Quelle(s) politique(s) pour les quartiers populaires Quelle(s) politique(s) pour les quartiers populaires? Quartier des Dervallières Restitution de l’enquête de terrain Nantes le 16 novembre 2010 Chafik HBILA – Sociologue, chargé de mission RésO Villes
L’enquête dans le quartier des Dervallières 9 professionnels et adultes du quartier un animateur socioculturel un éducateur de prévention spécialisé un conseiller Mission Locale deux dirigeants de clubs un éducateur sportif un professionnel de l’accompagnement scolaire un chargé de mission politique de la Ville un responsable d’association culturelle 9 jeunes rencontrés 2 de 16 ans au lycée 2 de 18 ans : un en CDD, l’autre en recherche d’emploi 1 de 19 ans en recherche d’emploi 1 de 20 ans CDI 1 de 24 ans en CDD 1 de 16 ans en CDI 1 de 26 ans en recherche d’emploi 1 de 31 ans en recherche d’emploi Dont 4 filles
Des invariants sociologiques retrouvés chez les jeunes des Dervallières Un taux d’échec scolaire plus fort Des jeunes faiblement diplômés Des jeunes variables d’ajustement des conjonctures économiques, qui dépendent de l’intérim Des jeunes plus déçus que désintéressés par la vie de la vie de la Cité : une très faible implication citoyenne et politique aux Dervallières Des jeunes en réussite qui adoptent des stratégies d’évitement du quartier Des fonctionnements en groupes de pairs Des problématiques liées au deal Des jeunes en manque de réseaux Des jeunes relativement présents sur les espaces publics Des filles qui donnent le sentiment de mieux réussir
Un quartier agréable sur le plan urbain Habitat et cadre de vie Un quartier apprécié où les jeunes s’y sentent bien Un quartier agréable sur le plan urbain Une histoire liée aux vagues de migrations : une richesse culturelle Un sentiment de décalage entre cadre de vie et conditions de vie des habitants La rénovation urbaine Très positive pour le quartier : Désenclavement, cadre de vie et estime de soi Un sentiment de sélection sociale dans l’accessibilité aux nouveaux logements « faut rentrer aussi chez les gens et pas que changer les façades ! »
L’offre jeunesse dans le quartier des Dervallières Entre « espoir » et « rage » d’une jeunesse,comment organiser les ressources professionnelles (institutionnelles et associatives) pour que l’action publique profite au plus grand nombre de jeunes, notamment les plus en difficulté ? Jusqu’à quel point les jeunes des Dervallières intègrent les mesures de la Ville ?
Etat des lieux des ressources sur le territoire : je vis dans le quartier, j’ai entre 16 et 25 ans, à qui puis-je m’adresser ? Ressources Ville de Nantes Direction de quartier CLAP Les acteurs du champ de l’animation socioculturelle: La Maison de Quartier géré par l’ACCOORD Les acteurs de l’insertion professionnelle: Mission Locale Maison de l’Emploi Associations intermédiaires Les acteurs de l’animation sportive « Fête le mur » Olympique Derville Association culturelle et sportive des Dervallières Boxing Club Les acteurs de l’animation culturelle 1000 couleurs Rapa’cité Les acteurs de la prévention spécialisée : APSFD Service social du Conseil Général : assistantes sociales Les acteurs de l’accompagnement scolaire Association « Les deux rives » Les acteurs de l’Éducation Nationale: le lycée…
Des tentatives de coordination de l’action des acteurs de terrain L’Espace de stratégie éducative (stoppé en 2008) Créé en 1998 en réponse à des situations d’incivilités et de délinquance Travail sur les questions éducatives des jeunes, essentiellement jusqu’à 16 ans Groupe insertion jeunes de Dervallières (GSE) Traitement collectif de « cas individuels » sur des problématiques d’insertion professionnelle CF « Concertation jeunesse de Bréquigny - RENNES » Groupe territorial de la jeunesse (Ville de Nantes) Diffusion d’informations et rationalisation de l’offre culturel et de loisirs entre partenaires : mise en place d’actions communes, coordination… Des volontés d’aller plus loin… : co-construction de l’action
Lisibilité et cohérence d’ensemble de l’offre jeunesse territoriale Une faible présence institutionnelle dans l’action jeunesse 16-30 ans Les associations : un « paravent » par défaut de la faiblesse de l’offre institutionnelle ? L’action jeunesse 16-30 ans est assumée tacitement par les associations : fondées sur des bases militantes aujourd’hui gérées par d’« anciens jeunes » du quartier en difficulté dans la transmission
L’insertion professionnelle La Mission Locale : 200 jeunes inscrits et répertoriés Des liens solides avec une partie des jeunes Des tensions permanentes dans l’accompagnement Un travail sur la formation : avec Motiv’ action… Des associations intermédiaires : « Entreprise dans la cité » « Un parrain, un emploi » Des opérations « argent de poche » - mise à l’emploi immédiate pour « un pied à l’étrillé » Chantiers petits boulots avec la DEJ Chantiers jeunes avec l’APSFD : 4 jours de travail (28h payés au SMIC) avec des encadrants techniques et des éducateurs
Les clubs sportifs ACSD et OD, émanations de l’Amicale des Dervallières : Des émanations de l’ALD : une envie de se regrouper « entre potes » Deux clubs, deux publics de jeunes ? attirent un public de jeunes qui échappent aux institutions seule ouverture vers l’extérieur pour de nombreux jeunes des clubs stigmatisés dans les instances dirigeantes du foot en raison du quartier et de leur public : des tensions avec l’institution dus à « des bâtons dans les roues » Fête le mur : Accueille une centaine de jeunes de moins de 16 ans en offrant la possibilité aux jeunes adultes d’encadrer et prendre des responsabilités Le Boxing Club
L’offre « pratiques culturelles » Rapa’cité Touche une quarantaine de jeunes Un questionnement sur les lieux d’échanges et de sociabilité : « culture populaire » Le rap comme levier d’expression des parcours de vie « Connoté » par une partie des jeunes du quartier 1000 couleurs
La Maison de Quartier De « l’aristocratie ouvrière » à l’ACCOORD : une illustration des mutations du militantisme associatif Pour l’heure, pas d’offre spécifique 16-25 ans en dehors de la salle de musculation Une volonté de bâtir un espace dédié 16-25 ans sous réserve de moyens supplémentaires Un accompagnement à la création d’associations de jeunes et un accompagnement à la formation BAFA Les jeunes rencontrés dénoncent le peu de changement dans les activités dans le temps
« La nature a horreur du vide » Les associations comme seul levier d’expérience de l’altérité ? Des usages « détournés » ou « par défaut » de lieux institutionnels en l’absence d’espaces dédiés jeunes : Accueil dans les locaux de Rapa’cité le soir Ré-appropriation local sportif par les jeunes adhérents de l’OD
Où et comment bâtir les expériences d’autonomie structurantes ? L’accès aux réseaux et à la ville : développer des actions vers l’extérieur La consolidation et le développement des actions en direction de l’emploi La formation des bénévoles La question d’un espace dédié producteur de rapports citoyens aux institutions
Un « triangle politique » Les fondements d’une politique de jeunesse Retour sur le forum du 9 octobre à Lorient Deux principes-clés Reconnaître la place des jeunes comme acteurs de la vie de la Cité Donner du sens à l’action Un « triangle politique » « Expérimentation » « Prise de risque » « Frottements »