Axe 5 Le marché des matières premières

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Axe 5 Le marché des matières premières ENCG De Settat GESTION FINANCIERE INTERNATIONALE MASTER I Axe 5 Le marché des matières premières Pr KARIM Khaddouj Finance internationale Mme Karim

Plan du cours Définition des concepts Le marché à terme des matières premières Les instruments de couverture contre la volatilité des prix des matières premières. Les Futures Les forwards les options Les swaps

I. Définition des concepts 1) Que sont les matières premières? 2) Où les matières premières sont-elles négociées? 3) Quelles sont les matières premières les plus populaires? 4) Qui négocie les matières premières et pourquoi? 5) Comment investir sur les matières premières?

1) Que sont les matières premières ? Les matières premières, tels que l’or, le pétrole, blé…,  sont des biens physiques achetés et vendus sur des places d’échanges réglementées. Vous pouvez investir sur les matières premières par l’intermédiaire de contrats standards – un contrat étant généralement caractérisé par une quantité ou un volume défini. Lorsque vous investissez sur les matières premières, vous anticipez la variation des cours de ces contrats à plus ou moins long terme.

2) Où les matières premières sont-elles négociées? La majorité des matières premières est négociée sur le marché à terme, de la même façon que des contrats à terme standards. Cela signifie que vous anticipez la valeur du contrat à une échéance future, en tenant compte des coûts de détention des actifs physiques jusqu’à la date d’expiration du contrat (coût de portage). Par exemple, la valeur du pétrole brut à échéance décembre est basée à la fois sur  la valeur actuelle du pétrole brut et sur son coût de détention jusqu’à décembre.

3) Quelles sont les matières premières les plus populaires? Les matières premières qui sont le plus souvent négociées sont : Les différents types de pétrole ainsi que ses dérivés (comme le fuel domestique) ; Les métaux, à la fois précieux comme l’or et l’argent, ou de construction comme l’aluminium et le cuivre ; Les produits agricoles,  comme le maïs, le blé, le café mais aussi le bétail vivant ou le bétail d’élevage.

Trois types de marchés des matières premières (MM) Marchés agricoles Marchés des métaux Marchés de l’énergie et du pétrole Pour chacun de ces marchés: Marchés physiques Marchés dérivés (Marché à terme et Options)

4) Qui négocie les matières premières et pourquoi? Les acteurs de ce marché sont des : Producteurs : exploitants, sociétés minières, industriels…, Institutions financières: banques, sociétés de gestion, investisseurs institutionnels… Sociétés :en tant qu’émetteurs sur le marché primaire, ou comme investisseurs, Particuliers

D’une manière générale… Sur le marché des matières premières, (comme sur les autres marchés) les transactions s’opèrent: Soit sur des marchés organisés, Soit sur le marché de gré à gré, (marché OTC ,Over-the-counter market).

Marchés organisés Ce sont les bourses et les marchés à terme, sur lesquels les transactions sont standardisées (au niveau des quantités, de la qualité, de l’échéance…etc) . Il n’existe pas de risque de contrepartie (c’est-à-dire de défaut de la contrepartie) grâce à l’existence d’une chambre de compensation qui s’immisce entre tout acheteur et vendeur et vérifie leur solvabilité avec des appels de marge quotidiens.  Un appel de marge est le gain ou la perte potentiellement réalisés entre le cours de la compensation et le cours de la transaction.

Marché de gré à gré Le marché de gré à gré est un marché sur lequel l’acheteur conclue directement la transaction avec le vendeur. Les opérations effectuées sont moins standardisées mais s’adaptent aussi mieux aux besoins spécifiques des opérateurs.

Actuellement: Le marché des matières premières est désormais entièrement dématérialisé (plus de titre papier) et électronique (très peu de transactions « à la criée »). Les échanges sont principalement effectués via les plus importantes bourses d’échange de futures (contrats à terme) avec le plus large choix de contrats sur matières premières. Le CME Group  : Chicago Mercantile Exchange  Le NYMEX (New York Mercantile Exchange) Le COMEX (New York Commodity Exchange). Le LME (London Metal Exchange) L’ICE (Intercontinental Exchange),

 Les hedgers  Les spéculateurs Il existe deux types d’investisseurs qui négocient les matières premières :  Les hedgers  Les spéculateurs

 Les hedgers Les hedgers sont généralement en contact direct avec les matières premières et investissent pour se protéger en cas de retournement de marché. Par exemple, un producteur de blé serait perdant si le cours du blé venait à chuter. Le prix au comptant (spot) et le prix des futures ayant tendance à être liés, ce producteur peut hedger sa production en vendant suffisamment de contrats futures pour couvrir la taille de sa récolte. Si les prix chutent, les bénéfices effectués sur les contrats futures permettront de couvrir la baisse de la valeur de sa production, qui ne sera donc pas affectée par les variations de prix.

 Les spéculateurs Les spéculateurs à l’inverse des hedgers, ne sont pas directement exposés aux variations des matières premières. Leur objectif est d’anticiper la variation des cours pour investir sur la hausse ou la baisse des marchés des matières premières. Ces marchés sont caractérisés par des variations, parfois brutales, de l’offre et de la demande. L’effet de volatilité qui en résulte crée alors des opportunités d’investissement pour les spéculateurs.

Pour augmenter leurs chances de réussite, les spéculateurs utilisent de nombreux outils d’analyse technique. Par exemple, l'analyse graphique consiste à examiner les tendances sur les graphiques de performances des marchés, les niveaux de soutien ou de résistance, les modèles récurrents ou autres indicateurs sur l'évolution des prix futurs.

5) Comment investir sur les matières premières? La majorité des contrats sur MM est basée sur les contrats futures des marchés sous-jacents (un prix d’achat et un prix de vente basés sur le cours du marché sous-jacent sont proposés). Si vous pensez que les cours vont augmenter, vous ouvrez une position au prix le plus élevé (le prix d’achat). Pour fermer votre position, vous vendez votre contrat au prix le moins élevé (le prix de vente). A l’inverse, si vous pensez que les cours vont chuter, vous ouvrez une position au cours de vente puis la clôturez au cours d’achat.

Votre gain / perte se calcule = (nombre de contrats investis) x (cours d’ouverture – cours de clôture )

II. Les marchés à terme des matières premières 1. Mission principale du marché à terme, 2. Les contrats à terme (principes généraux), 3. Principe de base de la couverture sur les marchés à terme, 4. Le fonctionnement des marchés à terme,

1. La mission principale du marché à terme Sur le marché à terme, des instruments de couverture (contrats à terme) sont élaborés pour permettre aux différents opérateurs intervenants sur le marché des produits physiques de se protéger contre les risques de volatilité des prix.

