Madame de Montespan, châtelaine du domaine de Clagny

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1 Madame de Montespan, châtelaine du domaine de Clagny

2 Françoise de Rochechouart
Françoise de Rochechouart est la fille de Gabriel de Rochechouart, marquis de Mortemart, militaire et gouverneur aux pays et évêchés de Metz, Toul et Verdun, et de Diane de Grandseigne, dame d’honneur d’Anne d’Autriche. Elle naît en 1640 à Lussac-les-châteaux (Poitou) où la famille possède un château médiéval. Probablement, un logis attenant doit être confortable car les enfants du couple y sont élevés jusqu’à ce qu’ils soient scolarisés. Françoise est la 3e enfant de la fratrie. A 12 ans, comme sa sœur aînée Gabrielle, elle part étudier à Saintes, au Couvent Ste-Marie. 2 Françoise de Rochechouart

3 Un poète anonyme écrit : « que d’appas ! Que d’attraits, de charmes !
A 20 ans, elle est admise à la Cour et apparait sous le nom de Melle de Tonnay-Charente, titre que possède son père. Elle devient, grâce à Anne d’Autriche, demoiselle d’honneur de la Reine Marie-Thérèse. Un poète anonyme écrit : « que d’appas ! Que d’attraits, de charmes ! Pour tout dire, en un mot : que d’’armes ! » Il ajoute : « Eblouissante, visage angélique, yeux d’azur, bouche délicate, cheveux blonds qui tombent en grappe ». 3

4 Elle comprend immédiatement l’idylle qui se joue au château de St-Germain-en-Laye entre Louise de La Vallière et le Roi et s’en montre offusquée mais elle se lie néanmoins d’amitié avec celle-ci. Louise est un ange de piété ! Françoise plait et son père, grand libertin, songe à la marier avant qu’il ne soit trop tard et choisit Louis-Alexandre de la Trémoille, marquis de Noirmoutiers Elle a 23 ans. Mais celui-ci est compromis dans un duel et pour ne pas avoir la tête tranchée, il s’exile au Portugal sans plus donner signe de vie. Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, frère du marquis d’Antin qui avait trouvé la mort au cours de ce fameux duel, s’éprit de la belle Françoise de Rochechouart. Bien qu’il soit d’une famille peu aisée et exclue de la Cour, ils se marièrent immédiatement à l’église St-Sulpice le 6 février La dot fut minime, ce qui arrangeait fort le père de la mariée occupé à lutiner et à dépenser l’argent qui lui restait. Françoise de Montespan devint alors dame d’honneur de la Reine. Louis XIV est occupé, à ce moment là, par les jardins de son château de Versailles et ses fêtes merveilleuses qu’il organise dans les jardins en l’honneur de Melle de La Vallière. 4

5 Le Roi danse. Le Roi se veut le « Soleil ».
Les jeunes dames de la Cour dansent. Françoise, le 22 février 1663, est costumée en bergère et danse avec Melle de St-Simon, Mme de Sévigné et Melle de La Vallière. Pendant ce temps, le bouillant marquis de Montespan rêve d’avoir un régiment, même en temps de paix, et emprunte de fortes sommes d’argent pour avoir un magnifique équipage, des chevaux, des mulets et des valets. Le ménage habite un médiocre logement rue Taranne à Paris, près de l’Abbaye de St-Germain-en-Laye. Louis XIV dansant Louis XIV jeune 5

6 Les fêtes dans les jardins du Roi à Versailles
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7 La Marquise de Montespan, dame d’honneur de la Reine Marie-Thérèse
A la Cour, on apprécie la sagesse de la marquise de Montespan, sa vertu, son sens du devoir. Pratiquante et charitable envers les mendiants, communiant tous les dimanches, elle dit de Louise à qui veut l’entendre : « si j’étais assez malheureuse pour que pareille chose m’arrivât, je me cacherais pour le restant de ma vie ». Henriette, belle sœur du Roi, ne l’aime pas. Philippe, frère du roi, est, quant à lui, charmé par son humour caustique. Du Marquis de Montespan, elle a successivement deux enfants dont elle ne s’occupe pas, préférant être à la Cour et dans les salons littéraires. wikipédiat La Marquise de Montespan, dame d’honneur de la Reine Marie-Thérèse 7

