Révisions sur le chapitre croissance – productivité – emploi

Comment et dans quelle mesure le progrès technique affecte-t-il le chômage ?  I. Progrès technique et emploi : A quelles conditions le progrès technique crée-t-il plus d'emplois qu'il n'en détruit ?  II. Progrès technique et chômage : quelle relation entre l'emploi et le chômage ? Quand il existe, comment le résoudre ?

VOCABULAIRE  Progrès technique :  inventions appliquées à la production. Elles peuvent être de nouveaux produits, de nouveaux procédés de production, de nouvelles organisations du travail, de nouvelles sources d'énergie ou de nouveaux marchés.  Productivité :  production réalisée par une heure de travail ou un travailleur (par jour, par an...). Peut se donner en produits/heure, en euros/heure, euros/jour...  Gains de productivité =  augmentation de la productivité. Les gains de productivité sont nécessaires pour que le niveau de vie augmente.  Rendements croissants = lorsque l'augmentation de la production s'accompagne de gains de productivité

I. Les conditions pour que le progrès technique crée plus d'emplois qu'il n'en détruit.  Contrairement à une idée reçue le progrès technique crée des emplois : les forts gains de productivité sont corrélés avec une hausse de l'emploi.  Taux de croissance de la production = taux de croissance de la productivité + taux de croissance de l'emploi  Mais  Taux de croissance de l'emploi = taux de croissance de la production - taux de croissance de la productivité

Le progrès technique crée des emplois  Par l'extension des marchés car  - création d'emplois pour inventer et produire les machines,  - baisse des prix,  - hausse de la demande  Par les nouveaux secteurs.

Les limites :  les qualifications changent  les gains de productivité doivent favoriser la demande (s'ils augmentent les profits et que ceux-ci ne sont pas utilisés à l'investissement de capacité, les emplois créés seront insuffisants)  les nouveaux produits doivent être fabriqués dans le pays qui supprime les emplois

Vocabulaire :  Marché (sans précision) =  lieu de rencontre de l'offre et de la demande des biens et services.  Un marché de concurrence « pure et parfaite »  respecte 5 conditions : atomicité, transparence, libre- entrée, mobilités des facteurs de production, homogénéité des produits. Dans ce cas, la loi de l'offre et la demande fonctionne : un équilibre entre l'offre et la demande peut être atteint par la variation des prix.  Marché du travail =  lieu de rencontre de l'offre de travail (par les travailleurs) et de la demande par les entreprises.  Le marché du travail peut être de concurrence pure et parfaite pour les économistes néoclassiques.  Pour les keynésiens, l'offre et la demande de travail ne dépendent pas principalement du prix du travail (donc les courbes ne peuvent pas être construites)

 Marché interne (du travail) :  salariés stables des entreprises  / marché externe (du travail) : marché du travail néoclassique définit précédemment  Coût du travail :  salaires plus cotisations sociales versées par l'entreprise  Travail précaire :  travail dont la durée est limitée dans le temps (contrats à durée déterminée, intérim, apprentissage, Contrat Nouvelle Embauche)  Flexibilité :  s'adapter à l'environnement. Le travail peut être flexible en quantité (donc en durée : travail précaire, possibilité de licencier, heures supplémentaires) ou en coût (faire varier les salaires notamment par le recours au travail précaire) ou en qualité (modifier le travail d'une personne selon les besoins de l'entreprise )

 Chômage :  est l'existence de chômeurs, c'est-à-dire de personnes n'ayant pas d'emploi rémunéré et qui en cherchent un tout en étant disponibles pour ce travail.  Actifs occupés :  Personnes ayant un emploi rémunéré. Les salariés et les indépendants (patrons) sont des actifs. A savoir : - le taux de chômage est de 8,4 % en février 2007 (chiffres au sens du BIT) Sur 100 actifs, 8,4 sont au chômage. - le taux d'emploi est de 64 % en 2005 Sur 100 habitants de la France, 64 ont un emploi, donc 36 sont inactifs.

II. Le chômage peut-il être résolu ?  D'où vient le chômage ?  d'une hausse de la population active supérieure à celle des emplois.  Mais pourquoi l'économie ne créé-t-elle pas suffisamment d'emplois ?  Si on répond à cette question, il sera possible de trouver des solutions.

la théorie néoclassique  Le marché du travail est un marché comme les autres  => si la concurrence pure et parfaite est respectée, le fonctionnement de la loi de l'offre et la demande fera varier le salaire et permettra de supprimer le chômage.  Exemple : en cas de chômage =>  baisse des salaires =>  hausse de la demande de travail des entreprises (plus de salariés deviennent rentables)  et baisse de l'offre des travailleurs (le travail n'est plus intéressant)  => équilibre, fin du chômage.

Les politiques néoclassiques : la flexibilité  Réduire le salaire en période de chômage et les rigidités qui limitent la concurrence  => supprimer la législation limitant les licenciements, négociations collectives, salaire minimum, charges sociales, impôts sur les profits, éducation mal adaptée aux demandes des entreprises, syndicats)  = politiques de flexibilité =  plus de précarité, moins de règles  ex : le CNE (Contrat Nouvelle Embauche de 2005) pour les PME permet à l'employeur de ne pas donner de raison au licenciement, ce qui évite le recours auprès des prud'hommmes.

Avantages et limites de la flexibilité  Avantages  Les entreprises peuvent diminuer leurs coûts en licenciant => être compétitives  La baisse des salaires permet d'embaucher plus : de rendre rentables notamment les salariés non qualifiés  => en période d'expansion, l'emploi augmente plus, mais en période de récession, il diminue  Limites  Un salaire faible démotive et réduit la productivité.  Un salaire faible limite la consommation donc les ventes des entreprises  Création d'un dualisme du marché du travail qui aggrave les inégalités et pose des problèmes d'accès au logement.  Elle limite l'égalité des chances en aggravant la pauvreté des enfants.

L'analyse keynésienne  le marché du travail n'est pas un marché où la loi de l'offre et de la demande peut fonctionner car  (1) la demande de travail des entreprises ne dépend pas uniquement de la comparaison entre le coût du travail et la productivité du travail mais aussi de la demande de biens et services;  (2) l'offre de travail des travailleurs ne dépend pas uniquement des salaires mais aussi de l'évolution démographique et des habitudes sociales (durée de l'instruction, âge légal de la retraite). Même avec des salaires bas, une grande partie des travailleurs doit travailler et n'a pas le choix.  => les politiques contre le chômage sont des politiques de relance : augmenter les dépenses de l'Etat pour distribuer des revenus, sans augmenter les impôts (déficit public)

Avantages et limites des politiques keynésiennes  Limites  La dette de l'Etat est déjà considérable, une politique de relance (augmentation des dépenses publiques) l'aggraverait.  Avec l'internationalisation, les pays subissent une contrainte extérieure : les politiques de relance conduisent à un déficit extérieur et à une baisse de la monnaie qui rend difficile le paiement des importations.  Avantages  Les politiques de relance augmentent la consommation, donc la production et l'emploi.  Les « pauvres » consommant une plus grande part de leurs revenus, les aides sociales doivent leur être destinées => baisse des inégalités.

Un peu d’optimisme ?  Peut-on concilier la compétitivité internationale et un faible chômage ?  Les pays nordiques le font : ils mettent en place  une formation élevée  qui permet de hauts salaires avec une protection sociale développée  + une flexibilité des entreprises : elles ont droit de licencier librement mais le travailleur reçoit deux ans de formation payée (4 ans au danemark).