Mohamed Kriaa Université de Tunis juin 2012

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Transcription de la présentation:

Mohamed Kriaa Université de Tunis juin 2012 Le marché de l’emploi en Tunisie : État des lieux et PISTES DE RéFORMES Mohamed Kriaa Université de Tunis juin 2012

Cadre général Situation macroéconomique : -Déficit budgétaire 2.1% en 2010 7% fin 2011 -Réserves en devises : 147 jours fin 2010 101 jours avril 2012 -Un taux de croissance moyen de 5% sur les 10 dernières années -2.2 % Pour 2011 1.2 % T1 2012/T1 2010 Et Pourtant : Tension sur le marché du travail : … Les inégalités … spatiales Premier trimestre 2012 : - 709.7 milles chômeurs dont plus de 220 milles du supérieur - Taux de chômage de 18.1% dont 33.1 % sont du supérieur - taux de chômage : 14.9% masculin 26.6% féminin - 35.6% des 15-25 ans sont en chômage

Cadre général Demande d’emploi (ANETI) s’élève à 280 022, fin 2011 (dont plus de 60% de sexe masculin) : +130% par rapport à la même période 2010 (soit 121 730 seulement). Offre d’emploi :- 36.4 % (139 876 fin 2011 ; 219 848 fin 2010) Placements réalisés (- 62.3 %) se sont limités à 46 471 fin 2011; 123 421 fin 2010.

Plan de la présentation I – Retour sur les caractéristiques du marché de l’emploi en Tunisie I-1. Déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi I-2. Les disparités des caractéristiques de la demande d’emploi II- L’impératif de la création d’emploi qualifié : l’offre d’emploi II-1. Une lecture de la structure sectorielle de l’emploi II-2. Proposition pour une réforme structurelle  III – L’impératif de réformer les systèmes de formation (la demande d’emploi) et d’intermédiation  III-1. Réformer le système éducatif III-2. Réformer le système d’intermédiation Conclusion

Déséquilibre qualitatif et quantitatif entre offre et demande. I – Retour sur les caractéristiques du marché de l’emploi : I-1. Déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi Déséquilibre qualitatif et quantitatif entre offre et demande. Attentes contradictoires en matières de qualification et de salaire. Constat 1 : Une offre d’emploi positionnée surtout sur des niveaux de faible qualification. Aujourd’hui, près de 84 % des actifs occupés ont un niveau d’instruction inférieur au baccalauréat. Constat 2 : Une demande additionnelle d’emploi fortement «qualifiée» (plus de 60% des nouveaux entrants ont un niveau d’instruction supérieur). Constat 3 : l’université a continué à former en fonction de sa capacité d’accueil et plus. Sans adaptation de la formation (continue, professionnelle) aux besoins du marché.

I-2. Les disparités des caractéristiques de la demande d’emploi 1°) population active occupée   3155.4 milles soit 85.8% en 2008 3207.1 milles en 2012 taux d’accroissement annuel moyen de 2% sur les dix dernières années. Part des diplômés du supérieur 6.9% de l’ensemble des actifs occupés en 1994, 13.1% en 2005, 14.8% en 2008 et 16.9% en 2011. Emploi sectoriel   l’agriculture et pêche 21,9% en 1994, 16,3% en 2004 et 16.6% 2012 L’industrie manufacturière 19.9% 1994, 19.6% 2004 et 18.85 % en 2012 Services 48.5% en 2008 et 49.9% en 2012

2°) population active occupée et chômage BIT : «Chômeur 2010» : 15 ans et plus, n’ayant exercé aucune activité professionnelle durant la semaine précédant l’enquête, en recherche active d’emploi durant le dernier mois et disposé à travailler pendant les deux semaines qui suivent l’enquête. Le taux de chômage : 15.6% en 1994 à 14.2 % en 2008 à 13% en 2010 et 18.1 %en 2012 Par genre: Masculin de 10.9 % en 2010 à 14.9 % en 2012 Féminin de 18.9 % en 2010 à 26.6 % en 2012

2°) population active occupée et chômage Par niveau d’instruction - En 1994, les diplômés du supérieur 1.6% de l’ensemble des chômeurs, 9.4% en 2004, 24.5% en 2008 et 31% en 2011.

2°) population active occupée et chômage - en 2012, 34 2°) population active occupée et chômage - en 2012, 34.2% des diplômés de l’enseignement supérieur étaient au chômage soit 221.1 milles chômeurs (21% des hommes et 49.4% des femmes). Ce taux qui n’atteignait pas les 5% en 1994, avait déjà dépassé les 29% en2011. .

