Mme D., 84 ans Sibylle Jammal Médecine Interne HEGP Paris V Janvier 2013 Sibylle Jammal Médecine Interne HEGP Paris V Janvier 2013
Mme D., 84 ans Hospitalisée pour hyperkaliémie et troubles de la déglutition depuis mai 2012 Mode de vie : Mariée, 1 fils, retraitée dans le notariat Autonome pour les actes de la vie quotidienne Courses faites par le mari Pas de consommation alcoolo-tabagique Antécédents : Maladie de Horton diagnostiquée en 2005, corticothérapie jusqu’en Tassement vertébral suite à la corticothérapie Hypertension artérielle Insuffisance aortique Arthrose L5 S1 Hospitalisée pour hyperkaliémie et troubles de la déglutition depuis mai 2012 Mode de vie : Mariée, 1 fils, retraitée dans le notariat Autonome pour les actes de la vie quotidienne Courses faites par le mari Pas de consommation alcoolo-tabagique Antécédents : Maladie de Horton diagnostiquée en 2005, corticothérapie jusqu’en Tassement vertébral suite à la corticothérapie Hypertension artérielle Insuffisance aortique Arthrose L5 S1
Mme D., 84 ans Traitement habituel : Calperos D3 Geluprane (paracétamol) Ixprim Kétum gel Spironolactone Bisoprolol Rilmenidine (Hyperium, anti hypertenseur central) Rasilez (aliskiren, inhibiteur direct de la rénine) Kardégic Prednisone : 2mg repris depuis octobre 2012 sur sd inflammatoire biologique Traitement habituel : Calperos D3 Geluprane (paracétamol) Ixprim Kétum gel Spironolactone Bisoprolol Rilmenidine (Hyperium, anti hypertenseur central) Rasilez (aliskiren, inhibiteur direct de la rénine) Kardégic Prednisone : 2mg repris depuis octobre 2012 sur sd inflammatoire biologique
Mme D., 84 ans Histoire de la maladie Mai 2012 : apparition de troubles de la déglutition, dysarthrie sans trouble de la compréhension, sensation d’engourdissement péri buccal et de la langue. Pas de dysgueusie, difficulté à serrer les lèvres. Conséquence : nette diminution des apports alimentaires avec perte de poids estimée à 5 kilos. Consultation ORL et neurologue sans diagnostic évoqué Septembre 2012 : IRM cérébrale nomale sans atteinte des nerfs crâniens Décembre 2012 : aggravation des troubles de la déglutition : surtout aux liquides avec remontée des liquides par le nez et accrochage des aliments au fond de la gorge. Consulte au SAU dans ce contexte : clinique décrite, RAS par ailleurs, hyperkaliémie à 6,6 mM. Histoire de la maladie Mai 2012 : apparition de troubles de la déglutition, dysarthrie sans trouble de la compréhension, sensation d’engourdissement péri buccal et de la langue. Pas de dysgueusie, difficulté à serrer les lèvres. Conséquence : nette diminution des apports alimentaires avec perte de poids estimée à 5 kilos. Consultation ORL et neurologue sans diagnostic évoqué Septembre 2012 : IRM cérébrale nomale sans atteinte des nerfs crâniens Décembre 2012 : aggravation des troubles de la déglutition : surtout aux liquides avec remontée des liquides par le nez et accrochage des aliments au fond de la gorge. Consulte au SAU dans ce contexte : clinique décrite, RAS par ailleurs, hyperkaliémie à 6,6 mM.
Mme D., 84 ans Examen neurologique : Céphalées nocturnes Pas de syndrome méningé Paires crâniennes : RPM bilatéral et symétrique Pas de troubles visuels Pas de troubles oculomoteurs Voile du palais symétrique Dysarthrie avec difficulté à serrer les lèvres Léger effacement du pli nasogénien droit Pas de déficit sensitif de la face Diminution de la motricité de la langue sans véritable hypoesthésie Fasciculations du voile et de la langue? Pas de déficit sensitivomoteur des membres, fasciculation du vaste interne? Pas de syndrome cérébelleux RCP indifférents x 2 Examen neurologique : Céphalées nocturnes Pas de syndrome méningé Paires crâniennes : RPM bilatéral et symétrique Pas de troubles visuels Pas de troubles oculomoteurs Voile du palais symétrique Dysarthrie avec difficulté à serrer les lèvres Léger effacement du pli nasogénien droit Pas de déficit sensitif de la face Diminution de la motricité de la langue sans véritable hypoesthésie Fasciculations du voile et de la langue? Pas de déficit sensitivomoteur des membres, fasciculation du vaste interne? Pas de syndrome cérébelleux RCP indifférents x 2
Mme D., 84 ans Sur le plan neurologique : Hypothèse diagnostique principale : SCLEROSE LATERALE AMYOTROPHIQUE DE FORME BULBAIRE Sur le plan de l’hyperkaliémie : Traitement hyperkaliémiant, régression spontanée de l’hyperkaliémie à l’arrêt des médicaments. Sur le plan neurologique : Hypothèse diagnostique principale : SCLEROSE LATERALE AMYOTROPHIQUE DE FORME BULBAIRE Sur le plan de l’hyperkaliémie : Traitement hyperkaliémiant, régression spontanée de l’hyperkaliémie à l’arrêt des médicaments.
