L’empathie dans la prise en charge en EHPAD Réflexion sur la relation d’aide au cœur de la relation de soin Didier LIMBOURG

L’EMPATHIE Définition capacité acquise au cours de la psychogenèse (développement du psychisme) de se représenter ce que ressent ou pense autrui tout en le distinguant de ce que l’on ressent et de ce que l’on pense soi-même. Relation d’aide: La relation d'aide désigne les processus par lesquels l‘individu va pouvoir prendre le rôle d'aidant auprès d'une personne en difficulté afin de l'aider à surmonter une crise.

L’empathie comme outil La relation d’aide en EHPAD est une technique parmi d’autres techniques. C’est une technique qui utilise une disposition interne, individuelle, l’empathie. Cette technique peut être fragilisée par la complexification et l’alourdissement des prises en charge en EHPAD.

Un outil fragile Fréquemment confrontés aux troubles du comportement, les aidants sont « bousculés » dans leur processus empathique Sentiment de ne pas trouver sa place dans la relation d’aide Sentiment d’impuissance Atteinte de l’estime de soi

Les dispositions empathiques de l’individu Variabilité entre les individus. Tous les êtres humains ne seraient pas équipés du même dispositif empathique Pathologies supposant des carences en empathie: psychopathie, autisme Chez un même individu, la capacité à être empathique est variable.

L’empathie, un outil dynamique Le comportement empathique résulte de la rencontre entre un individu (facteur interne) et son environnement (facteur externe)

L’ehpad, une cours de récré? Une étude chez les adolescents difficiles ( FAVRE ,2006), propose 2 composantes dans l’empathie: 1/La contagion émotionnelle: expression mécanique,  automatique de l’empathie La contagion émotionnelle se présenterait donc comme une aptitude biologique innée à se laisser envahir, happer par les émotions d’autrui, caractérisant plus particulièrement les états fusionnels ou symbiotiques avant le développement de l’empathie. 2/L’empathie: serait l’expression intentionnelle, régulée par des processus individuels

Un moyen de régulation comportementale Réguler l’empathie dans le cadre de l’environnement soignant. Pour être efficace dans la prise en charge Pour se protéger et protéger l’Autre Pour reconnaître l’Autre au-delà du trouble

un partage de plus en plus intense L’augmentation des troubles du comportement favorise la contagion émotionnelle. Face à la dé-mesure, risque de glissement dans le registre de la contagion émotionnelle.

Le glissement émotionnel Idée qu’il existe un risque de glissement avec régression de l’empathie vers la contagion émotionnelle chez le soignant. Avec au bout un mécanisme de défense La coupure par rapport aux émotions, refus général de « partager» l’émotion de l’autre, un refus de laisser s’opérer le processus primaire de contagion émotionnelle que celle-ci soit positive ou négative.

Se prévenir pour prévenir l’Autre Préserver et utiliser l’empathie: trouver la bonne distance dans la relation soignante Peut-on se permettre de négliger cet outil? Comment en garder la mesure?

Conclusion L’empathie est une condition d’aide à la reconnaissance des troubles du comportement Il semble important de veiller à la régulation de cette disposition interne Ce qui passe nécessairement par ses conditions d’exercice (environnement, milieu de travail, organisation)