L’évaluation des services écologiques dans les systèmes anthropisés : Quelques défis conceptuels et méthodologiques L’évaluation des services écologiques dans les systèmes anthropisés : Quelques défis conceptuels et méthodologiques Bernard CHEVASSUS-au-LOUIS, Inspecteur général de l’Agriculture Inspecteur général de l’Agriculture Bernard CHEVASSUS-au-LOUIS, Inspecteur général de l’Agriculture Inspecteur général de l’Agriculture 1 Colloque Académie de l’eau Lyon, 17 octobre 2013
8000 $/ha5000 $/ha 500 $/ha $/ha Que recouvre la très grande diversité des évaluations ? 2
I. Services écologiques et environnementaux II. Les services écologiques dans les milieux anthropisés III. Comment traiter la biodiversité ? MENU IV. Quelle entité spatiale pertinente ? 3
Services écologiques : le modèle classique SOCIOSYSTEME Composante socioéconomique (Ressources matérielles, sociales, culturelles) ECOSYSTEME Composante abiotique (eau, éléments chimiques, sols, température) Composante biotique (biodiversité individuelle, spécifique et écologique) « Flux de matière, d’énergie ou d’information produit par un écosystème et capté par l’homme à son profit » Services écologiques 4
I. Services écologiques et services environnementaux Services « abiotiques » Services « écologiques » Un service écologique suppose d’impliquer le fonctionnement effectif d’écosystèmes actuels Services environnementaux - Poussée d’Archimède - Rayonnement solaire -Stockage du carbone (Ca CO 3, (CH2)n, C organique ? - Pluviométrie et débit des rivières - Fixation du carbone - Production primaire 5
I. Services écologiques et environnementaux II. Les services écologiques dans les milieux anthropisés III. Comment traiter la biodiversité ? MENU IV. Quelle entité spatiale pertinente ? 6
Services écologiques : le modèle classique Type de serviceExemple Service écologique « pur » - Fixation carbone en forêts « primaires » - Production de poissons par les océans Service anthropique « pur » -La justice - La sécurité publique - l’éducation 7
Système physique (Composantes abiotiques) Système biologique (Composantes biotiques) Système social (Composantes socioéconomiques) Services écologiques Ecosystème ou complexe socioécologique 8
Services et bénéfices Roches, eau Capital physique Capital biologique (Biodiversités) Capital humain - travail - investissements Services écologiques 9
Investissement du capital humain Investissement du capital écologique Biens et services non marchands Biens et services marchands « Bénéfices tirés des écosystèmes »Valeur du service écologique Base de paiement des PSE Services et bénéfices 10
Coût des facteurs anthropiques (intrants, salaires) Prix de vente des produits Rente = valeur du service écologique « pur » ? Comment mesurer la contribution du capital écologique (service écologique « pur ») ? 11
Comment mesurer la contribution du capital écologique (service écologique « pur ») ? Les limites de l’approche par la rente - L’approche ne peut s’appliquer qu’aux biens marchands - On ne distingue pas la contribution des aspects abiotiques (climat, sols, exposition) et la dimension biotique : c’est plutôt une « rente environnementale » - D’autres facteurs « anthropiques » contribuent à la rente (proximité des fournisseurs d’intrants, coût de la main d’œuvre) : C’est plutôt une « rente de situation » - contre-exemple extrême : les productions animales hors- sol 12
I. Services écologiques et environnementaux II. Les services écologiques dans les milieux anthropisés III. Comment traiter la biodiversité ? MENU IV. Quelle entité spatiale pertinente ? 13
Fonctions de base (entretien de la fonctionnalité) - Cycles des nutriments (carbone, azote, phosphore, etc.) - Formation des sols - Production primaire Servicesd’approvisionnement - Alimentation -Eau douce - Bois et fibres - Bioénergies, etc. Services culturels - esthétiques - spirituels - éducatifs et pédagogiques - récréatifs, etc. Services de régulation - climat - hydrologie (étiages, inondations) - épuration des eaux - maladies (homme, plantes, animaux) La biodiversité, déterminant de la production des services ? 14
Valeur des services issus des zones humides dans trois sites du bassin Seine-Normandie (en €/ha x an) Source : CGDD 2011 Etudes et documents n° 49 15
LIMITES et PARADOXES des VALEURS DE NON-USAGE - La relation distance/CAP est non monotone et peut même croître avec la distance (« déficit de nature ») 16
0 Km : 23 € 28 Km : 26 € 51 Km : 44 € 12 Km : 14 € 75 Km : 75 € 185 Km : 68 € EFFET DE LA DISTANCE SUR LES VALEURS DE NON-USAGE Source : CGDD 2011 Etudes et documents n° 49 17
LIMITES et PARADOXES des VALEURS DE NON-USAGE - La relation distance/CAP est non monotone et peut même croître avec la distance (« déficit de nature ») - Effet modéré de la taille de l’écosystème : les valeurs par hectare diminue avec la taille du site - La définition de la population « concernée » a une dimension politique : qui « a le droit » de se prononcer ? 18
I. Services écologiques et environnementaux II. Les services écologiques dans les milieux anthropisés III. Comment traiter la biodiversité ? MENU IV. Quelle entité spatiale pertinente ? 19
L’objet : un écosystème ? Dans un « paysage », de nombreux services : - sont difficiles à imputer à un écosystème donné (eau de qualité, produit de la forêt ou de la rivière ?) - sont liés à des interfaces (écotones) : ripisylve et dénitrification, prairies inondées et reproduction des poissons) - nécessitent la présence d’écosystèmes différents (zones d’alimentation, de reproduction et de repos de la faune) -Dépendent de l’organisation spatio-temporelle de la mosaïque 20
- L’évaluation d’un service écologique s’inscrit dans un processus social qui va intégrer cette évaluation dans une décision, une négociation, un acte de gestion… - Il importe donc de considérer également les limites du « système social » concerné par le service et sa capacité à maîtriser la production de ce service… 21 L’objet : un écosystème ? - Il faut donc « construire » l’entité spatiale productrice des services en combinant les considérations écologiques et socio-économiques
Conclusions Nécessité d’une forte imbrication des sciences écologiques et des sciences sociales (économie mais aussi sociologie, anthropologie, droit) Un important travail pour passer d’un intérêt académique et pédagogique (sensibilisation) à des outils opérationnels Ne pas surestimer la notion de « valeurs de référence » dans la décision publique 22
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