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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 22-10 au 11-11-2007 Attendez que la musique de Mozart démarre.

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1 Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » au Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 J'irai, ô ma douceur Jean Martin Serre
Ô ma douceur et ma douleur, Ö mon bonheur et mon malheur, Mon eau de feu, mon brûle cœur, Voici venir l'heure des heures ... Quand le ciel appuyé sur les bras des grands arbres Offrira sa voussure aux baisers de la nuit, Sous le chant de la Lune, ultime candélabre, J'irai, je partirai, oiseau tombé du nid. J'irai, multiple et seul, agonisant de toi, Escorté d'une foule impalpable de rêves, Titubant sous ton poids, dans la lumière brève ; Mes souvenirs en meute me chasseront vers toi. Ô ma douleur de vivre et ma douceur d'aimer, Tu cherches un bateau ivre qui est resté à quai ; L'eau de tes yeux m'enivre mais tes yeux sont fermés. Que la douleur est vive, passée l'heure d'aimer ! Un écureuil curieux, une biche timide, Pourront croiser mes pas dans le lit de l'automne ; Je continuerai ma route monotone, Orphelin de l'amour, cristal parmi le vide. Il est des orphelins dont la mère est vivante Et vient le soir tombé caresser leurs cheveux. Essuie ce front mouillé des rêves qui le hantent, De ton aile clémente, ô mon Oiseau de Feu ! La torpeur de la nuit couvrira d'un manteau Et les sons et les bruits, les échos du piano Qui joue cette leçon qu'un jour tu m'as donnée Cette nuit je mourrai ; et ce jour je suis né. Ô ma douleur de vivre, ô ma douceur d'aimer ... J'irai, ô ma douceur Jean Martin Serre 

3 Que veut dire aimer ? Hubert Mordrain   Que veut dire aimer S'il n'est pas dit par toi, Par ta gentillesse et ta beauté, Qui savent si bien mettre mon cœur en joie.   Comment te dire Ce que je ressens, Face à ton sourire, Tellement attendrissant.   Je me noie dans ton regard, Si doux et si envoûtant, Chargé de douceur et d'espoir, Et infiniment charmant.   Voici donc pour toi ce poème, Pour te remercier de tout mon cœur, Et te dire encore à quel point je t'aime, Toi qui m'apporte tellement de bonheur.

4 ÂMES, MODES Paul Geraldy     Tu ne serais pas une femme si tu ne savais pas si bien te faire et te refaire une âme, une âme neuve avec un rien. À ce jeu ta science est telle que, chaque fois que je te vois tu fais semblant d’être nouvelle, Et j’y suis pris toutes les fois.

5 Dans le labyrinthe de mon esprit Tu es la flamme Qui résiste aux rafales du vent. ans le labyrinthe de mon âme Tu es le rayon de soleil Qui éclaire l'obscurité Et me réchauffe. Dans le labyrinthe de mon monde Obscur et nébuleux Tu es le mythe Qui me guide vers la sortie. Tu es mon Ariane Mon espoir Attends-moi.   Lunapiena

6 Passages I C'est un air de tango qui frôle tes deux hanches prêtes à se balancer pour mieux flairer les miennes C'est une chanson triste étalée dans l'air chaud qui nous vient du profond des forêts d'Amazone des torrents flagellés suspendus aux falaises en à pic sur les arbres C'est un parfum vieilli serpenté tout là-bas en partance pour le large sans espoir de retour II Du soleil vert au soleil noir un refrain ordurier nous sert de slogan d'état d'âme tu me regardes vivre et je me sens mourir à tes yeux pâlir à tes mains fondre à tes gestes partir à ta recherche sous une écorce froide et rencontrer une ombre à rebours du temps III Avec la pluie montait l'angoisse de la voir partie dans la houle descendante rayon venu du rire du verre en étincelles d'une blonde lueur sur la mer le matin d'un rêve chaviré aux abords du miroir Noëlle Plenecassagne

7 Premier pas, quitter la surface pour entrer dans l'au-delà du jour, fermer les yeux sur un soleil, lumière de vie, guider son empreinte sur les sentiers de l'eau, au sein de la terre sans nom, sans ombre, sans fond. Premier pas, vers l'oubli, la  nuit éternelle où plus rien ne paraît, tu es seul,  étincelle de clarté. Poursuis pour le nommer, l'inconnu, te dépasser et t'enfoncer au sein d'une obscurité, elle te guide. Premier pas, ferme les yeux, au pays de l'onde joyeuse, elle use, abuse de l'ordre surgi des abîmes, se creuse une trace, un nid aux failles du temps, elle vide le plein, conduit vers la source, l'espoir des nuages, prolonge le cycle de vie des racines. Premiers pas, marquent l'argile définitivement, Souillent un silence écrit dans le roc, ouvrent le regard secret sur l'envers du mystère, secouent une peau trop portée. Oublie ton sac présent retrouve tes yeux d'enfant, refais les premiers pas, découvre un monde ardent, ouvre ton espace aux sources, imagine d'autres temps, crois possible le retour. Philippe Vallet

