Introduction Objectif Matériels et méthode Résultats Discussion Préparation cutanée de l’opéré: comparaison médico-économique de 2 techniques (Povidone alcoolique 5% en 4 temps vs Chlorhexidine alcoolique 2% en 1 temps), application à la pose de cathéters veineux centraux dans 2 établissements français DU Pharmaco-économie 15 Novembre 2013, Rennes C. David (1), L. Bougrini (2), C. Spring-Giusti (3), A. Kara (4), M. Camus (5) (1) Pharmacie, CHU Caen; (2) Laboratoires Carefusion; (3) Laboratoire Transgene; (4) Equipe opérationnelle d’hygiène, CH Melun; (5) Pharmacie, CH Melun Introduction L’antisepsie de la peau saine est une opération incontournable pour la préparation cutanée de l’opéré. Si la référence française reste l’utilisation de povidone iodée alcoolique 5% (A) en 4 temps (détersion, rinçage, séchage, antisepsie dermique), une solution alternative, basée sur l’utilisation de chlorhexidine alcoolique 2% (B) est recommandée aux Etats-Unis. Objectif Sur la base d’une efficacité similaire, notre travail consiste à comparer les deux procédés d’un point de vue médico-économique, en ciblant la pose des cathéters veineux centraux dans un centre hospitalier CH et un centre hospitalo-universitaire CHU (usage classique de A versus B sous forme de solution prête à l’emploi Chloraprep). Matériels et méthode L’étude est réalisée à partir des données recueillies sur le centre hospitalier de Melun (CHMJ, 700 lits) et sur le centre hospitalo-universitaire de Caen (CHUC, 1700 lits) sur une durée de 12 mois (janvier 2012 à décembre 2012). Le nombre de CVC posés en 2012 dans chacun des établissements est de 662 au CHMJ et de 2917 au CHUC. Tableau 1 : Comparaison des 2 techniques A et B La minimisation de coût avec analyse de processus est retenue. Pour chaque technique, sont intégrés : les consommations de ressources (dispositifs médicaux stériles, médicaments, habillage du personnel), les coûts chargés brut en personnel (IDE, anesthésiste) en fonction du temps consacré au procédé et les frais engendrés par l’élimination des déchets ménagers (DAOM) et d’activité de soins à risque infectieux (DASRI). Les coûts sont exprimés en €TTC/opération (coût unitaire) et rapportés à l’activité annuelle de l’établissement (acte codé : EPLF002). Technique Povidone alcoolique 5% = 4 temps Technique Chlorhexidine 2% 1 temps Détersion cutanée Bétadine scrub Application 1 minute Rinçage eau stérile Séchage à l’air de 30s Séchage compresses stériles 2 applications successives (1 min) de Bétadine® alcoolique 5% séparées par un temps de séchage spontané de 30s à 1min à l’air 7 minutes IDE = 5 minutes Praticien = 2 minutes 1 minute et 30s IDE = 0 Praticien = 1,5 minutes Résultats Tableau 2 : Répartition des coûts entre les deux techniques A et B, Répartition des coûts (€TTC) A : Povidone 5% B : Chlorhexidine 2% CH CHU Matériel et médicament 2,27 3,64 3,32 Habillage personnel 3,40 2,78 2,85 2,72 Total consommables 5,67 6,42 6,17 6,04 Coût personnel 4,47 1,59 Déchets (DAOM+DASRI) 0,132 0,135 0,118 Coût total/acte 10,27 11,03 7,88 7,75 Coût activité annuelle 6798 32174 5217 22602 Les coûts en personnel sont calculés par la grille salariale de la fonction publique à échelon moyen, chargé brut : IDE (0,47€/min TTC) Praticien hospitalier (1,06€/min TTC) Rapportés aux 662 et aux 2917 poses de cathéters veineux centraux dans le CH et le CHU, les coût-évités calculés par an entre les deux techniques sont de 1581€ pour le CH et de 9572€ pour le CHU, au profit de B versus A. Discussion Les résultats sont superposables entre les 2 hôpitaux. La stratégie B nécessite moins de consommables qu’avec A, le système Chloraprep® facilitant la procédure de désinfection. In fine, la technique B est moins onéreuse que A car moins consommatrice de personnel. La part financière imputable aux déchets reste insignifiante quelle que soit la technique (<1.5%). Le coût d’utilisation du bloc opératoire n’a pas été pris en compte car variable d’un centre à l’autre. Conclusion En plus d’une simplification du procédé avec un gain de temps, B est une alternative économiquement pertinente. Ce travail nécessite d’être vérifié en conditions réelles à plus grande échelle et complété d’une étude coût-efficacité qui intégrerait le critère de survenue d’une infection du site opératoire pour s’assurer de sa validité clinique. clemsdavid@hotmail,fr