Sociologie de l’éducation

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Transcription de la présentation:

Sociologie de l’éducation Zicola Michaël le 19 septembre 2008 L2 Sciences de l’Éducation Sociologie de l’éducation « LES ACTEURS DE LA MACHINE ECOLE.»   Citation : « L’éducation a pour objet de superposer, à l’être individuel et social que nous sommes en naissant, un être entièrement nouveau. Elle doit nous amener à dépasser notre nature initiale : c’est à cette condition que l’enfant deviendra un homme .» (Sources : Émile Durkheim, Éducation et sociologie, PUF, Paris, 1989.)

Préambule et contextualisation et problématique *On parle aujourd’hui de la crise de l’école , de l’école en danger, de ses acteurs  mal formés (les éduqués) ou qui forment mal (les éducateurs , enseignants ou formateurs). *On cite aussi les méthodes qui seraient inadaptées ainsi que les transmissions de consignes d’un « monde » scolaire à l’autre dans une crise sociale des connaissances et des emplois. *Nous sommes en STAPS et en EPS particulièrement touchés, notre travail d’exploration microsociologique d’avant thèse s’intitulait « Les professeurs d’EPS : métier en voie de mutation ou de disparition » . Nous sommes sociologiquement et politiquement à la croisée du chemin . Problématique : «  160 000 jeunes sortent du système éducatif sans diplôme ce qui représente 40% des 16-25 ans . » Que faire ? « 180 000 jeunes en situations de handicap vont rejoindre l’école de la maternelle à l’université  . » Comment faire pour leur intégration -inclusion ? (sources:Constats du ministère et des instituts de sondages pour l’année 2007.)  Il faut monter que la situation est certes difficile mais que des innovations sont nécessaires et que de nombreux acteurs résolvent dans leur quotidien ces problèmes , il faut aller voir !

INTRODUCTION SOCIOLOGIQUE (Définition -Épistémologie et paradigme) Définitions La sociologie en terme généraux est défini comme la science qui a pour vocation de décrire le plus fidèlement possible la société et son fonctionnement par le jeu de ses acteurs . « L'ambition théorique de la sociologie de la connaissance se trouve ainsi limitée, en même temps que s'ouvrent devant elle de vastes et nombreux terrains d'enquêtes empiriques. Karl Mannheim émet l’idée que les points de vue que les groupes ont sur le monde réel s’expliquent en fonction de leur position sociale . La sociologie de l'éducation, plus particulièrement celle de l'enseignement, s'efforce de comprendre les fonctions et les effets de l'école et de l'université dans des structures sociales données. Des événements sociaux et politiques attirent d'ailleurs de plus en plus l'attention sur cette question des rapports réciproques, des adaptations et inadéquations entre les institutions scolaires et les fonctions de la société globale. C'est du reste l'un des domaines où la réflexion sociologique étayée par des enquêtes débouche le plus directement sur des applications pratiques. »  (Sources : Jean Cazeneuve, sociologue, Université Paris Sorbonne, Encyclopédiae Universalis , 1999, version 5 numérique et Association Internationale des Sociologues de Langue Française .)

Épistémologie et paradigme : *La sociologie de l’éducation de langue française a mis en lumière l’importante diversification de ses objets et des questions auxquelles elle se propose de répondre, mais il a surtout insisté sur le tournant d’ordre paradigmatique qu’elle aurait pris à l’aube des années quatre-vingt. *De fait, rompant avec les théories de La Reproduction, de nombreux travaux s’efforcent depuis lors de réintroduire l’approche ethnographique en sociologie de l’éducation et d’ouvrir ces quasi-« boîtes noires » qu’étaient jusqu’alors la classe, l’établissement ou la « communauté »  à l’aide des scalpels méthodologiques et paradigmatiques utilisés dans les travaux anglo-saxons inspirés par l’interactionnisme symbolique, la phénoménologie sociale ou l’ethnométhodologie. *Il ne s’agit plus alors de débusquer les modes selon lesquels se réalise une inégalité jouée d’avance et de dévoiler la méconnaissance ou les intérêts cachés des acteurs, mais d’étudier « l’inégalité en train de se faire », « en prenant au sérieux la rationalité des acteurs » et en tentant « de rendre compte de la manière dont, en situation, ils construisent le social » . *Suivant, avec retard, l’exemple de ses homologues anglophones, la sociologie de l’éducation de langue française, rompant avec les paradigmes objectivistes, serait devenue « constructiviste » et « compréhensive ». (source : Normes et normativité en sociologie de l’éducation, Jean-Yves Rochex, colloque AISLF 1994.)

