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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 24-1 au 8-2-2008 (N°28) Attendez que la musique de Mozart démarre.

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1 Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 24-1 au (N°28) Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 Paysage de monts avec une perspective Guy Ripoll
Paysage de monts avec une perspective Guy Ripoll Sans que nul damasquin ait jamais sur ton sein Découpé son vif-or sans qu'aucune sienne Aucune pourpre n'ait rompu ce long col Tout noyé de murmures d'azurées de longes folles Ta proue fendit la plaine et ordonna la terre Levant ces contrées vagues en un contre-mystère Obstinant son appel au front noir des étoiles Approchée soulevée d'ombre telle une île Redoutée tu portas haut ton Nord pour celer Aux regards ces gazons apaisés où coulaient Pour nous seuls tes veines cascadantes comme si Sur ces pentes intactes aux herbages précis T'étaient rendus enfin les royaumes refusés En aubes éclatantes transperçant les nuées ferrysetiawan

3 Marie Christine Herrera
L'Océan L'Océan bleu du diamant blanc, celui qui vous plonge dans le néant du mal entendant. Où je me baigne en toi, sous tes doigts dans ce fond au milieu du lagon. Bleu de l'azur qui me rassure et qui perdure. Je viens en ta profondeur tout en couleur, où la senteur me plonge dans un comas qui longe mes songes. Bleu qui perturbe sans rature la mer nature. L'Océan qui me noie, sans craindre je me laisse bercer dans tes bras. Je me laisse aimer jusqu'à me fondre en ta source de vie. Marie Christine Herrera

4 Attends-moi, je reviendrai
Attends quand il pleut au fond de la vallée, Attends quand la neige ne cesse de tomber Attends quand le vent fait trembler la foret Attends moi longtemps, un jour je reviendrai. Puisque ton cœur vibre au souvenir de moi Et que ton âme frémit dans un rayon de joie ; Malgré le temps qui passe tu n'as rien oublié Alors, ferme les yeux, bientôt je reviendrai… Personne ne m'attend, ils m'ont tous enterré, Je ne suis qu'un fantôme, que tu as trop aimé. Attends moi quand l'herbe recouvre la vallée, Attends moi à l'aurore puis à la nuit tombée… Attends moi si fort … que je te reviendrai ! cyanest Attends-moi, je reviendrai Natacha Péneau

5 Tu ne serais pas une femme si tu ne savais pas si bien te faire et te refaire une âme, une âme neuve avec un rien. À ce jeu ta science est telle que chaque fois que je te vois tu fais semblant d’être nouvelle Et j’y suis pris toutes les fois Paul Géraldy

6 Délit de fuite Isabelle Matthieu Prisonniers du radeau de nos urgences, toujours à contourner les temps et les lieux du retour des ténèbres. Ensemble, nous restons en délit de fuite, une idée de voyage mouillée au quai infidèle des feux qui manquent à l'amour. Liés par cette lueur, nous nous laissons dériver là où d'autres persistent à suivre les étoiles. Car nous voulons en finir avec la nuit.

7 Celle qui s’est donnée Comme dans l’herbe L’œil humble d’une source                              Celle qui s’est donnée Plus ferme que pensée Luttant pour exister                         Plus dure que la vie Entremêlée d’espoir Graine des fleurs fanées                       Celle qui s’est donnée A partir d’elle tout se donne Dans la nature et dans l’homme                       Tout se donne en silence En gestes et en paroles Je dessine une femme                        Une mère accordée Au grand jour du passé Et jusqu’à son déclin                      Jusqu’à son renouveau Je la vois avec ses défauts Limpide comme un champs de blé                        Elle efface le froid Jeunesse monte dans la terre Nulle fleur n’est sans racines                                           L’enfant tient au sein de sa mère. Te plaire tout le temps même quand tu est pas là ! Paul Eluard La petite enfance de Dominique

8 Chaque moment d'extase Emily Dickinson   Chaque moment d’extase Se paie d’une angoisse Vive et frémissante Tout à proportion Chaque heure adorée, D’années faméliques, De liards amers et disputés, De coffres remplis de larmes !

9 Rondes Sandrine Bettinelli
Rondes Sandrine Bettinelli Nous sommes rondes Lunes pleines Nos carcasses de baleines Tanguent Au rythme de nos pas chaloupés Si lourdes outres Bidons rebondis Nous flottons Ballons béats Dans nos corps paquebots Naissent des existences Au long cours Nous sommes femmes Et nous portons le monde

10 L'Angle Daniel Leutenegger
Je me souviens d'un Angle presqu'hautain Entre le marbre chaud et l'amande cynique. Il mettait des heures creuses à glacer les vertiges, Humide comme la plume à peine trempée, Timide comme le verbe après l'Idée. Je me souviens du chocolat renversé Sur le clin d'œil du cyclope Au coin de la tartine agitée Du petit matin qui se trompe d'étage Murmurant des jurons dans le grenier moisi Des cerveaux sans balançoire. Je me souviens… L'osier des fauteuils qui n'osent plus rougir En accueillant les rondeurs des femmes Sans voyelle sous les yeux, Les fleurs qui se penchent aux semelles des enfants sages, Le vent qui grignote des secondes Dans les sabliers sans poche, à demi nus. L'espoir, peut-être, s'il veut bien s'étendre Sur la fresque de l'opprimé L'Angle, mort, rassurant, Exténuant à force de blessures, Tache noire sur le miroir d'antan Qui s'étrangle dans le verre. Je me souviens d'un Angle sans logique Au fond d'un train, Celui que tu m'as laissé le jour où tu es partie, Dernier espace glissant sur le rail, Pendant que toi, fatale, D'un simple geste frileux sur la poitrine, Tu envahissais le monde A l'angle de ma rue… L'Angle Daniel Leutenegger