8 Le Roi, la voyant trop souvent dit à son frère :« elle fait ce qu’elle peut mais moi, je ne veux pas ! ». Quant au Marquis, il comprend que sa femme lui échappe et veut partir chez ses parents, en Gascogne, avec elle et leurs enfants. Elle refuse. A Paris, elle fréquente le salon littéraire du Maréchal d’Albret et se fait appeler « Athénaïs ». Elle se rend souvent à l’hôtel Brion, près du Palais Royal, où elle retrouve Louise de la Vallière et bien sûr le Roi. Au cours de l’hiver 1666, le Roi finit par apprécier son humour gai et dévastateur et son érudition. Et début 1667, elle devient sa maîtresse. On est alors surpris de constater le nombre de tableaux la représentant. Maîtresse du roi, elle est subitement appréciée par les courtisans. 8

9 Le Roi Louis XIV à l’époque où il connut la marquise de Montespan
Il est beau, timide, parlant peu mais avec discernement, passionné par la danse, la musique et le théâtre. Il tient à montrer un faste grandiose et fait appel aux artistes peintres, sculpteurs, architectes, jardiniers les plus talentueux. 9

10 Tout porte ses fruits : le roi délaisse Melle de la Vallière.
En 1667, Louise de la Vallière est à nouveau enceinte mais elle s’aperçoit que son royal amant s’ennuie avec elle et qu’il préfère la compagnie de Mme de Montespan. Cette dernière amuse le roi. Elle se moque des travers des courtisans, singeant leurs mines, les rendant ridicules. Il est dangereux de passer sous ses armes. C’est sans doute à partir de cette époque qu’elle prend contact secrètement avec La Voisin pour obtenir des philtres d’amour. Tout porte ses fruits : le roi délaisse Melle de la Vallière. Mais le marquis de Montespan accepte mal d’être trompé, vitupère et devient la risée des courtisans. 10

11 La Marquise de Montespan au moment où elle fut la favorite du Roi.
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12 Le bassin d’Apollon et le Grand Canal
Le bassin d’Apollon et le Grand Canal. Les navires (modèles réduits des navires de guerre) sont là pour le plaisir royal. 12

13 Vue du château et des jardins de Versailles prise de l’avenue de Paris en 1668 par Pierre Patel (château de Versailles) 13

14 Le Trianon de Porcelaine
Louis XIV est un « bâtisseur ». En 1670, il prévoit de faire édifier par l’architecte Le Vau, à l’emplacement d’un petit village situé au nord-est de son parc, trois petits édifices de constructions légères, à ossature de bois, revêtues de carreaux de céramique. Il veut y recevoir « ses dames » autour d’une table et y prendre une petite collation avec elles pour se divertir. Puis, il change d’avis et il s’y retire en toute intimité avec sa marquise de Montespan. Cependant, cette dernière ne considère pas cette élégante folie comme un cadeau. Elle fait partie du domaine royal. 14

15 Le Trianon de Porcelaine
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16 Le Trianon de Porcelaine
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17 Elle aura 7 enfants dont 6 seront légitimés à partir de 1673
A l’époque, Versailles est un lieu de fêtes champêtres. Le Roi et sa Cour résident au Château de St-Germain-en-Laye et au Louvre. Ses deux maîtresses, Louise et Françoise ont leurs appartements non éloignés de celui du Roi. Outre l’amant, elles y reçoivent les courtisans. Quant à leurs enfants, ils sont confiés immédiatement à des « gouvernantes » (Mme Colbert pour les enfants de Louise Mme de Maintenon et Mme de Montchevreuil pour les enfants de Françoise). En 1668, Athénaïs est enceinte du Roi. Elle porte alors des robes « bouffantes » ou « battantes ». Et elle lance la mode à la Cour. Elle aura 7 enfants dont 6 seront légitimés à partir de 1673 En 1669, un enfant qui ne vivra que 3 ans. Est-ce une fille, est-ce un garçon ? Aucun historien n’a trouvé l’énigme. En 1670 : Louis-Auguste, duc du Maine, En 1672 : Louis-César, comte du Vexin, En 1673 : Louise-Françoise, appelée Melle de Nantes, En 1674 : Louise-Marie-Anne, appelée Melle deTours, En 1677 : Françoise Marie, appelée seconde Melle de Blois, En 1678 : Louis-Alexandre, comte de Toulouse. 17

