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La légende noire des pirates

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Présentation au sujet: "La légende noire des pirates"— Transcription de la présentation:

1 La légende noire des pirates
A l'abordage ! La légende noire des pirates Fabrice Delsahut Université Inter âges

2 Conférence 5: La légende noire (2ème partie)
« Alors notre héros, le capitaine Teach, a pris le surnom de Barbe Noire d'après cette grande quantité de poils qui, tel un météore effroyable, couvrait tout son visage et effrayait l'Amérique plus que toute comète qui y était apparue. Cette barbe était noire, et il l'avait laissée pousser jusqu'à une longueur extravagante ; quant à l'ampleur, elle remontait jusqu'aux yeux ; il avait coutume de la tortiller en petites queues avec des rubans, à la manière des perruques Ramilies, et de les enrouler autour des oreilles » Charles Johnson Edward Teach, dit Barbe Noire (vers )

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4 I. Et le diable aura le tout ! Le récit d’Israël Hands…
Pour quelques pièces mendiées çà et là dans les rues de Londres, Israël Hands raconte l’histoire du plus célèbre pirate des Caraïbes et de son équipage de renégats. Il est le second et le pilote d’Edward Teach, ou Edward Drummond, également connu sous le nom Barbe Noire, à bord du Queen Anne’s Revenge, une frégate française de trois cents tonnes (négrier) armée de quarante canons, initialement nommée La Concorde. Elle est prise près de la Martinique, en novembre Hands est surtout le complice de toutes les aventures de son terrible chef, hormis la dernière sur l’îlot d’Ocracoke. Il ne connait pas grand-chose de la jeunesse de Barbe Noire. Tout au plus sait-il qu’il était né vers 1680 à Bristol en Angleterre et qu’il a fait ses classes quelques temps auprès du pirate Benjamin Hornigold basé à New Providence dans les Caraïbes et rejoint en Teach devient un pirate de renom dans les années 1717 et Son apparence inquiète en raison de son épaisse barbe noire qui lui vaut son surnom. Israël Hands n’a certainement pas pris part à la bataille d’Ocracoke ce 22 novembre 1718, l’une des îles de l’Outer Bank qui protège la Caroline du Nord des tempêtes de l’Atlantique. Quelques temps auparavant, il a été blessé au genou par Barbe Noire, sans raison apparente. Il faut dire que les accès de violence de Teach sont imprévisibles, ce qui tient ses hommes dans un état de complète soumission. Il lui arrive parfois, dit-on, de tirer sur l’un de ses matelots, expliquant son geste par le fait que « si de temps en temps, je ne tue pas l’un de mes matelots, ils oublieraient qui je suis ! ». Hands est capturé, conduit en Virginie pour y être jugé et accepte de témoigner contre ses anciens compagnons de piraterie, en échange d’une remise de peine.

5 Le pirate mondain Après s’être séparé de Hornigold, Teach forme une alliance de pirates avec laquelle il organise le 22 mai 1718 le blocus sans précédent du port de Charleston, en Caroline du Sud, obtenant ainsi une rançon des habitants de cette colonie britannique. Le 10 juin 1718, il échoue le Queen Anne's Revenge son navire sur un banc de sable, près de Beaufort, en Caroline du Nord, dans un acte peut-être volontaire pour se séparer de ses hommes et se faire plus discret. Il accepte une grâce royale pour une partie de ses équipages qui se rendent à Bath, en Caroline du Nord. Il joue alors les gentilshommes auprès du Gouverneur de la Caroline du Nord, Charles Eden, qui reçoit régulièrement des parts du butin en échange d’une protection non officielle et plus tard d’un pardon royal. Lettré, doté d’une intelligence hors du commun et d’un charisme diabolique, il lui est facile de s’insérer dans la bourgeoisie au point même d’y trouver femme. Une de plus : on lui en prête quatorze dont la dernière n’a que seize ans. Hands raconte comment Teach coupa la main du prétendant d’une des demoiselles convoitées parce qu’elle lui a remis la bague offerte par le pirate. La malheureuse reçoit la main du galant, ornée de l’anneau dans une boite en argent. Encore une légende ? Peu importe, Hands sait que si deux courtes années d’attaques de navires marchands ont suffi à Teach pour entrer dans l’Histoire, quelques anecdotes entre deux chopes le feront définitivement entrer dans la légende. Il se souvient ainsi de la propension qu’a Teach pour les mondanités et qu’il n’hésite pas à inviter à ces orgies raffinées ses concurrents pirates. Il évoque cette mémorable fête entre les équipages de Charles Vane et de Barbe Noire sur Ocracoke Island. Peu de ports acceptent ces fêtes sauvages et les pirates disposent alors de bases de prédilection pour célébrer leurs succès.