2. Les contrats à terme, principes généraux Un marché à terme est un marché sur lequel sont négociés des instruments financiers appelés contrats à terme ou « futures ». Un contrat à terme est un engagement irrévocable d’acheter ou de vendre à un certain prix, à une date future, une certaine quantité d’une marchandise.

Caractéristiques principale d’un contrat à terme Un contrat à terme ou « future » en anglais, est un engagement négocié entre deux contreparties qui permet : D’acheter ou de vendre, Une quantité déterminée d’un actif sous-jacent, A une date prédéterminée (la date d’échéance) , A un prix convenu à l’avance.

Deux remarques: 1ier point essentiel à comprendre est que ces engagements peuvent prendre de la valeur ou en perdre. 2ème point très important à comprendre est que ces engagements sont négociables.

Exemple 1 Une entreprise minière s’est engagée en novembre N à vendre du cuivre à un prix p fin mars N + 1; Cela signifie qu’un autre opérateur a pris l’engagement irrévocable d’acheter le cuivre au prix p fin mars N+1. Si en février N + 1 le cuivre se négocie à un prix p’>p, l’engagement de l’entreprise est devenu moins intéressant pour elle alors que, réciproquement, l’engagement de l’acheteur a pris de la valeur.

Exemple 2 Bien que les conditions du contrat sont fermes et définitives (ne sont pas négociables) , on peut vendre son « engagement à vendre » comme on peut vendre son « engagement à acheter » . De ce fait les engagements (les contrats), font l’objet de spéculations puisque leur valeur évolue dans le temps: Certains opérateurs achètent des engagements dans la seule intention de les revendre ultérieurement à un prix plus élevé (spéculation à la hausse), Des spéculateurs vendent des engagements dans l’espoir de les racheter moins cher qu’ils ne les ont vendus (spéculation à la baisse).

3. Principes de base des contrats à terme Prenons l’exemple d’un producteur de pommes de terre et analysons ses stratégies de commercialisation. Entre le moment de la récolte, en août N, et celui de la vente, en décembre N, cet agriculteur est soumis à un risque de baisse des cours. Quelles stratégies utiliser pour se couvrir ?

Pour se protéger contre les baisses de cours, les agriculteurs utilisent des combinaisons des quatre stratégies: L’attente; La vente à livraison différée; Utilisation « simple » d’un marché à terme; Utilisation « standard » d’un marché à terme.

Stratégie 1: L’attente Dans ce cas, l’agriculteur stocke ses pommes de terre avant de les livrer fin décembre. C’est une position spéculative en espérant une hausse des prix fin décembre et plus élevés qu’en août. Comme toute stratégie spéculative, c’est une attitude risquée puisque soumise à un risque de baisse des cours. L’évaluation économique de cette stratégie doit intégrer le coût du stockage (coût de portage) : entretien des bâtiments, assurances, pertes physiques, coûts d’opportunité, etc. Si l’agriculteur veut limiter ses risques il peut utiliser trois stratégies de couverture.

Stratégie 2: La vente à livraison differée Elle est possible, de gré à gré, si l’agriculteur parvient à trouver un acheteur, appelé contrepartie, qui s’engage contractuellement à prendre livraison des pommes de terre fin décembre à un prix p. Ce mécanisme contractuel est proche de celui des contrats à terme sauf sur un point très important : les engagements ne peuvent pas être revendus (ou, s’ils peuvent l’être, c’est avec beaucoup moins de simplicité que sur un marché à terme).

Cette solution permet à l’agriculteur de se protéger contre une baisse des cours, elle lui interdit cependant de profiter d’une éventuelle hausse des cours entre août et décembre. Plus précisément, elle empêche l’agriculteur de béneficier d’une éventuelle hausse des cours au-delà du prix p. On appelle contrat « forward » ce type de contrat.

Stratégie 3: Utilisation « simple » d’un marché à terme On suppose l’hypothèse qu’il existe un marché à terme organisé pour les pommes de terre. Une première solution très simple à mettre en œuvre consiste pour l’agriculteur à prendre des engagements à vendre fin décembre les pommes de terre à un prix p. En termes techniques on dira que l’agriculteur vend des contrats échéance décembre ; si l’agriculteur doit vendre 200 tonnes de pommes de terre et que chaque contrat porte sur 25 tonnes, alors il devra vendre 8 contrats.

Ce cas paraît très proche de celui de la vente différée, il en diffère cependant sur trois points : 1) Tout d’abord, l’existence du marché à terme facilite considérablement la recherche d’une contrepartie : il suffit à l’agriculteur de consulter la cote et, si les cours lui conviennent, de proposer 8 contrats pour l’échéance décembre . 2) Ensuite, l’interposition d’une chambre de compensation entre l’acheteur et le vendeur garantit à l’agriculteur que l’acheteur ne fera pas défaut ; 3) Enfin, le marché à terme permet éventuellement de racheter les contrats avant leur échéance en cas de chute des cours de ceux-ci.

Stratégie 4: Utilisation « standard » d’un marché à terme Dans ce cas, on dissocie les opérations sur le marché à terme des opérations sur les marchés physiques. Le principe fondamental est le suivant : on spécule sur le marché à terme en sens inverse de la spéculation sur le marché physique. On espère que les gains sur le marché à terme compenseront les pertes sur le marché physique (ou les manques à gagner).

Exemple: agriculteur produisant des pommes de terre Pour l’agriculteur, le risque est celui d’une baisse des prix. Il vend un contrat à terme d’un montant de 110/tonne. On suppose maintenant que les cours ont effectivement baissé entre août et décembre pour finalement s’établir à 80/tonne. Le résultat de l’opération de couverture est consigné dans le tableau suivant :

Marché physique Marché à terme Solde des opérations Opération réalisé en Août (t) Stockage de produits physiques Prix spot 100/t Ventes de contrats d’échéance décembre Prix = 110/t Opération réalisé en Décembre (t+5) Ventes de produits livrable le 30 décembre Prix spot = 80/t Achats de contrat d’échéance décembre Prix = 80 Solde des opérations Manque à gagner = 20 Gain = 30

Il est important de comprendre que l’agriculteur a réalisé deux opérations totalement distinctes : Opération 1: Sur le marché physique Opération 2 : Sur le marché à terme

Opération 1: Sur le marché physique Il a réalisé une opération de stockage en août avant de les livrer en décembre (chez un producteur de frites surgelées). En les vendant à 80/t en décembre, il a connu un manque à gagner car s’il les avait livrées en août, il les aurait vendues à 100/t. C’est en ce sens que l’on considère qu’il a subi une « perte » de 20/t ;

Opération 2: Sur le marché à terme En août, sur le marché à terme, il s’est engagé à vendre des pommes de terre à 110 /t. Quelques jours avant l’échéance, il s’est engagé à acheter les mêmes quantités, mais au prix de 80/t. Il réalise donc un gain financier effectif de 30 /t.