11 que vas tu manger ? La facilité en personne   Ta douceur tes défaites ta fierté de velours La géographie légendaire de tes regards de tes caresses L’orgue des contagions Des mélanges de l’œil et des mains De la neige et des herbes Du printemps et des herbes Des mouvements secrets de la mer sous la pluie Du silence de ta candeur magnétique Du vents qui prend le goût de la jeunesse Et des baisers donnés de loin Du vent qui te donne la main sous tes habits.   Paul Eluard

12 Crépuscule Alpin Johanne Hauber
Lorsque le jour s’en va rejoindre sa prison, Le soleil des grands soirs, rouge comme une airelle, Traduit sa dernière heure en sublime aquarelle Sur le dais fasciné par son inclinaison. Tout s'enfièvre et prend feu sous cet ardent tison. Enflammant la montagne offerte et naturelle, A l’instant vespéral, quand se ferme l’ombrelle, Expatriant l’azur il brûle l’horizon. Le magique tableau dés lors engendre un signe… Zébrant la teinte mauve où le bleu se résigne, Les couleurs du sommeil sont en plein devenir. Aussitôt la nuit mène au ciel ses avalanches ; Et tandis que la lune est prête à les unir, L’astre peint, moribond, de sang les cimes blanches ! Jef Maion

13 Les yeux René-François Sully Prudhomme
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux Et le soleil se lève encore. Les nuits plus douces que les jours Ont enchanté des yeux sans nombre ; Les étoiles brillent toujours Et les yeux se sont remplis d'ombre. Oh ! qu'ils aient perdu le regard, Non, non, cela n'est pas possible ! Ils se sont tournés quelque part Vers ce qu'on nomme l'invisible ; Et comme les astres penchants, Nous quittent, mais au ciel demeurent, Les prunelles ont leurs couchants, Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent : Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Ouverts à quelque immense aurore, De l'autre côté des tombeaux Les yeux qu'on ferme voient encore.

14 Quatorzième poésie verticale   L’abîme n’admet pas l’ordre, le désordre non plus. Et nous savons que tout est un abîme.   Pourtant, le jeu de la feuille et du vent s’achève toujours à l’endroit le plus exact. Et aucune feuille ne souille le lieu où elle tombe.   Il se peut qu’une feuille ordonne ou peut-être désordonne une autre face de l’univers.   José Corti

15 Olivier J'ai mis des puces et des paillettes A mes oreilles et sur mes yeux, Pour que tu me regardes enfin Garçonnet de mon cœur. Il me semble que tout le monde t'admire, Toi tu ne vois personne ...et surtout pas moi. Tu embrasses Alice, Isabelle et les autres et mon tour ne vient pas ! Alors parfois je me sens moche, Parfois je suis mieux que toi …En fait je ne sais pas. Je t'ai revu il y a des années, Toi le verger sans fruit de mon premier amour Sans surprise, tu ne m'as pas reconnu, Tu étais garagiste dans les bras d'une autre. Et le plus absurde, c'est que c'était ma voisine …et que tu t'es encore trompé de maison.   Rose Toscani Nerfect

16 Pablo Neruda En toi la terre Petite rose, rose menue, parfois, minuscule et nue, on dirait que tu tiens dans une seule de mes mains, que je vais t'emprisonner et à ma bouche te porter, mais soudain mes pieds touchent tes pieds et ma bouche tes lèvres tu as grandi, tes épaules s'élèvent comme deux collines et voici tes seins se promènent sur ma poitrine, mon bras parvient à peine à en entourer la mince ligne le croissant de nouvelle lune de ta taille : dans l'amour tu t'es déchaînée comme l'eau de la mer : je mesure à peine les yeux les plus vastes du ciel et je me penche sur ta bouche pour embrasser la terre

17 Tendre maître de ses plaisirs Orchestrateur de ses désirs Il s'est fait vague Et caresse le sable De sa peau nue Sous la chaleur de ses baisers Elle étire l'infinité De son âme Au delà d'un frisson Délicieux d'écume Les algues de ses doigts S'enroulent Enveloppent La pétillance de son corps Étirée jusqu'à la grève Repoussée vers l'horizon Troublante Dans sa jouissance Elle s'oublie Aux notes de ses lèvres Et se meurt Recueillie Au large De ses prunelles. Tendre maître Marion Lubréac

18 A.M.O.U.R. Martin Codron Amoureux, amants, sous la lune étincelante Abandonnent l'un à l'autre leur cour brûlant Ancrant leur amour dans leurs âmes scintillantes Aussitôt consacré par un baiser troublant. Mains dans la pénombre s'initiant aux corps nus. Musique sensuelle pour minutes uniques Moulés dans les draps, observés par le cornu. Membres, sexes, deux êtres vivent l'extatique Obéissants à leurs sentiments et instincts, Oubliant les heures, l'un à l'autre ils se donnent Ouvrant des portes que ferment les puritains Onctueuse liqueur coulant sur la madone. Unifiant leur chair dans un doux pacte charnel Unisexuant vagin, clitoris et pénis Unissant les corpus en l'instant fusionnel Ultime étreinte d'Aphrodite et d'Adonis. Rosée tombante sur l'herbe d'un chaud été Rompant ainsi la nuit fervente et voluptueuse Retirant le manteau couvrant leur nudité Rougissante à l'assaut de l'aube majestueuse. Heath

