir. Si la famille est absente ou incapable de prendre le relais, s’il n’y a pas de famille de substitution, l’État est en droit d’agir tant que l’enfant est mineur. Ensuite, il faut une décision de justice. Mais l’État n’est qu’un acteur parmi d’autres. Tous les citoyens devraient contribuer à former les plus jeunes.

35 Les autres valeurs de la République : Vivre ensemble
Est-ce que l’État est un acteur efficace pour assurer le « vivre ensemble » ? S’il y a « galère », « mal-vivre », « anomie », « délitement du lien social », l’État avec son nouvel ordre sécuritaire ou les violences policières ne peut que détruire ce vivre ensemble. Et que faire contre la pauvreté et le chômage ? Si on occulte les inégalités, l’affirmation du vivre ensemble semble souvent être un remède imaginaire, une simple incantation. On ne fait qu’accepter des différences sans chercher à les dépasser.

36 Maintenant, y a-t-il encore d’autres valeurs de la République ?
Il apparaît donc au cours de l’histoire de nouvelles valeurs de la République, lors de révolutions, de mouvements sociaux, après des défaites militaires. D’autres devises ont existe (« Travail, famille, patrie »). Ceci montre que la devise de la République n’est qu’un résumé en trois mots d’aspirations plus complexes, parfois d’origines anciennes, mais qui ne deviennent des lois que tardivement. On ne peut donc réduire la République à sa devise. Il y a d’autres valeurs, par exemple l’unité nationale et l’indivisibilité de la République, ce qui date de la Révolution. Mais aussi, depuis 1905, la laïcité.

37 Une autre valeur de la République : la laïcité : la loi de 1905
Le terme « laïc » est religieux : il désigne celui qui n’appartient pas au clergé (séculier ou régulier), mais qui est sous son influence. On parle de « frère lai » ou de laïcat (laicus, qui appartient au peuple). Le terme « laïque » est un adjectif politique (datant de 1549). Il désigne la société mise hors de l’influence du clergé (l’enseignement laïque, un tribunal laïque). Le partisan d’institutions échappant aux pouvoirs des églises se nomme aussi, mais c’est un nom, « laïque » (un ou une laïque) ou « laïciste ».

38 Une autre valeur de la République : la laïcité : la loi du 9 décembre 1905
La loi met fin au concordat de 1801 (qui demeure en Alsace- Lorraine) et sépare toutes les églises (considérées comme étant des dangers pour l’État, car créant des communautés et des risques de guerres de religion). La Révolution avait déjà remplacé le Dieu chrétien par l’Être suprême et supprimé le budget de l'Église constitutionnelle de1794 à 1801 pour assurer la liberté des cultes. Ce fut la première séparation. Dans la Seconde République, l’État fit alliance avec les catholiques (loi Falloux de 1850) que combattirent les Républicains. Après quoi, les catholiques devinrent très agressifs, ce qui créa un fort anticléricalisme sous la IIIe République.

39 Une autre valeur de la République : la laïcité : la loi du 9 décembre 1905
L’affaire Dreyfus en 1899 renforce cet anticléricalisme. Waldeck-Rousseau promulgue la loi de 1901 sur les associations, mais en exclut les congrégations religieuses qui devront obtenir une autorisation par la loi. En 1902, un ancien séminariste devenu athée, Émile Combes, devient Premier ministre. Il ferme aussitôt écoles catholiques non autorisées. Il interdit en 1903 les congrégations féminines et en 1904 les congrégations masculines et les religieux expulsés des couvents. Selon Waldeck-Rousseau, la loi de contrôle devient loi d’exclusion. Les relations diplomatiques avec le Vatican sont suspendues en Il n’y a plus, de fait, de concordat. Combes démissionne. La commission Briand entre en scène.

40 Une autre valeur de la République : la laïcité : la loi du 9 décembre 1905
La commission Briand comprend différentes sensibilités. Il faut satisfaire à la fois les catholiques qui se pensent victimes d’une persécution et les partisans d’une totale destruction du pouvoir de l’Église. Le conflit porte sur l’article 4 de la loi : à qui appartiendront les biens mobiliers et immobiliers de l’Église ? La loi est votée le 3 juillet 1905 par 341 voix contre 233 à la Chambre, et le 6 décembre 1905 par 181 voix pour contre 102 au Sénat. Elle met fin à la notion de « culte reconnu » et fait des Églises des associations de droit privé. De plus l’article 4 organise la dévolution des biens des établissements religieux à des associations cultuelles.

41 Une autre valeur de la République : la laïcité : la loi du 9 décembre 1905
Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes [...] » Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. [...] ». Il y aura des aumôneries dans les milieux fermés (casernes, lycées, prisons, hôpitaux), plus tard des émissions religieuses. Les associations cultuelles ont des avantages fiscaux. Mais les biens des églises feront l’objet d’un inventaire (ce que Clemenceau supprime à cause des incidents). L’État prend en charge leur entretien. Ce sera la « laïcité à la française ».