L’opération sur le marché physique ne présente aucune difficulté de compréhension. L’opération sur le marché à terme mérite d’être détaillée.

Sur le marché à terme…. 1) Lorsque le producteur de pommes de terre s’est engagé à vendre des contrats d’échéance décembre, un autre opérateur s’est engagé à les acheter ; cet engagement réciproque a été conclu au prix de 110/t . 2) Ces contrats sont des instruments financiers (IF). On peut donc considérer que, en août, l’agriculteur s’est engagé à vendre en décembre un IF au prix de 110/t; réciproquement un autre opérateur s’est engagé à acheter cet IF à 110/t.

3) Fin décembre, l’agriculteur et l’opérateur doivent exécuter leurs engagements. L’agriculteur s’est engagé à vendre l’IF 110 /t, l’opérateur à l’acheter à ce même prix. Or l’IF ne vaut plus que 80/t, ce qui implique un gain de 20/t pour l’agriculteur et une perte pour l’opérateur ; 4) La bourse va simplifier la clôture des opérations.: fin décembre, l’agriculteur va s’engager à acheter des IF à 80/t ; il devient simultanément vendeur à 110/t et acheteur à 80/t d’un même IF et réalise donc un gain de 30/t, tout en se retirant du marché à terme. 5) Dans le même temps, l’opérateur s’est engagé à vendre l’IF 80/t alors qu’en août il s’était engagé à l’acheter 110 /t et réalise une perte de 30/t ;

6) la bourse transfère les 30 /t perdus par l’opérateur sur le compte de l’agriculteur ; 7) Au terme de cette opération, l’agriculteur et l’opérateur se sont dégagés de leurs engagements. On dit qu’ils ont «débouclé leurs positions », l’un enregistrant un gain, l’autre encaissant une perte. Résultats de l’opération de couverture : L’agriculteur vend ses pommes de terre 80/t sur le marché physique et encaisse un gain de 30/t sur le marché financier. Il réalise donc un « chiffre d’affaires » de 110/t ; L’opérateur a perdu 30/t . Tout prix à l’échéance inférieur à 110/t se traduit par une perte mais tout prix supérieur à 110/t lui permet de réaliser un gain.

4. Fonctionnement des marchés à terme Nous allons développer un certain nombre de points indispensables à la compréhension du fonctionnement effectif des marchés à terme: Convergence des prix à terme et des prix spot à l’approche de l’échéance des contrats, La relation entre prix à terme et prix spot, Le dénouement des contrats, Deposit et appels de marge.

1) Convergence des prix à terme et des prix spot à l’approche de l’échéance des contrats, À l’approche de l’échéance les prix à terme et les prix spot convergent sous l’effet d’opérations d’arbitrage. Stricto sensu, un arbitrage consiste à construire une opération sans risque permettant de tirer profit d’une différence de prix injustifiée, dans l’espace ou dans le temps. L’arbitrage consiste, par exemple, à acheter des matières premières sur un marché où elles sont sous cotées pour les revendre sur un autre marché où leur prix est plus élevé.

Dans le cas des marchés à terme deux situations de marché offrent des opportunités d’arbitrage (OA) : Si à l’approche de l’échéance le prix spot,(= 100), est inférieur au prix du contrat (= 110), un arbitragiste peut réaliser un gain certain. Il achète immédiatement sur le marché physique en s’engageant à revendre sur le marché à terme quelques jours plus tard en réalisant un gain égal à [(110- 100)- frais].

Situation  Si à l’approche de l’échéance le prix spot (= 110), est supérieur au prix du contrat (= 100), un arbitragiste peut également réaliser un gain certain. Le cas le plus simple est celui d’un opérateur disposant d’un stock de matières premières : il lui suffit de vendre immédiatement sur le marché spot et de s’engager à racheter à l’échéance sur le marché à terme, ce qui lui permet de reconstituer son stock en réalisant un gain est de [(110 - 100) - frais].

Les opérations d’arbitrage font converger les prix sur les deux marchés. En effet, en achetant sur le marché spot, on fait augmenter les prix, en se mettant en position vendeur sur le marché à terme, on les fait baisser. L’arbitrage s’arrête quand l’écart entre les prix spots et à terme ne permet plus de couvrir les frais de montage de l’opération. Selon une formule célèbre, un marché à l’équilibre suppose une « absence d’opportunité d’arbitrage », familièrement une « AOA ».

2) La relation entre prix à terme et prix spot Les opportunités d’arbitrage expliquent une part importante de la relation entre le prix à terme et le prix spot. La notion de base est couramment utilisée ; elle se définit très simplement : Base = (prix du contrat à terme) - (prix spot)

En situation normale de marché, la base est positive . En situation normale de marché, la base est positive Imaginons une situation où le prix à terme (= 100), est inférieur au prix spot (= 110) ; une telle situation ouvre automatiquement des opportunités d’arbitrage (OA). Si l’on détient des matières premières, on peut en effet monter une opération sans risque : il suffit pour cela de vendre à 110 sur le marché spot et de s’engager à racheter quelque temps plus tard à 100 sur le marché à terme. Ce faisant, on fait remonter le cours à teme et baisser le prix spot.

Le coût du stockage comporte principalement deux aspects : . Théories de la base Le coût de stockage explique en quoi il est normal que les prix à terme soient supérieurs aux prix spot. Le coût du stockage comporte principalement deux aspects : Un coût physique : amortissement des silos, dégradation d’une partie des stocks, etc. Un coût financier : coûts d’opportunité, frais d’assurance, etc.

