La hernie discale lombaire Point de vue du chirurgien Henry Parent, Manuel Delhaye, Rémi Prébet Centre du Rachis Clinique Saint Léonard
Physiopathologie du conflit discoradiculaire La douleur radiculaire par hernie discale est la résultante: D’un conflit mécanique : compression de la racine par la hernie Et d’un conflit chimique : inflammation de la racine par la hernie
Le syndrome radiculaire Le trajet douloureux est souvent bien précisé par le patient. Palpation vertébrale : déclenchement de la douleur (signe de la sonnette). Manœuvre de Lasègue : l’angle d’apparition de la douleur est lié à la tension radiculaire. L’examen neurologique recherche un déficit moteur, sensitif, et des ROT
Topographie du syndrome radiculaire Sciatique L5 Trajet: Fesse Partie postéro externe cuisse et jambe. En avant malléole externe. Dos du pied et gros orteil. Déficit musculaire des loges antérieures et antéroexterne : marche sur talon impossible. Déficit du Moyen Fessier ++++ Hypoesthésie du dos du pied.
Topographie du syndrome radiculaire Sciatique S1 Trajet: Face postérieure cuisse et mollet. Tendon d’Achille. Région rétromalléolaire externe. Bord externe de la plante du pied en direction des 2 derniers orteils. Abolition du réflexe achilléen (spécifique à S1) Déficit des muscles de la loge postérieure: marche impossible sur la pointe des pieds
Topographie du syndrome radiculaire Cruralgie L3: Face antéro interne cuisse et genou Abolition du reflexe rotulien Déficit quadriceps et psoas Cruralgie L4 Face antéro externe cuisse, crête tibiale Abolition réflexe rotulien Déficit quadriceps et JA
Facteurs de gravité d’une Lomboradiculalgie Déficit moteur ≤ 2 surtout si récent Si une paralysie importante apparaît alors que la douleur cède = tableau de section radiculaire (pronostique sombre)
Facteurs de gravité d’une Lomboradiculalgie Syndrome de la queue de cheval =la vraie urgence RAU ou incontinence Incontinence annale Hypoesthésie en selle La sciatique hyperalgique n’est pas un facteur de gravité
Diagnostique différentiel des radiculalgies d’origine discale Localisation tumorale osseuse. Tumeur intrarachidienne : Neurinome, épidurite métastatique. Spondylodiscite avec épidurite. Atteinte radiculaire ou tronculaire extra rachidienne (formation tumorale du petit bassin) Canal lombaire rétréci arthrosique. Kyste synovial articulaire postérieur.
Imagerie Radio standard : lyse istmique associée Scanner : suffisant si le tableau est typique IRM : Diagnostic plus douteux canal étroit Rachis déjà opéré ( avec injection de gadolinium)
Traitement médical d’une lomboradiculalgie Efficace dans 90 à 95 % des cas Repos en phase aigue AINS en cure courte (15 j) Corticothérapie Par voie générale Par voie locale (épidurale) Antalgique (morphinique si besoin) Traitement préventif de récidive Kinésithérapie (contrôle lombopelvien) Réduction surcharge pondérale Adaptation du poste de travail
Quand la chirurgie ? Urgence ( queue de cheval) Echec du traitement médical Ce n’est pas la taille de la hernie
Quand la chirurgie Relation du patient au temps et à la douleur Le temps peut être bénéfique ( guérison ) Le temps peut être néfaste (neuropathie, perte d’un emploi) Contexte ( âge, travail ) L’analyse du terrain est primordiale
Quand la chirurgie ? Prise de décision en collaboration avec les différents acteurs de santé Médecin du travail Médecin traitant Rhumatologue …..
Quelle chirurgie proposée ? Quelque soit la technique, le but est de décomprimer la racine. Bon résultat fonctionnel dans 80 à 98% des cas selon les séries. Amélioration de la radiculalgie, souvent dès le réveil du patient. Pas ou peu d’amélioration de la lombalgie Patient informé +++.
Risque de la chirurgie Neurologique Infectieux Récidive (6%) Qualité du résultat ++++ Durée d’arrêt de travail..
Pationnaire
Le mini abord dans la hernie discale Faire la même chose mais par des voies d’abord plus petites Ecarteurs spéciaux tubulaires (Métrix) Endoscopie ( technique de bordeaux)
Intérêt du mini-invasif dans la hernie discale Moins grande cicatrice (surtout intéressant en cas de surcharge pondérale ) Durée de séjour un peu plus courte Moins d’antalgique en postopératoire
Mais l’Intérêt du mini-invasif est relatif Pas significatif en terme de délai de reprise de travail et de résultat global à long terme Taux de récidive identique
Les autres techniques Laser Techniques percutanées Reviennent à la mode alors quelles avaient été abandonnées.
Conclusion La clinique : trajet douloureux Urgence : queue de cheval Décision chirurgicale fonction de la hernie mais également du terrain pour répondre à la question : qui et quand ?
Conclusion L’information au patient est primordiale Les techniques mini-invasives sont intéressantes, doivent etre développées mais ne doivent pas modifier notre stratégie en matière d’indication. Les bonnes questions du chirurgien sont « faut-il ou non opérer et quand ? » le choix de la technique est important mais secondaire. S’avoir s’entourer pour prendre la bonne décision L’information au patient est primordiale