Demande additionnelle et création nette d’emplois du niveau supérieur

2°) population active occupée et chômage classe d’âge 23-29 ans : Des taux de chômage qui varient en fonction du sexe et du niveau d’instruction : Un taux de chômage élevé pour les diplômés (39.9%), dû à la forte participation des femmes diplômés (92.3%). une attitude non entrepreneuriale des diplômés (4.8%)

3°) l’inégalité spatiale et l’emploi La carte du chômage 2012 : forte disparité En 2008 En 2012 14,9 % Centre Ouest 20.5% 23,4% Sud Ouest 28.4% 18,8% Nord Ouest 21.4% Cette situation reflète globalement le déséquilibre entre l’intérieur et le littoral (13.7 % au centre Est en 2012). forte disparité spatiale du taux de chômage par région, qui accentue les inégalités Selon l’âge, le genre et le niveau d’instruction

Une relation imbriquée semble renfermer les régions de l’intérieur dans des trappes d’inégalités et de sous développement

Indice composite de bien-être spatialisé (ICBES) kriaa 2010 Carte de Moran et de significativité de Moran Indice composite de bien-être spatialisé (ICBES) kriaa 2010

ESDA des taux de chômage, d’analphabétisme et de la DPA en 2004

Recommandations Politiques Propositions pour des solutions immédiates Proposition 1 : L’application d’un plan de sauvegarde des emplois menacés et des entreprises en difficulté, même si le levier du déficit budgétaire sera actionné. Proposition 2 : L’investissement public (programme national de constructions d’édifices publics et gros œuvres) doit jouer son rôle de locomotive dans la création d’emplois, le développement régional et la dynamisation des autres secteurs économiques. Proposition 3 : L’émigration internationale organisée, de la main d’œuvre et notamment à haut niveau de qualification peut servir de soupape au chômage des diplômés. Les opportunités dans ce domaine qui s’ouvre à nous particulièrement sur le marché libyen, doivent être saisie. Propositions 4 : Fixer, dans l’immédiat, des quotas de formation pour les profils spécifiques, et opérer un réajustement du système de formation, à travers un rationnement dans certaines spécialités en fonction des besoins effectifs du marché.

II- L’impératif de la création d’emploi qualifié : II-1 II- L’impératif de la création d’emploi qualifié : II-1. Une lecture de la structure sectorielle de l’emploi En 2010, près de 60% de nouveaux entrants avaient un diplôme du supérieur , Alors que seuls 16% des employés ont un niveau d’instruction supérieur, il est évident qu’une faible part des emplois offerts provienne de secteurs intensifs en main d’œuvre qualifiée.

II-1. Une lecture de la structure sectorielle de l’emploi La structure du secteur productif dominée par les services marchands 48.4% de la valeur ajoutée totale . Même si cette structure a un peu changé au cours des 10 dernières années, à la faveur de l’apparition de nouveaux secteurs à croissance rapide (TIC, industrie automobile), le poids de ces nouveaux secteurs reste faible dans le PIB.

II-2. Propositions pour une réforme structurelle : L’emploi jeune - l’élasticité PIB de l’emploi des jeunes, est inférieure à 1 dans la plupart des secteurs qui présentent les potentiels les plus élevés en termes de valeurs ajoutée et les parts emplois jeunes les plus forts. - Pour créer de l’emploi jeune en nombre suffisant, il ne suffit plus d’augmenter le taux de croissance du PIB. Son élasticité emploi jeune étant faible, inférieure à 1.

La productivité du travail : Les activités les plus créatrices d’emploi ne sont pas forcément les plus performantes sur le plan productif textile et habillement, le plus créateur d’emplois et possède une valeur ajoutée des plus élevées, il est classé le dernier en termes de productivité du facteur travail.   l’IEEE ou l’IMM, bien qu’à connotation technologique, ne se démarquent pas suffisamment en termes de productivité du facteur travail.

II-2. Propositions pour une réforme structurelle : emploi jeune et productivité du travail - Une demande d’emploi excédentaire en diplômés - Le poids des secteurs, à haute valeur ajoutée, est faible dans le PIB - Une économie faiblement intensive en emploi jeune - faible productivité du travail pour les secteurs les plus Porteurs En conclusion : >>> sans un changement de la structure productive et une montée en gamme technologique, l’économie tunisienne restera dans l’incapacité d’absorber les flux importants des jeunes diplômés entrant sur le marché du travail.

