Séquence 3 : Histoire des arts : « Him », Maurizio Cattelan, 2001
Biographie Maurizio Cattelan Maurizio CATTELAN est un artiste italien né à Padoue en 1960. Il vit et travaille actuellement à New-York. Il se fait connaître par ses œuvres provocatrices (exemple : la Nona Ora, représentant le pape Jean Paul II, terrassé par une météorite) qui questionnent la société.
I. Une œuvre à découvrir par étapes De dos : un enfant agenouillé en prière ? Inoffensif : costume soigné, cheveux peignés. De face : Adolf Hitler en prière.
II. Une œuvre hyperréaliste Installée au Fargfabriken de Stockholm en 2001, dans l’angle d’une pièce, face au mur, tournant le dos au public (installation : il faut en faire le tour). Dimensions : 101 x 41 x 53 Matériaux utilisés : cire (visage et peau), polyester (corps), véritables vêtements et cheveux. Hyperréalisme : qui ressemble au réel
III. La dimension argumentative Une œuvre qui déconcerte : spectateur choqué d’avoir été trompé en voyant l’œuvre de dos 2. Une œuvre qui provoque : association figure du mal et du geste de prière. 3. Un titre qui questionne : Him (lui) Insistance : celui que l’on rejette, celui que l’on accuse.
Lui ≠ Nous. Celui que l’on ne nomme pas (Voldemort..) Référence à Dieu : posture sacrée de la prière qui contraste ironiquement avec la taille du personnage (= enfant). 4. Une œuvre qui délivre des messages : Le bien et le mal cohabitent chez l’homme au pouvoir et plus généralement chez l’être humain. Attention à la simplification : Hitler a été enfant avant d’être un monstre.
Attention quand on lie le politique (ici, l’antisémitisme) au religieux (la prière des catholiques) = les idéologies peuvent rendre mauvais. L’œuvre comme un devoir de mémoire ! = ne jamais oublier les horreurs de la Shoah.
IV. Le lien avec Pauvre petit garçon, Buzzati Un personnage digne de pitié au début du texte et œuvre de dos (l’enfant vulnérable). La surprise de la chute de la nouvelle et la surprise de l’œuvre de face.
"Hitler incarne l’image de la peur "Hitler incarne l’image de la peur. En le mettant en scène, je ne fais que m’emparer d’une icône de notre siècle. Ma mère disait toujours qu’il est impossible de bien nettoyer un carreau si on ne voit pas où se trouve la saleté"… (M. Cattelan)