19 Qui veut avoir liesse Seulement d'un regard, Vienne voir ma maîtresse, Que Dieu maintienne et gard ! Elle a si bonne grâce, Que celui qui la voit, Mille douleurs efface, Et plus s'il en avoit. Les vertus de la belle Me font émerveiller. La souvenance d'elle Fait mon coeur éveiller. Sa beauté tant exquise Me fait la mort sentir ; Mais sa grâce requise M'en peut bien garantir. Clément Marot

20 Je ne te demande rien Michelle Roellinger Il suffit de peu de chose pour me faire rire Regarde-moi, j’ai tant envie de te sourire J’ai oublié ce temps qui rimait avec mourir Je ne savais pas qu’il y aurait des jours pires. J’ai tant d’amour à donner, veux-tu le recevoir? Tends-moi ta main, que je te redonne l’espoir Afin que s’éloignent les interminables soirs! Qui sont à l’origine de nombreux cafards! Mes mots sont simples, pour toi je les écris Si tu les écoutais, tu en découvrirais le cri Qui au début même de toute part de cette vie! Je voudrais effacer en peu de temps, les jours gris. Pour toi, j’ai fait le tri et j’ai trouvé du temps Que ce soit en hiver ou bien juste au printemps! Je t’ouvre les bras, viens vers moi tendrement Mon attente est bien plus légère que le vent. En ce soir de silence, tu peuples mes rêves Pour toi, j’ai ouvert une brèche pour une trêve Viens, je t’invite même si ton cœur est en grève Il est temps pour toi de croire et qu’enfin tu te lèves.

21 Tu es arrivée à moi vêtue de légèreté, de douceur et d'harmonie, les cheveux tressés avec les minces fils d'une toile d'araignée, les yeux scintillant d'étoiles et de lune. De ta démarche agile tu avançais sans laisser d'empreintes dans la neige. Je t'ai vue venir ainsi un jour d'un lointain printemps alors que les parfums de mai étourdissaient les sens et que mille insectes légers remplissaient l'air de notes et de senteurs. Aujourd'hui il gèle, le brouillard se répand, de ton pas léger il ne reste qu'un sanglot épuisé - ma faute ? la tienne ? - mais si faute il y a eu je peux la prendre entière, la brûler dans un feu et l'enfermer avec moi dans cette chambre, tel un précieux souvenir, un nouvel espoir. ALEX

22 Le Livre des Questions   Quand je vois la mer, La mer m’a-t-elle vu ou non ? Pourquoi, m’interrogeant, les vagues me revoient-elles mes questions ? Pourquoi, battant le roc, ont-elles tout cet enthousiasme perdu ? Lasses ne sont de répéter au sable leur déclaration ?   Pablo Neruda

23 Mon ombre Sandrine Bettinelli
Dans mes yeux la lumière Mon halo de petite fille si sage si polie Lisse comme mes cheveux mi-longs Je suis gentille Je me tiens bien Genoux serrés, mains posées sur ma jupe plissée Mais mon ombre est sournoise Elle saute dans les flaques Elle écorche mes collants Elle sourit aux garçons Elle déchire mon pantalon Je ne sais plus quoi faire de mon ombre Les gens font semblant de ne pas la voir Ils ne veulent pas m'embarrasser Moi, pendant ce temps je dis: s'il vous plaît ça ne vous dérange pas ? Merci infiniment. Et Je rêve: Des pensées se glissent Serpents Me font rougir jusqu'aux cheveux Je voudrais être mon ombre. Mon ombre Sandrine Bettinelli

24 ET SI LE MONDE N’ETAIT QU’ILLUSION Entre chien et loup, l’heure Où le jour et la nuit Se fondent sans bruit, Sous les draps sans couleur Du froid. A cet instant, instable Où l’éclat incertain Se dérobe au lointain, Délaissant sur le sable L’effroi. Voilà le moment, sombre Où le mystère surgi D’un océan si gris, Recrée la vie en ombres Chinoises. Entre chien et loup, l’Homme Observe alors le monde Projeté dans la ronde, Des illusions de l’âme Sournoise. Pascale Dahmani

25 Ombres chinoise Un oiseau s'est posé sur le toit d'une pagode
Ombres chinoise Un oiseau s'est posé sur le toit d'une pagode. Ses pensées sont des rivages enneigés où viennent accoster des mains et des nombres. Ils iront vers des villages, descendant des rivières comme ces petits bateaux en papier aux encres pâles qui passent devant d'immenses palais froissés et se perdent dans des jardins sans lumières où le vent cherche en contre-chant ses souvenirs. Un long cri dans la forêt a réveillé l'aube, il disait qu'un serpent avait avalé un coq. Une danseuse qui tenait des papillons par les cheveux, a dévoilé des soleils irisés devant ses musiciens. Un vieillard fumait et racontait à son chien que le bâton qu'il tenait à la main avait chanté. Un dragon tout en flammes et crachant des lanternes, s'est enfui dans les montagnes en dévorant des arbres. Un enfant regarde dans le ciel une porte s'ouvrir. Il voit une forêt en sortir et s'avancer lentement. Des biches et des cerfs lui parlent des contes que le soir apporte avec le vent et les rames, et qu'une lampe décolorée éclaire avec peine. Il était debout sur la terrasse quand il a entendu l'oiseau l'appeler, enveloppé de sonorités éoliennes et voletant au beau milieu d'une invasion d'étoiles. Frédéric Pierre MikePersson

