FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES Dr SILUE Siélé Côte d’Ivoire
SOMMAIRE INTRODUCTION DIFFERENTS MODES DE FINANCEMENT ET SI LA SOLUTION DU FINANCEMENT ÉTAIT AILLEURS? CONCLUSION
I. INTRODUCTION Les infrastructures routières sont vitales pour un développement durable de l’Afrique de par le rôle important qu’elles jouent pour la facilitation des échanges au niveau national et international. En effet, les routes sont le principal moyen de transport en Afrique sur lesquelles circulent plus de 90 % du trafic de marchandises à travers le continent. Les investissements dans les infrastructures routières sont des accélérateurs de la croissance économique, permettent la redistribution des richesses et donc contribuent à la lutte contre la pauvreté. Question: Pourquoi l’Afrique n’arrive donc pas à combler le déficit de ses infrastructures routières afin d’assurer son développement?
II. LES PRINCIPAUX MODES DE FINANCEMENT LES RESSOURCES BUDGETAIRES LES FONDS D’ENTRETIEN ROUTIER CONTRIBUTIONS DES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT PARTICIPATION DU SECTEUR PRIVE
LES RESSOURCES BUDGETAIRES Tous les pays prévoient des ressources budgétaires pour l’entretien et l’extension de leurs réseaux routiers (8 à 18% du budget national). A nos jours, ces ressources, même si elles sont importantes, comparées à celles allouées aux autres secteurs d’activités, restent très limitées par rapport aux besoins des populations. Priorité à l’entretien courant
B. LES FONDS D’ENTRETIEN ROUTIER La création des Fonds d’Entretien Routier (FER) a permis de clarifier le problème de la gouvernance des projets routiers et surtout d’assurer un financement durable de l’entretien routier par le principe du bénéficiaire-contributeur. L’avènement des FER a rassuré les bailleurs de fonds extérieurs (ex. la Banque mondiale, la BAD, etc.) pour la pérennisation des investissements. Malheureusement, comme pour les ressources budgétaires, les ressources des FER ne permettent pas de couvrir les financements des travaux de modernisation des réseaux.
C. CONTRIBUTIONS DES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT Le secteur des routes a longtemps bénéficié des financements des Partenaires au Développement qui ont apporté, non seulement les ressources financières, mais aussi leur savoir-faire. Leurs financements ont souvent été assortis de conditionnalités qui vont au-delà des conditions de remboursement des prêts/crédits pour inclure la disponibilité des ressources nationales pour l’entretien des routes. Malheureusement les financements des Partenaires au Développement sont devenus rares et sont réservés à des travaux routiers économiquement rentables. nécessité de recourir à d’autres sources de financement.
D. PARTICIPATION DU SECTEUR PRIVE Le secteur privé est de plus en plus impliqué dans le financement des routes avec une prise de risque en fonction des types de contrats. L’on a recours au Partenariat Public Privé (PPP) qui est une nouvelle modalité de réalisation des ouvrages publics permettant à une collectivité publique de confier à une entreprise la mission globale de financer, concevoir tout ou partie, construire, maintenir et gérer pour une longue durée des ouvrages ou des équipements publics concourant aux missions de service public, contre un paiement étalé dans le temps et effectué par la personne publique.
Des changements notables sont observés dans la gestion des contrats Des changements notables sont observés dans la gestion des contrats. Les projets de BOT classiques font place aux Contrats Basés sur les Performances (CBP), associant ainsi les performances aux éléments financiers traditionnels: Les entreprises sont payées en fonction des résultats préalablement définis; Les risques sont répartis entre le secteur public et le secteur privé, chacun supportant les risques qu’il maîtrise le mieux. La Gestion des Contrats par Niveaux de Service (GENIS) - Mali, Tchad, Nigeria. Plus de risques avec «Output Performance Based Road Contracts (OPRC)» où l’entreprise assume l’entière responsabilité des opérations de conception, réalisation et d’entretien pendant la durée de la concession.
III. LA SOLUTION EST AUSSI AILLEURS Presque partout en Afrique, les nouvelles routes se dégradent très rapidement. Selon le SSATP, cette situation fait que de nombreux pays africains ont perdu près de la moitié de leur réseau routier en très peu de temps. Pour réduire les besoins de financement, il est important d’améliorer la qualité des travaux de construction et d’assurer une bonne exécution des programmes d’entretien routier. Message: Exigeons des résultats aux entreprises des TP à travers les contrats basés sur les performances.
IMPORTANT Si les avantages des CBP sont multiples (accélération de la réalisation des projets par le préfinancement, bénéfice à la collectivité par le dynamisme et la créativité du secteur privé, garantie de performance dans le temps, etc.), leurs coûts semblent posés problèmes (risques pays).
CONCLUSION Pour résoudre le problème récurrent du déficit des infrastructures routières en Afrique, condition du développement inclusif des pays, les gouvernements doivent mettre en place de bonnes politiques. La maîtrise des coûts par l’amélioration de la qualité des travaux et l’entretien régulier des routes; Les contrats basés sur les performances ; L’élargissement de l’assiette des contributeurs; L’implication des usagers de la route dans la gestion des routes pour un changement de comportement responsable; La bonne gouvernance dans le secteur pour une meilleure utilisation des rares ressources disponibles.
MERCI