INTRODUCTION ETHNOGRAPHIQUE « L’usine , la machine , le mammouth École A Les 5 grands principes *Rappels du sens et des principes citoyens *Mettre en parallèle les instructions officielles des disciplines B Organisation de l’enseignement *Les chiffres sont trompeurs une analyse fine s’impose ainsi qu’une comparaison raisonnée entre les systèmes et les institutions. *Le politique contraint l’utopie et les actes humains essentiels. C Les acteurs : éduqués - éducateurs et les autres *Les porosités et les passerelles entre les actes et les régulations des acteurs : que faire des savoirs éclatés ? La méthode transdisciplinaire en acte collectif... D La machine école : chiffres et dépenses *L’argent, les moyens exponentiels, les idées non abouties face au « comment faire confiance aux acteurs ? ». Le plan Langevin - Wallon en 1947 !

1 La liberté de l'enseignement A Les 5 grands principes Le système d'enseignement français est fondé sur de grands principes, certains inspirés de la Révolution de 1789, de lois votées entre 1881 et 1889 et sous les IVe et Ve Républiques ainsi que de la Constitution du 4 octobre 1958 : " l'organisation de l'enseignement public obligatoire gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir de l'État ". 5 principes : La liberté de l'enseignement - La gratuité-La neutralité-La laïcité - L'obligation scolaire. 1 La liberté de l'enseignement En France, le service public d'enseignement coexiste avec des établissements privés, soumis au contrôle de l'État et pouvant bénéficier de son aide - en contrepartie d'un contrat signé avec l'État. La liberté d'organiser et de dispenser un enseignement est une manifestation de la liberté d'expression : elle est définie par la " loi Debré " n°59-1557 du 31 décembre 1959 sur la liberté de l'enseignement et les rapports avec l'enseignement privé. Cependant l'État est le seul à délivrer diplômes et grades universitaires : les diplômes délivrés par les écoles privées n'ont pas de valeur officielle sauf s'ils sont reconnus par l'État. La réglementation des examens se fait à l'échelle nationale. 2 La gratuité Le principe de gratuité de l'enseignement primaire public a été posé dès la fin du XIXe siècle par la loi du 16 juin 1881. La gratuité a été étendue à l'enseignement secondaire par la loi du 31 mai 1933. L'enseignement dispensé dans les écoles et les établissements publics est gratuit. Les manuels scolaires sont gratuits jusqu'à la classe de troisième, ainsi que les matériels et fournitures à usage collectif. Dans les lycées, les manuels sont le plus souvent à la charge des familles. 3 La neutralité L'enseignement public est neutre : la neutralité philosophique et politique s'impose aux enseignants et aux élèves.

4 La laïcité Le principe de laïcité en matière religieuse est au fondement du système éducatif français depuis la fin du XIXe siècle. L'enseignement public est laïque depuis les lois du 28 mars 1882 et du 30 octobre 1886. Elles instaurent l'obligation d'instruction et la laïcité de des personnels et des programmes. L'importance de la laïcité dans les valeurs scolaires républicaines a été accentuée par la loi du 9 décembre 1905 instaurant la laïcité de l'Etat. Le respect des croyances des élèves et de leurs parents implique : l'absence d'instruction religieuse dans les programmes, la laïcité du personnel, l'interdiction du prosélytisme. La liberté religieuse a conduit à instituer une journée libre par semaine laissant du temps pour l'enseignement religieux en dehors de l'école. 5 L'obligation scolaire Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l'instruction est obligatoire. Cette obligation s'applique à partir de 6 ans, pour tous les enfants français ou étrangers résidant en France. À l'origine, la scolarisation était obligatoire jusqu'à l'âge de 13 ans, puis 14 ans à partir de la loi du 9 août 1936. Depuis l'ordonnance n°59-45 du 6 janvier 1959, elle a été prolongée jusqu'à l'âge de 16 ans révolus. La famille a deux possibilités : assurer elle-même l'instruction des enfants (avec déclaration préalable) ou les scolariser dans un établissement scolaire public ou privé.