Si l’on note: ps = le prix spot, cw = le coût de stockage Pt = le prix à terme, Si la condition ps + cw = Pt est remplie, il est indifférent pour un opérateur rationnel : D’acheter aujourd’hui au prix ps et de supporter le coût de stockage cw . D’acheter à terme au prix Pt . Si la condition ps + cw = Pt n’est pas remplie, des opportunités d’arbitrage évidentes apparaissent et contribuent à ramener les marchés spot et à terme dans un rapport cohérent.

3) Le dénouement des contrats Dénouement sans livraison Dénouement avec livraison

Dénouement sans livraison Dans la plupart des cas, les intervenants sur les MAT liquident leurs positions avant l’échéance ; ils encaissent leurs gains ou leurs pertes mais ne livrent pas ou ne prennent pas livraison des marchandise. Le MAT est donc pour l’essentiel un marché financier. Son originalité tient au fait que les instruments financiers qui sont négociés sont des produits dérivés, dont les cours évoluent en lien avec les marchés physiques sur lesquels sont négociés les MM (opérations de spéculation)

Dénouement avec livraison Dans certains cas des opérateurs ont intérêt soit à livrer, soit à prendre livraison des marchandises mentionnées dans les contrats. Les conditions matérielles sont détaillées et la bourse veille à ce que les deux parties au contrat respectent pleinement leurs engagements. Deux remarques : La présence dans la bourse, de la chambre de compensation, garantit la bonne fin des transactions : le vendeur sera payé, l’acheteur sera livré ; L’éventualité d’une livraison rend possibles des arbitrages et garantit de ce fait la convergence des prix spot et des prix à terme lorsqu’on s’approche de l’échéance.

4) Deposit et appels de marge Le deposit est le nom donné au dépôt que l’on doit faire auprès de la chambre de compensation lorsque l’on ouvre une position sur un marché à terme. Si la position d’un intervenant évolue défavorablement, il réalise une perte potentielle. La chambre de compensation lance alors un appel de marge : l’intervenant doit faire un dépôt (en plus du deposit) afin de couvrir la perte potentielle. Si l’intervenant ne peut pas répondre à l’appel de marge, la chambre de compensation clôt sa position en puisant dans le deposit pour couvrir les pertes. Inversement, si la situation d’un intervenant s’améliore après qu’il a répondu à un appel de marge débiteur, la chambre de compensation effectue un appel de marge créditeur.

III. Instruments de couverture sur le MM Les Forwards Les Futurs Les options Les swaps Les instruments optionnels : CAP et FLOOR

1. Les contrats Forward Le Forward est un contrat conclu sur le marché de gré à gré. Le mécanisme du forward est le suivant: le vendeur s’engageant à livrer une certaine quantité de MM à un prix ferme et définitif, l’acheteur s’engageant à prendre livraison de la même quantité. Le Forward est un contrat ferme de couverture des transactions sur MM avec livraison différée .

Négociabilité du contrat FORWARD Les transactions sur le BRENT forward ont introduit une certaine négociabilité: L’acheteur (vendeur) d’une cargaison de pétrole peut revendre (racheter) cette cargaison avec un autre opérateur professionnel, Ceci lui évite ainsi d’avoir à livrer ou à prendre livraison du produit physique. Bien que présentant une certaine négociabilité, ce marché ne doit pas être assimilé pour autant à un marché organisé (futures market) à cause de l’absence de tout organisme de compensation.

Evaluation de la technique du FORWARD Ces marchés présentent de sérieux inconvénients : La transparence des prix n’est pas assurée, La confidentialité des transactions est impossible à réaliser, La liquidité du marché est très réduite, voire inexistante, En l’absence de chambre de compensation, la sécurité des co-contractants n’est pas assurée ; les contrats de livraison différée protègent les opérateurs contre le risque de prix, mais ils introduisent un risque de crédit, d’autant plus important que l’engagement pris est à long terme,

Le recours aux contrats forward fige et rigidifie les relations commerciales et financières entre les opérateurs, Cette procédure interdit aux opérateurs de pouvoir tirer profit d’une évolution ultérieure favorable des cours qu’ils n’avaient pas prévue ou qui ne pouvait être anticipée lors de la transaction forward.

Etude de cas 1 FORWARD sur MM et FORWARD sur marché financier Le 12 mars, un grand exploitant agriculteur marocain produisant des tomates, signe un contrat FORWARD avec un partenaire allemand pour la livraison de 1000 tonnes de tomates le 12 juin au prix forward de 1000 EUR par tonne.

Situation 1 L’agriculteur marocain prend contact avec sa banque et lui demande de garantir un cours de change à terme pour sa transaction arrivant à échéance le 12 juin. Les conditions du marché sont les suivantes: Les cours de change le 12 mars: 10,95 – 11,78 Les taux d’intérêts en EUROPE : 7,5% - 9% Les taux d’intérêt au Maroc : 10% - 11,75% La commission bancaire : 2%

T.A.F Calculer le cours à terme (cours forward) proposé par la banque pour couvrir le contrat Forward sur MM. Supposons que le 12 juin, le partenaire allemand ne vire par les fonds, quelle solution proposer à l’agriculteur marocain pour limiter les pertes sur le contrat. Le 12 juin le prix des tomates sur le marché marocain est de 7 dhs par Kg. Au début du mois de juin le partenaire allemand remarque que le prix des tomates en EUROPE est en baisse régulière, quelle solution lui proposer pour se couvrir contre la baisse des prix des tomates en EUROPE.

Situation 2 Au début du mois de juin, le prix des tomate est à 1200 EUR par tonne. Remarquant son manque à gagner sur la différence du prix des tomates sur le marché sport et le marché à terme, L’agriculteur vous demande de le conseiller pour maximiser ses gains.

Etude de cas 2 FORWARD sur MM et FORWARD sur marché financier Reprendre le même cas en supposant que l’acheteur est un importateur marocain de blé et en supposant que les valeurs du contrat n’ont pas changé.

2. Les contrats Futures Le contrat à terme futures est un engagement ferme et définitif prévoyant de livrer (pour celui qui le vend) ou de recevoir (pour celui qui l’achète) à une échéance spécifique, une certaine quantité de matière première, à un prix fixé lors de la négociation du contrat. Cet engagement détermine avec beaucoup de précision : La dénomination, La qualité, La quantité, La date Le lieu de livraison ou de réception des marchandises. Le contrat à terme est donc extrêmement standardisé. Seul le prix est librement négocié.