26 Alfred de Musset Extrait de "Nuit de Mai"
Alfred de Musset Extrait de "Nuit de Mai" J'ai vu le temps où ma jeunesse Sur mes lèvres était sans cesse Prête à chanter comme un oiseau; Mais j'ai souffert un dur martyre, Et le moins que j'en pourrais dire, Si je l'essayais sur ma lyre, La briserait comme un roseau.

27 Tandis que mes mains s'égarent dans le velours de tes cheveux et que pour toi j'invente une poésie, le soleil et la mer tes caresses sont des pétales de rose et je frémis au contour de ton sourire qui mystérieusement m'ensorcelle Pauline

28 CHÂTEAU EN ESPAGNE Emile Nelligan   Je rêve de marcher comme en conquistador, Haussant mon labarum triomphal de victoire, Plein de fierté farouche et de valeur notoire, Vers des assauts de ville aux tours de bronze et d'or.   Comme un royal oiseau, vautour, aigle ou condor, Je rêve de planer au divin territoire, De brûler au soleil mes deux ailes de gloire A vouloir dérober le céleste Trésor.   Je ne suis hospodar, ni grand oiseau de proie; A peine si je puis dans mon cœur qui guerroie Soutenir le combat des vieux Anges impurs;   Et mes rêves altiers fondent comme des cierges Devant cette Ilion éternelle aux cent murs, La ville de l'Amour imprenable des Vierges!

29 Vertiges de mai La forêt murmure sous la brise légère Des voiles de brume s’accrochent aux ramures Aimant le velouté des feuilles premières, Jeunes damoiselles en robes de verdure. Tandis que le jardin égoutte ses sanglots S’invite le soleil dans la grande bâtisse, Couvre de jeunesse le nid des tourtereaux Parfums de cannelle, de miel et réglisse. Une rose en bouton et un brin de muguet Enrubannés d’amour et des douceurs de l’aube, Tendre délicatesse au charme désuet, Ont cueilli la rosée d’un matin émeraude. De l’éveil du désir aux doigts qui caressent, Des corps qui se tendent à mourir de plaisir, Le soleil du printemps met les cœurs en liesse, Des flammes dans les yeux et dans la voix soupire. Ô joli mois de mai, toi si souvent chanté Aux balcons de l’amour par tant de troubadours, Tu remplis de bonheur le cœur des dulcinées Et reviens toujours, doux comme du velours. Michele Brodowicz leavenotrase

30 Le Baiser Lorsque tes tendres bras m’ont fait ton prisonnier, M’ont renversé, oppressé de douceur, Sous ta gorge, ton sein, ton regard qui se donne, Tu te suspends à mon col, Nééra, Tu joins ta bouche adorable à ma lèvre, Mordant et remordant, râlant sous la morsure, Puis çà, puis là, ta langue alerte me mignarde, Puis çà, puis là, ta langue espiègle me titille Et de ton âme suave en mon corps de misère S’épanche, Nééra, humide, nourricier, Un souffle parfumé comme un lait délicieux, Cependant que tu bois mon âme titubante, Vapeur en fusion fumant de mille feux, Consumée haletante au brasier de sa forge, Eludant, Nééra, sa flamme En la rafraîchissant au zéphyr de ta gorge. De ma fièvre assouvie, ô brise exquise ! Oui, l’Amour est le Dieu des dieux, Non, il n’est point de Dieu plus divin que l’Amour. S’il était cependant, cet être plus divin, Tu serai Celui-là, Toi seule, Nééra. Jean Second Solitairemiles.png

31 Parmi les pulsations de l'univers je me suis perdue et puis retrouvée
Parmi les pulsations de l'univers je me suis perdue et puis retrouvée. La caresse du vent dans la tiédeur automnale m'a réconfortée. A l'horizon les montagnes d'azur aux sommets enneigés m'ont rendu la gaieté. Et me voici prête pour de nouveaux défis  et de nouveaux parcours. Liza

32 Paul Verlaine Mon rêve familier   Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore, Comme ceux des aimés que la vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

33 RENAISSANCE De ce bruissement d'ailes s'échappe enfin sans trève, Les incessants désirs qui coloraient ses rêves, Sortilèges amoureux longtemps dissimulés Souffrances silencieuses d'une âme désolée Dans ces camaïeux bleus, aquarelles d'un temps éclatant et nouveau, s'estompent les instants d'un passé malheureux tandis que dans ses yeux S'évadent en étincelles les prémisses amoureux De leurs corps réunis. Trop longtemps invalide dans ses chairs crispées, la frêle chrysalide, s'ouvre à l'éternité en s'entendant hurler ses premiers mots d'amour, exquises mélopées. Et dans le jaillissement des plaisirs impérieux Brille soudain la lueur des lendemains heureux. Marie Sambre