18 Mme de Montespan et ses enfants par Pierre Mignard
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19 Chaque soir, ils sont invités à la table de leur père pour le souper.
Les enfants, légitimés,peuvent alors vivre auprès de leur père. Mme de Montespan et ses enfants par Pierre Mignard 19

20 Jules Hardouin Mansart
En 1671, l’Hôpital des Incurables de Paris vend au Roi le domaine de Clagny situé à l’Est de Versailles. Celui-ci veut en proposer des parcelles à ses courtisans qu’il tient à avoir près de lui. Mais deux ans plus tard, il change d’avis : il va l’offrir à la Marquise de Montespan. Il demande à l’architecte Antoine Le Pautre ( ) de faire édifier un château. Mais lorsqu’elle le découvre en juin 1675, Mme de Montespan, elle, en est fort dépitée : « C’est bien et convenable pour une fille de l’Opéra ». Antoine Le Pautre est remercié et Jules Hardouin Mansart ( entreprend alors les agrandissements et les embellissements. Antoine Le Pautre Jules Hardouin Mansart 20

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22 Le château de Mme de Montespan à Clagny et son étang.
Gravure dePerelle. 22

23 Le château de Mme de Montespan à Clagny et son étang.
Gravure dePerelle. 23

24 La Marquise de Montespan dans son château de Clagny – Versailles
En 1678 Le château est situé devant l’étang de Clagny transformé en pièce d’eau. 5 perrons permettaient d’accéder à un grand salon décoré de pilastres corinthiens, aux 2 vestibules de marbre noir et blanc et à une grande galerie ornée de tableaux représentant l’histoire d’Enée. A l’extérieur, au dessus de la corniche, on aperçoit des groupes de divinités (la terre, le ciel et les 4 saisons) La Marquise de Montespan dans son château de Clagny – Versailles Par Henri Gascard 24

25 En 1678 La Marquise de Montespan dans son château de Clagny – Versailles Par Henri Gascard (détail) 25

26 Le château de la favorite
Le château du Roi 26

27 Mme de Montespan reçoit dans son château et elle précise alors que son domaine n’est pas assez vaste. Le Roi lui offre la terre de Clatigny qui jouxte celle de Clagny. La marquise se retire quelques temps chez elle afin de surveiller les travaux ordonnés par Le Nôtre. Un potager et une pépinière sous les tonnelles sont aménagés. Il lui faut également une volière avec des tourterelles, une ferme avec des vaches, des cochons et des moutons, des bassins avec des truites dorées. Le Roi est fatigué par ses exigences, par ses accès de colère et de jalousie. Il s’en éloigne progressivement. Mais il y a eu aussi « l’Affaire des Poisons ». Mme de Montespan sait à présent qu’elle ne peut que se retirer de la cour. En 1684, elle signe un acte de donation pour ses enfants tout en gardant l’usufruit de ses châteaux. 27

28 En 1683, Louis XIV, veuf, s’est marié avec Mme de Maintenon.
En 1686, le fils aîné et légitime de la Marquise, Louis Antoine de Pardaillan, est victime d’un accident de cheval. Sa mère l’apprend et le fait venir dans son château afin de prendre soin de lui. 28

29 Mme de Montespan en pénitente dans son château de Clagny
Par Henri Gascard 29

30 Mme de Montespan en pénitente dans son château de Clagny
Par Pierre Gobert 30

31 Le roi, timide, secret, rayonnait d’avoir conquis la plus belle et la plus spirituelle des femmes. Il était également étonné de son pouvoir de séduction sur elle. Il l’aima parce qu’elle avait les mêmes goûts que lui, le même amour du faste, le même sentiment de la grandeur. Elle était, pour lui, le plus beau joyau de sa cour. 31

32 La marquise de Montespan vers la fin de sa vie
32 Fin La marquise de Montespan vers la fin de sa vie En 1691, Mme de Montespan se retire définitivement de la Cour. Elle désire racheter ses fautes et devient généreuse envers les congrégations religieuses, ouvre un hospice, se rend souvent à l’Abbaye de Fontevraud pour y prier. Elle multiplie les flagellations et les gestes de piété. En 1700, elle achète au Duc de la Feuillade le château d’Oiron qu’elle donnera à son fils aîné. Elle erre de couvents en villes d’eau, seule, abandonnée de tous. Elle s’éteint le 27 mai 1707 lors d’une cure à Bourbon l’Archanbault. Elle repose à l’église des Cordeliers à Poitiers entre sa mère et son frère.

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