2. L’approche par les clivages a. Les origines du clivage D/G * Pratique d’assemblée => veto du roi * Episodes révolutionnaires rouges/blancs monarchistes/républicains Affaire Dreyfus conservateurs/républicains anti-dreyfusards/dreyfusards rentiers/partageux pacifistes/va-t-en guerre, etc. Être de droite ou de gauche au cours des siècles en France consiste donc à être hostile ou favorable à la République à refuser ou accepter sa laïcisation Stein Rokkan. 4 clivages fondamentaux : rivalité entre Etat et Eglise opposition centre/périphérie opposition monde urbain/monde rural opposition possédants/travailleurs => Un même parti peut être traversé de plusieurs clivages
b- Qu’en est-il du clivage gauche-droite ? De manière idéal-typique, gauche et droite se différencient : Historiquement (vu précédemment) Sociologiquement : G = milieux populaires, salariés, en particulier ceux du public D = indépendants et salariés aisés du privé Selon leur degré d’adhésion : au libéralisme économique : la libre entreprise & liberté du marché vs contrôle par l'Etat des moyens de production et l'intervention de celui-ci dans l'économie au libéralisme culturel : vision holistique (famille, patrie) et goût la réussite individuelle vs défense les libertés individuelles contre les relations autoritaires
Un clivage évolutif mais qui continue d’être structurant : La grande majorité des électeurs acceptent de se positionner sur une échelle droite / gauche. Le clivage D/G = acceptation du Parlement comme "instance de réflexion", qui arbitre les divergences Adoption du clivage D-G = signe de la domestication de la guerre sociale. Le clivage permet de ritualiser les affrontements entre catégories sociales. « Droite » et « gauche » ne sont en rien des partis politiques. « Dégel des clivages ». De nouveaux clivages sont apparus : les forces « libertaires » les forces « autoritaires » La puissance de la « droite » et de la « gauche », c'est d'être des notions indéfiniment ouvertes, toujours susceptibles d'enrichissement ou de renouvellement sémantique. Les clivages fonctionnent comme des abstractions au travers desquelles se noue la continuité d'une histoire politique
c- Les cultures politiques : ni des partis, ni des clivages Le pluriel s’impose et oblige à dire « les droites » et « les gauches » (ex : oxymore « La gauche plurielle », Jospin 1997) Trois courants à droite (La droite orléaniste libérale, La droite bonapartiste, La droite légitimiste) Quatre courants à gauche (La gauche libérale, La gauche jacobine, La gauche collectiviste, La gauche libertaire) Culture politique : « systèmes de valeurs et de normes qui sont aussi des visions du monde, grilles d’interprétation du réel en même temps que des projections collectives dans l’avenir, partagées par telle ou telle fraction de la société » On peut identifier 11 cultures politiques Le traditionalisme Le nationalisme autoritaire Le libéralisme Le gaullisme L’agrarisme La démocratie chrétienne Le radicalisme L’écologie politique Le socialisme Le communisme L’anarchisme ou anarcho-syndicalisme Les temps des cultures partisanes est long tandis que le temps formations partisanes est court. Exemple : culture communiste (le PCF depuis 1920) / la culture gaulliste (UNR, RPF, RPR, UMP, LR)
3. Une analyse localisée et ethnographique des entreprises partisanes Un regard anthropologique et monographique Ne se borne pas à étudier le parti-organisation => étude des réseaux de militants, des pratiques militantes, des bases sociales des partis. Il se décentre de la nationalisation de la vie politique => Grande diversité de situations locales => importance des contextes socio-historiques d’implantation. a. La variété d’usage des étiquettes partisanes PCF = Julian Mischi : Le communisme en milieu agricole /rural Communisme peu collectiviste revendication d’un accès socialement élargi à la propriété idées d’entraide collective (coopératives). La figure de l’URSS est sollicitée pour la modernisation de son agriculture, sa lutte contre le nazisme, mais jamais pour la collectivisation des terres ! b. Réseau et « milieu partisan » Frédéric Sawicki : Milieu partisan : « ensemble de relations consolidées entre groupes dont les membres n’ont pas forcément pour finalité principale de participer à la construction d’un parti ». Exemple : la fédération du PS en Ille-et-Vilaine. Elle n’arrive pas à se forger d’identité propre en raison : des divisions de la diversité socio-spatiale du département de la domination des problèmes rennais sur la vie de la Fédération de l’absence du militantisme partisan dans la société locale.