34 Déjà Blaise Cendrars Couchers de soleil Tout le monde parle des couchers de soleil Tous les voyageurs sont d'accord pour parler des couchers de soleil dans ces parages Il y a plein de bouquins où l'on ne décrit que les couchers de soleil Les couchers de soleil des tropiques Oui c'est vrai c'est splendide Mais je préfère de beaucoup les levers de soleil L'aube Je n'en rate pas une Je suis toujours sur le pont A poils Et je suis toujours seul à les admirer Mais je ne vais pas les décrire les aubes Je vais les garder pour moi seul curseDevil

35 Mon ombre chinoise Marie-Claire Simon
Mon ombre chinoise Marie-Claire Simon Dans le dernier livre par ta main refermé, Sous l'arbre du jardin dont tu recherchais l'ombre, Sur le petit chemin de nous deux tant aimé, Au creux de ton fauteuil à l'empreinte plus sombre, Tu es là ! Sur le miroir joyeux de nos chaque matins, Sous le parapluie bleu de mon anniversaire, Avec tes mots écrits étant restés sans fin, Ici, dans la maison tant faite pour nous plaire, Tu es là ! En mon cœur malheureux, mort de toi, mort de nous, En mes larmes amères de colère inutile, Dans mes bras t'enfermant avec nos rires fous, Et puis comme un appel, en un détail futile, Tu es là !

36 Du wagon sombre où rien ne bouge, où rien ne luit, Las des rêves, mauvais compagnons pour la nuit, Le voyageur, avec le jour, cherchant l'espace, Salue en souriant la campagne qui passe : Les arbres, les moissons hautes, l'azur des prés, Lointains, sur le penchant des coteaux diaprés, Les villages qui sont tout proches de la route, Les troupeaux ruminants et doux, mis en déroute Par le bruit, les maisons blanches, l'horizon clair ; Et dans un champ rougi des premiers feux de l'air, Tandis qu'un clocher fin carillonne une fête, Des travailleurs courbés, et qui lèvent la tête. Je t’aimais si passionnément Je pensais à toi à chaque instant Mes nuits t’étaient toutes dédiées Pourquoi t’en es-tu allé ? Ce soir je pense encore à toi A la lueur de ma bougie Mélancolique, je t’écris Je voudrais que tu sois avec moi Reviens, reviens, reviens... Mon amour n’a pas changé Offre-moi encore le tien Et cours vite me retrouver Redis-moi que tu m’aimes Que notre amour reste indemne Qu’il ne s’est rien passé Que tout ça est du passé... Je donnerai tout Jusqu’à mon dernier sou Pour vibrer à nouveau Au contact de ta peau Tu m’es tellement indispensable Vivre sans toi est impensable Rassure-moi, jure-le moi Qu’on ne se quittera pas Albert Mérat En wagon

37 Fable Trois petits démons biscornus se promènent entre les arbres flânent parmi les rêves dans le plus sombre de la nuit. L’un est rouge comme la flamme, comme la pomme mûre. Un autre est du plus beau vert, comme l’herbe au printemps, comme reflet sur la mer. Le troisième est mon ami cher. Oh, ils ne sont pas bien méchants, ces démons multicolores ils vous taquinent vous câlinent vous turlupinent . . .Trois petits tours et puis s’en vont. Trois fées mignonettes, chacune merveilleuse, volettent par-ci, par-là, dans des songes épars dès le lever du jour : Diamantine, vraie merveille, Argentine, toute vermeille, et Dora la non-pareille qui m’est la plus chère des trois. Sans besoin de baguette magique, les songes éclosent sous leurs pas lorsqu’elles dansent en rond et vous réveillent, vous ensoleillent, vous émerveillent . . .Que pensez-vous qu’il arriva ? Un rêve où les démons oublièrent l’heure, où les fées devancèrent l’aurore, ils se rencontrèrent pas hasard dans la clairière Les gens heureux – paraît-il - n’ont pas d’histoire. Mais je dois vous dire pourtant que démons et merveilles ensemble désormais tissent pour moi des songes sans pareils, peuplés de démons très mignons et de merveilles très câlines qui s’en vont sur la pointe des pieds, un doigt sur les lèvres dès mon réveil Renée Laurentine cosmosue

38 Démons et merveilles Comme Alice j’ai traversé le miroir à la recherche des merveilles mais de l’autre côté je n’ai trouvé que mes petits démons familiers ! Moqueurs ils m’ont fait des yeux en coulisse : « Espérais-tu pouvoir nous échapper ? » Au fond et tout bien pesé, n’est-ce pas cela même la merveille: traverser un miroir sans le briser et ne rencontrer que soi de l’autre côté ? Renée Laurentine E11a

39 Spleen   Dans un vieux square où l’océan Du mauvais temps met son séant Sur un banc triste aux yeux de pluie C’est d'une blonde Rosse et gironde Que je m’ennuie Dans ce cabaret du Néant Qu’est notre vie.   Léon-Paul Fargue

40 Des cinq points en amour
Fleur de quinze ans (si Dieu vous sauve et gard) J'ai en amours trouvé cinq points exprès : Premièrement, il y a le regard, Puis le devis, et le baiser après ; L'attouchement le baiser suit de près, Et tous ceux-là tendent au dernier point, Qui est, et quoi ? Je ne le dirai point : Mais s'il vous plaît en ma chambre vous rendre, Je me mettrai volontiers en pourpoint, Voire tout nu, pour le vous faire apprendre. Clément Marot Des cinq points en amour

