Et si vous faisiez de la recherche ?
Agenda Découvrir la recherche Y a-t-il une vie après la thèse ?
Découvrir la recherche Une première approche : master/stage recherche Se faire une idée du milieu Se faire une idée de la démarche scientifique L’apprentissage de la recherche : la thèse
Mais qu’est-ce donc qu’une thèse (1/2) ? Partir d’un problème « intéressant » (intrinsèque au domaine ou suscité par une application/des utilisateurs cibles) En analyser les composantes, les contraintes, les hypothèses sous-jacentes, les critères de performance Identifier une « question de recherche », c’est-à-dire un problème sans solution « parfaite » connue (ou sans solution du tout) => gros travail sur l’état de l’art => de 2 à 4 mois Réfléchir/Proposer une solution/approche « meilleure » (de certains points de vue au moins) Formaliser cette solution/approche (si thèse non purement théorique) Évaluer cette solution/approche => prototype/démonstrateur/PoC + simulations/expérimentations Soutenance, pot, fiesta, parents et chéri(e) émus…
Mais qu’est-ce donc qu’une thèse (2/2)? Critères de « qualité » (vision en partie personnelle) Originalité : si quelqu’un l’a fait, valeur = nulle (sauf cas très rare) Contribution : D, d ou e ? Justification des choix : tous les choix doivent être argumentés/justifiés au regard de l’état de l’art et des contraintes/objectifs de la recherche conduite Rigueur de la formalisation/modélisation, garantie de cohérence Complétude et clarification, garantie de reproductibilité Généricité (si possible) Évaluation statistique Perspectives ouvertes Analyse critique et comparative Cf. présentation « Méthodologie de la recherche en informatique »
Organisation Une thèse dure en théorie 3 ans, en moyenne 3 ans et demi, pour les rapides 2 ans et 4 mois Une thèse se déroule au sein d’une équipe de recherche sous la supervision d’un (ou plusieurs) directeur(s) de thèse => pas nécessairement un copain/ami mais quelqu’un avec qui vous vous entendez (si possible très) bien Le sujet se discute, évolue, émerge, se raffine Très forte liberté intellectuelle, d’organisation, de décision... limitée quand même par le projet de recherche de l’équipe, l’évolution technologique, la « mode » scientifique Travail d’équipe
Une thèse, mais pour faire quoi (1/2) ? Relever un « défi », « inventer », toucher les limites (scientifiques, technologiques, applicatives)… et les repousser (un peu) Brainstormer, brasser des idées, faire (un tout petit peu) avancer la Science :-) Changer le monde (modestement) (du moins contribuer à l’évolution technologique) Voyager, rencontrer des gens Devenir riche (euh, pas facile…) Faire tout ça en équipe : un (jeune… ou pas) chercheur n’est jamais seul !
Une thèse, mais pour faire quoi (2/2) ? Acquérir des compétences ! Une thèse n’est pas une poursuite d’études mais une 1ère expérience professionnelle Scientifiques et méthodologiques : découvrir et appréhender la « méthode scientifique » qui n’est pas la méthode d’ingénierie Technologiques : travailler sur et faire progresser les technologies les plus avancées « Soft skills » : analyser un problème complexe, parler en public dans plusieurs langues, travailler en équipe (internationale), travailler sur des projets de grande ampleur, rédiger des documents de synthèse et des documents (très) longs, découvrir une culture différente (cotutelle), découvrir la recherche en entreprise (CIFRE)… Le delta de compétences est énorme !!! La thèse est le diplôme d’excellence dans la quasi-totalité des pays : changement de statut (« Docteur »), perspectives de carrières
Un jeune chercheur n’est pas un étudiant ! (statut) Différents statuts : un jeune chercheur est un professionnel avec un contrat de travail (du moins en informatique et/ou à l’INSA) contrat doctoral (Ministère, Région, CNRS…) contrat avec le laboratoire (ex : projet européen, projet national) contrat/convention CIFRE (cadre salarié d’une entreprise) financement (ex : co-tutelle) international(e) (ex : collège doctoral franco-italo-allemand MDPS) financement par une fondation, une association... (doctorant étranger) financement par un gouvernement étranger ou par le Ministère des Affaires Etrangères français …
Y a-t-il une vie après la thèse ?
Y a-t-il une vie après la thèse ? (1) 4 voies principales enseignant-chercheur (maître de conférences) chercheur d’un EPST (CNRS, INSERM, INRIA…) industrie (ingénieur de recherche, R&D, innovation... ou autre) prolonger/enrichir sa thèse post-doctorat (obligatoire ou presque pour postuler chercheur) en labo à l’étranger dans une entreprise high-tech quelquefois en labo en France ATER (~maître de conférences en CDD d’un an renouvelable) On peut faire autre chose ! Monter une jeune pousse (start-up) Postuler comme enseignant (ex : établissement supérieur privé) Musicien, guide de haute montagne, business(wo)man, etc.
Y a-t-il une vie après la thèse ? (2 - au sein du Ministère ESR) Carrière Deux niveaux (corps) maître de conférences/chargé de recherche professeur des Universités/directeur de recherche Passage à niveau intermédiaire : habilitation à diriger des recherches Echelle de salaire approximative (2016 – stable, cf. point-indice bloqué) Thèse (contrat doctoral avec cours) : 1668€/mois nets soit (brut entreprise) : 25000-26000€ annuels début MDC : ~1800/2000€ + 600€ (heures compl.) ou 400 (PEDR+cours) = ~2400-2500€ nets. Brut annuel entreprise : 38000€ annuels début prof : ~48000/50000€ bruts annuels (avec PEDR+cours) Fin de carrière : ~88000€ bruts annuels (avec PEDR+cours) Certains ajoutent des expertises. Les parents, le supplément familial.
Vie d’un enseignant-chercheur (1/3) Etre enseignant-chercheur Enseignement Administration Recherche
Vie d’un enseignant-chercheur (2/3) Les mauvais côtés (vécus) salaire correct mais (en général) inférieur au salaire du secteur privé quelques moments d’angoisse socio-existentielle : à quoi /à qui servent mes recherches ? A qui sert mon boulot ? D’où l’intérêt (d’un point de vue psychologique... mais pas seulement !) de cumuler enseignement et recherche difficile de cumuler enseignement, recherche, gestion administrative, gestion financière, montage de projets, etc. : la variable d’ajustement est souvent le temps consacré à la recherche (pas encore vraiment vécu personnellement) manque de moyens (moins cruel en informatique) nouveauté : la (pseudo) excellence !
Vie d’un enseignant-chercheur (3/3) Les bons côtés (vécus) la LIBERTE (de choisir ses thèmes de recherche, de choisir son mode d ’organisation, de gérer son temps, en assez grande partie de choisir ses collègues de travail) la recherche fondamentale (travailler sur le futur, essayer de résoudre des problèmes ouverts…) la recherche appliquée (on travaille (presque) toujours sur des cas d’utilisation concrets, sur des applications cibles) le « défi » intellectuel et créatif le plaisir d’enseigner et de diriger des thèses le plaisir (quand ce n’est pas « forcé ») de monter et faire vivre des projets (ex : Centre IRIXYS) le salaire très correct l’ambiance (dépend évidemment du contexte mais on a la liberté de choisir ses collègues !) la dynamique et la concurrence (si elle est bien pensée) l’internationalisation… et les voyages
Enseignant-chercheur : sans le moindre doute doute, l’un des plus beaux métiers du monde !