Mme D., 84 ans Electromyogramme : atteinte motrice diffuse sans atteinte sensitive, signe de souffrance du 1er motoneurone Mise sous Rilutek Adressée à la Pitié Salpêtrière Electromyogramme : atteinte motrice diffuse sans atteinte sensitive, signe de souffrance du 1er motoneurone Mise sous Rilutek Adressée à la Pitié Salpêtrière
Sclérose latérale amyotrophique Maladie de Charcot Maladie neurodégénérative des motoneurones : tableau moteur pur Motoneurones innervant les muscles striés : motricité volontaire Atteinte du motoneurone central (cortex moteur) : syndrome pyramidal Atteinte du motoneurone périphérique (moelle, bulbe) : syndrome de dénervation motrice : déficit moteur, amyotrophie, fasciculation, PAS d’abolition des réflexes Tableau se complétant progressivement Physiopathologie : mal connue Stress oxydatif : implication de gènes codant pour la superoxyde dismutase (forme familiale) Excito toxicité/ trouble du métabolisme du calcium : excès de glutamate/molécule apparente / mutation récepteur glutamate Dérégulation des mécanismes d’apoptose / rôle des mitochondries Maladie de Charcot Maladie neurodégénérative des motoneurones : tableau moteur pur Motoneurones innervant les muscles striés : motricité volontaire Atteinte du motoneurone central (cortex moteur) : syndrome pyramidal Atteinte du motoneurone périphérique (moelle, bulbe) : syndrome de dénervation motrice : déficit moteur, amyotrophie, fasciculation, PAS d’abolition des réflexes Tableau se complétant progressivement Physiopathologie : mal connue Stress oxydatif : implication de gènes codant pour la superoxyde dismutase (forme familiale) Excito toxicité/ trouble du métabolisme du calcium : excès de glutamate/molécule apparente / mutation récepteur glutamate Dérégulation des mécanismes d’apoptose / rôle des mitochondries
Sclérose latérale amyotrophique Epidémiologie : Incidence de 2,4 pour habitants/an Prévalence 4 à 6 pour habitants Pic d’incidence entre 55 et 70 ans Légère prédominance masculine (1,3 homme pour 1 femme) Médiane de survie de 36 mois Forme sporadique : 90% Forme familiale : 10% Epidémiologie : Incidence de 2,4 pour habitants/an Prévalence 4 à 6 pour habitants Pic d’incidence entre 55 et 70 ans Légère prédominance masculine (1,3 homme pour 1 femme) Médiane de survie de 36 mois Forme sporadique : 90% Forme familiale : 10%
Sclérose latérale amyotrophique Clinique : Syndrome neurogène périphérique : Déficit moteur avec atrophie musculaire progressive bilatérale, début le plus souvent à l’extrémité distale des MS (mains de singe : pouce dans le même plan que les autres doigts, atrophie des éminences thénar et hypothénar) Fasciculations : contractions musculaires spontanées parcellaires traduisant la mise en jeu spontanée d’une unité motrice Sans trouble sensitif associé Syndrome pyramidal Signes bulbaires : fasciculation de la langue, paralysie progressive de la langue, du voile, des muscles péribuccaux, du pharynx (troubles de la déglutition) et du larynx (voix nasonnée) Signes pseudobulbaires : dysarthrie, troubles de la déglutition, exagération des réflexes massétérins, nasopalpébraux et palmo-mentonniers, rires et pleurs spasmodiques Clinique : Syndrome neurogène périphérique : Déficit moteur avec atrophie musculaire progressive bilatérale, début le plus souvent à l’extrémité distale des MS (mains de singe : pouce dans le même plan que les autres doigts, atrophie des éminences thénar et hypothénar) Fasciculations : contractions musculaires spontanées parcellaires traduisant la mise en jeu spontanée d’une unité motrice Sans trouble sensitif associé Syndrome pyramidal Signes bulbaires : fasciculation de la langue, paralysie progressive de la langue, du voile, des muscles péribuccaux, du pharynx (troubles de la déglutition) et du larynx (voix nasonnée) Signes pseudobulbaires : dysarthrie, troubles de la déglutition, exagération des réflexes massétérins, nasopalpébraux et palmo-mentonniers, rires et pleurs spasmodiques