41 Une histoire de polypode
Tous tes bras qui sont là Servent-ils à la fois ? Si oui, quelle joie ... On peut imaginer Tous ces bras-là croises, Attendant le dîner. Non, c'est trop peu, que ça ; Alors, toutes mes mains a plat, Je te caresse ou tu voudras. A la fois tout et rien, Que ça ferait du bien ! Mais ils ne sont pas miens Hein ? Un assemblage de mains, multiples et joignables, pour faire une énorme main qui pourrait caresser partout a la fois ! Ma foi ... on peut toujours essayer ; ça n'engage que toit, celui des toutes ces mains jointes pour protéger, pour abriter. Quoi encore ? Peut-être pourrai-je prêter main forte ... dans un gant de velours qui saurait consoler tout à la fois ici et nulle part, tout autour et dedans, ça aussi. Bon, je passe la main, à bientôt. Jean Louis Latsague moumine Une histoire de polypode

42 La Vision Mon fils j'étais un jour au sein d'une forêt, A cet instant si doux où le matin paraît, Assis, à l'habitude, au bord d'une rivière, De l'aurore admirant la sublime lumière ; Le présent, le passé en mon cœur défilaient, Du pire et du meilleur du très beau au très laid, Le dessin imprimait l'écran de mes paupières ; Et là-bas au lointain s'éveillaient les chaumières. Une fille chantait sous la verte coupole, Son doux chant s'élevait comme un léger fumet Une brise sortant de la gorge d'Eole Frôlant au passage des sapins le plumet . Sa chanson éveilla en moi un souvenir De ce temps où j'avais encore un avenir; Entre les frondaisons le ciel était d'azur, Et à mes pieds coulait l'eau d'un ruisseau si pur, Que ce chant qui montait tendrement vers les cieux, Fit de moi un enfant qui entrouvre les yeux. Et la belle chantait, je la pensais légère Et courtement vêtue, sautant dans les bruyères, Cueillant des champignons, du gui ou des fougères. Etait-elle baronne ou bien simple fermière ? Elle était au printemps, à cet âge ravi Où les fruits de l'amour éclosent provocants, J'en étais à l'automne et lorsque je la vis, Je crus revoir ta mère à l'âge de vingt ans. RENE DOMENGET

43 Destinée Perle de rosée sur un pétale de rose Cette larme échouée la regarder je n'ose J'ai au fond de mon âme un secret une faille Un voile délicat brodé maille après maille. Et dans l'ombre du soir, l'ombre de mon miroir Montre une langueur précoce, un peu de désespoir. J'ai longtemps espéré qu'une main me retienne Vienne à ma rencontre, que je devienne sienne. Parce qu'il fallait un jeu, les Parques s'amusèrent, Faisant et défaisant la toile, elle tissèrent Pour moi un destin disparate et tout effiloché ; Elles avaient bien trop bu et bien trop mal tissé. Il me reste ma vie où j'ai fait place nette Des illusions, des joies, des chagrins, des défaites Je tourne le dos à cette morne plaine Et regarde tout droit ma route, cette aubaine. Mon chemin est pavé, luxuriant et doré Loin des vicissitudes et des peurs du passé Tête haute, front droit, et le regard serein Me voici, je suis là... oui c'est moi, enfin ! Catherine Lange

44 Cambrure     J'adore épier La cambrure de ses pieds & me prend à rêver D'être entravé Devant ses doux orteils Qui m'émerveillent.   Julien Saolinc jedimasterpaul

45 INSTANT ENCHANTE Aux premières nitescences d’un nouveau jour Un tendre baiser se pose sur une joue Matinale et délicate empreinte d’amour Un autre se pose sur des lèvres bijoux. L’amour en cette journée est bien habillé Il a l’élégance et le panache d’un dandy Dans la paume de la main il s’est éveillé Après avoir été pendant un temps maudit. Effleurement et baiser, sur la sainte chair Peau contre peau et chaleur des corpus bénis L’œuvre de cupidon semble flotter dans l’air Traduite en une sensuelle cérémonie. De tendres caresses en gestes passionnels Des mouvements se dessinent sous les draps blancs A l’approche de l’étreinte fusionnelle Collusion des deux entités s’accordant. Et Eros bouillonne et s’agite toujours nu Offrant à la nature ce spectacle d’anges Se découvrant mutuellement sans retenue Alchimie de physiques qui se mélangent. Jailli la séraphique aura seminalis, Au plus fort de l’enivrante volupté, Qui contradictoirement vient telle une éclipse Jeter son ombre sur cet instant enchanté. Martin Codron youwilldream

46 Le Baiser II   Comme une ville qui s'allume Et que le vent vient embraser, Tout mon cœur brûle et se consume, J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser. Baiser de la bouche et des lèvres Où notre amour vient se poser, Pleins de délices et de fièvres, Ah ! j'ai soif d'un baiser ! Baiser multiplié que l'homme Ne pourra jamais épuiser, O toi, que tout mon être nomme, J'ai soif, oui d'un baiser. Fruit doux où la lèvre s'amuse, Beau fruit qui rit de s'écraser, Qu'il se donne ou qu'il se refuse, Je veux vivre pour ce baiser. Baiser d'amour qui règne et sonne Au cœur battant à se briser, Qu'il se refuse ou qu'il donne Je veux mourir de ce baiser. Germain Nouveau

