Sibylle Jammal Paris Descartes Paul Brousse Mai-Nov 2012 2ème semestre 101/06/2016.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Les scintigraphies d’aujourd’hui
Advertisements

Définition et mécanismes Signes cliniques Causes Evolution Traitement
LES ETATS CONFUSIONNELS CHEZ LA PERSONNE AGEE Module de gériatrie
Maladie de Parkinson.
Dégénérescences lobaires fronto-temporales
Hypoglycémie.
Stratégie thérapeutique des démences
Épilepsie chez l’enfant et l’adulte
Soins infirmiers et Maladie de Parkinson.
Démences à corps de Lewy
Hôpital Bretonneau et Inserm Epi 007, Paris
Octobre 2007Drs S.LOTTON & R.THIRION Séminaire Démences -DINAN 1.
WANG FC, LE FORESTIER N, GERARD P, WILLER JC, MEININGER V, BOUCHE P
Stade 0 Occipital Frontal
Cas particulier chez le sujet âgé
Maladie d’Alzheimer Diagnostic et D.D.
Article très intéressant et surtout très convivial sur les qualités métrologiques des outils de mesure : Fortin, F. (1994). Propriétés métrologiques des.
Claude et Claudette – Long métrage (1h 20sec.)
E. Antonello. Les AVC ont 4 étiologies principales: L’athérosclérose des artères à destinées cérébrales Les cardiopathies emboligènes Les conséquences.
TD altération fonction visuelle Dr E. Trichet C.C.A. service Pr Ridings ophtalmologie.
OASIS-5 Comparaison du fondaparinux à l’énoxaparine dans le syndrome coronarien aigu Comparison of fondaparinux and enoxaparin in acute coronary syndromes.
Vipères Morsures et Envenimations Pr V. Danel Unité de Toxicologie Clinique Département de Veille Sanitaire CHU Grenoble.
Le syndrome du membre fantôme Psychologie 6 ème Mme Meunier Par Vanina.G & Ilénia.G.
Hélène LEBOULANGER 20/02/2014 Présentation Etude PAAIR.
THROMBOSE VEINEUSE CÉRÉBRALE
ANGIOMES HEPATIQUES: QUAND IL FAUT OPERER? M.A. ROCHD, A.ELBAKOURI, D.ERGUIBI, M.AJBAL, B.KADIRI SERVICE DE CHIRURGIE VISCÉRALE, AILE 1 CHU IBNOU ROCHD,
FENOC Coût et résultats : comparaison de 2 agents bypass chez les patients atteints d’hémophilie A compliquée par un inhibiteur. Steen Carlsson K et al.
TD altération de la fonction visuelle. Dr E. Trichet C.C.A. service du Pr Ridings ophtalmologie.
Le cortex cérébral est le produit d ’une histoire évolutive d ’une espèce et de l ’histoire développementale de chaque individu Jean-Pierre Bourgeois,
ORGANISATION NEURONALE
LCA UFR SMBH (DCEM)1 Analyse critique d ’articles évaluant l ’intérêt de nouveaux tests à visée diagnostique Alain Venot UFR SMBH Campus virtuel SMBH
Registre RIETE Maladie thrombo-embolique veineuse pendant la grossesse et le post-partum : résultats du registre RIETE. Blanco-Molina A et al. Thromb Haemost.
Abcès tuberculeux de la paroi thoracique chez l’enfant A. EL GUAZZAR, J. FASSI FIHRI, M. RAMRAOUI, M. LAHKIM, R. EL BARNI, A. ACHOUR SERVICE DE CHIRURGIE.
Neuroleptiques et médecine générale. Nécessité d’un coordination des soins entre médecins généralistes et professionnels de la santé mentale, mais.
Étude clinique pharmaceutique B Bonnici G Lesueur X Pourrat Lundi 30 novembre 2015 UFR Pharmacie Tours EUPHORIA REpérage et sUivi Pharmaceutique de l’Hypotension.
Page 48 1 La maladie de Parkinson. Maladie de Parkinson Maladie neurodégénérative la plus fréquente après Alzheimer Fréquence – 1% des personnes > 60.
D Zlotnik 2, C Deneux-Tharaux 1, M Saucedo 1, MH Bouvier-Colle 1, MP Bonnet 12 1: Equipe EPOPé (Recherche en épidémiologie Périnatale, Obstétricale et.
Les épilepsies. Les épilepsies: Définition Dérive d’un verbe grec « epilambanein » = prendre par surprise « Crise épileptique » : ensemble des conséquences.