B Organisation de l’enseignement Enseignement supérieur Universités 82 Universités STS-IUT (section de techniciens supérieurs – institut universitaire de technologie) (enseignement technique) CPGE (Classe préparatoire aux grandes écoles) - grandes écoles Polytechniques, les ponts, ENSA, etc. Enseignement secondaire Premier cycle, 11 à 15 ans Deuxième cycle, 15 à 18 ans Lycée général et technologique Collège unique : fin proclamée ! Lycée professionnel Enseignement primaire Enseignement préélémentaire (maternelles), 2 à 6 ans Enseignement élémentaire (écoles primaires), 6 à 11 ans Le cycle noyau grande section maternelle, CP et CE1: les apprentissages fondamentaux La maîtrise corporelle est actée (sept 2007)

I

Détail du nombre d'élèves dans le premier et second degrés C Les acteurs : éduqués - éducateurs et les autres personnels Les élèves nombre d'élèves dans le premier et second degrés 12 111 900 nombre d'écoliers 6 626 500 nombre de collégiens 3 248 500 nombre de lycéens 1 512 900 nombre de lycéens professionnels 724 000 Détail du nombre d'élèves dans le premier et second degrés public 10 086 700 privé 2 025 200 Les étudiants nombre d'étudiants 2 275 000 dont universités (IUT compris) 1 421 700 dont classes préparatoire aux grandes écoles 108 100 dont sections de techniciens supérieurs et assimilées 305 200 Les apprentis nombre d'apprentis (y compris C.P.A.) 401 500 Autres (second degré agriculture et spécial santé, etc.) 231 200

Les personnels enseignant et non enseignants Écoles, collèges, lycées 1 143 555 Enseignants écoles, collèges et lycées 884 021 - dont public 739 112 - privé 259 534 non enseignants Enseignants supérieur public 146 471 nombre d'enseignants 89 300 57 171

Détail du nombre d'écoles, de collèges et de lycées D la machine école : chiffres et dépenses Les établissements nombre d'écoles, de collèges et de lycées 67 581 nombre d'écoles 56 158 nombre de collèges 7 010 nombre de lycées 2 625 dont lycées professionnels 1 708 nombre d'écoles régionales d'enseignement adapté 80 Détail du nombre d'écoles, de collèges et de lycées public 58 569 privé 9 012 Budget et finance Dépense pour l'éducation 2004 en milliards d'euros dépense totale de la société française pour l'éducation (Etat, collectivités territoriales, entreprises, ménages, etc.) 116,3 Budget du ministère 2004 en milliards d'euros 64,6 Budget du ministère 2005 en milliards d'euros 66,0 (Sources et mise à jour : novembre 2006 source Internet , MEN)

