Surveillance de la tuberculose bovine dans la faune sauvage en France : dispositif SYLVATUB 31/07/2013 Edouard REVEILLAUD
1. Historique et contexte de mise en place du dispositif Sylvatub
Dispositif Sylvatub Mis en place fin septembre 2011 Objectifs Détection animaux sauvages infectés Suivi du niveau d’infection Liens épidémiologiques faune domestique / faune sauvage Harmoniser la surveillance Fonctionnement Définition de niveaux de surveillance départementaux ou locaux Présence de foyers bovins ? Dynamique de l’infection ? Présence d’animaux sauvages infectés ? Proximité géographique ? -C’est pourquoi le Ministère en charge de l’Agriculture et les principales institutions impliquées dans le suivi sanitaire des animaux sauvages ont lancé en septembre 2011 le dispositif Sylvatub, qui vise à la surveillance de la tuberculose dans la faune sauvage en France, principalement sur le cerf, le sanglier et le blaireau (3 espèces sauvages sensibles d’intérêt). -Les objectifs du dispositif Sylvatub sont de pouvoir détecter des animaux sauvages infectés en France, dans des zones d’infection des cheptels bovins mais également dans des départements présumés indemnes de tuberculose ; et de pouvoir suivre le niveau d’infection dans les départements où l’on a détecté la tuberculose bovine. Le dispositif Sylvatub permettra également d’affiner nos connaissances sur les liens épidémiologiques entre la faune domestique et la faune sauvage, notamment via la caractérisation des souches bactériennes au LNR. Enfin, il permettra une harmonisation de la surveillance à l’échelle nationale (protocoles d’échantillonnage, protocoles d’analyse…) -Fonctionnement simplifié du dispositif : le dispositif Sylvatub est basé sur une analyse de risque, qui dépend de plusieurs éléments et notamment la présence ou non de foyers bovin, la dynamique de l’infection chez les bovins, la présence d’animaux sauvages infectés, ou encore une simple question de proximité géographique avec une zone considérée comme étant à risque. -> 3 niveaux de risques ont donc été définis (voir diapo suivante pour la définition simplifiée des niveaux de risque) Nb : l’analyse de risque est révisée chaque année, afin d’adapter les niveaux de risques départementaux à l’évolution du contexte épidémiologique en élevage bovin et dans la faune sauvage
Dispositif Sylvatub Fonctionnement Objectifs Détection animaux sauvages infectés Suivi du niveau d’infection Liens épidémiologiques faune domestique / faune sauvage Harmoniser la surveillance Fonctionnement Niveaux de surveillance estimés Eléments de l’analyse de risque Niveau 3 Elevé - Prévalence élevée tuberculose bovine - Présence d’animaux sauvages infectés (voire réservoir primaire) Niveau 2 Intermé-diaire - Détection régulière ou augmentation soudaine d’incidence de foyers bovins - Présence d’animaux sauvages infectés - Proximité géographique avec des zones de niveau 3 Niveau 1 Faible - Tous les autres départements Nouveauté principale du dispositif : mise en œuvre de mesures de surveillance dans les départements de niveau 1, cad département a priori à faible risque Niveaux de risque pour la saison 2013-2014
2. Bilan intermédiaire de la première année de fonctionnement du dispositif -manque quelques résultats d’analyse pour le grand gibier (mais peu) -manque les diapos bilan de la surveillance active sur blaireaux (certaines analyses toujours en cours)
Préambule Les résultats présentés dans ce diaporama correspondent aux analyses effectuées dans le cadre de la surveillance évènementielle (dép. niveau 1,2,3) et de la surveillance programmée (dép. niveau 2 et 3) Concernant la surveillance programmée sur les sangliers et les cerfs (dép. niveau 3), les résultats présentés font référence à la saison cynégétique 2011-2012 Concernant la surveillance programmée et évènementielle sur les blaireaux, les résultats présentés font référence à l’année civile 2012 Les résultats présentés font références aux résultats de la culture bactériologique (méthode de référence). Les résultats des analyses PCR ne sont pas représentés. Animal infecté = isolement de M. bovis par culture bactériologique
Bilan de la surveillance événementielle 2011-2012 Départements pour lesquels au moins une suspicion enregistrée dans le cadre de Sylvatub a été signalée
Résultats 2011-2012 sur les cervidés 239 cerfs analysés Surveillance programmée 1 cerf infecté Surveillance évènementielle 1 chevreuil infecté
Résultats 2011-2012 sur les sangliers Surveillance programmée 2 subadultes infectés 417 sangliers analysés 200 sangliers analysés Surveillance programmée 8,1% (IC95% : [4,4 - 11,8]) Surveillance évènementielle 1 sanglier infecté Surveillance programmée 0,8% (IC95% : [0,3 - 2,7]) Surveillance évènementielle 1 sanglier infecté 261 sangliers analysés 87 sangliers analysés Surveillance évènementielle 1 sanglier infecté Survillance programmée 6,9 % (IC95% : [1,2 % - 12,2 %])