LES DYS Réunion du 9 mars 2009 Pablo Picasso Frouzins ARED 8 juin 2009 Aussonne Réunion du 29 juin 2009 Pablo Picasso Frouzins ARED DYS Académie Toulouse.
ESPRIT Aspirin plus dipyridamole versus aspirin alone after cerebral ischemia of arterial origin (ESPRIT) : randomised controlled trial The ESPRIT Study.
PRESCRIPTION DES ANTICHOLINESTERASIQUES DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER.
MALADIE DE PARKINSON: EPIDÉMIOLOGIE ET MANIFESTATIONS CLINIQUES Natividad Mariscal Hospital Universitario de Burgos.
MIGRAINE : Symptomatologie
Évolution du repérage des comorbidités des patients ayant une fracture du col du fémur par l'intervention des EMG Dr Frédéric Bloch & le groupe de travail.
Compression stockings to prevent post- thrombotic syndrome : a randomised placebo-controlled trial Kahn SR and al, Lancet 2013, december 6 (
Gouvernance et mise en œuvre de la législation du marché unique Alvydas Stančikas, Chef de l’unité "Application du droit du marché unique et relations.
LA HERNIE TRANSEPIPLOIQUE: UNE CAUSE RARE D’OCCLUSION INTESTINALE PRIMITIVE PAR STRANGULATION B.EL AMRI,T.BOUHOUT,I.BOUHOUT,K.MAAMAR,R.JABI,IO.EBO,T.EL.
Imagerie des syndromes canalaires
CYSTADENOME MUCINEUX HEPATIQUE : A PROPOS D'UNE OBSERVATION NOM DES AUTEURS: R JABI,B AMRI, I BOUHOUT, K MAAMER,E OSSMANE,T BOUHOUT, B SERJI,T ELHARROUDI,M.
Observation clinique. Patient de 20 ans, célibataire, 4 ème d’une fratrie de 5, issu d’un mariage consanguin sans antécédents pathologiques particuliers,
ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX (AVC) : Syndrome évolutif Dr RANAIVONDRAMBOLA A T Interne des Hôpitaux en Rééducation Fonctionnelle 3ème semestre USFR.
La maladie de Kaposi DIU des grands lacs 2014 Bujumbura, Juin 2014
Profil évolutif des déficits moteurs des patients atteints d’AVC dans le service de Neurologie HUJRB RAZAFINDRASATA R Santatra Interne des Hôpitaux en.
Evolution spontanée de l’HTA au cours de la phase aiguë de l’AVC dans le service de Neurologie HUJRB RAJAONARISON Lala Andriamasinavalona Interne des Hôpitaux.
B IENVENUE À VOTRE ASSEMBLÉE CONJOINTE DES RÉSEAUX 26 OCTOBRE
1 CORRECTREUR DE PHARES DE VOITURE Étude de pré industrialisation d’une pièce pour valider sa géométrie au regard du procédé retenu, dans le respect des.
Roselyne Giacchero, Sophrologue Caycédienne, Praticienne EMDR Dr Nicolas Guevara, Chirurgien ORL.
LE DISCOURS DANS LE VIEILLISSEMENT TYPIQUE ET DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER. APPROCHES COGNITIVE ET EN NEUROIMAGERIE STRUCTURALE ET FONCTIONNELLE. AURÉLIE.
Prise de décision au cours du vieillissement normal et pathologique
1 I- Définition : dépistage –prévention – diagnostic II- Intérêt III- Notion de TEST de dépistage IV- qui dépister - comment V- Bénéfice du dépistage –
Prophylaxie adulte Efficacité et sécurité de la prophylaxie secondaire vs le traitement à la demande chez l’adulte avec hémophilie A sévère : résultats.
Métastases sous-cutanées d'un cancer ovarien: case report. H. HACHIM, A. MAJBAR,, M. MOUNTASSER, M HAMID, Y CHAOUI, M. ALAOUI, F. SABBAH, M. RAISS, A.
L’atteinte hépatique au cours de la sarcoïdose : à propos de 7 cas CONGRÈS NATIONAL DE CHIRURGIE LAMII K, BELLABAH A, HLIWA W, HADDAD F, TAHIRI M, BADRE.
Les troubles de la mémoire
PRoFESS Aspirine et dipyridamole à libération prolongée versus clopidogrel en prévention des récidives d’AVC : étude en double aveugle contrôlée par placebo.
Les maladies de la mémoire
Imagerie structurale des DLFT
Bases anatomiques et fonctionnelles de la sémiologie
Certificat Optionnel Psychologie et neurobiologie des comportements
Transcription de la présentation:

Sibylle Jammal Paris Descartes Paul Brousse Mai-Nov ème semestre 101/06/2016

Mme M. 81 ans Plusieurs hospitalisations … Avril 2011 : bilan de chutes + malaise. Dg d’hto. RAD avec aides (négociées) 3 jours après : nouvelle H pour DTS + propos incohérents + hallucinations non critiquées avec éléments délirants paranoïaques + agitation Scanner cérébral normal Agitation : TIAPRIDAL INTRODUIT : 5 gouttes le soir =====> ralentissement psychomoteur apparition d’un sd extrapyramidal REGRESSION des symptômes à l’arrêt des NLP 2

Mme M. 81 ans Bilan cognitif : Tr cognitifs évoluant depuis 2 ans DTS Troubles de la mémoire des faits récents Délire persécutif +++ avec fluctuations des symptômes Hallucinations visuelles : enfants, chatons MMS 2011: 18/30 A noter : hypotension orthostatique avec dysautonomie TDM : ACSC hémisphérique bilatérale IRM : leucopathie vasculaire Plusieurs EEG répétés : pas de foyer épileptique Neuropsy : trouble de mémoire épisodique, trouble des fonctions instrumentales (visuoconstruction), trouble de l’attention et des fonctions exécutives Scinti cérébrale : hypofixation temporale interne droite, pariétale bilatérale, et du carrefour temporo occipital droit 3

Mme M. 81 ans AU TOTAL : Troubles cognitifs fluctuants, hallucinations visuelles, hto dysautonomique, mauvaise tolérance du tiapridal ======> diagnostic évoqué???? 4

Mme M. 81 ans Démence à corps de Lewy. TTT : exelon débuté refus catégorique d’une institution à plusieurs reprises, pour ne pas compromettre le RAD avec délire de persécution très important : LEPONEX introduit avec amélioration du comportement 5

Mme M. 81 ans Le RAD tient environ un an avec une hospitalisation fin Puis Nouvelle hospitalisation en juin 2012 : chute, mauvaise tolérance des NLP +++ DATSCAN récupéré pour confirmer la DCL : PAS D’ATTEINTE des voies dopaminergiques 6

Mme M. 81 ans Avis de la Pitié, dossier de la patiente étudié en staff : le DATSCAN négatif exclut la DCL. Malgré tout le tableau évocateur de DCL. ====> hypothèse la plus probable : Maladie d’Alzheimer avec épisodes confusionnels. EEG toujours RAS 7

DCL 2 ème cause de démence neurodégénérative Corps de Lewy : inclusion neuronale intra cytoplasmique éosinophile sphérique Aires du cerveau : cortex entorhinal > cingulaire > temporal > frontal > pariétal > occipital Perte neuronale avec diminution des projections dopaminergiques striatales : sd parkinsonien Diminution des projections cholinergiques corticales (parfois plus que dans la MA) Parfois lésions compatibles avec MA associée (dégénérescence neuro fibrillaire) Enseignement, La démence à Corps de Lewy, Ferchichi, Giraud, Smagghe 8