8 Tour est brûlé dans la mémoire De roc de plomb, tout est en place C'est sur mesure et comme on veut C'est du lilas, ton regard fond Vers le jasmin quand tu t'endors Quand tu voulais j'avais le temps Roulant des vagues vers tes flancs j'avais des mémoires de traîne Quelques prénoms à te souffler Du bout des lèvres sur tes lèvres Lequel de nous perdait le sens De ces voyages aux pieds nus A contrecœur dans la rumeur Lequel de nous est un tricheur Tout est perdu dans la mémoire Quand l'abandon est à venir La mer collée en déshérence Attendant le lâcher de vagues Ne resterait qu'un goût de sel Tes cheveux libres dans le vent Si le désir était réel Nos corps à corps à découper D'un clair de lune de saison Je te cherchais dans les lieux-dits Je te cherchais dans l'illisible De mes survols de poésie Dans le burlesque de mes brumes Je me disais je t'écrirai Comme un reflet sur les eaux noires Demain comme un chuchotement Et la mémoire marque l'ombre Se déverrouille vers la mer Robert Cuffy Mémoire

9 Lentement, lentement, en moi s'est réveillé l'espoir
Lentement, lentement, en moi s'est réveillé l'espoir... dans la vie, tout peut se répéter. La sonnerie du téléphone qui m'apporte la chaleur de ta voix me surprend à une heure inattendue... Une danse de joie et de passion... Je sens les battements de mon coeur en harmonie avec les tiens, ma respiration s'accorde à la tienne dans la conversation de nos corps, la tête me tourne et cède l'ultime résistance. Je tremble, de cette peur si particulière, de cette douce peur qui m'envahit, qui exprime mon désir de toi. J'adore ta voix, j'aime ton souffle, tu me permets de vivre dans l'amour. Tes mots résonnent comme un hymne d'amour, une contribution au culte d'un dieu. J'ai peur de l'amour infini qui déborde de mon coeur, j'ai peur de la joie immense qui inonde mon être, j'ai peur de cet espoir qui jaillit en moi. Cet amour

10 Je ne sais pas Liza   Je ne sais pas si les miettes d'infini que tu m'as offertes resteront longtemps dans mon coeur consumé. Trop de pensées ont été suspendues, trop de mots sont restés sur nos lèvres alors que nous arrivions tels que nous sommes sous un ciel se couvrant de nuages. Trop souvent quand j'essayais de planer, tu t'envolais vers d'autres monts couverts d'illusions et d'angoisses. Je ne sais plus t'écouter dans le bruissement du vent et toi tu ne trouves plus les nuits de lune ou les toiles de rêves qui m'enchantaient. Je sais que rien n'arrête l'écoulement de l'onde et tandis que pieds nus je poursuis égarée la marche du temps sans pouvoir le mesurer, toi tu cherches des notes que tu dessines sur la portée de l'eau. Nous jouons un drame étrange et là-haut de lointaines étoiles recueillent les pétales arrachés à une fleur empreinte de tristesse.

11 J'en ai beaucoup des roses, et du lis et du jasmin D'étales et d'à peine écloses au bord de mon chemin J'ai des feuillus sombres et des buissons ardents De la vigne en liesse, du chèvrefeuille d'argent  Mais ils s'en vont toujours avec la même Les passants joyeux derrière le grillage C'est ma rose en bouton, la blanche qu'ils aiment Qu'ils cueillent en riant de leurs doigts volages  Et s'en vont chantant d'avoir dans leur paume Comme un petit oiseau blanc ce téton mort d'amour Et comme s'éloignent et reviennent les hommes Je songe à ma rose qui ne verra pas le jour Le jardin Lauranne

12 Nuit teintée Miriam Naïli-Dupont
Quand lycaon s'apaise Et quand hyène s'endort Guépard s'assoupit Et Lionceau rêve encore Quand lune dans le ciel Pareille à un soleil Drapée de mille feux Se montre pleine et belle Quand Savanne à ses heures Sait se montrer tranquille Je monterai à lui D'un pas léger, gracile J'écouterai ce vent Qui caresse mon âme Cette douce chaleur Imperceptible flamme J'élèverai Son nom Comme on porte un flambeau Je goûterai ce temps J'en ferai mon berceau Profond séjour de rêve Ou bien douce insomnie Quand soudain il renaît Je souris à la Vie Le Silence est ma paix Ma douce symphonie Nuit teintée Miriam Naïli-Dupont

13 puis la soie et le patchouli et les poèmes
puis la soie et le patchouli et les poèmes... et encore l’attente l’amour fou le voile de tulle et l’attente et les fils de mes fils - Tout cela Il y avait tout cela flottant dans un instant lointain autour d’un futur visage... Qui donc est derrière l’image qui me renvoie des pensées jamais eues et pourquoi ? Aujourd’hui pour la première fois je sais je sens pour la première fois que je suis une femme pour la première fois. Renée Laurentine Au miroir Mes fils ont grandi. Mes fils ont eu des fils Et ce miroir qu’y a-t-il au-delà à travers ce reflet qui me renvoie des bulles de pensées neuves ? Neuves ? Pourquoi jamais avant ces pensées qui rebondissent vers moi ? Quel est ce visage ? Derrière ce visage vit pourtant une enfance une adolescence vit cet instant où tout déjà bruissait ailes autour d’un futur visage : - le petit manteau vert de la Rentrée et déjà l’attente la poupée Blandine et le chat Nabu les versions latines et les poèmes