Mise en place du dispositif Sylvatub dans les Ardennes – Surveillance programmée sur le grand gibier
Dispositif Sylvatub – Niveaux de surveillance Niveaux de surveillance pour la saison 2013-2014
Dispositif Sylvatub – Modalités de surveillance Fonctionnement Combinaison de diverses modalités de surveillance selon le niveau de risque estimé Modalités de surveillance Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Surveillance évènementielle : Examen de carcasse Réseau SAGIR* X Surveillance évènementielle renforcée : Renforcement du réseau SAGIR* Cadavres de blaireaux bord de routes Surveillance programmée sur blaireaux Surveillance programmée sur blaireaux, cerfs et sangliers -Des mesures de surveillance, passives ou actives, sont ensuite appliquées seules ou de façon combinées selon les niveau de risque attribué -Dans les départements de niveau 1 sont implémentées des mesures de surveillance évènementielle : surveillance par examen des carcasses lors de la pratique de chasse habituelle, souvent réalisés par un chasseur formé à l’examen initial de la venaison ; et fonctionnement classique du réseau SAGIR -Dans les départements de niveau 2, la surveillance est augmentée d’un cran avec la mise en place de mesures de renforcement de la surveillance passive : renforcement du réseau SAGIR avec notamment un effort de collecte des animaux de grand gibier et la recherche systématique de tuberculose ; surveillance renforcée des cadavres de blaireaux en bord de routes -Dans les départements de niveau 3, les mesures précédentes sont également appliquées, avec en plus la mise en œuvre d’une surveillance programmée sur les blaireaux, cerfs et sangliers dans des zones géographiques définies et sur un échantillon d’animaux préalablement établi. *Animaux morts ou moribonds
Logigramme simplifié du dispositif Sylvatub Chasseurs, agents de l’ONCFS, lieutenants de louveterie, piégeurs agréés, équipages de vénerie sous terre Animaux trouvés morts ou mourants Logigramme simplifié du dispositif Sylvatub Référents Sylvatub Animaux abattus à la chasse ou piégés et faisant partie d’un plan d’échantillonnage Animaux abattus à la chasse et présentant des lésions Collecte DDecPP Communica-tion Diagnostic Laboratoire de proximité FDC Référents Sylvatub Chasseurs Plateforme-ESA Animation Laboratoire agréé tuberculose GDS GTV Lieutenants de louveterie, … Laboratoire national de référence Analyses diagnostiques : la culture bactériologique est la méthode de référence pour le diagnostic de la tuberculose, la PCR pouvant être pratiquée sur des animaux présentant des lésions évocatrices de tuberculose. Toutefois, la PCR peut donner des résultats faussement positifs chez les animaux sauvages (notamment chez le sanglier), à cause de réactions croisées avec d’autres espèces de Mycobacterium comme M. microti. Tout résultat de PCR positif, notamment dans des département de niveau 1, doit donc être confirmé par le LNR avant conclusion et doit être interprété avec une grande prudence. Plateforme-ESA : Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale, créée en octobre 2011 et regroupant diverses institutions impliqués en santé animale (Ministère en charge de l’Agriculture, GDS France, SNGTV, Coop de France, Adilva, FNC, ONCFS) Analyse et traitement des données Centralisation et archivage Anses DGAl ONCFS Anses DGAl
Surveillance programmée sur le grand gibier Application de la Note de service DGAL N2011-8214 du 20 septembre 2011 relative au dispositif Sylvatub Objectif : Connaître le niveau d’infection du grand gibier dans les zones d’infection bovine et sauvage Espèces concernées : Cerf élaphe et Sanglier Sanglier = bonne sentinelle épidémiologique Cerf = réservoir de tuberculose Financement : Matériel, collecte, défraiement à la charge de la DD(CS)PP Frais de laboratoire (autopsie, réalisation de prélèvements et analyses) : DGAl (facturation à l’ADILVA)
Surveillance programmée sur le grand gibier Période : Saison cynégétique Zones de prélèvements : A définir ! (En général, zone infectée = communes présentant des parcelles de cheptels bovins ayant été infectés durant les 3 dernières années ou bien de la faune sauvage infectée ; zone tampon périphérique à la précédente pouvant aller jusqu’à 20 km)
Surveillance programmée sur le grand gibier Echantillons : A définir ! Estimer les populations de cerfs et sangliers dans ces zones de surveillance définies Cerf = tableau de chasse x 4 Sanglier = tableau de chasse x 2 Se reporter à la table d’échantillonnage de TOMA et al. Détection d’une prévalence cible de 3% (avec un risque d’erreur de 5%) Si échantillon négatif on ne peut affirmer que la population est indemne mais on admettra qu’elle ne constitue pas un réservoir capable de recontaminer les bovins