42 Une autre valeur de la République : la laïcité : la loi du 9 décembre 1905
La loi du 17 avril 1906 et le décret du 4 juillet 1912 ont confié la charge des 87 cathédrales au secrétariat d'État aux Beaux- Arts, devenu ministère de la Culture et de la Communication. Cette propriété s'étend à l'ensemble des dépendances immobilières et à la totalité des immeubles par destination et des meubles les garnissant. Les édifices postérieurs à 1905 demeurent généralement propriétés des associations cultuelles, maîtres d'ouvrage lors des constructions. Les processions publiques sont possibles si elles sont autorisées par les préfets.

43 Une autre valeur de la République : la laïcité : critiques de la loi
C’est une religion de substitution. On parle de saints laïque comme Pasteur, Émile Littré, etc. Voltaire disait des philosophes des Lumières qu’ils étaient des « missionnaires laïques ». Puis il y eut un calendrier révolutionnaire et plus tard un « catéchisme républicain ». On serait en train de passer d'une laïcité séparatiste inspirée de Locke (Lettres sur la tolérance) à une laïcité de foi civique inspirée de Rousseau. La laïcité apparaît alors comme une nouvelle religion d’État. La seule allégeance possible est le lien direct avec l’État qui, seul, peut relier surtout si on pense que l’école doit être protégée de la religion.

44 Une autre valeur de la République : la laïcité : les lectures de la loi
La laïcité redevient un enjeu politique sur fond de montée de l’islam radical et du terrorisme. Face à la position identitaire (les racines chrétiennes de la France), il y a deux positions durcies (« islamo- gauchistes » contre « nouveaux réacs ») après les attentats de 2015. Une lecture pacifiante, multiculturaliste et relativiste de la laïcité ouverte : on peut porter le voile (Creil, 1989) et on accepte la présence des mères qui le portent, il peut y avoir des menus sans porc, il faut lutter contre l’islamophobie (pas d’essentialisme, pas d’obsession du foulard ou du halal, pas de bouc émissaire musulman), l’argent public peut financer les mosquées, etc. Une lecture radicale des ultra laïques : les religions ne peuvent se manifester que dans des espaces privés (thèse de l’Inquisition). Il ne faut pas de signes ostentatoires religieux dans l’espace public (pas de burqa dans la rue, le voile interdit à l’école en 2004, demande de son interdiction à l’université). On peut tolérer toutes les caricatures. Toute religion est ou peut devenir une maladie mentale grave.

45 Une autre valeur de la République : la laïcité : la jurisprudence
Selon l’arrêt Babyloup de 2009, la référence au respect de la laïcité et de la neutralité ne constitue pas une justification suffisante en droit pour limiter l’exercice de libertés fondamentales, comme la liberté d’expression d’une conviction ou de culte. La laïcité ne peut pas restreindre les libertés. Il ne peut pas y avoir d’interdictions absolues et générales. Des interdits peuvent toutefois exister dans un règlement pour permettre la vie collective dans le cadre d’un projet éducatif (pas de prosélytisme, pas de violence, etc.). En pratique, il est souvent préférable de dédramatiser et de relativiser (par un débat entre ceux qui portent des vêtements « religieux » et ceux qui le refusent). On accepte le ramadan sans faire de repas particulier. On surmonte ainsi les difficultés en rappelant que s’il y a des droits, il y a aussi des devoirs.

46 Une autre valeur de la République : la laïcité dans l’éducation publique
Il y a, depuis 2013 (Vincent Peillon), une charte de la laïcité dans les écoles publiques. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire et de l’exprimer dans le respect des convictions d’autrui et dans les limites de l’ordre public. La liberté de chacun s’exerce dans le souci de la fraternité de tous et dans le souci de l’intérêt général. En conséquence, l’école protège les élèves contre tout prosélytisme pour permettre aux jeunes d’exercer leur liberté. Les élèves auront ainsi une culture commune et partagée. Sont interdites toute discrimination et toute violence. On doit d’abord comprendre l’autre et le respecter. Les personnels ont un devoir de stricte neutralité.

47 Une autre valeur de la République : la laïcité dans l’éducation publique
Aucun sujet ne peut être exclu du questionnement. Chaque élève doit découvrir la diversité des visions du monde. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse pour contester à un enseignant de traiter une question du programme. Une croyance (une conviction personnelle) n’est pas une connaissance vérifiée (universelle). Aucune contestation des règlements de l’école publique n’est possible pour des motifs religieux. Le port de signes ou de tenues religieuses (dont le voile) est strictement interdit.

48 Conclusion La devise de la République et ses trois valeurs est un choix à la fois déterminé et aussi arbitraire que les couleurs du drapeau ou la mélodie de l’hymne national. D’autres valeurs peuvent devenir aussi importantes sinon plus que ces valeurs. Les valeurs de la République ne sont pas stabilisées. Leur hiérarchie est mouvante. Leur degré de popularité dans la population (mesurée par les sondages) change en permanence en fonction des contextes historiques. Les valeurs sont indépendantes de leurs plus ou moins grandes réalisations.


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