14 En attendant demain Marine Desreve
De mes pieds à mes cils voyagent des herbes sèches, du basalte éreinté, des maisons en chantier, De mes lèvres à mes hanches raisonnent des portes claquées, des tuiles dégrafées, cris de chats étouffés. A mon cou pendent des gouttes de rosée, des violettes irisées, Elles me forment des colliers de chemins tortueux Je me vois de profil dans leur galbe argenté, Decline mon sourire vert, ocre c'est selon Je me fais des grimaces de quatre ou de huit ans, est-ce le même cristal? la même source peut-etre, Dans cette goutte je pleurai, elle glissait sur la vitre, D'abord calme accrochée, puis surchargée de peine, Elle dévalait d'une traite mes idées fixes et fières. Sur son passage d'autres gouttes, elle les mange âprement Une larme, une autre, des rivières en fenetre, des fleuves sur les poignées, lacs bleus sur mes cahiers. L'ancre s'affole et pleure par compassion. Une larme, une étincelle brillent par transparence sur la nuit noire, Mon oeil fait des comètes, Vogue à califourchon entre siècles et étoiles, Sur une poussière spatiale, un pissenlit soufflé. Un bouton d'or coule entre trois soleils, Les quatre flammes du trèfle se trouvent dissociées. Mais je sens dans ma main tes quatre doigts pliés, Ils escaladent et dansent sur la cime de mes songes, Ils remontent doucement, se font très très légers Puis s'endorment sous ma nuque, mêlés à mes cheveux. Dans des ronds de pensées passent mes avenirs fumés, Au fond du lait bouilli se déchiffrent mes destins, Déjà je sais lire Bientot peut-etre écrire Dans l'attente je m'endors. Les rais de lumière de mes exploits futurs Rejoignent les violons qui secouent mes ténèbres. En attendant demain Marine Desreve

15 OUBIEUSE MEMOIRE Hapax extravagant Exilé de mémoire Dérive étrange de l'oubli D'un nom et d'un prénom. Seule une brume en tes yeux Ton regard affolé d'oiseau En cage Etait-ce de l'Amour ? Va savoir ! Adieu banal dans un couloir de fac Un uniforme blanc et bleu de la Royale Ta robe sage d'agrégative J'ai presque tout oublié de toi La maison cossue d'un seul étage Que l'on appelle échoppe en Gironde Des parents - inquiets de l'intrusion de ce trouble mystère, Leur pas semblant glisser sur la cire d'abeille - Du Mauriac adouci par Daudet L'arôme d'un café de Santos Le piano La grand-rue qui descend vers Pessac Garonne du fantasme Orénoque rêvé Il pleut tant à Bordeaux qu'on y prendrait Les rues pour des fleuves. La mémoire a coulé comme l'eau d'Héraclite Toujours une autre, jamais la même Invisible et présente De jour, de nuit Tu resurgiras, toujours vivante Fleuve enlisé de la vallée du Draa Qui jamais n'atteindra la mer Et qui meurt dans le sable Pour, Lazare liquide, resurgir Dans le désert figé des roses minérales. Mais Ulysse ne reviendra jamais d'exil J'ignorerai toujours le parfum de ta bouche La douceur de tes hanches. Nous fûmes un instant comme deux grains de sable en voisinage de hasard Un coup de vent nous sépara Pour nous unir à d'autres grains de sable Et l'infernal Khamsim Nous délite en un nuage Si fin qu'il fait croire aux mirages. C'est si petit tout ça Et de nulle importance Amour sans plus de consistance Que le vol d'éphémères qui croise nos pupilles Qui s'oublie comme tout trépasse. Que sais-je de mes grands-parents de l'an mil ? Que sais-je du rire de mon arrière-petite fille étonnée par l'amour Du parfum des lilas Quand serai exilé de mon corps de poussière Grain qui vole invisible Soufflé par l'harmattan Qui aura effacé ton prénom oublié Sur l'usure des dalles ? Eclairs d'années-lumière Iota de baliverne. Mais qu'importe un prénom, la couleur de Ta bouche, la rondeur de tes hanches Si nous ne revivons que dans la blanche amnésie de l'éther, de l'écorce du chêne, De la vermine ou de la rose De l'onde du rubis ou bien de la turquoise, Des yeux du chat la nuit Des vapeurs sur la lande De la boue et de l'or Broyés d'indifférence Dans le terrifiant creuset De notre mystère. Alain Drouillet

16 Voile Angèle Lux Je vacille dans le vide D'une vie qui, d'une présence, Rêve une ombre violette Que le soleil fait vibrer Plein des dérives Où la rêverie croît vert tendre Je ploie dans le noir qui se lève Sous le vent rageur qui crève Une vieille lune sans voix Sans violon ni avril Lambeau de saison vive Où il y a tant de rêves Certes, j'ai trouvé la vague noyée Où avance le rivage Dans le vase clos D'un voyage sans révolte Mais je n'ai pas trouvé La voie qui valse ma vie

17 Amour de zazou Boris Vian Elle dansait, légère en ses souliers de bois
Amour de zazou Boris Vian   Elle dansait, légère en ses souliers de bois Un long tailleur marron moulait son joli buste. Un bracelet d'ambre gravé, de travail fruste Enserrait son poignet. Sous un foulard à pois   Sa chevelure fauve éclairait son minois La jupe courte laissait entrevoir tout juste Un genou rond gainé de soie. Grâce vénuste ! Eclatante jeunesse !... " Il était une fois   La princesse la plus merveilleuse du monde Et sa marraine fut la superbe Esclarmonde... " Ainsi me rappelais les contes de jadis Et mon coeur de zazou flambait de joie sereine Et je sautais, tendrement enlaçant ma reine En projetant bien haut mes chaussettes rubis...