Deux remarques importantes: Tout contrat acheté ou vendu se dénoue au plus tard à son échéance. L’originalité des contrats futures est de prévoir deux dénouements possibles : a. La livraison effective b. La compensation.

a. La livraison effective La manière la plus simple de dénouer le contrat est d’en remplir les obligations en livrant ou en prenant livraison de la marchandise sous-jacente. Cette méthode est peu pratiquée (1%): C’est une opération lourde, assez coûteuse Elle est également contraignante car les marchandises livrées doivent être conformes aux caractéristiques de qualité (standardisées parfois à l’extrême) spécifiées par le contrat.

Malgré ces limites: la livraison effective est indispensable au bon fonctionnement des marchés à terme: Elle établit une passerelle entre le marché au comptant qui est celui des produits physiques et le marché des contrats à terme qui est celui du papier. Cette passerelle fait évoluer les prix des contrats futures sur le marché à terme parallèlement aux prix des matières premières sur le marché au comptant (présence d’opérateurs intervenant simultanément sur le marché du papier et celui des matières premières)

b. La compensation Dans la quasi-totalité des cas, le dénouement d’un contrat à terme se fait par une compensation de l’opération initiale. Ainsi, l’opérateur qui détient une position vendeuse pour une certaine échéance achète un nombre identique de contrats pour la même échéance. L’opérateur qui détient une position acheteuse vend pour la même échéance un nombre de contrats correspondant à sa position initiale.

Cette manière d’exécuter les obligations initialement contractées est la grande originalité des marchés à terme. Elle permet à l’opérateur de débourser ou d’encaisser, grâce à la présence d’une chambre de compensation, la différence entre les prix des deux transactions sans devoir intervenir sur le marché au comptant.

Conclusion sur les futurs… Les opérateurs sont des spéculateurs qui achètent et vendent des contrats sans posséder ou vouloir acquérir à l’échéance les produits physiques correspondant aux contrats négociés. Ils compensent en conséquence leurs engagements avant l’arrivée du terme et reçoivent ou versent : Une somme = Le prix de vente - le prix de d’achat

Exemple 1: agriculteur produisant des pommes de terre Au mois d’août un agriculteur anticipant le risque d’une baisse des prix, vend en décembre un contrat à terme d’un montant de 110/tonne de MM. Au début du mois août le prix spot s’établit à 80/tonne. Sachant que le prix sport au mois de décembre est de 75/t, déterminer le résultat de l’opération de couverture.

Exemple 2: FUTURE et FRA Reprenons le même exemple, et supposant qu’au mois de mars ont eu lieu les négociations du future. Le contrat a été conclu en fin Août entre les 2 parties avec livraison effective en décembre (contrat portant sur 1500 tonnes de MM DE 110 USD/tonne). L’acheteur ne disposant pas des fonds requis, souscrit un contrat financier pour couvrir sa position durant les 4 mois. T.A.F: Déterminer le montant du financement ainsi que la valeur du taux d’intérêt garanti par la banque, sachant que la commission bancaire est de 1% du taux garanti..

Les conditions du marché sont les suivantes: Les conditions du marché financier sont les suivantes : Taux à 9 mois : 9% 9,125% Taux à 5 mois : 8,875% 9%

Evaluation des Forward et des futurs Les contrats à terme (forward et futures) sont des instruments fermes ou symétriques: ils protègent l’opérateur qui les utilise contre un risque défavorable, mais ils le privent également d’une évolution des cours qui se révélerait favorable. Le contrat forward est dépourvu de liquidité car négocié sur un marché de gré à gré. Le contrat des futures: l’opérateur peut toujours compenser sa position à terme quand il entrevoit une évolution des cours favorable dont il serait privé du fait de sa couverture).

Les options mieux que les futures et les forwards? Les options sur MM sont des actifs asymétriques qui permettent aux opérateurs de (simultanément) : Se protéger contre les risques de prix , Tirer profit d’une évolution favorable des cours qu’ils n’auraient pas (ou qu’ils auraient mal) anticipée.

3. Les options A. Définition B. Vocabulaire d’une option C. Négociation des options (Call et Put) D. La liquidation d’une option E. Risque de gain et risque de perte sur les options.

A. Définition Une option est un contrat financier qui lie : L’émetteur de l’option et, Le détenteur de l’option qui a acquis le droit d’acheter (option d’achat) ou de vendre (option de vente) un certain bien, à une certaine date (ou au cours d’une certaine période), à un prix fixé à l’avance. En d’autres termes, le détenteur d’une option a le droit mais non l’obligation de l’exercer. Pour acheter une option (d’achat ou de vente), l’opérateur doit payer un prix : la « prime »

Autrement les composantes d’une options sont:  La position prise: position d’achat (option d’achat) ou position de vente (option de vente).  La date d’exercice de l’option: date précise ou durant une période.  Prix d’exercice de l’option: prix fixé à l’avance.  Prime de l’option: prix payé par l’acheteur au vendeur pour acheter le droit de la protection contre le risque de hausse ou de baisse des prix.

Le rôle de la prime L’agent qui achète une option achète une protection mais reste libre d’exercer ou non son droit en fonction de l’évolution des cours. Cette forme (plus souple) de protection a un prix : la prime qui est versée par l’acheteur au vendeur à l’achat de l’option La prime reste acquise par le vendeur que l’acheteur décide d’exercer son droit d’acheter ou son droit de vendre ou qu’il renonce à l’exercer.

Sur le Marché des MM les options sont des: Actifs asymétriques qui permettent aux opérateurs de: Se protéger contre les risques de prix (baisse ou hausse), Tirer simultanément profit d’une évolution favorable des cours qu’ils n’auraient pas (ou qu’ils auraient mal) anticipée.

Sur le Marché des MM les options sont: Des contrats par lesquels celui qui achète la protection achète la possibilité (d’où le qualificatif « d’option ») d’acheter ou de vendre une quantité donnée de MM à une échéance donnée et à un prix fixé à l’avance au moment où le contrat est conclu. La différence avec un contrat à terme classique c’est qu’ici l’acheteur est libre d’exercer ou non son droit d’acheter ou de vendre.

B. Vocabulaire des options Call : option d’achat Put : option de vente Strike : prix d’exercice de l’option Premium : prime de l’option. In the money : une option est « in the money » (en dedans) si son détenteur a (ou aurait) intérêt à l’exercer immédiatement; Out of the money : une option est « out of the money » (en dehors) si son détenteur n’a pas (ou n’aurait pas) intérêt à l’exercer immédiatement.

