De la crise économique à la fin du bipartisme en Espagne: Le « phénomène » Podemos en question Mathieu Petithomme Maître de conférences en science politique, Université de Besançon

 Comment expliquer la crise actuelle de la représentation politique en Espagne?  Comment expliquer l’essor de Podemos? Est-il un parti « populiste »?  Décryptage du contexte sociopolitique espagnol (austérité, corruption), renouveau de la contestation  Trajectoires militantes; rôle du groupe dirigeant; influence des « nouvelles gauches » d’Amérique Latine; leadership charismatique; stratégie de communication; transversalité du discours; politique symbolique et rôle des émotions

Un contexte de crise économique et politique  « Normalisation » et tournant « social- libéral » du PSOE  La réalité du déclassement populaire et de la hausse des inégalités: résignation et sentiment d’injustice  La contestation populaire est-elle populiste? La diffusion de l’indignation  Les populistes ne sont pas toujours ceux que l’on croit: le décalage entre le discours d’austérité nécessaire et la corruption des élites

Au-delà de la « surprise électorale »  L’importance des trajectoires militantes: l’entrée en politique d’une nouvelle génération d’élites issue de la faculté et des mouvements sociaux  La caricature de Podemos: le populisme comme disqualification de l’adversaire  L’influence idéologique initiale des « nouvelles gauches » d’Amérique Latine  La transversalité du discours  Une « troisième voie » entre centralisme et indépendantisme: l’alliance avec des plateformes citoyennes en Catalogne, à Valence et en Galice

Les difficultés d’institutionnaliser la « révolution permanente »  Du parti d’opposition au parti gestionnaire: les nouveaux exécutifs locaux à Barcelone, Madrid, Cadix. Des alliances à niveaux multiples  Un rapide virage vers la social- démocratie: « l’OPA » sur la gauche alternative et la volonté de remplacer le PSOE  Des difficultés organisationnelles: concilier « avant-garde » dirigeante et assemblées autogérées, des tensions internes croissantes

Crise de la représentation et impasse politique  Gramsci: « l’ancien système n’est plus mais le nouveau n’est pas encore advenu »  Des raisons objectives au succès relatif de Podemos (leadership, utilisation des émotions, requalification du clivage gauche/droite)  La crise de la représentation engendre l’émergence de nouvelles forces politiques: Podemos d’une part, mais aussi Ciudadanos d’autre part, parti centriste, libéral, nationaliste espagnol  Problématique des alliances postélectorales dans un contexte de fragmentation politique et de très forte volatilité électorale  La radicalisation de l’indépendantisme catalan s’explique avec le même type de clé de lecture  La « modernisation conservatrice »: le pacte PSOE- Ciudadanos