Dr Christian LAVIGNE Médecine interne et maladies vasculaires Centre de compétences maladies rares CHU Angers FMC Ambroise Paré – 15 mars 2016
Contraction Involontaire Brutale douloureuse Segment de muscle, muscle entier ou plusieurs muscles Quelques secondes à quelques minutes Durcissement intramusculaire focal palpable pouvant entraîner un raccourcissement.
Non déclenchée par l’effort Traduction électrique : décharge répétitive à haute fréquence (200 à 300 Hz) de potentiels d’unités motrices nombre d’unités motrices activées augmentant progressivement extension aux régions contigües Puis décharge irrégulière précédant la fin de la crampe retour à tracé électrique à la normale
Myalgies, courbatures « Crampe de l’écrivain » : dystonie Crampe d’effort : anomalie énergétique musculaire Claquage Contractures antalgiques (cf lombalgie) Douleurs neurogènes Décharges Paresthésies Sensation de tension ou broiement musculaire Autres états douloureux sans contraction
Origine non musculaire Motoneurone périphérique Excitabilité anormale et propagation spontanée des influx à partir des terminaisons distales Diffusion aux portions adjacentes des muscles Cercle vicieux des crampes Rôle des fibres C
1. Facilitation des motoneurones alpha par les fibres C (fibres IV), elles-mêmes stimulées par les polypeptides algogènes (KCl, lactates) 2. Contraction musculaire soutenue consommant de l’ATP 3. Epuisement de l’ATP contracture silencieuse 4. Effet de garrot interne ischémie 5. Libération des polypeptides algogènes stimulant les fibres C
Pics de fréquence Adolescents Personnes âgées (nuit) Grossesse (T3, hypoosmolarité) Au repos Mollets → pieds → racines des cuisses Douleur insupportable (broiement) Muscle dur, rétracté Étirement tendineux Douleur pouvant persister plusieurs heures
Posture inhabituelle prolongée Accroupissement Abduction des cuisses Long trajet en moto A l’effort : ce n’est pas une crampe ! Pas d’activité électrique anormale
Crampes essentielles plus fréquentes Déséquilibre alimentaire Fatigue inexpliquée Facteur nerveux Relations avec le sommeil (insomnies) Susceptibilité aux crampes post-effort : Perte modérée de motoneurones de la corne antérieure de la moelle Diminution des télomères Réduction d’activité des cellules satellites musculaires Raréfaction des capillaires Altération des complexes de la chaîne respiratoire mitochondriale Foyers ectopiques en relation avec une déshydratation locale
CPK normaux ou peu augmentés EMG Décharge répétitive de potentiels d’action d’unités motrices à haute fréquence dans une portion étendue de muscle +/- Fasciculations Normal entre les crampes Biopsie musculaire ?
240 patients avec myalgies/crampes 81 % : anomalies minimes 8 patients avec lésions myopathiques : agrégats tubulaires central core fibres lobulées anomalies des types de fibre 47 cas : anomalies mitochondriales 17 patients : aspect neurogène (groupement de fibres, fibres anguleuses) Quelques vraies myopathies métaboliques
Bénignes, rarement invalidantes Amélioration qqs jours après facteur déclenchant «Maladie des crampes » (rare) « Etat de mal » de crampe Hommes adultes après un épisode de surmenage Crampes à début insidieux, puis évoluant par accès Membres inférieurs, paroi abdominale Plusieurs mois ou années Parfois signes neuropathiques frustes : paresthésies, hyporéflexie Formes héréditaires (exceptionnel)
Syndrome crampes-fasciculations bénignes Canalopathie potassique Forme sévère : sd de Morvan Sclérose latérale amyotrophique (Charcot) Amélioration des crampes avec le temps Apparition d’une faiblesse musculaire Atteinte bulbaire associée EMG Sd de Kennedy, crampes post-poliomyélite
Anticholinestérasiques : hyperexcitabilité de l’unité motrice par accumulation d’acétylcholine dans la jonction neuromusculaire Diurétiques, laxatifs, corticoïdes modifications sodique et potassique
Polyneuropathies (diabète) Atteintes plexiques Crampes localisées isolées (mollets) Grossesse Sport (natation++) Myopathies métaboliques Mac Ardle (rhabdomyolyses d’effort) Déficit CPT2, cytopathies mitochondriales… Autres : Myotonies Sd de l’homme raide Parkinson Tétanos…
Endocrinopathies Hypothyroïdie (CPK) Insuffisance surrénalienne, Cushing Diabète Artériopathie Insuffisance veineuse Désordres hydro-électrolytiques Cirrhose Hémodialyse Coup de chaleur Alcool
Contexte de survenue Fatigue lors d’un effort prolongé Au repos la nuit après effort Lors d’une forte contraction musculaire volontaire Facteurs favorisants Effort inhabituel, sujet non entraîné Âge élevé, obésité Long passé de coureur Absence d’étirement musculaire Contexte familial de crampes
Rôle du sodium ? Discuté Dysfonctionnement musculaire excitabilité faisceaux musculaires inhibition par organes tendineux de Golgi Défaut d’inhibition du motoneurone
Étirement du muscle contracté Gouttières nocturnes Étirements dans la journée, étirements préventifs Éviter les efforts causaux
Diminue hyperexcitabilité neuro-musculaire Diminue nombre, fréquence et intensité des crampes Risque d’acouphènes Synergie avec théophylline ? Toxicité élevée (mais rarement constatée) Acouphènes Hypoglycémies Convulsions Allergies cutanées Cytopénies Allongement du QT
Anticonvulsivants Gabapentine Toxine botulinique Vérapamil : crampes nocturnes sujet âgé Diltiazem Levetiracetam (Keppra®) Injection mollet Xylocaïne Inefficaces : Vitamines C & E, calcium Magnésium inefficace (sauf grossesse ?) Carbamazépine (Tégrétol®) : pas d’étude Baclofène : pas détude
D’après G. Serratrice, Revue neurologique 16 4 ( ) – 4 2 5
Phénomène très fréquent Gêne importante Réponse médicale imparfaite Exclure diagnostics différentiels Traitement par quinine ? Rassurer