18 Webcam Morine Elle est là, l'insolente. Elle m'observe, Moi
Webcam Morine   Elle est là, l'insolente ! Elle m'observe, Moi ! L'insouciante, De ce qu'elle me réserve. Je grimace. Elle m'agace ! Animal d'une nouvelle race. Technologie rapace. De son œil unique, Elle m'espionne. Mais moi je fredonne, Malgré qu'elle me flique. Cyclope moderne, D'un monde en berne, Tu m'offriras ce soir, Enfin le pouvoir. Mon image, A l'autre bout du monde, Un mirage, Dans cette cave immonde. Ouvres moi à la vie, De cet univers virtuel, Qui me fait envie, Où tout est irréel, Comme ma liberté bientôt. Sorts moi de ce ghetto ! Dévore mon intimité je ne sais plus la partager. Galvaude mon image Et ses moindres ravages. Vends-moi au plus offrant, De ce web délirant.

19 Définitions Mémoire plat pays battu par le ressac du Temps Mémoire vallons et montagnes forêt dans le clair-obscur du rêve dans les dédales de ton désir Mémoire grimoire histoires en rose et noir armoire secrète fonds de tiroir Mémoire prisonnière fugitive jeunes filles en fleurs ce côté-ci ce côté-là temps perdu que l'on retrouve parfois Mémoire miroir sans tain pour voir revoir sans être vu mais de quel côté es-tu? Mémoire galeries creusées dans la mine du Passé houille? diamants? soufre? sel gemme? Mémoire tisserande entrelacs de fils serrés Parque aux doigts malhabiles. Renée Laurentine

20 FATA DILECTA Alain Drouillet
Quelle est cette fée qui chantait en mes songes Quand je n'étais encore qu'un projet d'homme Suçant un pouce aussi sucré que sève Aussi grisant qu'un grand verre de rhum ? Sur un piano sévère Du Satie rayonnait sous les doigts de ma mère Des ruisseaux frais couraient sous des saules rieurs Bercés par Debussy Etait-ce bien elle qui fredonnait En sons, couleurs, silhouettes, Dans la langue totale aussitôt oubliée Que je venais de loin et que j'y reviendrai Nain rêvant dans un ciel infini. Quand la mésange bleue tire sa révérence Je cherche en vain le goût de ce nectar La clarté de ces nuages L'harmonie des jardins Où une jeune fille à la beauté Indéfinissable Dont les cendres volèrent en un ciel d'Allemagne Jouait de la harpe Et chantait : Je t'attends … Mes yeux de vieillard entrevoient par éclairs L'alphabet inconnu dont l'encre invisible Scintille et m'aveugle. Cette fée qui chantait au ciel de mon lit Quand j'ignorais encore quels mots vont sur les choses Murmure une douceur à nulle autre pareille Tu reviendras dans la vallée des rires J'attendrai Le temps qu'il faudra Ne cours pas, tu vas tomber … FATA DILECTA Alain Drouillet

21 No Fusion! J'en ai plein la tête Des idées de tee-shirts Que j'imagine portant Sur mes seins en bannières Provoquantes et flottantes Au rythme cadencé Des pas sur le pavé Mon esprit saturé De pensées ressassées Eclabousse de slogans Les manifestations Internes et contenues De ce moi militant Au foyer limité Evidence grise insoumise Socialement nécessaire Harmonieusement dédaignée Je voudrais tant leur dire A tous ces mâles-aimés Que j'veux bien partager Avec eux le même air Mais à mon rythme à moi Unique et décalé Je ne veux plus qu'ils doutent De mes capacités Je sais de tous mes sens Jouir de les aimer Je veux jouir d'être aimée De toute ma différence Je ne conçois de couple Si à deux ils respirent L'amour qui les inspire Et leur redonne du souffle Marie-Noëlle Toutain

22 Quetzal Emmanuel Yves La canopée sommeille aux lèvres de la pluie
Quetzal Emmanuel Yves   La canopée sommeille aux lèvres de la pluie. Comme un vaisseau figé dans l’attente de l’aube, Elle accorde au maquis de l’oiseau émeraude Un répit salvateur sous sa robe jolie. Plongé dans les desseins de l’engouement fractal, L’oiseau prisme s’attache aux étangs de lumière Qui trament son plumage à la brune matière De cette iridescence emplie de végétal. Mais le vent qui s’amorce aux pupilles des cimes Lui rapporte les sons immanents du désordre, Ces blessures du monde ouvertes comme un ogre Sur sa tranquillité d’oiseau des rarissimes. Et pour chasser l’écho des grondements suspects Le Quetzal trace alors d’une danse en plein jour Les tournoiements dorés d’une légère cour Qui tissent à l’aimée un bouclier de paix.

23 Plaisirs Cépygé X  Doux plaisir de la vie Je suis malgré mon âge Amoureux de poésies De sensations, d'images C'est un réel plaisir Pour moi, d'écrire ainsi En vers et sans soucis Mes peines et mes désirs Jongler avec des mots Pour le plaisir de plaire D'offrir quelques bon-mots Sans nuire et vous déplaire Vouloir vivre avec Ève Les plaisirs de l'Amour Ouvrir l'huis de mes rêves J'adore ces mamours Comblé plus qu'un prélat Bardé de privilèges Dont le plaisir d'apprendre Serait-il sacrilège ? De n'avoir su m'éprendre Des plaisirs de l'au-delà ?