II-2. Propositions pour une réforme structurelle Quel modèle de croissance ? Proposition 5 : réviser le code des investissements, La politique industrielle, celle des incitations et d’amélioration de la compétitivité Éviter de positionner les entreprises tunisiennes sur des activités à faible valeur ajoutée (sous-traitance et stratégie d’«import-substitution»), il s’agit de favoriser les conditions de création des emplois qualifiés et de monter en gamme en termes de VA Proposition 6 : Réviser la stratégie des pôles technologiques et l’orienter vers un concept plus efficace, celui des pôles de compétitivité. Favoriser les synergies entre l’université et l’entreprise (R&D) et Revaloriser les unités productives des différents secteurs afin d’améliorer leur productivité et d’accompagner leur évolution technologique.

II-2. Propositions pour une réforme structurelle : l’offre d’emploi La politique industrielle suivie ces dernières années a conduit à maintenir un bas niveau des salaires minimas, condition nécessaire pour l’attraction des IDE. Cela a contribué par ailleurs, à l’aggravation des inégalités salariale, sociale et régionales Proposition 7 : Une révision des avantages fiscaux et financiers adressés aux IDE est nécessaire et devrait favoriser notamment les régions les plus défavorisées croisées aux secteurs les plus porteurs de notre économie. Il convient donc de développer les conditions de canalisation des investissements privés vers les activités et secteurs porteurs en VA et emplois qualifiés. La croissance fondée sur l’exportation de produits à faible valeur ajoutée et à faible niveau technologique, a visiblement conduit à l’aggravation des inégalités.

II-2. Propositions pour une réforme structurelle Logique entrepreneuriale : Actuellement l’essentiel de l’emploi est créé lors de la phase de lancement des entreprises dont les contributions à l’employabilité sont faibles sur leurs durées de vie. Proposition 8 : Réviser le mode de calcul des charges sociales, en allégeant celles relatives aux emplois qualifiés , réviser donc le système de financement de la sécurité sociale. Réduire la pression sur le coût du travail. Proposition 9 : Un renforcement du contrôle sur les contribuables notamment ceux du système forfaitaire est indispensable, il devrait compenser en grande parti la baisse des prélèvements sur l’emploi salarial. Proposition 10 : Réviser le code du travail : la législation sur le recrutement et le licenciement à travers des discussions avec les partenaires sociaux (syndicat et patronat). Il s’agit de réduire la rigidité du code du travail afin de doper la création d’emplois formels et d’accélérer la restructuration des entreprises. Améliorer la qualité du climat social dans les entreprises

III – L’impératif de réformer les systèmes de formation et d’intermédiation  : la demande d’emploi III-1. Réformer le système éducatif Idées directrices : - Réorganiser le système éducatif, l’université et la formation professionnelle, afin de répondre aux besoins de l’économie. - L’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi dépend de l’intensité du lien entre la formation et l’emploi qui varie elle-même selon les secteurs d’activité et les métiers considérés. - à court terme, d’ajuster la formation pour se rapprocher des profils demandés par les entreprises. A long terme, rendre le système éducatif suffisamment autonome et flexible pour s’adapter rapidement aux changements de la demande de travail. - Par ailleurs, la pénurie de certaines compétences est essentiellement imputable à la rareté de certains profils et à l’inadéquation des programmes d’enseignement : l’employabilité en plus de la certification.

III-1. Réformer le système éducatif Proposition 11 : Mieux adapter les programmes et leurs contenus vers l’acquisition d’un savoir-faire en plus du savoir. Une valorisation des Métiers Proposition 12 : Développer l’alternance de la formation entre l’université et l’entreprise et valoriser la culture d’entreprise qui manque cruellement. Introduire une réforme équivalente au niveau de l’enseignement de base et secondaire, il s’agit là, de compétences comportementales qu’il faut acquérir avant l’université. Proposition 13 : Rationaliser la gestion de ressources humaines et financières et accorder plus d’autonomie aux universités. Cette flexibilité permet de réagir rapidement à l’émergence de nouveaux métiers.