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8 Des statuts différents
Le statut de pirate diffère d’une colonie à l’autre et le temps de jouer les notables prend fin pour Teach. Il reprend rapidement repris ses activités à bord d’un sloop plus léger, comptant sur la dissuasion que lui permet sa réputation. Sa tête est alors mise à prix par le gouverneur de Virginie Alexander Spotswood. Ce dernier n’a guère mieux servi, avec une administration corrompue, mais il a foi en le Nouveau Monde et en des valeurs d’honnêteté. Il est surtout furieux d’avoir vu piller plus de vingt navires de sa colonie par ce diable fumant. Il fait donc appel au lieutenant Robert Maynard, commandant du HSM Pearl, pour capturer Teach. Le lieutenant, pour l’occasion, loue deux sloops civils qu’il intègre temporairement dans la Royal Navy: le Ranger, et le Jane. Les deux navires à faible tirant d’eau peuvent s’aventurer sans danger dans les parages où mouille l’Adventure, le navire du pirate.

9 Ocracoke Hands sait trop bien comment son capitaine combat aussi ne se lasse t’il pas d’évoquer l’épique corps à corps qui s’engage entre Maynard et Teach ce 22 novembre Le pavillon hissé et le coup de semonce donné, Teach doit se résoudre à l’évidence : il doit en découdre avec la Royal Navy. S’ensuit alors une bataille dantesque où personne ne demande quartier et personne n’en donne. Barbe Noire qui mène ses hommes à la bataille, se retrouve face à Maynard. Le duel commence par un échange de coups de pistolets. Maynard touche Teach à l’abdomen, mais le blessé poursuit le combat. Quand le capitaine anglais voit fondre sur lui cette créature semblant immortelle qui brise son épée d’un formidable coup de poignard, il croit voir sa dernière heure arrivée. L’un de ses hommes se jette alors sur le pirate et lui assène un coup de sabre au cou. A genoux, Barbe Noire continue de ferrailler jusqu’à ce qu’il soit tué par plusieurs autres membres de l'équipage de Maynard. Mais, alors que les soldats de sa gracieuse majesté s’approchent du prétendu cadavre, Barbe Noire émet un dernier râle qui les fait sursauter. On trouve sur le corps de cette véritable force de la nature vingt-cinq blessures dont cinq par balle. Le lieutenant le fait décapiter et sa tête est placée en guise de trophée sur le beaupré du Ranger, notamment pour permettre de récupérer la récompense. Elle est aussi exposée par la suite en place publique, mais malgré cela de nombreux marins et colons refusent de croire à sa mort.

10 La légende en marche Plusieurs actes de piraterie lui sont attribués à titre posthume. On ne retrouva jamais son trésor. A ceux qui lui demandent où il cache son butin, Barbe Noire répond : « Seuls le diable et moi savons... Et le diable aura le tout ! » Une fin digne des plus grands, pense Hands, loin de sa propre déchéance. Surtout quand on sait qu’une fois la dépouille de Barbe Noire jetée à la mer, celle-ci fait deux fois le tour du bateau à la nage avant de couler ! Au cœur des tavernes crasseuses, Hands ouvre des fenêtres sur la légende. Celle par exemple des mèches de chanvre qui inspire tant la terreur aux victimes de son capitaine. Comme de nombreux pirates, Teach prend grand soin de son apparence afin qu’elle soit des plus effrayantes. Son visage est encadré d’une barbe noire fournie qu’il porte, selon les écrits du lieutenant Maynard, « fort longue, nouée avec des rubans ou tressée en petites nattes ». Outre son sabre et des poignards, il dispose de six pistolets accrochés à un ceinturon qui barre sa poitrine. Il a aussi l’habitude, avant les assauts, d’allumer des mèches de poudre à canon qu’il place sous son chapeau afin d’apparaître dans un épais nuage de fumée. 

