La polysémie du mot « évocation » Plan de la présentation La polysémie des noms en –TION Le glissement de sens « aspectuel » Le glissement de sens « métonymique » La polysémie du nom EVOCATION La polysémie du nom PERCEPTION
Les mots en –TION (ou en –SON) Latin Noms en –TIO = noms exprimant une action Mots populaires en -SON Mots savants en -TION Français trahison pendaison guérison transformation adoration démolition
Les aspects imperfectifs et perfectifs du verbe Il es t guéri Il guérit vite. Il démolira sa maison. Il aura démoli sa maison. Sa maison sera démolie. Action terminée Action en déroulement Aspect imperfectif Aspect perfectif
Aspect imperfectif Aspect perfectif Les aspects imperfectifs et perfectifs des noms en –TION (ou –SON) dérivés du verbe Sa guérison lui a permis de rentrer chez lui. La guérison n’en finit pas. La démolition de sa maison se fera progressivement. La démolition de sa maison l’oblige à reconstruire. Action terminée Action en déroulement Aspect imperfectif Aspect perfectif
La polysémie du mot « évocation » Plan de la présentation La polysémie des noms en –TION Le glissement de sens « aspectuel » Le glissement de sens « métonymique » La polysémie du nom EVOCATION La polysémie du nom PERCEPTION
Les tropes: un procédé de glissement sémantique La langue évolue sans cesse, en particulier le vocabulaire. Elle ne crée pas nécessairement de nouveaux mots, mais peut donner de nouveaux sens aux mots existants On appelle tropes les procédés de langage par lesquels on emploie un mot en le détournant de son sens conventionnel. Ce procédé de glissement de sens est usuel (langue) ou inédit (effet de style). Trois tropes : la synecdoque La métaphore La métonymie
bouteille langue La synecdoque Patrice est une mauvaise langue. J’ai acheté une bonne bouteille. langue Patrice vin bouteille Partie pour le tout Rapport d’inclusion Autres rapports possibles: La qualité pour la personne ou l’objet : Il n’a pas un rond. Le matériau pour l’objet : Elle a vendu son vison.
dents dominos La métaphore Dans la bagarre, il s’est fait démolir les dominos. dents dominos couleur matière forme Rapport d’analogie
produit acte de du travail travailler La métonymie Mes étudiants m’ont envoyé leur travail. acte de travailler produit du travail Rapport de contiguïté Les glissements métonymiques peuvent se faire entre: Contenant/contenu: Il a bu une bonne bouteille. Cause/effet: Goûtez ce délice. Lieu d’origine/contenu: Savourons un cognac. Outil/travailleur: On applaudit le premier violon.
Le glissement métonymique dans les noms en –TION (et en –SON) Il est extrêmement fréquent. ACTION PRODUIT DE L’ACTION La comparaison s’impose. Il emploie une jolie comparaison. Au printemps, nous assistons à la transformation de la nature. Il m’a fait admirer les transformations dans sa maison. ! Parfois, seul le sens de « produit de l’action » subsiste dans la langue actuelle : une collection, une position , etc.
= Les groupes religieux se sont divisés. Combinaison du glissement aspectuel et du glissement métonymique pour le nom « division » Aspect imperfectif Aspect perfectif Sens métonymique Action en déroulement Etat final de l’action Produit de l’action On observe la division cellulaire au micro- scope. = Les cellules se divisent La division des groupes religieux pose de graves problèmes dans le monde. = Les groupes religieux se sont divisés. Cette boîte possède des divisions qui facilitent le rangement. = La boîte est divisée. Sens actif Sens passif
Combinaison du glissement aspectuel et du glissement métonymique pour le nom « communication » Sens actif Aspect imperfectif Aspect perfectif Sens métonymique Action en déroulement Etat final de l’action Produit de l’action Sens passif La communication de ce discours s’est faite sur les ondes. =Les ondes ont communiqué le discours. On va publier cette communication. = le texte qui a été communiqué La communication passe bien entre eux. = Ils communiquent bien. Le ministère a diffusé un communiqué à propos de la grippe aviaire. Le participe passé (sens passif) peut aussi désigner le produit de l’action. !