DCL Critères diagnostiques révisés de Mc Keith (Diagnosis and management of Dementia with Lewy bodies. Neurology 2005) 1. MANIFESTATION CENTRALE = essentiel au dg Déclin cognitif progressif dont la sévérité entraîne un retentissement sur l’autonomie/relations sociales/professionnelles Altération mnésique non nécessairement présente aux stades précoces mais patente avec évolution Déficits aux tests d’attention et des fonctions exécutives, atteinte des capacités visuo-spatiales 9

DCL 2. SIGNES CARDINAUX : dg probable si >= 2 signes dg possible si >= 1 signe Fluctuations cognitives avec variations prononcées de l’attention et de la vigilance Hallucinations visuelles récurrentes typiquement bien détaillées et construites Caractéristiques motrices spontanées d’un sd parkinsonien 10

DCL 3. MANIFESTATIONS EVOQUANT UNE DCL dg probable = 1 signe suivant + 1 signe cardinal dg possible = 1 signe suivant Troubles du sommeil paradoxal (pouvant précéder la démence de plusieurs années) ( sensation de vivre ses cauchemars) Hypersensibilité aux NLP Réduction de fixation du transporteur de la dopamine au DATSCAN 11

DCL 4. SYMPTÔMES EN FAVEUR D’UNE DCL (manque de spécificité) Chutes répétées et syncopes Pertes de connaissance brèves et inexpliquées Dysautonomie sévère pouvant survenir tôt dans la maladie (hto, incontinence urinaire…) Hallucinations autres que visuelles Idées délirantes systématisées Dépression Préservation relative des structures temporales internes à l’IRM ou au TDM Diminution de fixation généralisée en TEMP ou TEP Ondes lentes sur EEG avec activité pointue transitoire régions temporales 12

DCL DIAGNOSTIC MOINS PROBABLE SI Maladie cérébro-vasculaire avec signes neurologiques focaux ou sur imagerie cérébrale Affection physique ou cérébrale suffisante pour expliquer en partie ou en totalité le tableau clinique 13

DATSCAN Imagerie diagnostique Ioflupane marqué à l’iode 123 Se lie spécifiquement aux terminaisons nerveuses du striatum responsables de la transmission de la dopamine. Si diminution de transmission de dopamine dans le striatum : diminution de la fixation de l’ioflupane. Utilisation initiale pour différencier maladie de Parkinson de tremblements essentiels Puis aide au diagnostic pour distinguer MA et DCL. 14

Biblio? Sensitivity and specificity of dopamine transporter imaging with Datscan in dementia with Lewy bodies : a phase III, multicentre study. McKeith, Lancet Neurology, patients inclus avec diagnostic possible ou probable de DCL et avec diagnostic de démence non DCL ayant un MMS>= 10. Non inclus : si sd Parkinsonien précédait la démence depuis au moins un an, les démences de cause « organique ». Lecture du DATSCAN en aveugle (physicien ne connaissant pas l’histoire clinique du patient) 15

Biblio? Gold standard de l’article : les critères cliniques et non l’anatomopathologie Résultats : Sensibilité de 77,7% Spécificité de 90,4% VPP de 82,4% VPN de 87,5% Donc plus de risques de faux négatifs que de faux positifs. Mme M??? 16

Biblio? Autres articles? Méta analyse parue dans « Parkinsonism and related disorders »: Diagnostic accuracy of Datscan in dementia with Lewy Bodies. Papathanasiou : 4 études regroupant 419 patients, sensibilité de 86,5% et spécificité de 93,6% Dementia with Lewy bodies: a comparison of clinical diagnosis, Datscan and autopsy. Walker, J neurol neurosurg psychiatry 2007 : 20 patients critères diagnostiques : Se 75% Sp 42% (FP) Datscan : Se 88% Sp 100% 17

Biblio? Outil d’aide au diagnostic reconnu Mais Datscan négatif n’exclut pas la DCL Coût important Accessibilité? Importance de faire le diagnostic de DCL : à cause de la très mauvaise tolérance des NLP : dans le doute ne pas les prescrire Anticholinestérasiques sont efficaces 18

LEPONEX Seul NLP autorisé dans la DCL Surveillance NFS +++ toutes les semaines Risque de neutropénie sévère Plus de risques chez le sujet âgé 19

Questions 20 ?