Option européenne : une option européenne ne peut être exercée qu’à l’échéance; Option américaine : une option américaine peut être exercée à tout moment La valeur intrinsèque: c’est le gain réalisé en cas d’exercice immédiat de l’option ;

Autour de ces éléments de base, on peut construire des contrats d’option extrêmement divers. Comme pour la plupart des instruments financiers, il existe des options standardisées et des options de gré à gré. Par ailleurs les options peuvent être combinées avec d’autres instruments dérivés :on peut construire des options sur des contrats à terme, des options sur des swaps (swaptions) ou des options sur des options. . .

« Call » et « Put » Si on achète le droit d’acheter, on achète un « Call ». Si on achète le doit de vendre on achète un « Put ». Le prix auquel on a le droit d’acheter ou de vendre s’appelle le prix d’exercice ou « strike » en anglais.

En achetant un « Call »: L’entreprise qui doit intégrer des matières premières dans ses coûts se protège contre le risque d’une hausse des cours qui lui serait défavorable : le prix maximum qu’elle devra payer pour se fournir en matières premières est celui fixé dans le contrat, le prix d’exercice.

Cas de baisse des cours pour un Call Si l’entreprise qui a acheté un Call s’aperçoit que les cours n’ont pas augmenté comme elle le redoutait et que le prix au comptant à l’échéance du Call est inférieur au prix d’exercice de l’option, elle renonce à exercer son droit d’acheter. Son coût total est résumé à la prime de l’option qu’elle a acheté. Elle ne s’est pas engagée de façon ferme à acheter les quantités de matières premières à l’échéance, elle s’est simplement réservée le droit de le faire si cela était plus profitable pour elle.

Cas de hausse des cours pour un Call Si l’entreprise qui a acheté un Call s’aperçoit que les cours ont augmenté comme prévu et que le prix au comptant à l’échéance du Call est supérieur au prix d’exercice de l’option, elle exerce son droit d’acheter. Son coût total = Prix d’exercice + la prime payée

Exemple: Options d’achat (Achat d’un Call) Une entreprise veut acheter 100 000 tonnes de matières premières dans 3 mois. Elle achète un Call sur le marché internationale des matières premières. Prix d ’exercice: 86 USD/tonne Prime: 3 USD (pour 1 tonne)

Hypothèse 1: Hausse du cours/tonne Par exemple, cours = 95 à l’échéance. L’Entreprise exerce l’option Son coût s’élève à: 86 + 3 = 89 USD L’achat de 100 000 tonnes aura coûté: 100 000 × 89 = 8 900 000 USD

Hypothèse 2: Baisse du cours/tonne Par exemple, cours = 82 à l’échéance. L’Entreprise abandonnera l’option mais paiera la prime de 3. Elle achète à 82 Son coût s ’élève à: 82+3= 85 L’achat de 100 000 tonnes aura coûté: 100 000 × 85 = 8 500 000 USD

En achetant un « Put »: L’entreprise qui commercialise des matières premières s’assure contre le risque d’une baisse des cours, le prix de vente minimum qu’elle obtiendra sera le prix fixé dans le contrat càd , le prix d’exercice. Ainsi, comme pour les contrats à terme, l’entreprise est assurée contre une évolution fortement défavorable des cours, elle est protégée contre le risque de marché.

Cas de hausse des cours pour un Put Dans ce cas l’entreprise reste libre de ne pas vendre au moment de l’échéance les quantités de matières premières fixées dans le contrat si, à ce moment-là, le prix au comptant est supérieur au prix d’exercice. Elle abandonne le Put avec un coût limité à la prime payée.

Cas de baisse des cours pour un Put Les prévisions de l’entreprise s’avèrent très bonnes: le prix au comptant est inferieur au prix d’exercice. Elle exerce son option et vend au moment de l’échéance les quantités de matières premières fixées dans le contrat.

Exemple: Options de vente (achat d’un Put) Une entreprise désire vendre 100.000 tonnes de matières premières dans 2 mois. Elle achète sur le marché des MM un Put. Prix d ’exercice = 86 EUR/ Tonne. Prime = 5 EUR/Tonne.

Hypothèse 1: Hausse du cours/tonne Par exemple, cours = 92 à l’échéance L’Entreprise abandonne l’option, Elle vend à 92 soit, Compte tenu de la prime, son prix de vente: 92 - 5 = 87 Le chiffre d’affaires réalisé est : 100 000 × 87 = 8 700 000 EUR

Hypothèse 2: Baisse du cours du dollars Par exemple, cours = 79 à l’échéance. L’entreprise exerce l’option Elle vend à 86 , Compte tenu de la prime, le prix de vente: 86 - 5 = 81 Le chiffre d’affaires réalisé est = 100 000 × 81 = 8 100 000 EUR

C. Négociation des options Put et Call Les Put et les Call sont des contrats négociables: ils peuvent être revendus sur le marché entre le moment où ils sont conclus et l’échéance du contrat. Quand on revend un contrat (Put ou Call): on dit qu’on dénoue ou on déboucle sa position. La revente d’un contrat implique de trouver un acheteur. La liquidité n’est jamais parfaite sur ces marchés comme sur les autres marchés d’ailleurs.

D. Liquidation d’une option Put et Call A l’échéance de ces contrats, on dit qu’on liquide le contrat. Il existe deux types de liquidation des contrats :  La liquidation par livraison physique  La liquidation par paiement en cash

 La liquidation par livraison physique Par exemple, celui qui a vendu à terme 15 tonnes de blé doit livrer les 15 tonnes de blé. Il doit se procurer les 15 tonnes s’il ne les a pas en stock, sur le marché au comptant. Il s’agit là d’une modalité très largement minoritaire.

 La liquidation par paiement en cash Le vendeur de la protection paie à l’acheteur, la différence entre le prix de la matière première au comptant et le prix fixé dans le contrat. Par exemple, si un producteur de yaourt s’est assuré contre la hausse des prix du lait avec un Call dont le prix d’exercice était fixé à 1 euro le litre pour 1 million de litres de lait et qu’à l’échéance du contrat le prix du litre de lait est monté à 1.50 euros, le vendeur du Call devra lui payer 50 centimes par litre de lait, il devra donc lui verser 500 000 euros. Le producteur de yaourt s’est couvert contre une hausse du prix du lait, et ce au détriment du vendeur de Call.