24 Désir de rivage Anne Marie Charpentier Il me faut du silence et des rêves d’azur, De longues étendues de sable et de blondeur, Un horizon lointain chatoyant de couleurs Et sur les dunes bleues le parfum des fleurs mûres. Il me faut l’odeur suave et mauve des bruyères, L’or piquant des ajoncs, l’or doux des immortelles, Le velours des lichens et des œillets de mer Et le soupir moiré des vagues maternelles. Il me faut un casier séchant sur le vieux port, Une barque ventrue se baignant au soleil, Un galet rond, poli, où le lézard sommeille, Un chemin de traverse où le vent souffle fort. Il me faut tout cela pour vivre mes hivers ; Le ciel pluvieux et bas, lourd de morosité Et la ville et le bruit ne peuvent satisfaire Mes fulgurants désirs d’espace et de beauté ! J’imagine… le ciel, le soir, un goéland, Les dernières lueurs dont le Suroît se voile, Et le Grand Phare aussi qui lance en tournoyant Sa clarté régulière au sable des étoiles. Les deux vies Dans les matins dorés de ma première enfance Ton image peut-être avait déjà fleuri ; Discret, son doux parfum embaumait mon esprit En murmurant, câlin, les mots de ton silence. Puis, quand vinrent les jours de mon adolescence, Toute éclose en mon cœur elle se fit plus tendre ; A son charme rêveur je me suis laissée prendre Et recueillis en moi l’écho de ta présence. Et Midi brûlera les feux d’un plus grand âge… L’automne avancera dans sa rouge parure, La fleur deviendra fruit, le fruit tombera, mûr. Et pourtant je devrai poursuivre le voyage… Enfin, par les soirs bleus d’un douloureux déclin, Va, je pourrai toujours vivre de souvenirs… Toi, tu ne seras plus… et seule, j’irai dire Sous l’ombrage des ans mes poèmes anciens.

25 VAIR Franz Seguin   Pour que je trouve enfin la couleur de tes yeux Dans le bleu de grisaille aux matins indécis Laisse! Laisse sur moi se poser ton regard Magicienne assoupie à l'indice du rêve! Comme autant de saphirs, laiteusement ovales, Un lapin endiablé gambille en tes prunelles Sourcière! Dis-moi la couleur de tes yeux, Pinceaux multicolores aux miroirs inversés! Ô toi, ma Nuageuse Dis-moi pourquoi leurs feux Et leurs langueurs rêveuses Comme des doux hamacs suspendus sous les arbres Dis-moi leur voilure et leurs mâts Où perchent silencieux des canaris orange Te revoici, rivière aux tains versicolores! Ô nonchalance nébuleuse, Ô sinueuse irisée des eaux pâles, Dis-moi aussi tes lèvres aux mille cerises!

26 Charles Baudelaire Emile Nelligan   Maître, il est beau ton Vers ; ciseleur sans pareil, Tu nous charmes toujours par ta grâce nouvelle, Parnassien enchanteur du pays du soleil, Notre langue frémit sous ta lyre si belle.   Les Classiques sont morts ; le voici le réveil ; Grand Régénérateur, sous ta pure et vaste aile Toute une ère est groupée. En ton vers de vermeil Nous buvons ce poison doux qui nous ensorcelle.   Verlaine, Mallarmé sur ta trace ont suivi. O Maître tu n'es plus mais tu vas vivre encore, Tu vivras dans un jour pleinement assouvi. Du Passé, maintenant, ton siècle ouvre un chemin Où renaîtront les fleurs, perles de ton déclin. Voilà la Nuit finie à l'éveil de l'Aurore.

27 L’amour et le vent Michele Brodowicz
Comme les cerfs-volants ont besoin de la brise Et de mains complices pour sillonner les airs, Pour enlacer ce vent au souffle qui courtise Et porter haut leur vol dans un ciel bleu clair, L’amour ne peut vivre sans le moindre murmure, Sans cette passion qui brûle sous la peau, Déluge de lave, fureur et éclaboussures Recherchant l’estuaire où s’apaisent les maux. Comme l’azur s'égaye aux couleurs du bonheur Sous les regards aimants et attentionnés, Émerveillés aussi par ces voiles de douceur Qui ondulent au vent leurs cheveux libérés, Sur l’océan des cœurs voguent les rêves bleus, De leur douce écume ils caressent les rivages ; L’alizé soupire sur les corps amoureux Où les grains de l’âme dessinent leurs voyages. Puis, le vent et l’amour, sous d’obscures raisons, Retiennent leurs souffles et figent leurs émois, Avalés par l’ombre qui tue les passions, Noire silencieuse ou glacée dans l’effroi. La vie est suspendue aux lèvres immobiles, Douloureuse agonie avant la renaissance ; Des instants futiles fixés au mur fébrile Avant que ne tombent les briques du silence. Comme l’oiseau de feu, l’amour, le vent aussi, Leurs ailes repoussées, des cendres revivront : Les cerf-volants cassés reprendront forme et vie Et les cœurs écorchés, l’amour réapprendront. L’amour et le vent Michele Brodowicz

28 Celle qui fut là Je vois les ardoises du toit ruisselant de soleil Je vois la porte ouverte et le chat aux yeux d'or qui veille Je vois les marguerites grands sourires béats et la corbeille au bord du sentier Je rencontre un regard profond comme le ciel Je rencontre deux mains qui pressent leur chaleur dans les miennes J'entends quelque part un piano un vague air d'autrefois J'entends des pas qui lentement s'effacent dans les limbes de la Mémoire… Renée Laurentine

