Conseil de l’Europe Ville de Genève Cités interculturelles Les partenariats d’entreprise avec les pays d’origine des migrants. Genève, 7-8 novembre 2013 Accroître les capacités entrepreneuriales des migrants: leçons tirés des projets réalisés à Murcia (Espagne) avec la diaspora équatorienne. Antonio García-Nieto
Région de Murcie
Depuis 2006 le Gouvernement de la Région de Murcie a participé dans divers projets de migration et développement avec le Maroc et l’Amérique Latine (spécialement l’Equateur) La plupart de ces projets ont été mis en œuvre en partenariat formé par des Autorités régionales et locales et Organisations à but non lucratif. Mon exposé prétend décrire un ensemble d’éléments concernant l’implication des migrants dans l’enjeux de la migration et le développement.
Projets de migration et développement dans la Région de Murcie Projet pilote de co-développement Canar-Murcia ( ) → migration récente Développement de compétences des migrants Latino- Américains ( ) → migrants motivés Projets avec la Région de l’Oriental (Maroc): –Tawasol ( ) ; – Renforcement du tissu productif ( ) → migrants intégrés Capacités entrepreneuriales dans le Chimborazo ( )→ migrants intégrés Réseau de jeunes pour le développement (2011-…..)→ jeunes issues de la migration
Les facteurs-clé qui incitent les migrants á s’impliquer dans une activité de migration et développement Une combinaison de plusieurs éléments: La motivation Le degré d’intégration La confiance dans le pays d’origine Les possessions individuelles, familiales, communales… Les rapports avec la communauté d’origine
Les motivations particulières ou familiales des migrants Il convient de remarquer que les migrants sont, à petite échelle et de manière individuelle, des acteurs dans les activités de M&D. Chaque migrant détermine par lui même l’utilisation de son argent et de son temps. Le migrant doit avoir une motivation personnelle ou familiale pour entreprendre des activités dans son pays d’origine.
Motivations Émigrés de Canar: Durant les premières années de leur séjour à Murcie avant tout ils étaient préoccupés par l’envoi d’argent à leurs familles selon les priorités suivantes: 1.Rembourser les dettes contractées pour payer le voyage. 2.Satisfaire les besoins essentiels de la famille dans la communauté d’origine.
Motivations 3.Construire une maison propre dans leur commune d’origine. 4.Si tout ce qui précède est accompli, le migrant prévoit de réaliser des investissements productifs
Motivations Projet sur le développement des compétences entrepreneuriales des migrants Latino-Américains Seuls les migrants qui avaient une idée d’entreprise et manifestaient de l’intérêt et de la motivation pour réaliser un tel projet dans leur pays d’origine ont été recrutés. Dans le cadre du projet les migrants ont reçu une formation individualisée en gestion d’entreprise sur la base de leur propre projet patronal.
Motivations Evidement les idées initiales n’ont pas toutes été réalisées. A la fin du projet (2010) à peu près la moitié des projets avaient abouti ou étaient en voie de l’être. Si les migrants participent activement, l’impact des projets de M&D est plus important.
Le degré d’intégration Durant les premières années après leur arrivée dans le pays d’accueil les migrants sont tout d’abord concernés par la satisfaction de leurs besoins élémentaires: – (statut de séjour, informations, travail, logement, regroupement familiale, scolarisation des enfants, accès à la santé…) Durant cette première période ils ne sont pas intéressés dans la promotion de leurs communautés d’origine. Avec l'écoulement du temps, les migrants acquièrent des capacités et compétences professionnelles et apprennent à se débrouiller dans le pays d’accueil.
Le degré d’intégration Les migrants sont mieux disposés à s’impliquer dans le développement de leur pays d’origine s’ils sont bien installés et intégrés dans la société d’accueil. En même temps l’intégration est renforcée grâce à leur participation dans des projets de migration et développement. Ils deviennent notamment plus participatifs dans les activités de la société civile.
Intégration Projet Canar: Au début du projet (2007), la plus part de l’immigration équatorienne à Murcia était trop récente. C’est une des raisons pour lesquelles les migrants n’étaient pas intéressés à s’impliquer dans des activités de M&D. Projets de l’Oriental (Maroc) Par contre, à la même période, les migrants marocains, qui étaient établis depuis plus longtemps, ont participé activement dans les projets.
Intégration Projet du Chimborazo: Quelques années plus tard (2011) des migrants équatoriens du Chimborazo, établis à Murcia, se sont intéressés aux possibilités de développement de leur région d’origine.
La confiance dans le pays d’origine Si le migrant n’a pas de confiance dans les conditions de développement de sa région d’origine, il y aura moins d’intérêt à entreprendre des activités. Il ressort des conclusions de l’enquête sur les jeunes migrants de Canar à Murcie (2008) : –Les jeunes manquaient de confiance dans le développement économique de leur région et aussi dans la capacité de l’administration publique et le sens de l’initiative de leurs concitoyens.
La confiance dans le pays d’origine –En cas de retour, les jeunes pensaient que les connaissances acquises en Espagne peuvent leur être utiles. –Ils avaient cependant des doutes quant à la mise en application de ces connaissances en raison des possibilités très limitées dans leur commune d’origine.
Les possessions individuelles ou familiales Les biens (personnels, familiaux et même collectifs) du migrant lui permettent de démarrer des initiatives productives propres. (Capital financier, terrains disponibles ou objets immobiliers…) Les migrants qui possèdent, eux-mêmes ou leurs familles, des petites propriétés ou des ressources (immobilières, agricoles, industrielles…) sont mieux disposés à lancer des initiatives dans leur région d’origine.
Les rapports avec la communauté d’origine La préservation des rapports entre les migrants et la communauté d’origine est importante pour initier des activités de migration et développement. Ces rapports peuvent être maintenus par le biais des associations ou des familles restées sur place.
Les rapports avec la communauté d’origine Les migrants équatoriens Les membres de la diaspora équatorienne à Murcia, entretient des relations avec leurs familles pour les raisons domestiques, mais sans approfondir la problématique de la communauté. En raison de la distance, ils ne peuvent pas se déplacer souvent en Equateur, ce qui leur permettrait de maintenir une relation directe avec leurs proches et voir sur place le fonctionnement de leur communauté.
Les rapports avec la communauté d’origine Les migrants marocains Par contre, les migrants marocains rendent souvent visite à leurs familles (Ramadan, fête du mouton, jours de congé…) et ont ainsi une connaissance de première main de l’évolution de leur pays. Donc, le maintien des relations directes avec le pays d’origine crée un environnement favorable pour entreprendre des activités de migration et développement.
Le rôle des autorités locales et régionales dans le domaine M&D Encourager, sensibiliser et informer les migrants et association des migrants. Établir des partenariats avec les associations de la société civile et les associations de migrants. Fournir des orientations et un support technique aux migrants. Formuler des stratégies d’action conjointes avec les autorités locales du pays d’origine.
En conclusion Pour impliquer les migrants dans des activités de migration et développement il convient de prendre en considération: La motivation Le degré d’intégration La confiance dans le pays d’origine Les possessions individuelles, familiales, collectives… Les rapports avec la communauté d’origine
En conclusion Il convient également de : Intéresser les autorités locales et régionales des pays d’origine et des pays de destination aux enjeux migration et développement. Mobiliser la jeunesse issue de la migration
Merci de votre attention