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12 II. Les derniers abordages

13 Représentation d’un combat à l’abordage par Nicolas Ozanne vers 1760
L’abordage désigne l’action finale dans un combat naval où les deux navires étant côte à côte, les équipages passent d’un bord à l’autre afin de s’assurer de la domination de l’adversaire. La tactique militaire distingue : L’abordage en belle : navires s’amarrant bord à bord. L’abordage de franc-étable : le navire attaquant présente son avant (étrave ou éperon) au navire ennemi. Représentation d’un combat à l’abordage par Nicolas Ozanne vers 1760

14 Gravure de Pardinel, Abordage du Triton (vers 1855)

15 Les pirates sont parmi les derniers à pratiquer l’abordage aux XVIIème et XVIIIème siècle. Le développement d’armements combinant une puissante artillerie et un nombre imposant d’hommes armés réduisent considérablement le nombre d’abordages. Bien qu’il soit naval et présente donc d’innombrables similitudes, l’abordage dépend du statut des assaillants. Les combats menés par les corsaires sont régis par les mêmes lois que les marins d’Etats, c’est-à-dire ceux de la Marine Royale, et suivent donc une réglementation précise. L’abordage tel qu’il est imaginé avec moult déflagrations, fumées, cris et fracas n’est pas systématique. La plupart du temps, il n’y a que peu de combats ou alors ces derniers sont très courts. Une fois l’ennemi rattrapé, un coup de semonce est tiré à la proue du navire. Si la persuasion ne suffit pas, les pirates s’invitent à bord.

16 La guerre psychologique
L’audace, la ruse et l’intimidation suffisent souvent. La guerre psychologique représente un élément important de la prise d’un navire car, en matière d’artillerie, l’avantage est souvent du côté des navires de commerce lourdement armés par les Espagnols. La poudre et les canons sont en quantité réduite chez les pirates. Leur supériorité est autre. Les qualités physiques doublées d’une détermination et d’un courage sans failles font souvent la différence. Leur avantage relève des capacités manœuvrières de leurs embarcations et de leur indéniable expérience de navigation en mer, notamment dans la mer des Caraïbes. « Leur génie supplée au défaut de leurs moyens » écrit Oexmelin. Passés maîtres dans l’art de la ruse, les pirates disposent d’une quantité de subterfuge pour limiter au maximum les risques liés à l’abordage. En premier lieu, les navires pirates arborent un pavillon ami. L’équipage s’arrange aussi pour donner de la gîte au bateau en répartissant les masses sur un bord et en affaissant les voiles. Les signaux de détresses lancés au navire commerçant font le reste. Une autre tactique consiste à cacher les hommes couchés sur le tillac et à faire croire ainsi à un petit nombre de marins. Les pirates sont aussi passés maîtres dans l’art du déguisement, se travestissant en paisibles voyageurs, en femmes ou revêtant les uniformes de la marine espagnole. La généralisation des lunettes de marines ou « la lunette à longue vue » au cours du XVIIème siècle exige d’autres subtilités. En 1691, le corsaire René Duguay-Trouin reconnait de faux canons en bois sur un navire anglais et décide de l’attaquer.

17 La proie Les pirates attaquent généralement les navires escorteurs de la flotte de l’or qui se hasardent à s’éloigner du convoi ou que le mauvais temps a séparés. Comme l’animal traquant la proie la plus faible, les pirates suivent à distance le navire et maintienne la pression par des tirs sporadiques et des cris qui impressionnent un équipage nullement décidé à sacrifier sa vie. Qui plus est, les officiers souvent mieux armés que les marins, mènent seuls le combat face aux assaillants. L’abordage ne devient alors qu’une formalité comme l’atteste en avril 1719, la prise du navire du capitaine Snelgrave près des côtes de l’Afrique. Douze pirates de l’équipage de Cooklyn s’approchent à bord du navire dans une barque et prennent le navire sans qu’aucun tir ne soit donné. Les hommes du capitaine refusent de s’armer. Et quand les pirates veulent lui administrer « justice », les hommes du capitaine demandent au quartier-maître pirate de l’épargner tant il est un homme bon.

18 Le branle bas de combat Le bateau est mis en ordre de combat : les hamacs, bien fermés par les garcettes sont rangés dans les bastingages pour servir de blindage. L’expression « Branle bas de combat » signifie donc amener bas les hamacs pour libérer l’entrepont et pouvoir manœuvrer les canons).

