Sylvie ISIDORE, Chargé de mission sécurité DBEP

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Transcription de la présentation:

Présentation générale des enjeux et risques sanitaires inhérents à la Réunion Sylvie ISIDORE, Chargé de mission sécurité DBEP Sabine ROBERT, Technicienne au LDEHM

« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé » Article 1er de la loi constitutionnelle du 1er mars 2005 relative à la charte de l’environnement

Les enjeux de la santé environnementale Le contexte Réunionnais SOMMAIRE Les enjeux de la santé environnementale Le contexte Réunionnais Les enjeux et risques sanitaires inhérents à la Réunion La potabilité de l’eau

Les enjeux de la santé environnementale

La thématique « santé environnement » Préoccupation majeure de santé publique Engagement du Grenelle Environnement Tous les aspects de la santé humaine qui sont influencés par l’environnement (pollutions…) EAU, AIR ou SOL Saturnisme, légionellose, cancer liés à l’exposition à l’amiante … Tous les risques ne sont pas encore identifiés, on est encore à la recherche des liens qui peuvent exister entre une situation et ses effets sur la santé avec comme difficulté supplémentaire le fait qu’une pathologie résulte fréquemment d’une exposition à plusieurs facteurs

Le contexte réunionnais

Superficie : 2512 km² dont 40% intégrés au Parc National 1 Département, 24 communes, 5 communautés de communes 40 km de plages, 207 km de côtes 2 volcans dont 1 en activité Un climat tropical contrasté entre les Hauts et le littoral Une île exposée au risque cyclonique De fortes pentes et des épisodes pluvieux intenses, à l’origine d’inondations Population totale 835 103 habitants (recensement 2013). En 50 ans, la population de l’île a triplé(250 000 habitants en 1946). La population devrait atteindre le million d’habitants en 2030. Densité de population 322 hab/km² (144.2 hab/km² en Métropole) 89% de la population vit en milieu urbain (littoral et à mi pentes) contre 11% en milieu rurale. Taux de chômage 3 fois plus élevé que la Métropole (la moitié ont moins de 25 ans), 17.5 % de la population bénéficie des minima sociaux et 52% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté

Les enjeux et risques sanitaires inhérents à la Réunion Les données présentées sont issus du 2ème PRSE (Plan Régional Santé Environnement) 2011-2015 Préfecture/ARS/DREAL/Région Réunion

Constitue un facteur de risque pour 1/3 de la population Un retard important en matière d’AEP et d’assainissement qui génère un risque sanitaire Insuffisante qualité sanitaire de l’eau potable dans certains secteurs ou à certaines périodes Situations de pénurie à la saison sèche Augmentation des besoins non compensés par les nouvelles ressources Montée régulière des nitrates et des pesticides dans certaines ressources en eau 75 % de la population est alimentée en totalité ou en partie par des eaux provenant des captages d’eaux superficielles vulnérables aux diverses sources de pollutions terrestres notamment en cas de pluie La plupart des unités de distribution sont dépourvues d’usines de potabilisation adaptées, manque des périmètres de protection des captages… Constitue un facteur de risque pour 1/3 de la population

Les maladies vectorielles L’asthme et les allergies Vecteurs potentiels : dengue, chikungunya, paludisme (cas importés) , leptospirose… Risque de transfert de maladies vectorielles lié à un accroissement des échanges et des déplacements de populations Changement climatique, conditions de température et d’humidité qui favorise l’installation de nouveaux vecteurs et/ou leur prolifération (présence permanente de moustiques) L’asthme et les allergies Maladie très présente à la Réunion (prévalence 2 fois plus élevé que la métropole). Liés à la présence d’allergènes dans l’air (pollens, polluants atmosphériques, acariens, champignons et moisissures, animaux domestiques….)

Lutte contre l’habitat indigne et amélioration du cadre de vie Une part importante de la population vit en situation précaire ce qui peut favoriser l’occurrence de certaines maladies (dengue, chick,…) Améliorer la gestion des déchets Population qui augmente rapidement, augmentation du niveau de vie, engorgements des sites d’enfouissement, absence d’équipements pour assurer le stockage et le traitement des déchets L’impact sanitaire du volcanisme L’activité du Piton de la Fournaise est accompagnée par des émissions de gaz pouvant générer des risques pour la population (dioxyde de souffre, particules de poussières…)

La potabilité de l’eau

Origine de l’eau Eau souterraine (2/5) Eau superficielle, de surface (3/5)