29 SOUVENIRS Angèle Lux   Le ciel peut encore m'attendrir De ses bleus flamboyants Étrange mélange de rires Et de couleurs déployées S'échouant sur une mer d'ailleurs Bol de tendresse Où je tremperai les lèvres Au seul jour de nos souvenirs

30 C'est une île Aïda Hamza   C'est une île qui devient une maison habitée une île où je pose mes mots une île avec un palmier c'est une île qui n'est pas accostée ou parfois si peu une île que les vagues mordillent et voilà qu'à force de venir sur mon île à force d'aimer sa solitude je la reconnais, elle m'habite et j'entends ses vagues doucement me bercer cette île est mon palais l'encrier où je trempe ma plume pour tracer et voilà ce message que j'envoie dans une bouteille pour voguer sur les flots pour accompagner mon île au-delà des mots

31 INTIMITE Marie Sambre   J’ai refermé, sans bruit, les portes du silence Et dans l’obscurité de nos corps en partance, J’ai réchauffé ton âme pour qu’elle me susurre Les lunes éblouies aux contours qui murmurent   Fais-moi encor rêver aux matins clairsemés De songes délicats, quand ta main tant aimée Glissant dans mes cheveux, effeuille mes pensées, Ce fragile dédale aux idées insensées   Quand nos peaux dénudées doucement s’apprivoisent Quand nos regards rivés intensément se toisent Quand nos lèvres rougies impatiemment se prennent Il n’est plus aucun bruit que nos corps qui s’étreignent   Nous nous abandonnons à ce moment de grâce Je te saisis la main, et dans un face à face, Je plonge dans tes yeux, infinies étendues Pour saisir, tremblante, les mots tant attendus.

32 Fleuve MISSISSIPI A cet endroit le fleuve est presque aussi large qu'un lac. Il roule des eaux jaunâtres et boueuses entre deux berges marécageuses Plantes aquatiques que continuent les acréages des cotonniers Ça et là apparaissent les villes et les villages tapis au fond de quelque petite baie avec leurs usines avec leurs hautes cheminées noires avec leurs longues estacades qui s'avancent leurs longues estacades sur pilotis qui s'avancent bien avant dans l'eau. Chaleur accablante. La cloche du bord sonne pour le lunch. Les passagers arborent des complets à carreaux des cravates hurlantes des gilets rutilants comme les cocktails incendiaires et les sauces corrosives. On aperçoit beaucoup de crocodiles. Les jeunes alertes et frétillants. Les gros le dos recouvert d'une mousse verdâtre se laissent aller à la dérive. La végétation luxuriante annonce l'approche de la zone tropicale Bambous géants palmiers tulipiers lauriers cèdres. Le fleuve lui-même a doublé de largeur. Il est tout parsemé d'îlots flottants d'où l'approche du bateau fait s'élever des nuées d'oiseaux aquatiques. Steam-boats voiliers chalands embarcations de toutes sortes et d'immenses trains de bois. Une vapeur jaune monte des eaux surchauffées du fleuve. C'est par centaines maintenant que les crocos s'ébattent autour de nous. On entend le claquement sec de leurs mâchoires et l'on distingue très bien leur petit œil féroce. Les passagers s'amusent à leur tirer dessus avec des carabines de précision Quand un tireur émérite réussit ce tour de force de tuer ou de blesser une bête à mort. Ses congénères se précipitent sur elle la déchirent. Férocement. Avec des petits cris assez semblables au vagissement d'un nouveau-né Blaise Cendrars

33 Clignotante mémoire Dans un recoin de la mémoire cette lueur qui tremble ce balbutiement premier jour d'automne un peu de soleil un peu de vent et lui mon tout premier amour cette marée en moi - mais était-ce bien moi ? - ce ressac cette houle Le monde basculait au tréfonds de l'indicible fièvre délire joie et tourment quand on ne sait plus si l'on existe si s'est arrêté le temps... Rien jamais plus ne serait le même : champ de blé arbre maison ni le fleuve et tous ses ponts le chemin de l'école les jours de la semaine ni le soleil ni le vent Quelle était donc cette enfant éblouie ? Je ne sais plus son nom Où est-elle à présent ? Plus rien qu'une lueur au profond des années Clignotante mémoire… Renée Laurentine

34 Quelque part ailleurs il existe des jardins suspendus parmi les monts de longs parfums s'étirent s'enroulent en volutes aux cadences des cimes De ma nacelle je les respire. Quelque part ailleurs un océan déferle sur des rocs de cristal et des grèves de nacre chaque vague palpite en son trésor de vies De ma barque je les caresse du regard. Quelque part ailleurs il existe un vrai ciel, un vrai soleil qui tombe en gouttes de joie sur la terre Je suis un sentier de velours vers l'escale où pleut la lumière Quelquefois j'y songe Quelquefois j'y crois Quelque part existe aussi peut-être une autre moi. Renée Laurentine

35 Bonsoir Natacha Péneau Bonsoir et à bientôt J’aurais aimé savoir Pourquoi vous me quittez si tôt Bonsoir ou au revoir… Je n’ai rien dit, Mon silence ne pouvait vous blesser Ma douleur est trop grande pour la laisser aller Je veux rire avec vous mais hélas je ne peux Je vous embrasse et vous envoie mes vœux. A bientôt et merci ! Bonsoir, restez encore un peu Ne serait-ce que par jeu Partagez votre bonheur Car ce soir j’ai si peur !

