Le résumé
1 des deux exercices proposés notamment par deux des banques d’épreuves aux concours d’entrée des école d’ingénieur: Cet exercice figure aussi au programme des épreuves écrites de l’ICNA, des concours passerelles, des concours d’entrée dans les écoles de commerce et de certains concours administratifs.
- banque CCP: résumé d’un texte d’environ 800 mots en 100 mots + ou – 10%, noté 6pts/ 20
Banque Centrale: résumé d’un texte d’environ 1200 mots en 200 ou 250 mots + ou – 10% , noté 8 pts/20
Le choix du texte Texte argumentatif du XXème ou du début du XXIème siècle, sur le thème annuel, en l’occurrence « la justice »
Définition Produire un texte autonome, qui restitue objectivement la pensée d’un auteur, dans son mouvement, sans la trahir, mais sans la commenter non +, et en la reformulant pour la réagencer.
Un exercice formel Le résumé obéit à des consignes précises, qu’il faut impérativement connaître et respecter:
1- Consigne de longueur: a) Respecter rigoureusement la marge du nombre de mots exigé et indiquer, à la fin du résumé, le nombre de mots employés. Note divisée par deux en cas de dimunition ou de dépassement de 10 à 20 %. Annulation de l’exercice au-delà (soit la note 0)
Décompte des mots NB 1 Mettre une barre transversale (/) tous les 10 mots pour baliser et faciliter le décompte.
Décompte des mots NB 2 Un mot = une unité typographique signifiante, séparée d’une autre par un espace, un tiret, une apostrophe
Exemples: « c’est-à-dire » = 4 mots « non-sens » = 2 mots
Mais - « aujourd’hui » ou « socio-éducatif » = 1 mot (Les éléments composant le mot n’ont + de signification autonome ) - « qu’espère-t-il » = 3 mots (« t » euphonique n’est pas une unité sémantique).
Décompte des mots NB 3 Inutile de tricher pour éviter les pénalités: dépassement pressenti à la simple lecture d’un texte si court par un correcteur chevronné.
b) Rapport proportionnel entre la longueur du texte de départ et celle de votre résumé
Eviter les résumés déséquilibrés Cumul d’ écueils: -> reformulation insuffisamment synthétique, souvent du début du texte ou difficulté à discriminer l’essentiel de l’accessoire. -> Survol, voire occultation de pans de texte, notamment introduction, dernière(s) unité(s) de sens et conclusion, pourtant stratégiques.
2- Consigne d’objectivité
Pas de critique ni de commentaire
Pas d’extrapolation
3-Consigne d’autonomie
A) Reformulation et non collage de citations
B) Réagencement et non décalque
Pas de décalque syntaxique On ne résume pas des phrases, mais des idées
Pas de décalque de la mise en page On ne résume pas des §, mais un raisonnement
Un exercice formateur
1-sur le plan intellectuel Cet exercice de compréhension met en jeu des qualités de lecture. Il demande de bien comprendre la pensée d’autrui et de la restituer, sans l’amputer ni la déformer.
2-sur le plan rédactionnel -> Maîtrise de l’expression nécessaire pour produire un texte : - clair - précis, - mais pas abscons.
Règles et exigences : l’esprit de l’exercice
1-Fidélité à la pensée de l’auteur
a) Restituer l’essentiel de ses idées -> sélectionner l’essentiel de l’accessoire, en fonction de la nature du texte et du nombre de mots autorisé.
-> ne pas extrapoler en ajoutant des idées qui ne figurent pas dans le texte de départ.
-> ne pas faire dire, par contresens ou faux sens, ce que l’auteur n’a pas dit ou ne pense pas bien identifier les thèses en présence.
b) Restituer le mouvement d’une pensée -> respecter l’ordre des idées, sans changer le plan du texte: un résumé n’est pas 1analyse ou une synthèse.
-> Faire ressortir, par des connecteurs logiques, les grandes articulations du raisonnement: un résumé n’est pas une juxtaposition, un patchwork d’idées sans suite.
c) Respecter le mode d’énonciation -> ne prendre aucune distance critique par rapport au texte de départ: un résumé n’est pas un commentaire de texte. La dissertation donnera le loisir de discuter la thèse de l’auteur.
-> ne pas amputer son capital de mots par des formules du type « l’auteur déclare que »: le résumé n’est pas une analyse ni un commentaire de texte.
-> si le texte est à la 1ère personne du singulier, le résumer éventuellement à la 1ère personne du singulier.