Insuffisance du traitement de potabilisation Les eaux de surfaces sont vulnérables notamment lors d’épisodes de fortes pluies = risque de présence de microorganismes Nécessité de filtrer l’eau (clarification) avant désinfection Eliminer les particules en suspension dans l’eau (terre, boues…) Eliminer les parasites intestinaux résistants aux procédés de désinfection

Origine eau / Traitement Equipement adapté Eaux mixtes Equipement insuffisant Eaux superficielles Equipement insuffisant

Qualité microbiologique de l’eau eaudurobinet.re Risque maîtrisé Traitement adapté Risque potentiel Insuffisance du traitement Ne pas boire l’eau du robinet et consommer de l’eau en bouteille pour les personnes à risques Risque avéré Des parasites intestinaux sont susceptibles d’être présents de manière occasionnelle, ne pas boire de l’eau du robinet et consommer de l’eau en bouteille 47 % de la population dispose d’une eau de bonne qualité

Et en France métropolitaine ?

LDEHM Laboratoire Départemental des Eaux et d’Hygiène du Milieu Service public créé en 1971 pour la recherche des parasitoses intestinales 1972 : dépistage du paludisme 1973 : création d’une section hydrologie Analyse les eaux de la Réunion et de l’Océan Indien Accrédité COFRAC depuis 2006 Agrément du Ministère de la Santé et de l’environnement 4 Pôles : Chimie, Microbiologie, Micro-polluants Organiques, Prélèvements

Réglementation Eaux destinées à la consommation humaine à l’exception des eaux minérales naturelles Directive européenne 98/83/CE du 3 novembre 1998 modifié par la Directive (UE) 2015/1787 du 6 octobre 2015 fixe les exigences qualité des eaux destinées à la consommation humaine Transposée en droit français par les articles L 1321-1 et suivants du Code de la santé publique Complété par des arrêtés d’application dont celui du 11 janvier 2007 modifié par l’arrêté du 21 janvier 2011

Responsabilités Code santé publique, Art L 1321-1 « Toute personne qui offre au public de l'eau en vue de l'alimentation humaine, à titre onéreux ou à titre gratuit et sous quelque forme que ce soit, y compris la glace alimentaire, est tenue de s'assurer que cette eau est propre à la consommation. L'utilisation d'eau impropre à la consommation pour la préparation et la conservation de toutes denrées et marchandises destinées à l'alimentation humaine est interdite. »

Les exigences de qualité Les eaux destinées à la consommation humaine doivent remplir trois conditions : Ne pas contenir un nombre ou une concentration de micro- organismes, de parasites ou de toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes. Etre conformes aux limites de qualité qui sont des valeurs obligatoires. Atteindre les références de qualité.

Les limites de qualité Elles portent sur des paramètres qui peuvent porter atteinte à la santé par des effets immédiats ou à plus ou moins long terme et concernent : Les paramètres microbiologiques : la qualité microbiologique des eaux est suivie au travers de témoins de contamination fécale (Entérocoques, Escherichia coli), dont la présence laisse supposer une contamination par des germes pathogènes. Les eaux destinées à la consommation humaine doivent être exemptes de ces témoins de contamination fécale. Les paramètres physico-chimiques : une trentaine de paramètres (métaux, micro-polluants organiques, turbidité…) et une centaine de pesticides font l’objet d’une limite de qualité impérative.

Les références de qualité Concernent une vingtaines de paramètres, sans incidence directe sur la santé, aux teneurs habituellement observées dans l’eau, mais qui peuvent mettre en évidence une présence importante d’autres paramètres pouvant présenter un risque sanitaire. Lorsque les caractéristiques de l'eau s'écartent de ces valeurs de référence, des enquêtes et des vérifications particulières doivent être conduites pour comprendre la situation et apprécier les risques sanitaires éventuels. Le cas échéant, la situation doit être corrigée.

Gestion des non-conformités Actions préventives : purge après vacances, surveillance T°, étanchéité, corrosion, entretien du matériel, bras mort, désinfection chimique ou thermique, renouvellement des filtres, analyses… Actions correctives : désinfection chimique ou thermique, réparation ou remplacement du matériel…

Et les fontaines à eau ? Stagnation de l’eau Causes de dégradation de la qualité de l’eau des fontaines Stagnation de l’eau L’entretien inadapté des filtres La température de l’eau Corrosion, tartre… Mesures de prévention élémentaires Entretien et suivi adapté (protocole de nettoyage, procédure d’intervention en cas d’analyses non satisfaisantes…) Contrôle de la qualité du réseau (analyse après compteur annuelle pour caractériser le réseau intérieur + points à risques)