III – L’impératif de réformer les systèmes de formation et d’intermédiation  III-2. Réformer le système d’intermédiation Une politique d’emploi basée sur la croissance économique et son impact sur les créations d’emploi et sur la politique de régulation (PAE). Problème de disponibilité de l’information et son niveau de traitement n’aident pas à une intermédiation efficace en matière d’emploi : INS, ANETI, ONEQ et autres CNSS et CNRPS. Proposition 14 : Il est nécessaire de mettre en place un dispositif d’observation et d’évaluation du processus d’appariement. Ce dispositif s’articule autour d’un ensemble d’enquêtes complémentaires. Les enquêtes d’insertion réalisées après une courte période (entre 7 et 18 mois) de la certification et s’intéresse au devenir immédiat des jeunes sur le marché du travail. Les enquêtes de cheminement portent sur les premières années d’activité des jeunes. Ces enquêtes présentent la particularité de traiter les processus de manière dynamique. les enquêtes sur les mobilités professionnelles et intersectorielles. Ces enquêtes sont très précieuses pour cerner les relations entre le système de formation et le système d’emploi.

III-2. Réformer le système d’intermédiation La nécessité d’exprimer des besoins précis nous oblige à les définir méticuleusement. Proposition 15 : Disposer d’un catalogue détaillant la nomenclature des métiers, avec une définition précise de tous les contours de chaque métier. Ce catalogue une fois disponible, sera utilisé : D’un côté, pour harmoniser au détail près, l’expression des besoins des entreprises en métiers et en qualifications avec la demande d’emploi existante et potentielle. D’un autre côté, ce catalogue mis à jour régulièrement permet aussi de prévoir et d’anticiper les métiers dont aura besoin le marché, dans un avenir proche.

III-2. Réformer le système d’intermédiation Les politiques actives d’emploi (PAE) : l’instrument de base de la politique de régulation de l’Etat sur le marché du travail L’ANETI : principal organe public d’intermédiation collecte et la diffusion de l’information sur les offres et les demandes de travail, la gestion des programmes de placement, l’encouragement de l’insertion des diplômés en réduisant le coût de travail pour les firmes, la gestion des fonds publics des programmes d’emploi, Le contrôle des actions d’intermédiation, L’évaluation des programmes.

III-2. Réformer le système d’intermédiation La réforme des structures et des moyens de l’intermédiation afin qu’elles puissent répondre rapidement à la demande des entreprises. Proposition 16 : C’est dans ce sens qu’il est nécessaire de prendre conscience des limites de l’ANETI, de sa capacité à gérer les PAE . Pour ce faire : - Une définition précise des potentialités de l’ANETI : ce qu’elle peut et ne peut pas faire. - Une mise à niveau des services de l’ANETI . - Une définition précise des intervenants dans chaque programme, leurs rôles et l’articulation de leurs actions autour de l’objectif final.

III-2. Réformer le système d’intermédiation Proposition 17 : Le maintien et le renforcement des PAE et leur refonte autour  de: - Une optimisation de leur rendement, en intégrant les dimensions sectorielle (métiers, professions …), régionale (l’impératif du développement régional) et spécialité de diplôme (certaines spécialités demandées n’ont pas besoins d’être soutenues par les deniers publics). - Une meilleure coordination entre l’ensemble des acteurs, publics (MFPE, ministère du développement régional, ministère des finances…), professionnels, sociaux et associatifs. - Une meilleure gouvernance des PAE à travers une définition précise de la chaine de décision et de son articulation. Tout programme doit être conçu selon une logique de ciblage, gestion-contrôle, évaluation et enfin ajustement.

Conclusion En définitif, une croissance économique soutenue ne suffit pas à résorber, à elle seule, le chômage si elle n’est pas accompagnée d’une restructuration de la base productive, d’une réforme du système de formation et de l’adoption d’une politique industrielle (investissement et fiscalité) basée sur la consolidation des secteurs porteurs à fort potentiel de valeur ajoutée et à forte intensité d’emploi qualifié. Toute politique d’emploi doit, enfin, intégrer à l’avenir la participation active «des régions» dans la définition, la gestion et l’évaluation des réformes et des actions à entreprendre «la Gouvernance et le découpage territorial » Sans cela, nous continuerons à créer des emplois là où le chômage est le moins virulent, même s’il est nécessaire de le faire, alors qu’il s’agit surtout de créer des emplois là où se trouvent les taux de chômage les plus élevés.

Il est enfin indispensable de : Conclusion Il est enfin indispensable de : - Lutter contre le marché parallèle frontalier qui nuit gravement à l’économie formelle et à l’emploi. * Le lancement de programme de développement économique intégré des deux côté des frontières. * Construction d’une politique migratoire et développement de la stratégie : migration /développement local avec nos partenaires européens