47 Improvisation sur un thème musical   dans le bleu de son rêve elle apparut soudain blanche comme une étoile il l'avait aperçue dans la brume légère d'un matin forestier, ébauche de fille-fleur née d'un soleil ensommeillé elle était de ces êtres qui ne survivent pas plus qu'une goutte de rosée pas plus qu'un papillon butinant l'épilobe dans le bleu de son rêve elle apparut soudain et il figea son souffle pour la garder longtemps.   Lucie Petit

48 Gregory Colbert Devant une neige un Etre de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ; des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s'élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, - elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d'un nouveau corps amoureux. .O la face cendrée, l'écusson de crin, les bras de cristal ! le canon sur lequel je dois m'abattre à travers la mêlée des arbres et de l'air léger ! Being Beauteous Arthur RIMBAUD

49 Le bois amical   Nous avons pensé des choses pures Côté à côte, le long des chemins, Nous nous sommes tenus par les mains Sans dire… parmi les fleurs obscures ; Nous marchions comme des fiancés Seuls, dans la nuit verte des prairies ; Nous partagions ce fruit des féeries La lune amicale aux insensés. Et puis, nous sommes morts sur la mousse, Très loin, tout seuls parmi l’ombre douce De ce bois intime et murmurant ; Et là-haut, dans la lumière immense, Nous nous sommes trouvés en pleurant Ô mon cher compagnon de silence ! Paul Valéry GoneWithWind

50 Alcôve noire Paul-Jean Toulet Ces premiers froids que l'on réchauffe d'un sarment, - Et des platanes d'or le long gémissement, - Et l'alcôve au lit noir qui datait d'Henri IV, Où ton corps, au hasard de l'ombre dévêtu, S'illuminait parfois d'un rouge éclair de l'âtre, Quand tu m'aiguillonnais de ton genou pointu, Chevaucheuse d'amour si triste et si folâtre ; - Et cet abîme où l'on tombait : t'en souviens-tu ?

51 La clé du cœur Pier de Lune
Prince des ténèbres je savais ton existence depuis mille ans déjà tu hantais mes jours et mes nuits il n'est jamais trop tard pour aimer tu émerges dans ma vie comme dans mes rêves a bouche envahie de mots tendres que tu murmures à mon oreille dans un langage oublié par un monde en querelle je me blottis dans tes bras le cœur battant au rythme du tien je retrouve le goût des caresses et m'en gave avec ivresse garde en toi ce doux refrain un jour nous unirons nos destins nous survolerons des champs de blé naviguerons sur des mers nouvelles à la recherche de nouveaux horizons sur une île nous accosterons là où le temps s'arrête mon amour mon doux mon tendre est venu le temps de rendre ma promesse je dépose entre tes mains la clé de mon cœur à tout jamais elle t'appartient La clé du cœur Pier de Lune

52 Vie intérieure Mélanie Cantin
C'est un balancement instable Comme le rouge du soir qui descend, et remonte Ça bouge et ça tue Ça calme en apparence, insidieux Mais les idées restent, indélébiles C'est un conflit de regards Qui se perdent dans le vide Balancement instable, qui ne s'arrête jamais Éternel, dans nos yeux, Comme le rouge du soir, Qui descend et remonte Ne s'éteint jamais, ne se calme pas Éternel balancement merdique, Meurtrier des âmes, rongeur de vies Casse mon souffle, quand tombe le soir, Ma vie est un balancement instable, Ma vie est un regard perdu dans le vide Je t’aimais si passionnément Je pensais à toi à chaque instant Mes nuits t’étaient toutes dédiées Pourquoi t’en es-tu allé ? Ce soir je pense encore à toi A la lueur de ma bougie Mélancolique, je t’écris Je voudrais que tu sois avec moi Reviens, reviens, reviens Mon amour n’a pas changé Offre-moi encore le tien Et cours vite me retrouver Redis-moi que tu m’aimes Que notre amour reste indemne Qu’il ne s’est rien passé Que tout ça est du passé... Je donnerai tout Jusqu’à mon dernier sou Pour vibrer à nouveau Au contact de ta peau Tu m’es tellement indispensable Vivre sans toi est impensable Rassure-moi, jure-le moi Qu’on ne se quittera pas... Vie intérieure Mélanie Cantin

53 …démons, merveilles … Noëlle Plenecassagne
Trois arbres face au vent Vieilles chefferies, coiffés Furieux Dressés sur leurs voix Encamardées de souffles bruns, déchirées Carcasses déconfites, traversées d’oiseaux fuyeurs au garde-à-vous dans la parole aphasée, la folie Grise, griffée de tempête II Le mont rougeoie Solaire sous la chaudière Et l’autre s’en va, l’astre L’enfant les pieds frôlés, rampant sur l’avenue A l’étoile assoupie De l’autre côté A l’autre bout, l’autre D’une montagne cornue Rougie en son cœur D’avoir vu trop tôt se lever la mer sur ses voiles rouillées N’avoir pas su les lui révéler III Le breuvage amer Celui de la fée La fée la fée verte aux herbes troublées Danse sur la crique massacrée d’ordures Le breuvage amer Celui de la fée La fée la fée nage sur l’étang de verre Tes yeux apparaissent sous l’arbre étrangleur Ton visage se perd dans les racines noires du grand banian vert. …démons, merveilles … Lillyfly06 Noëlle Plenecassagne

54 Promenade dans l'âge mur
J’entends derrière moi les pas de mon enfance Entre ces froments lourds que j’avais oubliés Et sous les cerisiers chargés de deuil j’avance Vers la terre promise aux cœurs humiliés.   Francis Jammes Promenade dans l'âge mur