36 La blancheur d'une page Jean Louis Lastague
Je ne peux te conter ce sud imaginé, Mes mots ne pleurent pas cet espoir inventé, En lignes diluées sur la page bleutée, Lève toi et marche vers ce but deviné. Les rues chantent la vie, et les passants pressés Vont chemin devant eux, ils rêvent de soleil. La pluie brouille tes yeux, regarde bien ce ciel. Qui offre ses beautés, des couleurs insensées. Que puis-je te donner que tu n'aurais déjà. Trouve en toi le chemin qui te fait découvrir Ce qui vibre en secret, finissant de s'ouvrir. La muse est sur ta main morsure de naja. Accepte de souffrir les affres d'écrivain, Brûle en toi la passion d'un rêve inassouvi, Respire les parfums que nous offre la vie Patience aboutira, pas un effort n'est vain.

37 Pluie tiède et monotone Sur le jardin secret, Soir de silence et de cendre, De grandes fleurs blanches Comme des femmes tendres S'allongent dans le vent, Pluie tiède et monotone Sur le jardin profond... Je rêve au grand soleil des nuits, A la douceur étrange de tes yeux, Ta voix nostalgique et tremblante, Levée du fond du monde Comme un sanglot mystérieux, Pluie tiède et monotone Sur le jardin brumeux... Je rêve au silence de tes lèvres Sur mes paupières brouillées, Aux gestes odorants et calmes de tes mains Sur mon visage mouillé, Ô parfum de l'automne, Pluie tiède et monotone Sur le jardin noyé... Soir de cendre et d'encens, Pluie tiède et monotone, De grandes fleurs blanches Comme des femmes tendres S'endorment dans le vent... Marie-Amélie Chavanne

38 Union Marie-Agnès Roch
J’ai perdu ma mémoire quand je t’ai rencontré. J’ai quitté mes amis et laissé mes parents; j’ai suivi ton chemin. J’ai perdu ma mémoire dans tes pèlerinages, qui sont devenus miens hormis les souvenirs, qu’on ne s’attribue pas J’ai perdu ma mémoire en oubliant mon nom et j’ai porté le tien comme on porte un bijou, offert par sa grand mère. J’ai perdu ma mémoire pour entrer dans la tienne, ne laisser qu’une empreinte sur le sable mouvant de ta postérité. Union Marie-Agnès Roch

39 Être une fille Julien Saolinc   J'aimerais tant être une fille Que cette idée est affolante Porter des tenues affriolantes Juchée sur des talons aiguilles ...   J'aimerais tant être une fille Que cette idée est saugrenue Et me promener toute nue Voir le désir dans les pupilles ...   J'aimerais tant être une femme Ô que cette idée est rebelle J'aimerais pourtant être belle ...   J'aimerais tant être une femme Cette idée est contre-nature Cette envie portant me torture ...

40 J'ai vu le bonheur ce matin qui me faisait signe sur le chemin
J'ai vu le bonheur ce matin qui me faisait signe sur le chemin. A grands coups de freins, les deux voitures s'arrêtent, les portières claquent, ils s'élancent l'un vers l'autre il s'élancent, ils s'enlacent, en éclats de rire. J'ai vu le bonheur ce matin qui me faisait signe sur le chemin je l'avais noyé dans mon café noir. J'ai vu le bonheur ce matin comme un papillon se pose sur ma main j'ai cru que c'était le printemps ! Anne-Marie Oudard

41 L'ardeur Anna de Noailles Rire ou pleurer, mais que le coeur Soit plein de parfums comme un vase, Et contienne jusqu'à l'extase La force vive ou la langueur. Avoir la douleur ou la joie, Pourvu que le coeur soit profond Comme un arbre où des ailes font Trembler le feuillage qui ploie ; S'en aller pensant ou rêvant, Mais que le coeur donne sa sève Et que l'âme chante et se lève Comme une vague dans le vent. Que le coeur s'éclaire ou se voile, Qu'il soit sombre ou vif tour à tour, Mais que son ombre et que son jour Aient le soleil ou les étoiles...

42 Il était une fois Renée Laurentine
Il était une brève fois des princesses aux cheveux cascadant d'une tour des talismans des cerfs-volants s'accrochant à des rayons de lune des pantoufles de vair des sommeils de cent ans des petits pains au chocolat et des cartables pleins sept petits frères semant cailloux et mies de pain de vrais lutins dans de vraies forêts où les arbres chantaient parfois L'enfant paraît Applaudi ? On n'a guère le temps Aussitôt fait... aussitôt dit... aussitôt fui A l'horloge il est minuit En bottes de sept lieues l'enfant est parti Et la mère ? La mère où est-elle ? Elle range ses photos jaunies et comme il est minuit pour elle aussi elle s'est endormie sur l'oreiller de la mémoire Renée Laurentine

43 Caravelle Guy Ripoll Je rêve d'une couleur qui surgirait des voiles, D'une terre, à vrai dire, à composer soi-même De tous les arcs-en-ciel qu'on cueillerait là-même Si le monde s'entr'ouvrait d'un battement d'étoiles. Mes souvenirs appris, volés, cabriolants, S'égailleront là-bas, jolies bulles d'enfance, En sautant tour à tour, naufrages sans importance, Seulement pour la joie de peindre le ciel en blanc ! Parti tracer des signes dans ces nuées vacantes, J'ai tant d'îles à nommer, de dieux à décalquer, De paradis à feindre, de destins à troquer, Qu'effeuillant l'infini, j'oublie la pierre clamante Qui, surgie de la voile, A de chaque chose l'âge, De chacun le visage, Quand le monde se referme d'un battement d'étoiles.