19 La canonnade Si la canonnade vient à retentir, les armes prennent alors le pas sur les mots. Elle a pour vocation d’intimider l’adversaire. Bien menée, elle effectue suffisamment de dommage pour entraîner la reddition de l’adversaire sans autre forme de combat. Caronades et couleuvrines et autres pierriers préparent l’abordage par un tir nourri de mitraille qui dégage le pont ennemi. Les premières salves de boulets n’ont pas pour vocation de couler les navires, ces derniers ayant une valeur marchande qu’il s’agit alors de négocier auprès de l’armateur. On compte davantage sur les éclats de bois que les boulets engendrent comme armes mutilantes (cf. « vent du boulet »). Les boulets ramés, ou enchaînés par paires avaient pour objectif d’abattre les matures. On dit alors « tirer à démâter ». Les perfectionnements du canon de mer anglais marquent un point contre les défenses des galions d’Espagne. Le canon qui peut tirer des boulets de vingt kilogrammes à mille cinq cents mètres doit tout changer. Les marines de guerre forment longuement leurs canonniers qui ont tous un poste attitré. Ce n’est pas le cas des pirates dont l’indiscipline est un lourd handicap.

20 A l’abordage ! Une fois les bateaux bords à bords, l’abordage peut enfin commencer. On jette les grappins et l’équipage s’élance. Il est fréquent que des hommes tombent entre les deux navires et soient écrasés. Duguay-Trouin, lors de son premier combat est marqué à vie par la vision d’un homme à la tête écrasée entre les deux coques.  Certains pirates transportent avec eux un véritable arsenal, même si chacun a ses préférences. Des instruments tranchants et contendants aux fusils, tout est bon pour abattre les voilures et réduire l’ennemi. Parmi la panoplie d’armes utilisées, l’épissoir pour assembler les cordages relève du plus banal tant il est omniprésent sur un bateau. La hache sert en premier lieu pour monter à l’abordage le long des coques calfatées et glissantes puis permette d’abattre les voiles en tranchant les cordages. Le sabre d’abordage est plus présent dans les représentations historiques que d’usage. Il s’agit surtout d’un sabre d’officier de marine. Il est aussi appelé « pot de marine » ou « cuiller à pot », du fait d’une grosse coquille, en forme de cuillère, qui est destinée à protéger la main. De là vient l’expression : « Régler un conflit en deux coups de cuiller à pot ». A l’imitation des boucaniers, il semble que les pirates aient délaissé le sabre d’abordage pour le coutelas ou pour leur couteau de chasse. Avec sa lame assez courte, tranchante d’un seul côté, et légèrement incurvée, ce sabre d’adoption est particulièrement fonctionnel au cours des abordages et dans les faux-ponts exigus. Il est l’arme idéale pour le corps à corps. Une bonne panoplie comporte aussi un court poignard pour « achever » l’adversaire.

21 Le feu grégeois L’odeur de poudre laissée par les canonnades revient en force avec les grenades à mains et les fusils. Des ponts aux hunes, tous les espaces sont envahis. Les premières grenades sont utilisées à partir du milieu du XVIIème siècle. Il s’agit souvent de tubes de métal remplis de pierres ou de petites balles. Difficiles à utiliser, elles peuvent néanmoins faire de terribles dégâts lorsqu’elles sont lancées avec précision. On retrouve parfois leur ancêtre, le feu grégeois. Fait de pot de terre rempli de poudre et de grenailles et allumé par une mèche, il engendre de sérieux dommages sur les ponts, surtout lancé du haut des vergues et de la hune. Élaboré vers 670 par un chimiste syrien Callinicus, ce mélange particulièrement inflammable de naphte, salpêtre, soufre et bitume possède la propriété de brûler même au contact de l’eau. Les Grecs l’appellent d’ailleurs feu « liquide » ou « maritime ». En brûlant, il produit une importante explosion suivie d’une épaisse fumée qui ne manque pas d’effrayer les équipages. Le feu grégeois inspire ces paroles de Montesquieu : « Si la physique n’avait d’autres inventions que celles de la poudre et du feu grégeois, on ferait fort bien de la bannir comme la magie. »