1 PREMIÈRE PARTIE Sociologie de l ’éducation : explorer un métier complexe 11 "EDUQUER et FORMER" : UN METIER IMPOSSIBLE *L’éducation est un processus qui engage par définition, un être inachevé dont il est difficile d’anticiper ou de prévoir le devenir. * L’éducation est une entreprise paradoxale, puisque la finalité qu’elle poursuit, à savoir l’autonomie du sujet , conduit à sa propre abolition ! L’institution scolaire offre mais n’écoute que très peu la demande. *Le métier d’éducateur peut-être qualifié « d’impossible » car comme le métier de la psychanalyse ou du gouvernement des hommes , il s’exerce dans la sphère imprévisible du transfert (Identification, empathie, séduction, conflit, amour, sublimation, etc.) *Vous aurez compris que depuis toujours des tensions antagonistes sont au cœur du sujet scolaire. (Source : J-P Resweber, Éduquer un métier impossible !, Editions Le portique, Strasbourg, 1999.) 12 "EDUQUER et FORMER" : UNE SINGULARITE EDUCATIVE *Un métier qui porte un lourd héritage comme le dit S. Freud (1925 et 1934 in éducation et liberté) lorsqu’il suggère pour ce difficile mais passionnant métier (les vacances oui mais pour survivre!) qu’il fluctue entre le « Charybde de l’interdiction et le Scylla du laisser-faire. » *On passe du métier impossible et actuellement à la mission impossible des enseignants mais l’institution tient avec 15 millions de sujets - acteurs en formation. *On demande beaucoup, voire tout à l’école : le peut-elle ? Enseigner, former et éduquer voire rééduquer, la formation initiale , continue tout au long de la vie : des relais sont indispensables. (NB : Charybde et Scylla sont deux caps dangereux dans détroit de Messine) (Source : P-A Dupuis, La singularité éducative !, PUS, Strasbourg, 2000.)

2 DEUXIEME PARTIE. Sociologie de l ’éducation : observation d’ un homme seul ou d’un groupe 21 QU'EST CE QU'ETRE ENSEIGNANT ? * Être enseignant, c'est maintenant faire un travail au sens d'une activité organisée et programmée par un pouvoir central, c'est exercer un métier en mettant en oeuvre des techniques apprises et des savoir‑faire. En plus d'un travail et d'un métier, c'est une profession. Par cela il faut entendre : - L'exercice d'une activité intellectuelle qui engage la responsabilité individuelle de celui qui l'exerce ; l'exercice d'une activité savante non routinière, non répétitive - La nécessité d'une formation longue et solide pour être capable d'exercer une profession. *Mais c'est aussi la transmission par un acteur des valeurs traditionnelles de l'enseignement dans une société donnée ». 22 SUJETS – ACTEURS – FORMATEURS et AUTRES EDUCATEURS… *Un exemple concret : projets et équipes pédagogiques en EPS. Un corps de 40 000 fonctionnaires qui centre son action sur la motricité humaine sous le regard de l’autre. *Mettre ses compétences en commun pour un travail moins pénible. *Le cœur de nos actions c’est comme le dit C. Pineau (1990) que « L’école est un lieu de simulation où l’erreur demeure réparable » ou comme le dit le philosophe Alain (1932) un lieu où on « lave l’ardoise ».

3 PERSPECTIVES ET PROSPECTIVES 31 le rapport au savoir *La notion de rapport au savoir commence à se répandre dans le champ des sciences humaines. Elle attire l'attention sur le savoir comme sens et plaisir et ouvre un espace de dialogue entre disciplines. Mais par - là même elle court le risque de devenir attrape-tout. *Bernard CHARLOT est professeur de sciences de l'éducation à l'Université Paris VIII Saint‑Denis; Il est l'un des «pères » de la notion, entreprend ici de lui donner statut de concept. Ce faisant, il bouscule quelques idées reçues sur «les causes » de l'échec scolaire et transgresse un tabou en avançant l'idée d'une sociologie du sujet. Prenant appui sur une réflexion anthropologique, il explore diverses «figures de l'apprendre » et propose plusieurs définitions du rapport au savoir. Ce livre repose sur un pari : rien n'est plus utile que la théorie, dès lors qu'elle parle du monde, en un langage accessible à tous. (Sources : CHARLOT B., BAUTIER E., ROCHEX J-Y. , Ecole et savoir dans les banlieues... et ailleurs, A. Colin, 1992 et aussi  Du rapport au savoir, Anthropos, 1997.) 32 Quelle école voulons-nous vraiment ? *C’est bien de cela dont il s’agit dans un monde globalisé où l’éducation devient un marché ou les dérogations explosent...(querelles entre conflictualistes et externalistes, les savoirs traditionnels contre l’innovation permanente, le faute des moyens, des professeurs, des parents,... , etc.) *Les plans d’innovations venant de la base , des acteurs du quotidien ne sont que peu suivis car sous pression politique. *L’échec scolaire n’existe pas c’est toujours l’histoire d’un sujet qui échoue pour lui et pour les autres avant tout ...Nous sommes plusieurs dans ce cas pour témoigner !