Surveillance programmée sur le grand gibier Prélèvements à réaliser par les chasseurs Prélèvements répartis sur l’ensemble des communes des zones concernées Répartition des prélèvements de manière proportionnelle aux tableaux de chasse de chaque société Répartition équivalente de jeunes et d’adultes Ne pas choisir les animaux en fonction de leur aspect prélèvements aléatoires
Surveillance programmée sur le grand gibier Prélèvements systématiques d’organes à placer dans des sacs poubelles étiquetés et fermés hermétiquement Sur les sangliers : Poumons, trachée (sans le cœur) Intestins (sans l’estomac) Tête en coupe basse (Eventuellement des lésions) Sur les cerfs : Intestins (sans le rumen) Remplir soigneusement la fiche de commémoratifs
Surveillance programmée sur le grand gibier Les prélèvements doivent être acheminés au laboratoire départemental dans un délai de 48h Dépôt éventuel des prélèvements dans des lieux de stockages prédéfinis et répartis dans les zones de prélèvement : Chambres froides Congélateurs Organisation de la collecte des prélèvements à définir entre les partenaires départementaux
Surveillance programmée sur le grand gibier Rôle de la DD(CS)PP : Maître d’œuvre de l’organisation des plans de surveillance dans le département Etablit avec l’animateur national le protocole de surveillance Etablit une convention technique et financière avec les partenaires impliqués (FDC, propriétaires de chambres froides, …) Définit avec les partenaires l’organisation des prélèvements Fournit tout le matériel nécessaire aux sociétés de chasse Défraiement des propriétaires des chambres froides pour le surcoût éventuel lié à la consommation d’électricité En cas de résultat positif (culture et/ou PCR au LNR), avertit la personne ayant collecté le prélèvement (et la FDC) et prend contact avec la DGAl et l’animateur national
Surveillance programmée sur le grand gibier Matériel de prélèvement : Fiches de prélèvements (comémoratifs)+ notice explicative Sacs poubelles étiquetés 160 L + 100 L Gants latex, gants d’exploration vétérinaire Masques Désinfectants Bacs plastiques pour les chambres froides Possibilité de préparer à l’avance des kits de prélèvement qui comprennent : 1 sac poubelle de 160 L étiqueté 4 sacs poubelles de 100 L étiquetés 1 paire de gants d’exploration vétérinaire 1 paire de gants latex 1 masque 1 fiche de suivi de l’animal Chaque société doit réaliser autant de prélèvements que de kits distribués
Surveillance programmée sur le grand gibier Rôle du laboratoire départemental d’analyses : Autopsie Prélèvements Analyses Cerfs organes collectés toutes lésions évocatrices de tuberculose (et des nœuds lymphatiques drainants les organes lésés PCR sur pool de lésions Cultures sur pool de lésions et NL drainant les organes lésionnels sangliers Nœuds lymphatiques rétropharyngiens Culture sur pool de NL rétropharyngiens (+ sur lésions)
Surveillance programmée sur le grand gibier Rôle du laboratoire départemental d’analyses : Vérifie les informations présentes sur les fiches de commémoratifs Effectue autopsies, prélèvements et analyses Facturation à l’Adilva Information régulière (tous les trois mois) du nombre d’analyses effectuées et des résultats à la DD(CS)PP, à l’Adilva et à l’animateur national Transmet annuellement l’ensemble des fiches de commémoratifs à l’animateur national En cas de résultat positif (PCR ou culture), le LDA transmet au LNR de Maisons-Alfort la souche ou l’extrait d’ADN ainsi qu’une copie des fiches de commémoratifs
Surveillance programmée sur le grand gibier Rôle de la fédération départementale des chasseurs : Etablit un relai d’information entre la DD(CS)PP et les sociétés de chasse
Besoin d’informations ou de documents concernant Sylvatub ? Connectez-vous sur le centre de ressource de la plateforme ESA : http://plateforme-esa.fr/
Animateur national du dispositif : Edouard REVEILLAUD Contact Animateur national du dispositif : Edouard REVEILLAUD Sylvatub@anses.fr ; 01 46 77 22 38
Conclusion Bilan partiel de la 1ère année de fonctionnement de Sylvatub disponible sur le centre de ressource (sous forme d’un diaporama) Transmission régulière des résultats à l’animateur Communication régulière de bilan Pilotage national au sein de la Plateforme Communication, échanges, coordination-animation www.plateforme-esa.fr Animateur : Edouard REVEILLAUD 01.49.77.22.38 sylvatub@anses.fr Ne pas hésiter à aller voir les nouveautés sur www.survepi.org Ne pas hésiter à contacter l’animateur du dispositif par mail ou par téléphone