La polysémie du mot « évocation » Plan de la présentation La polysémie des noms en –TION Le glissement de sens « aspectuel » Le glissement de sens « métonymique » La polysémie du nom EVOCATION La polysémie du nom PERCEPTION
Et le mot « évocation »? Sens actif Aspect imperfectif Aspect perfectif Sens métonymique Action en déroulement Etat final de l’action Produit de l’action Sens passif « L’évocation peut être analogue au perçu non seulement par son contenu, mais aussi par sa forme. » (p.28) = ce qui a été évoqué est momentanément fixé et stocké. « Il est nécessaire de prolonger la perception par l’évocation de l’objet perçu. » (p.25) = On évoque l’objet perçu (processus complet) « Chacun fait le point sur la qualité de son évocation, se demande s’il a besoin de vérifications. » (p.15) = On a fini d’évoquer (fin de l’itinéraire mental) Extraits de CH.Evano = évoqué
Citation Evano Chantal EVANO, p. 11 : L’EVOCATION est l’ACTION du sujet qui se représente mentalement, en leur donnant des formes accessibles à la conscience, les informations perçues, mémorisées ou créées par lui. Elle est aussi le RESULTAT de cette action, l’OBJET MENTAL obtenu et utilisé. La forme de cet objet dépend du langage intérieur employé par le sujet.
Exemples d’emploi du mot « évoqué » pour « évocation » au sens de produit de l’action d’évoquer. « Ce terme d’évocation nous fait plonger au cœur même de la vie de la conscience, qui est, sans cesse, peuplée d’évoqués de toute sorte. Les uns et les autres suscités par des situations perceptives de source externe ou interne. Beaucoup sont provoqués parce que, dans la vie d’une conscience, des acquis sont sollicités à réapparaître car ils ne sont pas sans rapport avec le vécu d’une situation présente.» Critique de la raison pédagogique, p.137. « Nous pouvons affirmer que l’homme pense avec des évoqués qui sont le produit « connu » des choses perçues. » Id, p. 141. « Dans le langage que nous utilisons d’ordinaire, nous désignons ces fruits de l’acte d’attention par le terme d’évoqués ». Id., p. 134.
Exemples (des 3 emplois) Le projet déclenche l’évocation. « Le pédagogue devra prescrire à ses élèves, par des évocations, de faire vivre dans leur tête son propos ». Motiv., p. 43. « L’activité perceptive vise à se rendre présentes les choses qu’elle perçoit. Elle assure cette présence par les évocations de ces choses. » Critique de la raison péd., p. 146 Il s’est fait une évocation visuelle du mot en paramètre 2. Il convoque son évocation du mot. « Réfléchir, c’est faire retour (…) vers des acquis susceptibles (…). Ces acquis seront alors convoqués dans la pensée qui se les représentera à l’aide d’évocations concrètes ou symboliques … » Motiv., p. 55
Application au chapeau : Evocation Perception Restitution Evocation en cours (sens n°1)
Application au chapeau : Evocation Perception Restitution Evocation terminée (sens n° 2)
Application au chapeau : Evocation Perception Restitution Produit de l’action (sens n°3)
On cache la perception pendant la pause évocative. Et le mot « perception? Sens actif Aspect imperfectif Aspect perfectif Sens métonymique Action en déroulement Etat final de l’action Produit de l’action Sens passif On cache la perception pendant la pause évocative. = les objets qui sont perçus. La perception se fait en présence de l’objet d’information. = on perçoit l’objet d’information (activité perceptive). Il restitue à partir de la perception, sans évoquer. = On a perçu (activité perceptive accomplie) Le perçu, le vu, l’entendu, le ressenti...