E. Risque de gain et risque de perte sur les stratégies d’option Types d’option On joue Perte Gain Achat d’une option d’achat La hausse perte limitée à la prime gain éventuellement très élevé. Vente d’une option d’achat La baisse perte éventuellement très élevée gain limité au montant de la prime Achat d’une option de vente perte limitée au montant de la prime gain éventuellement très élevé Vente d’une option de vente perte éventuellement très élevée.

Remarques La vente d’une option est donc un exercice risqué que son achat, du moins si l’on prend comme critère d’évaluation du risque la perte maximale. C’est pourquoi la plupart des opérateurs prennent des positions optionnelles complexes, combinant achats et ventes d’options.

S’il recherche une très bonne couverture, l’opérateur doit acheter des options de vente ou des options d’achat. Il peut également envisager de vendre des options d’achat ou des options de vente, mais cette couverture est relativement dangereuse et ne peut être recommandée qu’aux opérateurs particulièrement compétents.

Option d’achat Pour se protéger contre la hausse des prix, l’opérateur doit acheter des options d’achat, ce qui implique le paiement d’une prime versée au vendeur de l’option. L’option sera exercée ou vendue en cas de hausse des cours, ce qui assure la protection de l’opérateur. L’option sera abandonnée si, au lieu de s’élever, les cours ont baissé. Cette modalité de couverture est parfaite, mais coûteuse et, de ce fait, beaucoup moins utilisée que la couverture par les contrats à terme.

Option de vente Pour se protéger contre la baisse des prix, l’opérateur doit acheter des options de vente, ce qui implique le paiement d’une prime versée au vendeur de l’option. La couverture contre la hausse des cours peut être envisagée par la vente d’options de vente. La protection est dans ce cas égale au montant de la prime perçue par le vendeur, mais elle disparaît dès que la hausse des cours est supérieure au montant de la prime. La protection par la vente d’options est donc partielle, risquée et demande une grande compétence de la part de l’opérateur.

 Etapes du contrat swap 4. Les swaps  Définition  Montage financier du swap  Etapes du contrat swap  Evaluation du swap

 Définition Le swap est un instrument de couverture relativement simple dans son principe. Il permet : à un producteur de fixer son prix de vente à un acheteur de déterminer son prix d’achat Pour une période de temps librement déterminée lors de la négociation du swap, généralement comprise entre 18 mois et 5 ans, mais pouvant atteindre, dans des circonstances exceptionnelles, 10 ans.

 Montage financier du swap Dans un swap de matière première: Un opérateur s’engage à verser, pendant une certaine période et à intervalles réguliers, un prix spot qui est par nature variable (prix flotant sur le marché), et à recevoir un prix fixe ; Un autre opérateur s’engage, lui, à recevoir le prix variable et à verser le prix fixe.

Versement = (Prix fixe - Prix flottant) × Qté de MM Remarque Un swap de matière première ne se dénoue jamais par une livraison physique, mais par des versements monétaires. Un swap est un contrat signé entre deux parties et prévoyant le versement de paiements périodiques durant la vie du contrat: Versement = (Prix fixe - Prix flottant) × Qté de MM

Position du 1ier opérateur acheteur de MM L’opérateur qui redoute une hausse des prix (l’industriel qui achète des matières premières à prix variable sur le marché spot) et veut s’en protéger va monter un swap avec un autre opérateur (banque ou commerçant…) Ce 2ème opérateur (banque) accepte de lui verser (chaque semaine, chaque mois, chaque trimestre, etc.) un prix flottant (correspondant au prix qu’il verse lui- même sur le marché spot pour acquérir la matière première dont il a besoin) et de recevoir aux mêmes dates un prix fixe.

Position du 2ème opérateur (banque) Le risque de prix dont s’est protégé l’opérateur a été transféré à la banque (ou commerçant). Cette dernière ne souhaitant pas le conserver dans ses livres, elle va le reporter sur des marchés organisés. La banque étant exposée à un risque de hausse des cours, elle se couvre en achetant des contrats à terme ou, des options d’achat sur contrats à terme. Elle peut également monter un deuxième swap, symétrique du premier, dans lequel la banque reçoit le prix flottant et verse le prix fixe.

La couverture peut venir également de la compensation dans les livres de la banque d’un swap qu’elle avait précédemment enregistré qui l’exposait à un risque de baisse des prix. La banque doit toujours se retourner vers les marchés organisés pour couvrir un risque résiduel. Cette couverture par compensation est une modalité très intéressante pour les banques qui disposent d’un livre de swaps bien diversifié car elle réduit très sensiblement le coût de leur protection.

 Etapes du contrat swap Le swap sur MM comporte 2 étapes: 1. Négociations et signature du contrat: Nature de la matière première, Quantité de la matière première, Le prix fixe du swap, Les délais d’échange du versement, Le marché sur lequel sera indexé le prix spot. 2. A chaque échéance: versement de la différence entre le prix fixe du swap et le cours spot de la MM par une partie à l’autre partie.

Paie le prix spot du marché Schéma du swap de MM Paie le prix swap: fixe La banque L’opérateur qui se couvre Paie le prix spot du marché

Echange réel à chaque échéance d’approvisionnement Versement de la somme ? La banque L’opérateur qui se couvre Versement de la somme ?

Comment déterminer la somme du versement à chaque échéance ? Cas 1: prix du swap ˃ Prix spot de la MM Cas 2: Prix du swap ˂ Prix spot de la MM Cas 3: Prix du swap = Prix spot de la MM

Cas 1: prix du swap ˃ Prix spot de la MM L’entreprise qui se couvre contre la hausse des prix de la MM est perdante car le swap lui coûte une charge supplémentaire de: (Prix swap – Prix spot) × Qté C’est la deuxième partie du swap (banque ou commerçant ) qui doit verser cette somme à l’entreprise (qui se couvre ): Versement total = (Prix fixe - Prix flottant) × Qté de MM

Cas 2: prix du swap ˂ Prix spot de la MM L’entreprise qui se couvre contre la hausse des prix de la MM est gagnante car le swap lui permet d’économiser une somme: (Prix spot – Prix swap)× Qté C’est l’entreprise (qui de couvre) qui doit verser cette somme à la deuxième partie du swap (banque ou commerçant ) Versement total = (Prix spot - Prix swap) × Qté de MM

Cas 3: prix du swap = Prix spot de la MM L’entreprise qui se couvre contre la hausse des prix de la MM achète sur le marché au prix spot qui est exactement égal au prix fixe du swap. Les deux parties du swap ne supportent aucun coût et ne reçoivent aucune somme. La somme à verser: (Prix spot – Prix swap)× Qté = 0

Exemple Exercice de la Série

 Evaluation du swap Le swap est un instrument de couverture remarquable, mais il présente l’inconvénient de bloquer définitivement les prix pour toute la durée du swap. Il prive ainsi l’opérateur du bénéfice d’une évolution favorable des cours : D’une baisse s’il verse le prix fixe et reçoit le prix flottant ; D’une hausse, s’il reçoit le prix fixe et verse le prix flottant).