4 CONCLUSION *Jean Piaget énonce pour les sciences de l’éducation une loi de « prise de conscience » selon laquelle nous prenons acte d’autant plus tardivement d’un fait (le fait éducatif des acteurs) en sociologie) que celui-ci nous est plus familier. *il faut impliquer les acteurs de terrain face aux experts et spécialistes, il faut être plus nombreux pour une dialectique des progrès à faire , en cela les SE peuvent nous aider. *En sociologie de l’éducation le passage est forcement interdisciplinaire car la pluralité des approches , des objets et des méthodes dominent ; il faut donc produire de la Reliance et du Sens pour tous les acteurs des mondes scolaires et universitaires. *Pour le sociologue de l’éducation le facteur local est pris en compte, on va voir l’intérieur de cette mini société , à l’intérieur des boîtes noires.(Cf : notre étude sur les parcours scolaires de jeunes sourds sur plus de 10 ans.) *La recherche en SE possède un double ancrage l’un scientifique et l’autre empirique en cela les SH partagent le même paradigme . Pour ancrer le cours de philosophie de l’éducation qui suivra celui-ci, les philosophes de l’éducation nous alertent face au tout scientifique dans ce champ par leurs approches des valeurs et de l’éthique qui sous tendent ces rapports sociaux et humains au cœur de l’institution. (Sources : Gaston Mialaret, Les sciences de l’éducation, PUF, Paris, 9e rééd 2002.) Citation : « Savoir lire est tout .» (Sources : Émile Chartrier dit Alain, Propos, Gallimard, Paris 1960.)

**CHARLOT B : Du rapport au savoir, Anthropos, Paris, 1997. BIBLIOGRAPHIE PLUS TRANSVERSALE. (Deux étoiles à lire **) BAUDELOT Christian et ESTABLET Roger, Allez les filles !, Paris, Seuil, 1992, 243 pages. **BOURDIEU Pierre et PASSERON Jean-Claude, Les Héritiers. Les étudiants et la culture, Paris, Éd. de Minuit, 1966, 192 pages. **CHARLOT B : Du rapport au savoir, Anthropos, Paris, 1997. DEFRANCE B., Les parents, les profs et l'école, Syros, Paris, 1990. DUBET François, Les Lycéens, Paris, Seuil, 1991, 313 pages. DURKHEIM Émile, L'Éducation morale, Paris, Presses universitaires de France, rééd. 1992, 256 pages **DURU-BELLAT Marie et HENRIOT-VAN ZANTEN Agnès, Sociologie de l'école, Paris, A. Colin, 1992, 233 pages. LAHIRE Bernard, Culture écrite et inégalités scolaires : sociologie de l "`échec scolaire " à l'école primaire, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993, 310 pages. LAPASSADE Georges, Guerre et paix dans la classe : la déviance scolaire, Paris, A. Colin, 1993, 63 pages. **MEIRIEU Ph, ENSEIGNER, SCÉNARIO POUR UN MÉTIER NOUVEAU, ESF, 1989,8e édition, 1995. PERRENOUD Philippe, Métier d'élève et sens du travail scolaire, Paris, ESF, 1994, 207 pages. **ROCHEX Jean-Yves et BOUVEAU Patrick, Les ZEP entre école et société, Paris, Hachette, CNDP, 1996, 126 pages. VANISCOTTE F., Les écoles de l'Europe, 1996, INRP IUFM de Toulouse WOODS P., Ethnographie de l’école, A. Colin, 1990