22 Un armement ad hoc Les chausse-trappes, dont l’usage est plus ancien, vient parfois empêtrer les ponts. Conçue au Moyen-âge, cette pièce de fer formée de quatre pointes disposées en triangle, de façon qu’en le jetant à terre, une pointe se trouve toujours en l’air, est destinée à mutiler les pauvres marins aux pieds nus. Le fusil des boucaniers est l’arme des flibustiers. Ancêtre des longs fusils américains destinés à la chasse aux bisons, son canon est long de quatre pieds et demi (environ un mètre et demi) et le chargement trois fois plus rapide que les autres fusils. La longueur du canon et le fait qu’il soit rayé, ce qui fait tournoyer la balle, rend les tirs précis. Cette précision est utilisée par les pirates qui tirent depuis la mature sur les officiers pour désorganiser l’adversaire. Le mousquet, parfois évasé en tromblon à la sortie du canon, est un vrai canon à mitraille. Il est utilisé par les pirates pour « nettoyer » les ponts d’une puissante décharge. Léger et maniable, le pistolet à silex est l’arme préférée pour l’abordage. Cependant, l’air marin humidifie parfois la poudre, le rendant inefficace. Recharger son arme prend du temps et le pirate préfère s’en servir comme massue. L’usage veut que les corsaires les portent par deux à la ceinture, l’un venant au secours de l’autre en cas de long feu. L’abordage est dangereux et si le combat est fortement engagé, l’espérance de vie du premier pirate est courte. La tradition veut donc que le premier à aborder soit prioritaire dans le choix d’une des armes du pillage. Celle-ci vient se rajouter à sa part du butin. Posséder une arme aussi prestigieuse pousse de nombreux pirates à tenter leur chance.

23 Les biens recherchés Les plus précieux des biens se trouvent d’abord dans l’armoire du chirurgien. La santé est un souci obsédant et les médicaments trouvés à bord sont une vraie richesse. Ce bien est à ce point important qu’en 1718, Barbe-Noire lors du blocus du port de Charleston exige comme rançon des substances médicinales. Les Wagonners, sorte de recueil de cartes maritimes, sont eux aussi recherchés. Ces ouvrages sont chargés des plus précieux renseignements nautiques. Dus à l’origine au géographe flamand Wagenaer, on y retrouve des descriptions plus ou moins précises des ports, rades, mouillages, dangers et instructions de pilotage. Le cordes et voiles sont aussi prisées dans la mesure où cela évite de s’embarrasser en réparations nombreuses et fastidieuses. La nourriture est aussi un bien inestimable. La quête de celle-ci est parfois si obsédante qu’elle supplante la quête de richesses.

24 « Le commandant du vaisseau ordonne le branle-bas de combat
« Le commandant du vaisseau ordonne le branle-bas de combat. Les sifflets, les tambours, les clairons confirment l’ordre terrible et le porte dans toutes les parties du vaisseau. Les hamacs dépendus et roulés sont portés et arrangés dans les bastingages. Les fanaux de combat, suspendus et espacés dans les batteries, répandent leur sinistre illumination. Les matelots canonniers rendus à leurs pièces, les disposent et les démarrent. Les boutefeux fument, piqués au fond des bailles de combat. Les objets inutiles et encombrants sont enlevés. Les piques, les sabres, les haches sont disposés avec ordre entre les sabords ; chacun s’emparera de son arme spéciale pour l’abordage. Le sable destiné à boire le sang qui va couler est répandu sur les ponts. (…) C’est le moment le plus sublime de ce vaisseau formidable. Tableau imposant où la mort et la victoire semblent lutter de prévisions. Cet aspect s’aggrave du silence terrible de six cents matelots canonniers, debout, immobiles, rangés autour de leur pièce ; au costume de toile moins funeste aux blessures ; la tête et la ceinture serrées d’un mouchoir : l’inaction qui attend excite en eux l’impatience et le malaise qui se mêlent sur leurs traits aux signes du dévouement et du courage : courage pur et français ; qui part du cœur, et non pas ce courage brut, infiltré de rhum et de genièvre. (…) Dans son allocution courte, énergique et imposante (le commandant) ne déprécie pas l’ennemi qu’il va combattre ; mais il dit à ses braves qu’ils valent autant. Les cris de "vive la France, vive le commandant !" lui répondent qu’il est compris, et contiennent la sentence d’un duel à mort. » Jules Lecomte, Célèbre chroniqueur maritime, auteur notamment du « Dictionnaire pittoresque de Marine » (1845).

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