5. Les Cap, Floor et Collar  Le Cap  Le Floor  Le Collar

 Le Cap a. Définition du Cap c. Evaluation du cap b. Utilisation du Cap c. Evaluation du cap

a. Définition du Cap Le cap est un instrument de nature optionnelle permettant à un opérateur qui s’approvisionne à des dates régulières (chaque semaine, chaque mois, chaque trimestre) d’être protégé sur une longue période (de 6 mois à 3 ans) contre une hausse des prix tout en lui permettant de bénéficier d’une éventuelle baisse des cours.

b. Utilisation d’un Cap L’achat d’un cap permet à un opérateur d’être assuré de payer un prix maximal d’achat correspondant au prix d’exercice du cap. Pour garantir cette sécurité, il doit payer une prime. A chaque date d’approvisionnement (la semaine, le mois, le trimestre, etc.) l’opérateur et la banque (la 2ème partie qui a vendu le cap) comparent le coût d’approvisionnement sur le marché spot et le prix d’exercice du cap.

Situations possibles du Cap 1) Si le cours spot ˃ au prix d’exercice L’opérateur exerce son cap et la banque lui verse une somme égale = prix spot - prix d’exercice 2) Si le coût sur le marché spot ˂ au prix d’exercice, L’opérateur abandonne son call, la banque ne reçoit rien et l’opérateur conserve pour lui le bénéfice résultant d’un approvisionnement inférieur au prix d’exercice. Le coût de son Cap sera la prime payée lors de son achat.

c. Evaluation d’un Cap L’avantage consenti à l’acheteur du cap n’est pas gratuit puisque le coût du cap est représenté par une prime perçue par le vendeur du cap (la banque) et payée par l’opérateur lors de l’achat du cap. Elle accroît le coût de revient de la matière première. Cette prime indemnise le vendeur du cap pour le risque de prix qu’il assume.

Le risque du cap est assumé par le vendeur du cap qui cherche à se couvrir contre le risque qu’il prend en charge. La couverture la plus simple pour la banque est d’acheter des contrats à terme au moment de la vente du cap. Dans la réalité, le prix à terme ne peut pas être parfaitement identique au prix au comptant et rien ne permet de penser que la banque est parfaitement couverte, (dans ce cas, elle en tient compte pour déterminer le prix du cap qu’elle propose à l’opérateur).

 Le Floor Le floor est un instrument symétrique du cap. C’est un outil de nature optionnelle. Il permet à un opérateur qui vend des matières premières à des dates régulières, d’être protégé contre une baisse des prix, tout en lui permettant de tirer profit d’une éventuelle hausse des cours. Pour garantir cette sécurité, il reçoit une prime. Cet instrument est utilisé par les producteurs de matières premières et tous les opérateurs qui détiennent des stocks. Il leur permet de s’assurer un prix de vente minimal.

Situations possibles du Floor 1) Si le cours spot ˃ au prix d’exercice L’opérateur exerce son Floor et la banque lui verse une somme égale = prix spot - prix d’exercice 2) Si le coût sur le marché spot ˂ au prix d’exercice, L’opérateur abandonne son Floor, la banque ne reçoit rien et l’opérateur conserve pour lui le bénéfice résultant d’un approvisionnement inférieur au prix d’exercice.

Remarque Les modalités de fonctionnement du floor sont identiques à celles du cap. Pour l’acheteur d’un cap ou d’un floor, le coût de ces instruments est représenté par le montant de la prime qu’il doit verser au vendeur. Ce coût peut être élevé, surtout si le cours garanti est très proche du prix sur le marché spot au moment de l’achat du cap et du floor. C’est pour atténuer ce coût que fut créé le collar, (dénommé parfois tunnel)

 Le Collar a. Définition du Collar c. Evaluation du collar b. Utilisation du Collar c. Evaluation du collar

a. Définition du Collar Le collar est un instrument résultant de la combinaison d’un cap et d’un floor. Acheter un collar conduit à acheter un cap et à vendre simultanément un floor. Vendre un collar consiste à vendre un cap et à acheter simultanément un floor.

b. Utilisation du Collar  Acheter d’un Collar  Vente d’un Collar

 Acheter un Collar Si un industriel craint une hausse du prix d’une matière première indispensable à son activité de production (Il peut se couvrir par l’achat d’un cap, mais il estime que la prime exigée par le vendeur est trop élevée), Il peut acheter un collar: il achète un cap et vend un floor ayant deux prix d’exercice différents.

Les avantages de l’achat d’un Collar Par l’achat d’un cap, l’opérateur: Se protège contre une hausse des cours au-delà d’un niveau fixé par le prix d’exercice du cap, Mais en vendant un floor, l’opérateur: Renonce ipso facto au bénéfice de la baisse en deçà du niveau fixé par le prix d’exercice du floor, mais en contrepartie, il perçoit la prime correspondant à la vente du floor, qui réduit d’autant le coût d’achat du cap.

 Vente d’un Collar Si un producteur craint une baisse du prix de la matière première qu’il produit ou qu’il détient en stock, il peut se couvrir par la vente d’un collar. Pour ce faire, il vend un cap et achète un floor.

Les avantages de la vente d’un Collar Par la vente d’un cap, le producteur: Renonce ipso facto au bénéfice d’une hausse des cours au-delà du niveau fixé par le prix d’exercice du cap. Mais, en contrepartie le producteur perçoit une prime correspondant à la vente du cap, ce qui réduit d’autant le coût d’achat du floor. Par l’achat d’un floor, le producteur : Se protège contre une baisse du prix en deçà du niveau fixé par le prix d’exercice du floor,

Les risques sur les marchés de MM Les abus de marché sont classiquement de deux types : L’utilisation d’information privilégiée, La manipulation de marché, qui peut par exemple être réalisée en émettant des ordres trompeurs sur les intentions de leur émetteur ou en diffusant des fausses informations.

Merci pour votre attention