-> si l’auteur cite longuement, dialogue ou fait dialoguer des thèses différentes de la sienne, restituer ces variations de points de vue.
2-Infidélité formelle
a) Reformuler les idées du texte
-> pas de montage de citations: le résumé n’est pas une réduction de texte, qui prouverait qu’on a su identifier les phrases et mots-clés, mais qu’on ne les a pas suffisamment bien compris ou qu’on ne maîtrise pas assez la langue conceptuelle pour pouvoir restituer un contenu.
-> inversement, pas de traduction synonymique: on ne résume pas des phrases ni même des §, mais des idées.
b) Réagencement du texte
a) Macrostructure Réagencer les § pour visualiser le plan de l’argumentation autant de § dans le résumé ( de 2 à 4, selon la longueur du résumé) que d’unités de sens, de « parties » détectées dans le texte de départ.
Corollaire Un résumé n’est pas un calque du texte de départ: -> un texte en 10 § ne se résumera pas en 10 alinéas éclatés. -> un texte monolithe se résumera rarement en un seul §.
b) Microstructure Réagencement syntaxique Ne pas résumer une succession de phrases, mais des idées reliées entre elles pas un raisonnement.
Corollaire: -> Travailler le texte par unités de sens et non par phrases.
-> se détacher de la lettre du texte quand on rédige le résumé.
-> Se dire qu’on peut très bien résumer 1 ou 2 § en une seule phrase complexe.
c) Utilisation des connecteurs logiques Faire ressortir la logique: -explicite - implicite.
Méthodologie
1- 1ère lecture -> cursive -> mais active
C.à.d. A) crayon/ stabilo en main pour -> souligner/ surligner les mots et les phrases clés. -> repérer, par un jeu de couleurs et de barres: - le thème - la/ les thèse(s) en présence - la progression d’ensemble.
B/ A l’issue de cette 1ère lecture, vous devez pouvoir identifier 1- le type de texte et son registre (notamment pour les textes ironiques, polémiques, satiriques etc)
2-Thème et problématique -> de quoi parle le texte? -> Sous quel angle aborde-t-il le thème annuel? -> Quelle question soulève-t-il?
3- la (les) thèse(s) en présence -> Reformuler au brouillon la thèse de l’auteur.
4-le plan d’ensemble/ les grandes unités de sens du texte -> Mode de raisonnement. -> progression d’ensemble
Pour cela -> Matérialiser ce plan sur le texte par des doubles barres, des traits horizontaux, des accolades dans la marge, des numéros.
-> Commencer à mettre des mots sur ces unités de sens/ parties: 1ère reformulation des idées directrices par des mots, des expressions, de courtes phrases qui seront le pivot de votre rédaction.
2-Lecture analytique du texte Une fois le 1er bilan de lecture terminé, travailler le texte partie par partie, unité de sens par unité de sens, toujours crayon en main, et dans le but de parvenir à dresser, dans la marge ou au brouillon, le plan, le squelette de l’argumentaire. Visualiser ce plan par des tirets ou sous forme de notes numérotées et en indiquant dans la marge les connecteurs exprimant les modes de raisonnement.
3-Rédaction du résumé au brouillon +sieurs possibilités pour rédiger:
1ère possibilité: Alterner, partie/ partie, le travail de lecture analytique sur le texte et la 1ère esquisse de résumé, en vérifiant le rapport de proportionnalité entre le volume du texte et celui de votre résumé.
Puis, relire le résumé pour vérifier sa fidélité au texte, sa cohérence et sa longueur.
2ème possibilité Attendre d’avoir terminé la lecture analytique pour travailler la rédaction du résumé, partie par partie, en contrôlant le rapport de proportionnalité et selon les mêmes principes.
3ème possibilité Une fois terminée la lecture analytique, rédiger un 1er résumé au brouillon, à partir des notes prises au fil de la lecture, mais sans + les confronter au texte de départ ni se laisser obséder par la contrainte de longueur.
Puis retravailler ce résumé pour le réduire ou pour l’étoffer, selon qu’il aura été trop long (cas le + fréquent) ou trop court.
Dans tous les cas a) Si le résumé est trop long, 3 possibilités: -> Erreur dans la discrimination de l’essentiel et de l’accessoire: qu’avez-vous gardé en trop? ->Redites inutiles: supprimez-les. Le résumé ne doit, par définition, pas se répéter inutilement. -> Reformulation diffluente: retravaillez phrases en enchaînements pour parvenir à une formulation + synthétique.
b) Si le résumé est trop court, -> vous avez pris pour accessoire ce qui est essentiel: il faut retravailler le texte. -> Vous avez survolé introduction, partie du texte ou conclusion: palliez ce défaut. -> Vous avez cri illustratif un exemple argumentatif longuement développé: reformulez l’argument occulté.
