ENSEIGNER LA COMPRÉHENSION AU CYCLE 2 : PLACE DE L’ORAL ET DE L’ÉCRIT RIBÉRAC Mercredi 11 mai 2016

D ÉROULEMENT DU PRÉSENTIEL Plénière Retour sur le distanciel Quelques rappels Mise en œuvre, essais …, échanges Synthèse de Cèbe et Bishop Retour sur une pratique de classe : « La poursuite manquée » Quel dispositif proposer ? Pour lever quel(s) obstacle(s) ? En sous-groupes D’autres dispositifs (vivre un ACT, vivre un GA, travailler l’implicite, utiliser le numérique ) 2

3 RAPPELS Formation à distance Gestion Les forums Difficultés rencontrées

4 Au niveau des pratiques

S YNTHÈSE DE C ÈBE ET B ISHOP Il ne suffit pas d’apprendre à décoder pour apprendre à lire, il faut également apprendre à comprendre. L’enfant apprend à comprendre grâce à un enseignement explicite des stratégies de compréhension à partir de textes variés: Construire une représentation mentale cohérente Produire des inférences causales et sur les états mentaux des personnages Expliciter l’implicite Activer les connaissances du monde Contrôler la compréhension 5

S YNTHÈSE DE C ÈBE ET B ISHOP Cet enseignement s’accompagne d’approches complémentaires qui consistent à mener un travail spécifique sur le lexique, la syntaxe et la morphologie. Les textes sont choisis en fonction des problèmes de compréhension qu’ils posent. Ils sont plus complexes que les écrits utilisés pour l’apprentissage du décodage. Ils sont donc lus par l’enseignant. 6

L A POURSUITE MANQUÉE Quels obstacles à la compréhension ? Quels dispositifs mettre en œuvre ? 7

Ce matin, j’étais dans le jardin. Près de moi, mon chien Snoopy dormait tranquillement au soleil. Tout à coup, un chat s’est approché de lui. Fou de rage, Snoopy a bondi sur le matou qui s’est enfui vers la forêt, poursuivi par mon fidèle gardien. Deux heures après, le pauvre toutou est rentré, penaud. Il était tout griffé et assoiffé. Lecture écriture, le livre miroir, Magnard 8

Q UELS OBSTACLES A PRIORI ? les différentes façons de nommer les personnages (le chat et le chien) / substituts du nomle chat et le chiensubstituts du nom le lexique : matou, fidèle gardien, fou de rage, penaud le blanc du texte : on ne sait pas ce qui se passe dans la forêt, on doit inférer. 9

Q UELS DISPOSITIFS POUR LEVER CES OBSTACLES ? Atelier de Compréhension de Texte pour amener une discussion entre lecteurs et faire les retours au texte nécessaires Ecrire en changeant de point de vue : et si le chien était le narrateur de ce texte... Et si le chat était l’auteur de ce texte... 10

P RINCIPALES DIFFICULTÉS DE COMPRÉHENSION Du côté du lecteur : des fragilités, des compétences non acquises Une lecture par voie directe non maîtrisée Une connaissance insuffisante : des marques morphosyntaxiques : indices de genre, de nombre, de personne, de temps verbaux pour effectuer les bons regroupements nécessaires à la compréhension de la chaîne anaphorique des substituts grammaticaux : pronoms personnels, possessifs, démonstratifs, numéraux, cardinaux, interrogatifs et relatifs des substituts lexicaux : un synonyme, une périphrase, un mot générique, un mot de la même famille, un mot qui résume des connecteurs : ils établissent entre les éléments reliés, une relation logique et une nuance de sens précise (opposition, cause, conséquence, temps, condition, comparaison, but…) La difficulté à repérer les idées essentielles pour se construire une image mentale de la situation Le manque d’habileté pour traiter les informations implicites qui demandent de la déduction, de faire des inférences 11

P RINCIPAUX OBSTACLES À LA COMPRÉHENSION Du côté du texte : Des difficultés de surface : Le vocabulaire : mots inconnus, mots utilisés au sens figuré Une syntaxe complexe Les connaissances du monde et les connaissances culturelles (« L’Afrique de Zigomar ») L’écart entre les représentations (entre ce qui est décrit, ce que l’élève va imaginer, ce que le maître va imaginer, ce qui est dessiné. Ex : la description de la vache dans « un poisson est un poisson » de Léo Lionni. 12

P RINCIPAUX OBSTACLES À LA COMPRÉHENSION Du côté du texte : Des textes qui résistent au lecteur : 1. Parce qu'ils conduisent délibérément le lecteur à une compréhension erronée 2. Parce qu'ils empêchent délibérément la compréhension immédiate de l'intrigue En adoptant un point de vue insolite (parfois caché) En adoptant un point de vue polyphonique En adoptant un point de vue ambigu ou contradictoire En pratiquant le relais de narration En faisant silence sur une portion de l'histoire (ellipse narrative) En brouillant les frontières du monde fictif réaliste et du monde fictif imaginaire En masquant ou perturbant les valeurs attendues En mettant en contradiction le texte et les images. … 13

Ce matin, j’étais dans le jardin. Près de moi, mon chien Snoopy dormait tranquillement au soleil. Tout à coup, un chat s’est approché de lui. Fou de rage, Snoopy a bondi sur le matou qui s’est enfui vers la forêt, poursuivi par mon fidèle gardien. Deux heures après, le pauvre toutou est rentré, penaud. Il était tout griffé et assoiffé. Lecture écriture, le livre miroir, Magnard 14

15 Jeanne et Pierre jouaient dans le parc. Elle le poursuivait. Il la poursuivait. Il était immense. Si tu la vois, demande à Simone d’appeler le bureau.