44 La mission du poète René Domenget Allez chanter l'Amour aux quatre coins du monde, En ce début de siècle où revient le danger, De faire supporter à toi seul l'étranger, Toutes les infamies de la misère immonde. Ici, dans nos pays où la richesse abonde, Rappeler à chacun qu'il nous faut partager, Que la mentalité des hommes doit changer, Que le temps est fini d'exploiter le tiers-monde. Construire l'avenir, faire qu'enfin demain Nul ne puisse mourir de guerres ou de faim. Ecarter de nos cœurs toute pensée chauvine. Va par tous les chemins et dors sous tous les cieux, En n'oubliant jamais ta mission divine, Car poète tu es, le messager des Dieux.

45 L'ombre d'un amour Patrick Saulnier
Son ombre était sur la première marche, il ne pouvait plus reculer. Pourtant ses pieds refusaient d'avancer plus encore. Il restait là, immobile, les pensées marchant vers la porte. La main frappant sur le chambranle, ce n'était pas lui, c'était un autre. C'était un autre qui disait "bonjour", c'était un autre qui était sur ce seuil. C'était un autre qui bredouillait cette phrase incongrue ! " Mademoiselle, je vous aime… " Les mots tombèrent sur le sol en faisant un bruit formidable dans sa tête. Quand le " je " était tombé, il y eut un coup de tonnerre ! Quant au " vous " ce fut un éclair ! La pluie s'est mise à tomber sur " l'aime ". " Ne restez pas sur le seuil, entrez ! " lui dit la belle. Alors la pluie cessa et le soleil entra dans son cœur. La phrase dura trois secondes et leur amour une éternité. L'ombre du monsieur est restée sur le seuil. L'ombre d'un amour Patrick Saulnier

46 AURORE Renée Jeanne Mignard A l’horizon confus qui soudain s’illumine, Le voile de la nuit vient de se déchirer. Dans la douce clarté de l’aurore opaline, Eole va bercer ses nuages dorés. C’est le moment divin de la reconnaissance, L’instant mystérieux où le rêve prend fin, Où le jour qui renaît redevient espérance, Où le cœur angoissé peut s’apaiser enfin. Le ciel s’est embrasé comme bûche dans l’âtre. Le rossignol s’est tu aux premières lueurs. Dame Lune assoupie va quitter le théâtre. Derrière la colline une étoile se meurt. Un chien vient d’aboyer près de la bergerie. Le petit chat s’étire en sortant du sommeil. La mésange perchée sur la branche fleurie Va chanter plein gosier son aubade au soleil. Bientôt s’exhaleront les senteurs parfumées Des roses, des lilas si prompts à refleurir. Et moi, tout près de toi comme à l’accoutumée, Je vais le cœur en paix te regarder dormir.

47 Ballade de l' amoureux Richard Guillermic
J' aime le vent sur mon visage, J' aime le ciel quand il est bleu, Et j ' aime aussi ses lourds nuages Quand il tonne fort et qu'il pleut; J' aime la pluie dans mes cheveux Et le grand vent qui les rend fous, L' eau ruisselant devant mes yeux, Mais je t' aime par dessus tout. J' aime la mer un jour d'orage Qui se lance à l'assaut des cieux, J' aime tant les vagues en rage, Ces tourbillons tumultueux Fouettant le roc tout écumeux. J' aime la mer dans son courroux Qui hurle son cri fabuleux, Mais je t' aime par dessus tout. J' aime les flots quand ils sont sages Étincelants sous le ciel bleu, Et j 'aime faire un long voyage Sur un voilier silencieux. J' aime le calme merveilleux D'un cormoran, par dessus nous, Et ce pêcheur, seul et heureux, Mais je t'aime par dessus tout. La mer peut rejoindre les cieux, Le vent peut être sec ou doux, De cela je me soucie peu Car je t'aime par dessus tout. Philippe Jacquet Richard Guillermic

48 Vacances Odile Rougé Lentement nager dans l'eau fraîche
Vacances Odile Rougé Lentement nager dans l'eau fraîche... J'ai posé mes vêtements à côté du rocher où se tenait une petite grenouille et je me suis avancée dans l'onde... Bienveillante était la nature alentour ; les reflets du soleil sur le lac jouaient en ombres et lumières sur les feuillages. Je sentais battre mon coeur, l'eau doucement ruisselait, j'entendais mes amis veilleurs tout proches dans ma mémoire. La terre était si ronde. Oh... Cet aimable appel à vivre dans le silence. Mais oui je le sais, il y a les guerres, les cris, les coups, les carabines, oui je le sais il y a les famines, oui je le sais les luttes pour la paix, pour la vie aussi, vigoureuses, et nécessaires, oui. J'avais un grand besoin de vacances. J'aime être active dans le silence.

49 Ancrages Micheline Boland De parfums, d'objets, De musiques, de saveurs, Surgissent de bien vieilles émotions Sans que je les cultive, Les attise, Les appelle. M'envahissent alors de vieilles inquiétudes, Vieilles angoisses, Vieux chagrins. Ou bien encore fondent en moi, Avec délice, De vieilles douceurs, Vieilles tendresses, Vieilles assurances.

50 Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K
Daniel Novembre Ce diaporama poèmes n°22 est strictement privé. Il est à usage non commercial.


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