Sclérose latérale amyotrophique Formes cliniques : Forme habituelle : atteinte de la moelle cervicale avec début des signes à l’extrémité distale des MS puis extension en tache d’huile Forme bulbaire : début par paralysie labio-glosso-pharyngée souvent associée à un syndrome pseudobulbaire Forme pseudo-polynévritique : déficit distal des membres inférieurs asymétrique moteur pur Vérifier l’absence de : Signes sensitifs Troubles sphinctériens Troubles oculomoteurs Perturbation du système nerveux autonome Syndrome cérébelleux Formes cliniques : Forme habituelle : atteinte de la moelle cervicale avec début des signes à l’extrémité distale des MS puis extension en tache d’huile Forme bulbaire : début par paralysie labio-glosso-pharyngée souvent associée à un syndrome pseudobulbaire Forme pseudo-polynévritique : déficit distal des membres inférieurs asymétrique moteur pur Vérifier l’absence de : Signes sensitifs Troubles sphinctériens Troubles oculomoteurs Perturbation du système nerveux autonome Syndrome cérébelleux
Sclérose latérale amyotrophique Diagnostic : Clinique + Electroneuromyogramme : Dénervation diffuse touchant également des territoires cliniquement asymptomatiques Vitesse de conduction normale, pas de bloc de conduction PL normale IRM moelle cervicale et cérébrale : éliminer diagnostic différentiel Evolution : mort par atteinte bulbaire en 3-4 ans Pas de moyen de prédire la vitesse d’évolution mais d’autant plus rapide si : Signes bulbaires précoces Atteinte de la fonction respiratoire Perte de poids importante Diagnostic : Clinique + Electroneuromyogramme : Dénervation diffuse touchant également des territoires cliniquement asymptomatiques Vitesse de conduction normale, pas de bloc de conduction PL normale IRM moelle cervicale et cérébrale : éliminer diagnostic différentiel Evolution : mort par atteinte bulbaire en 3-4 ans Pas de moyen de prédire la vitesse d’évolution mais d’autant plus rapide si : Signes bulbaires précoces Atteinte de la fonction respiratoire Perte de poids importante
Sclérose latérale amyotrophique Diagnostics différentiels : Forme bulbaire : myasthénie, dysphonie fonctionnelle (conversion), compression du tronc, AVC multiples MS : neuropathie compressive (canal carpien, ulnaire), atteintes médullaires, neuropathies motrices à bloc de conduction, pathologies rhumatologiques MI : pathologie radiculaire, neuropathie compressive, SEP… Autres maladies du motoneurone : syndrome post polio… Diagnostics différentiels : Forme bulbaire : myasthénie, dysphonie fonctionnelle (conversion), compression du tronc, AVC multiples MS : neuropathie compressive (canal carpien, ulnaire), atteintes médullaires, neuropathies motrices à bloc de conduction, pathologies rhumatologiques MI : pathologie radiculaire, neuropathie compressive, SEP… Autres maladies du motoneurone : syndrome post polio…
Sclérose latérale amyotrophique Traitement : Médicamenteux : Riluzole 50 mg matin et soir, (bilan hépatique), seul traitement ayant l’AMM. Intervient dans les anomalies du métabolisme du glutamate. 5physio mal connue). Ralentit l’évolution de la maladie. Symptomatique : Dénutrition : suppléments, épaississant alimentaire, orthophonie, nutrition artificielle… Spasticité : baclofène, kinésithérapie Respiratoire : kinésithérapie, VNI… Stase salivaire amitryptiline Rires et pleurs spasmodiques : antidépresseurs Douleurr, prise en charge psychologique… Réseau SLA : suivi neurologique, suivi nutritionnel, gazométrie et oxymétrie nocturne Traitement : Médicamenteux : Riluzole 50 mg matin et soir, (bilan hépatique), seul traitement ayant l’AMM. Intervient dans les anomalies du métabolisme du glutamate. 5physio mal connue). Ralentit l’évolution de la maladie. Symptomatique : Dénutrition : suppléments, épaississant alimentaire, orthophonie, nutrition artificielle… Spasticité : baclofène, kinésithérapie Respiratoire : kinésithérapie, VNI… Stase salivaire amitryptiline Rires et pleurs spasmodiques : antidépresseurs Douleurr, prise en charge psychologique… Réseau SLA : suivi neurologique, suivi nutritionnel, gazométrie et oxymétrie nocturne
Sclérose latérale amyotrophique