Quelques faits divers Avril 2006: Bruxelles, Joë Van Holsbeek, 17 ans, poignardé mortellement par 2 jeunes pour son baladeur numérique Février 2007: Bredene, Bart Bonroy, 17 ans, tué d’un coup de couteau pour une cigarette refusée Octobre 2008: banlieues de Londres : « Orange mécanique »: trois teenagers tués par d’autres adolescents pour le contrôle des cités Mars 2009: Allemagne, Tim K, 16 ans, fait feu sur ses camarades dans une collège et se tue 1
Des faits quotidiens Langage « cru » utilisé par les adolescents: entre eux, dans les cours de récréation, parents,… Provocations, refus, impolitesses envers les enseignants, animateurs de mouvements de jeunesse ou sportifs, 2
Des faits quotidiens Rackett: dans les trains, les villes, à l’école. Emploi de la force dans les relations amoureuses, enfermement, harcèlement → Fonctionnement dominant/domin é chez les jeunes comme dans le monde des adultes 2
Quelques données statistiques Le nombre de faits de violence est stable : données de l’Institut national de criminologie et de criminalistique belge (INCC) enquête auprès de 24 écoles parle Ministère de l’enseignement secondaire et spécial: 1997: 92 agressions; 1999: 80 ; 2001: 68 Augmentation du sentiment d’insécurité depuis 5 ans (enquête Test Achats) : 40% des belges moins en sécurité le jour et 56% la nuit → Impacts: psychologique: peur, irascibilit é,angoisse, stress,.. physique: probl è me de sommeil, absent é isme 3
Evolutions problématiques Rajeunissement des troubles de comportement et dysharmonie (ex: intolérance à la frustration et exigences d’ados) Affaiblissement des interdits et expression plus crue des désirs Recherche de satisfactions immédiates et peu de capacités différées 4
Evolutions problématiques Prévalence de l’extériorisation et de la réalité externe sur l’intériorisation et la réalité psychique Augmentation des conduites hétéroagressives, délictuelles et autoagressives ( TS, conduite à risque) 5
La violence: définition Etymologie: vis = force Littré: « qualité de ce qui agit avec force » → toute force qui agit sur le sujet: de l’intérieur de soi de l’extérieur de soi Avec débordement des capacités de contrôle Avec subjectivation, sentiment de dépossession, attaque du Moi 6
La violence: définition Comportements verbaux: refus de réponse, insultes, menaces, moqueries,… Comportements agis: coups sur objets, autres jeunes, adultes menaces avec objets, avec armes rackets attouchements sexuels Occasionnels/ répétés/ mode de fonctionnement Dans les sphères scolaire/ publique / avec les pairs, en bande/ familiale 7
Le pubertaire: paradoxes Besoin de s’appuyer sur l’autre et besoin de se différencier Besoin de se nourrir des adultes sans être dépendants d’eux → Mouvements dépressifs (vide, ennui) et opposition (tirer la tête, s’enfermer dans sa chambre, se mettre en colère, se prendre la tête) → Conduites à risques, passage à l’acte et violence 8
Triade pathogène (Ph.Jeammet) Insécurité interne, assises narcissiques fragiles → dépendance au monde environnant et de leurs émotions → besoin de contrôle de l’environnement: Passage à l’acte, faits de violence sur autrui, sur soi soit vécu d’abandon soit vécu d’envahissement et de persécution 9
Triade pathogène (Ph.Jeammet) Conséquences: Arrêt autonomisation, blocage processus intériorisation et mécanismes d’identification Blocage fonctionnement mental, des possibilités de représentation → Passage à l’acte, faits de violence auto-agressive hétéroagressive 10
Triade pathogène et société Indifférenciation des générations Absence de cadre de limites, d’interdits → attentes narcissiques fortes entre parents et adolescents → dépendance réciproques entre parents et adolescents → ambivalence et solitude face à celle-ci 11
Triade pathogène (Ph.Jeammet) « C’est plutôt à cette réalité que semble renvoyer la face cachée de la violence des jeunes ; à une insécurité fondamentale correspondant à la précarisation de tous les liens liens d’appartenance (conjugaux, familiaux, professionnels,communautaires, etc.) ». 12
Trouble de la pulsionnalité (J-Y.Hayez) Dominance de la pulsionnalité (besoins oraux et anaux) sur le contrôle de soi Absence de mentalisation – intériorisation des conflits Absence de relation stable et sécurisante et modèles d’attachement insécure (« empreinte psychopathologique ») Trajectoire de vie avec rencontre ou non- rencontre de figures d’étayage et réactualisation des abandons, perte, violence 13
Comprendre ou réprimer ? Sanctionner, condamner, faire appliquer la peine ET exiger réparation = mesure d’intérêt public ! Débat? mineur traité dans un cadre spécifique pour mineurs (ex:IPPJ)? jeune référé au tribunal pour adultes et emprisonné? Quelle est la responsabilité des parents? doivent-ils être condamnés? mesure éducative à leur encontre? 14
Comprendre ou réprimer? Comprendre le sens de l’acte violent = évaluer: fonctionnement psychique en devenir du jeune dynamique parentale et/ou substituts parentaux: capacité d’étayage de chaque parent et de la coparentalité X
Comprendre ou réprimer? Traiter, aider : approches plurielles et investies dans le temps: un cadre – contexte de vie – du jeune en famille avec un « contrat de vie » en internat, kot communautaire, autre en centre thérapeutique et/ou hospitalisation en service pédopsychiatrique, thérapie individuelle, parentale, familiale (libre ou sous contrainte) recours au judiciaire: SAJ, SPJ, juge de la jeunesse X