Comparez la Narcolepsie chez l’homme, le chien et le cheval Mercier Elise Meisterhans Laurent Meura Stéphane
Définition La narcolepsie est un désordre du sommeil caractérisé par des attaques de somnolence diurne marquées et de basse vigilance. Le caractére héréditaire a été démontré chez l’homme (quoique contreversé), chez plusieurs races de chiens (Pinscher, Labrador) et chez les chevaux miniatures.
Signes cliniques chez l’homme Deux symptômes principaux : - La somnolence diurne: accès irrépressibles de sommeil qui se succèdent au cours de la journée. est restauratrice d'une vigilance normale pour une à plusieurs heures. La cataplexie: brusque relâchement du tonus musculaire sans altération de la conscience. partielle ou globale déclenchement par une émotion: caractéristique d'une attaque de cataplexie durée et fréquence: variable.
Deux symptômes accessoires: Les hallucinations hypnagogiques: visions du demi-sommeil ou rêve qui survient au moment de l'endormissement. coïncident avec un épisode de stade paradoxal La paralysie du sommeil: se produit au moment du réveil matinal ou à la fin d'une sieste dans la journée.
Signes cliniques chez le cheval Chez les nouveau-nés: se traduit par des crises de sommeil provoquant une paralysie totale ainsi qu'une perte apparente de conscience durant quelques secondes à quelques minutes. sont déclenchées par des stimuli spécifiques sont fortement reproductibles. Par ailleurs, entre les crises ces poulains sont neurologiquement normaux. Pour les adultes: épisodes intermittents durant lesquels les chevaux ont la tête et l'encolure qui baisse progressivement, puis ils fléchissent les membres antérieurs. provoquées par certains stimuli spécifiques Entre deux crises ces chevaux sont normaux neurologiquement.
Diagnostic chez le cheval D'abord fondé sur les commémoratifs puis clinique : somnolence et catalepsie. Pb: crises difficiles à prédire: nécessité d’enregistrer sur une bande vidéo. !! Il est important de noter qu'un repos excessif imposé à un poulain peut induire un état de catalepsie chez un cheval normal. Numération sanguine, profils biochimiques et analyses du liquide cérébro-spinal: normaux. Un électroencéphalogramme confirme (peu pratiqué en réalité) les ondes rapides associées au sommeil paradoxal (REM), lors de crise de narcolepsie.
Test pharmacologique spécifique: - Administration intraveineuse de salicylate de physostigmine, une substance anti-cholinergique provoque une crise de catalepsie chez les chevaux atteint de narcolepsie. effets secondaires indésirables: coliques, broncho-spasme et bradycardie. - Administration du sulfate d'atropine, une substance anti-cholinergique antagoniste muscarinique réduit la sévérité de la cataplexie effets secondaires indésirables: iléus et coliques
Diagnostic chez l’homme Sur base des données cliniques Examens complémentaires: agenda de sommeil mensuel tenu par le patient enregistrement polygraphique du sommeil groupage HLA.
Aspect génétique et moléculaire : Rôle des orexines dans la narcolepsie ? Expérience chez le chien et la souris - L’inactivation des orexines entraîne la narcolepsie Les neurones à orexine pourraient donc être actifs pendant l’éveil et stimuler directement l’éveil - Mais la quantité du type 2 du récepteur à orexine dans les systèmes d’éveil est faible. De plus: des fibres issues des neurones à orexine sont présentes dans les systèmes neuronaux du tronc cérébral exécutif du sommeil paradoxal. Autre hypothèse: les orexines auraient une action inhibitrice directe sur les systèmes responsables du sommeil paradoxal. - Dernière hypothèse: les orexines agiraient au niveau du système lymbique pour empêcher à ce niveau un passage direct de l’éveil au sommeil paradoxal lors de stimulis à forte composante émotionnelle.
Chez le chien: maladie autosomale récessive ( mutation au niveau du gène HcrtR-2) Chez les narcoleptiques humains: maladie auto-immune orexine A indétectable dans le LCR (chez 7 narcoleptiques sur 9 testés) ce qui suggère que les neurones à orexine sont, soit détruits soit dans l’incapacité de produire de l’orexine. traitement par des agonistes des orexines? Chez le cheval, Lunn est le seul à avoir avancé que la narcolepsie pourrait avoir lieu dans un contexte familial.
Traitement • Essentiellement pharmacologique: fait appel: – aux stimulants centraux pour les accès de sommeil – aux antidépresseurs tricycliques pour la cataplexie – aux hypnotiques pour améliorer la qualité du sommeil nocturne. • Les mesures d'hygiène de vie doivent toujours compléter le traitement médicamenteux. - siestes à heures régulières - thé et café à volonté dans la journée.
• Un médicament non amphétaminique: le modafinil (MODIODAL) : • Médicaments considérés comme les plus efficaces sur la somnolence diurne: les amphétamines et leurs dérivés: - le clobenzorex (DININTEL) - la fenfluramine (PONDERAL RETARD) - la fénétylline (CAPTAGON): effets secondaires: irritabilité, anxiété intense, convulsions, perturbations du sommeil et surtout accoutumance et dépendance psychique. • Un médicament non amphétaminique: le modafinil (MODIODAL) : - propriétés éveillantes chez l'animal - efficace sur les accès de sommeil dans 56 à 80 % des cas selon les séries - bonne tolérance en usage prolongé, sans interactions médicamenteuses, ni risque de dépendance - effets secondaires rares • Les médicaments de la cataplexie sont essentiellement des antidépresseurs tri cycliques: la clomipramine (ANAFRANIL) et l'imipramine (TOFRANIL): - effets indésirables anticholinergiques - un échappement peut intervenir chez certains patients au bout de quelques mois, avec réapparition de la cataplexie. dans ce cas: antidépresseurs sérotoninergiques tels que la fluoxétine (PROZAC) et la fluvoxamine (FLOXYFRAL): alternative intéressante. hypnotiques classiques pour améliorer la qualité du sommeil nocturne, fragmenté par de nombreux éveils.
Références nécessaire http://www.med.stanford.edu/school/psychiatry/narcoleptsy/moviedog.html (vidéo à voir pendant l’exposé si possible)