55 Contemplation Je n’oublierai jamais ce matin de l’avril
Contemplation Je n’oublierai jamais ce matin de l’avril. Alors que le soleil s’en revenait d’exil, Pour faire sans témoins ma marche coutumière, J’avais porté mes pas au bord de la rivière. L’Indre ce matin là était pailletée d’or. Des lambeaux de brouillard s’effilochaient encor. Le petit bois frileux s’éveillait peu à peu Aux premiers pépiements des hôtes de ces lieux. Le coucou plus hardi offrait ses vocalises. Les roseaux frémissaient, caressés par la brise. Les canards régataient avec les poules d’eau. La nature attendrie disait le renouveau. Il me semblait alors être seule en ce monde, Rendant grâces au ciel de pouvoir prolonger Ces instants de bonheur, d’émotion profonde, Qu’en ce jour de printemps je n’ai pu partager. Je suis restée longtemps en extase, immobile, Prisonnière du temps et de cette beauté. Et j’eus le sentiment, en regagnant la ville, Que j’avais dérobé un peu d’éternité. Renée Jeanne Mignard naturalwomen

56 La Lune blanche   La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée Ô bien-aimée. L'étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure Rêvons, c'est l'heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l'astre irise C'est l'heure exquise.   Paul Verlaine

57 Le Sylphe   Ni vu ni connu Je suis le parfum Vivant et défunt Dans le vent venu Ni vu ni connu Hasard ou génie ? A peine venu La tâche est finie ! Ni lu ni compris ? Aux meilleurs esprits Que d’erreurs promises ! Ni vu ni connu, Le temps d’un sein nu Entre deux chemises !   Paul Valéry

58 Pétris de rêves et malades d'absence, nous flottons déracinés sur l'océan de la vie, convaincus que ne pourront mourir ce corps et cette énergie vide de certitudes, miette de conscience insensée. LIZA

59 Si la paix     Si la paix était azur je serais l'arc-en-ciel qui unit les sentiments. Si la paix était soleil je serais un rayon de soleil doré qui réchauffe. Si la paix était océan je serais la goutte de rosée qui adoucit les âmes. Si chacun avait dans le cœur un peu de volonté de paix, les gens vivraient en harmonie avec le monde, sans frontières ou bannières.   Liza

60 Des monts et mères veillent
Des monts, partout alentours, Démoniaques sous les éclairs, Nous sommes presque au sommet. Trempés, détrempés, apeurés. Le refuge, la grotte n’est plus très loin… Nous nous voyons à peine, Quant à nous entendre … Seul le vent nous offre une orchestration différente de celle de notre peur. Nous savons que nous sommes ensemble Grâce à notre cordage, Notre fils d’Ariane du bonheur ; Nous ne sommes pas seuls. Maigre consolation que d’autres aussi soient sous le froid, la neige, le vent, la glace. A se demander ce que nous faisions là ? Pour défier Mère-nature ? Pour une énième poussée d’adrénaline ? Pour désobéir à nos mères qui nous disent : Prends bien soin de toi ! Tout simplement par erreur, L’orage n’ayant pas été prévu. Un dernier effort, encore une corniche Et derrière : la grotte. Le soulagement. Se reposer, destresser, se réconforter. Attendre. Attendre de pouvoir repartir, joindre ce sommet, Tout de même, ne pas repartir bredouille. Et redescendre. Retrouver le confort D’un chalet ; son calme, sa chaleur, Son espace, son côté rassurant. Et se dire comme quand on était jeune, Que tout allait bien puisque Nos mères veillaient, Puisque nos mères veillent. Des monts et mères veillent Florent Valley

61 Toi aussi RICHARD GUILLERMIC
Oui, toi aussi on te prendra Et tu ne pourras rien dire Quand un beau jour tu aimeras. Ce jour tu lui tendras les bras Et il goûtera ton sourire. Oui, toi aussi on te prendra ! Moi, je resterai tout seul, là, Je ne pourrai pas te maudire Quand un beau jour tu aimeras. Et tu feras ce qu'il voudra, Puis tu oublieras de m'écrire... Oui, toi aussi on te prendra. Enfin, ton cœur se donnera, Alors je te ferai bien rire Quand un beau jour tu aimeras. Oui, je sais, quelqu'un viendra Prendre ton cœur et ton sourire, Je le sais, tu me laisseras Et je ne pourrai rien dire. Et je m' agrippe à toi Comme le naufragé S' agrippe à un rocher, Et je ne comprends pas. Comme le solitaire Qui retrouve son frère, Comme celui qui a faim S' agrippe à un bout de pain, Comme le mourant à la vie, Comme le fou à sa folie, Comme le malheureux à l'espoir Et pense qu'il n'est jamais trop tard Oui ! je m' agrippe à toi Et ne te lâche pas. Je te pense partout Et je te vois en tout Comme une délivrance. Tu es mon espérance, Et lorsque je suis la nuit Tu es l' étoile qui luit, Tu es la fleur, je suis la terre, Je suis feu mais tu es lumière, Je suis cœur mais toi tu es sang, Et moi je t'aime, tout simplement Toi aussi RICHARD GUILLERMIC

62 Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K
Daniel Fevrier Ce diaporama poèmes n°28 est strictement privé. Il est à usage non commercial.


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