Comment écrire synthétiquement - employer des termes englobants.
- Employer un vocabulaire conceptuel -.
Utiliser une ponctuation expressive -> [:] peut exprimer la cause/ la conséquence -> [?] -> [!] peut restituer une tonalité
Utiliser les formes en -ant -> ptc présent ou gérondif -> Sans en abuser: pas dans ttes les phrases, pas + d’un / phrase
4-Recopier le résumé au propre A) Le présenter en 2 à 4 § courts, pour faire ressortir visuellement la structure d’ensemble du texte.
B) Relier ces § entre eux par des connecteurs logiques exprimant -> l’addition/ la hiérarchisation des idées -> l’opposition/ la concession -> la cause/ l’explication -> la conséquence/ la déduction/ la conclusion -> la comparaison -> l’induction
C) Soigner l’expression écrite -> Orthographe d’usage: ce(s)/se(s), et/est/ai/ ait… -> Règles d’accord sujet/ verbe, adj/nom, ptc passés -> Ptc/ infinitifs -> Syntaxe
D) Dans le corps du résumé, mettre des barres déciverbales Indiquer à la fin du résumé le nombre de mots employés, en toute honnêteté
Critères d’évaluation 1-la compréhension du texte et la restitution de son contenu, sans ajout ni oubli majeur, sans contresens ni faux sens.
2- La qualité de la reformulation , c. à. d 2- La qualité de la reformulation , c.à.d. la capacité à produire un texte autonome, clair, précis et cohérent.
3- La capacité à restituer le mouvement de la pensée, la progression du raisonnement, sans erreur sur l’enchaînement des idées ni sur l’attribution à tel ou tel des thèses et des arguments en cas de dialogisme.
4- La qualité de la rédaction -> Précision du vocabulaire -> Clarté de l’expression -> Correction orthographique, syntaxique et stylistique.
Les facteurs qui pénalisent
1-Les contresens sur tout ou partie du texte
2-Le résumé lacunaire ou déséquilibré
3-le montage de citations
4-La juxtaposition de phrases §
5- la maîtrise insuffisante de la langue
FAQ ou points à travailler
1-Comment distinguer l’essentiel de l’accessoire? A) La notion d’essentiel et d’accessoire dépend de la ? de savoir s’il faut résumer au 10ème ou au 6ème seulement.
B) Pour déterminer ce qui est essentiel, il faut bien comprendre l’enjeu du texte, ce dont l’auteur veut nous convaincre (sa thèse) et sur quels éléments il s’appuie dans sa démonstration.
C) Il faut aussi bien saisir sa stratégie argumentative et son mode de raisonnement.
D) Quelques trucs -> Ce qu’un auteur met entre parenthèses ou entre tirets est a priori secondaire -> Inversement, ce qu’il met en valeur par des répétitions, des procédés d’insistance est souvent important.
-> Repérer les passages où l’auteur annonce, structure, résume, conclut une thèse, un argument, une étape de son raisonnement aide à dégager l’essentiel.
2-Que faire des exemples? A) Ne pas garder trace des exemples illustratifs, qui précèdent ou suivent l’énoncé clair de l’argument abstrait.
B) Dégager l’argument exprimé par un exemple argumentatif.
3- Que faire des citations? A) Citation courte et ornementale qui n’apporte rien à l’argumentation, par ailleurs claire et explicite: n’en pas tenir compte.
B) Citation longue à valeur argumentative: en résumer le contenu.
4- Comment repérer la progression du raisonnement? A) En s’appuyant sur la composition du texte en § longs et structurés. Mais ! : ce n’est pas toujours le cas et il faut souvent regrouper les § en unités de sens pertinentes.
B) En encadrant les principaux connecteurs logiques: -> tournures, chevilles et phrases d’introduction, de transition, de conclusion. -> Coordonnants et subordonnants
5-Comment restituer la progression du raisonnement? A) En formant autant de § de résumé que d’unités de sens repérées.
B) En utilisant des connecteurs logiques courts: -> coordonnants -> subordonnants.
C) En utilisant la syntaxe: -> relatives à valeur logique -> Apposition à valeur logique -> Formes en –ant à valeur logique
D) En utilisant une ponctuation expressive
6-Le résumé doit-il être réduit proportionnellement au texte de départ? A) Dans l’ensemble oui
B) Mais pas de manière strictement mécanique.